La Bienheureuse Lioubouchka (Lazareva) 1/4

A l’instar de tous les horizons de Russie, de nombreux saints et bienheureux ont en leur temps mené leur podvig à Saint-Pétersbourg et dans sa région. On se souviendra sûrement de la Bienheureuse Xénia, de Saint Jean de Kronstadt et de Saint Seraphim de Vyritsa, mais une myriade d’autres saints justes et moines leur tiennent compagnie dans ce coin de Ciel de notre Église Triomphante. Il en est ainsi de la Bienheureuse Lioubouchka. Comme Sainte Xénia, elle mena le podvig de folle-en-Christ, et de plus, elle fut aussi pendant des décennies, le pivot d’un intense vie spirituelle dans la région, mais s’étendant aussi  jusqu’à la Laure de la Trinité Saint Serge. En effet, le Starets Naum (Baiborodine) de bienheureuse mémoire envoyait régulièrement ses propres enfants spirituels auprès de la Staritsa de Sousanino, à proximité de Vyritsa, pour y recueillir sa bénédiction et ses conseils. Plusieurs livres ont été écrits à son sujet. Le texte ci-dessous est le début de la traduction de différentes pages d’un sobre site internet russe  consacré à la Bienheureuse Lioubouchka de Sousanino.

La Bienheureuse Lioubouchka naquit le 17 septembre 1912 dans la famille paysanne des Lazarev. Son père s’appelait Ivan Stepanovitch et sa maman Evdokia Ivanovna. Ils vivaient dans l’Oblast de Smolensk, selon le témoignage de Lucie Ivanovna Mironova, sœur spirituelle et auxiliaire de la Bienheureuse Lioubouchka. Et le père était le marguillier de l’église de la paroisse. Lire la Suite

Saint Gabriel de Géorgie et la «Mère de la Géorgie»

L'original russe du texte ci-dessous est la traduction d'un original russe préparé par Monsieur Konstantin Tsertsvadze, publié sur le site Pravoslavie.ru le 26 août 2020 sous le titre «Ты пригодишься как игумения…» Воспоминания о старце Гаврииле (Ургебадзе).Il s'agit des souvenirs de la Mère Higoumène Ketevan (Kopaliani), du Monastère Sainte Nina, à Samtavro en Géorgie, au sujet du Saint Starets Gabriel (Ougrebadze). 


Au Monastère de moniales à Samtavro, le 26 août est jour de fête; c'est le jour anniversaire de la naissance du Saint Starets Gabriel (Ougrebadze), qui fut leur père spirituel pendant les dernières années de sa vie. Lorsque l'actuelle higoumène du monastère de Samtavro Ketevan (Kopaliani) était encore dans le monde, le Starets lui dit un jour: «Que le Seigneur te bénisse, mon enfant. Tu seras Mère de la Géorgie!» Alors elle fut troublée, considérant que ce n'était pas sérieux, exagéré, une plaisanterie même, car la mère de Géorgie, on considère que c'est Sainte Nina. Mais le 13 juillet 1991, déjà moniale, elle devint higoumène du Monastère de Samtavro, et tout le monde comprit alors à quoi se référaient les paroles du Starets Gabriel : Samtavro, monastère de Sainte-Nina, est considéré comme la mère de tous les monastères, et l'higoumène de ce monastère, comme la mère de toute la Géorgie. L'higoumène Ketevan se souvient des prédictions, de la personnalité et de l'amour du Starets Gabriel.
L'Église chrétienne ressemble à un navire dont le timonier est le Christ Lui–même et le mât, la Croix Vivifiante. Qui sait combien de fois des vagues d'hérétiques ont heurté ce navire... Plus d'une fois, ces vagues menacèrent de couler l'Église Orthodoxe, mais elle demeura invincible, gardée par son Seigneur Céleste, notre Jésus–Christ. Heureux qui ne quittera pas ce navire. Ce n'est qu'à son bord que l'on pourra atteindre le ponton du Royaume des Cieux. Ainsi en dispose l'ancien paterikon. Notre père et confesseur, l'Archimandrite Gabriel, fut l'un de ceux qui, avec une foi profonde, aspiraient à ce ponton précieux. Bien sûr, nombreux sont ceux qui se souviennent du Starets fol-en-Christ à kamilavka, errant dans les rues de Tbilissi parfois pieds nus, un diadème sur la tête.

Je vis le Père Gabriel pour la première fois sur l'Avenue Roustaveli dans les années '80 du siècle dernier. Levant les mains vers le ciel, il criait : «Géorgiens! Réveillez-vous, voyez ce qui se passe en Géorgie, dans quel état se trouve la tombe de Sainte Chouchanik! L'église de Metekh doit-elle accueillir ce théâtre?!»
Le Starets sanglotait bruyamment, souffrant du sort du peuple et de l'Église. Certains s'arrêtaient en l'écoutant avec sympathie, d'autres souriaient avec scepticisme. Après cet événement, j'ai visité l'église de Metekh et le tombeau de Sainte Chouchanik. Et en effet, des équipements de théâtre étaient éparpillés sur la tombe de la Sainte.
Un jour, je me suis approchée de lui pour recevoir une bénédiction. «Que le Seigneur te bénisse, mon enfant. Tu seras la mère de la Géorgie!», s'exclama le Starets. Je fus troublée, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une exagération guère sérieuse, une blague même, puisque la mère de la Géorgie, on considère que c'est Sainte Nina. Après un certain temps, avec l'aide de Dieu, sa Sainteté m'accorda la tonsure monastique. Et quelques années plus tard, le Catholicos-Patriarche dut nommer une higoumène au monastère pour femmes de Samtavro. Je fis part de mes craintes au Père Gabriel; j'avais peur que cette lourde croix ne me soit imposée. Le Starets me réconforta: «Ne t'inquiète pas, petite sœur et mère. La grâce de Dieu descendra sur toi. Ne refuse pas; si le Patriarche bénit, cela signifie qu'il y a la volonté de Dieu. Le rang d'higoumène non seulement exalte, mais il humilie aussi. L'un est donné pour le perdition, l'autre pour le salut. Si l'higoumène s'humilie, elle est sur le chemin du salut».
Un jour, je sortis du Monastère de Samtavro, et me rendis auprès de l'Archimandrite du grand schème Vitali (Sidorenko) et de l'Higoumène du grand schème Seraphima (Diatchenko), pour des mantias. Ils m'accueillirent avec amour. Quand j'entrai, le Père Vitali me fit une grande métanie et s'assit à même le sol. Je pensais que le Père Vitali devait être un fol-en-Christ. Quand la Mère Seraphima apporta une mantia, le Père Vitali sauta sur pieds, prit brusquement la mantia des mains de la Mère Seraphima, me passa lui-même le vêtement et me remit comme cadeau une icône de la «Très Sainte Mère de Dieu-Higoumène». Une copie de cette icône fut faite par la moniale Nina (Koutateladze), mais l'icône reçue se trouve encore et toujours dans ma cellule. Le Père Vitali (Sidorenko) fit don au monastère de l'icône du Proto-Martyr Étienne. Et le Métropolite Daniel, alors père spirituel du monastère, nous a transmis la volonté du Starets: chaque soir après les vêpres, contournez l'église avec l'icône, en procession. Cette bénédiction est encore accomplie quotidiennement à ce jour. Père Gabriel et Père Vitali étaient liés par leur proximité spirituelle, par la similitude de leurs exploits ascétiques. En signe de compréhension mutuelle et de vénération mutuelle, ils échangèrent leurs croix pectorales. L'Archimandrite du grand schème Vitali repose à Tbilissi, dans la clôture de l'église du Saint Prince Alexandre Nevski, et l'Higoumène du grand schème Seraphima trouva le lieu de son dernier repos dans notre monastère à Samtavro.
Le 13 juillet 1991, jour de la fête des douze apôtres, Sa Sainteté le Catholicos-Patriarche Élie II, me bénit pour devenir Higoumène du Monastère de Samtavro, m'éleva au rang d'higoumène et me remit une crosse et une croix richement décorée. Ainsi, la prophétie du Starets se réalisa: en effet, Samtavro, le monastère de Sainte Nina, est considéré comme la mère de tous les monastères, et son higoumène, comme la mère de toute la Géorgie.
Le Père Gabriel se distinguait par une grâce particulière. Il voyait l'image de Dieu en chacun et ne faisait de distinction au profit de personne. Toujours il sympathisait avec les faibles et était étonnamment doux; il se considérait comme le dernier des pécheur et nous appelait tous à l'humilité. Il a souvent enseigné que «Devant Dieu, tous les péchés sont comme des petits cailloux. Il n'y a pas de péché dans le monde qui soit supérieur à la miséricorde du Seigneur».
Un jour, quand j'étais moniale, le Père Gabriel ferma les portes du réfectoire, y retenant les moniales, et il me dit d'apporter un bassin et de laver les mains de tout le monde. Après avoir accompli la bénédiction, je me suis approchée de lui, tenant le bassin d'eau sale dans mes mains. Le Starets m'a regardé et m'a dit de boire cette eau. J'ai demandé, confuse, «Toute?». «Oui, à fond!», répondit-il en russe. Pas le temps de réfléchir, j'ai dû boire. Alors, il m'a prise dans ses bras, m'a bénie et a dit: «Tu conviendras comme higoumène…». Il n'y avait pas un moment où le Père Gabriel ne pensait pas à Dieu. Il a toujours enseigné à dire la prière avec crainte et vénération. Parfois, il imitait: «Tara-ta-ta-ta, ra-ta-ta-ta ... tu pries, tu jures ou tu lis le journal?! Comme la mitrailleuse de Chapaev! Réfléchis donc à Qui tu t'adresses quand tu pries, à Qui tu parles. Le Seigneur est toujours présent auprès de nous, invisiblement».
Un jour, le Monastère Sainte-Nina reçut la visite de l'Higoumène Georgia du Monastère Saint-Jean-le-Précurseur de Jérusalem. Je la connaissais du Monastère de Pioukhtitsa. Mère Georgia souhaitait rencontrer son Père Gabriel. Elle conversa longuement avec le Starets. En sortant en larmes de la cellule de celui-ci, elle dit joyeusement: «vous avez un vrai starets, vous êtes au paradis».
Le père n'acceptait pas les louanges humaines. Quand celles-ci se présentaient, il passait à la folie-en-Christ, forçant à y mettre fin. Mais si quelqu'un venait humblement lui demander conseil, il le conseillait avec une sagesse toute biblique. Si quelqu'un avait besoin de fortifier sa foi, le Père Gabriel se mettait à parler des miracles qui lui étaient survenus. Un jour nous avons visité l'église construite par le Père lui-même. Il nous raconta: «Le toit était percé et je pleurais: qu'allaient devenir les icônes? Il aurait fallu plusieurs mètres cubes de matériaux de construction pour la réparation, et les fonds je n'en disposais pas. J'étais très inquiet et j'ai prié Dieu d'envoyer de l'aide. Soudain, un inconnu apparut, qui s'avéra être ingénieur. Il regarda les icônes, puis dit avec étonnement: 'c'est étrange, j'étais très pressé, mais une certaine force m'a fait entrer ici. Et vous savez ce que cette icône me demande maintenant? Offrez quelques mètres cubes de bois de construction au starets'». Le Starets lui montra l'icône du Sauveur devant laquelle il priait Dieu pour recevoir de l'aide. Réjoui, l'ingénieur promit d'offrir tout ce qui était nécessaire et il tint parole. 
Les témoins de jéhovah et autres hérétiques, le Starets les appelait les démons visibles, les messagers de satan, et interdisait de nourrir des querelles avec eux, comme il est écrit dans l'Évangile «ne donnez pas de perles aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les piétinent de leurs pieds, se retournent contre vous et vous déchirent» (Math.7: 6).
Saint Gabriel était vraiment sage et pauvre. Ce qui lui était le plus nécessaire, il l'offrait même avec joie à son prochain. Un jour, après la Liturgie, j'ai rencontré le Starets Gabriel dans l'escalier. Il me regardait, ainsi que ma mantia, avec chaleur et dit : «Je n'ai même pas un tel manteau». J'ai immédiatement ôté ma mantia et l'ai remise au Starets. Plus tard, j'ai appris qu'il avait donné ce manteau à la défunte moniale du grand schème Nina (Dachniani). Quelques temps plus tard, le Starets Gabriel m'a demandé de lui donner un second manteau. Naturellement, je l'ai fait, et la moniale Paraskeva le suspendit dans un coin de la tour. Par la suite, je n'y ai plus prêté attention. Et aujourd'hui, je remercie le Seigneur d'avoir enterré le Starets Gabriel dans ce manteau. À cette époque, le Starets recevait souvent la visite de sa mère Barbara. Après la mort du Père Gabriel, elle resta définitivement au monastère. Après un certain temps, il fut décidé de lui conférer la tonsure monastique et le nom d'Anna. Son vêtement fut préparé par les matouchkas du monastère. L'office fut célébré par le Père Savva Kouchava. Lors de la tonsure, je l'ai couverte de la mantia, je l'ai amenée à l'ambon et j'ai prononcé les paroles à sa place, parce qu'elle était déjà très âgée et ne pouvait pas le faire seule. J'ai donc dû prendre les vœux une deuxième fois.
Le 22 mai 2000, le jour de la fête de notre Saint Père Chio de Mgvime, les religieuses du monastère de Sainte Nina l'Égale-aux-Apôtres se sont rendues à Chio-Mgvime pour vénérer les reliques du Saint. La liturgie fut célébrée par le Métropolite Daniel. Le molieben devant la tombe du saint fut célébrée par le Catholicos-Patriarche Élie II. Pendant qu'on préparait la table, je suis montée au réfectoire, depuis le balcon duquel sont clairement visibles l'iconostase et les fresques de l'église. J'ai lu la prière de Jésus sur le chotki et j'ai involontairement pensé au Père Gabriel. Soudain, très haut dans le ciel, une fresque s'alluma, au-dessus d'elle était une inscription en ancien géorgien, que j'ai eu du mal à décrypter: «Saint Gabriel le Géorgien». Il avait dans ses mains une icône de la Très Sainte Mère de Dieu. Les icônes préférées du Père Gabriel, celles des Megalomartyres Chouchanik et Ketevan étaient visibles à proximité. Je fus saisie d'un sentiment incroyable! Combien de fois avais–je visité Chio-Mgvime, et jamais je n'avais remarqué ces icônes. Il était impossible de dissimuler ma joie. J'ai parlé de ce que j'ai vu à l’Évêque Mikhaïl. Il a admis que le Starets m'avait montré un miracle. 
Le Père Gabriel, qui m'est apparu comme 'Gabriel de Géorgie', m'a fait ressentir sa protection. Cette vision a encore renforcé ma foi en l'immortalité de l'âme. J'ai trouvé un consolateur et un intercesseur pour nous dans la personne de notre Starets-fol-en-Christ.

Traduit du russe
Source


Saint Gabriel : «Parfois, j’allais à pied en Russie pour communier»

L'original russe du texte ci-dessous, préparé par Monsieur Konstantin Tsertsvadze, est paru le 9 juillet 2020 sur le site Pravoslavie.ru. sous le titre : «Parfois, j'allais à pied en Russie, pour communier» souvenirs peu connus au sujet de Saint Gabriel (Ourguebadze). («Бывало, я ходил в Россию пешком, чтобы причаститься» Малоизвестные воспоминания о преподобном Гаврииле (Ургебадзе). Il nous parle du Saint Starets l'Archimandrite Confesseur de la Foi et Fol-en-Christ Gabriel de Samtavro.

L'amour pour Saint Gabriel, les miracles qui se sont produits non seulement auprès de ses saintes reliques, mais aussi devant de nombreuses icônes du saint starets... nous ne mentirons pas, si nous disons que chaque jour cet amour, comme une boule de neige, augmente et gagne en force. Le pouvoir de la prière et de l'amour! Un miracle, un vrai miracle se produit aujourd'hui sous nos yeux, comment peut-on expliquer autrement le fait que le Saint Starets Gabriel soit devenu pour nos peuples orthodoxes un lien nous unissant fermement en ces jours de divisions? Nous proposons à l'attention de nos lecteurs une sélection de souvenirs peu connus et de témoignages sur Saint Gabriel, qui peuvent ouvrir à chaque personne l'essence des exploits du Starets, qui s'écoulent avec abondance de son cœur débordant d'amour.
Souvenirs de Otar Nikolachvili, fils spirituel du Saint Starets Gabriel
Plongé dans les passions terrestres, je cherchais ma bien-aimée, qui se cachait dans le monastère pour femmes à Samtavro. J'étais tellement furieux (que le Seigneur me pardonne!), que j'étais prêt à tout acte inconsidéré, même à un crime. Comment ai-je pu suivre les conseils de quelqu'un?! C'est en effet dans cet état que j'ai rencontré le Père Gabriel. Il se présenta à moi en tant que moine pécheur, affamé, offensé et abandonné par tous. Ces paroles étaient confirmées par son aspect négligé. Après avoir appris la raison de ma visite au monastère, il a dit: «Je Vois que Dieu t'aime beaucoup, qu'Il t'a amené directement à moi: je t'aiderai dans la résolution de tes problèmes, mais ne brûle pas. Je suis le moine Gabriel, je sais y faire pour arranger ce genre de choses. Fais-moi confiance et je te rendrai ta bien-aimée. Il y a suffisamment de femmes de prière au monastère. Bientôt, tout s'arrangera, et maintenant, allons dans ma cellule et prenons un modeste repas, si ça ne te dérange pas de partager du pain avec un pécheur comme moi!».  Lire la Suite

La Moniale du Grand Schème Maria et Optino Pustin’

Article publié sur le site Optina-pustin.ru le 15 janvier 2013, et initialement rédigé par Anton Jogolev, journaliste éditeur du magazine et du site internet Blagovest Samara, en 2000, moins d’un an après la mort (le 14 janvier 2000) de la Bienheureuse Folle-en-Christ et Moniale du Grand Schème Maria Ivanovna Matoukassova, l’une des grandes staritsy de la Russie contemporaine.
Les dernières années de la vie de la Bienheureuse Moniale du Grand Schème Maria furent été liées au Désert d’Optino. Si, son podvig initial de folle-en-Christ s’accomplit au vu et au su de tous, lorsqu’elle reçut le grand schème, en janvier 1998, c’est une service différent qu’elle rendit, celui d’intercéder par la prière pour le monde entier et, selon les paroles du velitchanié des saints moines, devenir «guide des moines et interlocutrice des anges». Cette période de sa vie est racontée par le Hiérodiacre Alexandre (Matioukhine), membre de la communauté monastique du Désert de l’Entrée au Temple d’Optino, écrivain spirituel, auteur d’un livre sur un ascète contemporain, le Starets Nikolas de Diveevo.

Estimez-vous que Maria Ivanovna a été acceptée au Désert d’Optino comme une femme de Dieu?
Matouchka Maria elle-même a répondu à cette question, avant de mourir, en quittant notre monastère… Les uns l’acceptèrent, les autres pas … Il y eut des admirateurs sincères de la Staritsa, et il y en eut beaucoup. Mais apparemment, ses prédictions et ses conseils ne recevaient pas d’acceptation unanime, ils étaient écoutés, mais pas mis en œuvre.
Mais quelle qu’ait été l’attitude de certains envers Matouchka, nous étions nombreux à éprouver le sentiment que toute la situation dans le monastère était dirigée par la Moniale du grand schème Maria. Elle restait calmement assise sur sa chaise, apparemment n’intervenait dans rien, se «faisait toute petite», de toutes les manières possibles, et pourtant toute la situation était entre ses mains. Le microclimat du monastère s’améliora notablement avec l’arrivée de la Staritsa chez nous. Lire la Suite

La Bienheureuse Matouchka Maria Ivanovna (Matoukassova)

La Russie, terre d’Orthodoxie, a alimenté une cohorte de saints innombrables, célèbres et moins célèbres. Mais toutes et tous furent d’exemplaires serviteurs de Dieu. Ils veillent sur la Russie et le peuple russe, mais aussi sur tous les Orthodoxes qui attachés à la vie en l’Église. Sur le présent blog, plusieurs traductions ont été proposées au sujet du saint Métropolite Ioann de Saint-Pétersbourg et Ladoga. Vladyka Ioann vécut la majeure partie de sa vie dans la région de Samara. Il connaissait, aimait et respectait la Bienheureuse clairvoyante et folle-en-Christ Matouchka Maria Ivanovna (1908-2000 ). Dans la région de Samara, la plupart des enfants spirituels de Vladyka Ioann étaient aussi en contact avec la Bienheureuse Maria Ivanovna, qui pendant des années porta sur le dos d’énormes sacs de pierres et de déchets, disant qu’elle portait ainsi les péchés des hommes. Un livre a été écrit à son sujet : «La Bienheureuse  moniale du grand schème Maria» La traduction ci-dessous est celle d’un texte paru sur le site russe «L’abécédaire spirituel».

La Bienheureuse et Folle-en-Christ Maria disposa d’un passeport deux ans seulement avant sa mort. Voici la photo du passeport.

Le 15/28 mars 1908, chez Ivan et Natalia Matoukassov, à Kouïbychev (Samara), naquit une fille. La jeunette fut nommée Maria. Peu de temps après, la famille déménagea à Aktioubinsk, où Ivan trouva un emploi de mécanicien. Natalia élevait leur fille et effectuait les tâches ménagères. Maria fréquentait l’école russo-kirgyze. En 1917, Ivan perdit son travail, et Natalia fut obligée de retourner à Kouïbychev avec Maria. La fillette fréquenta l’école pendant cinq années seulement. On lit dans l’autobiographie de la Staritsa Maria : «…Je demeurai seule avec maman. Mon papa ne revint pas. A l’école, j’ai étudié dans cinq classes, et à douze ans, je suis partie travailler,… sur les métiers à tricoter. Ensuite, j’ai suivi des cours de comptabilité et j’ai travaillé comme comptable. J’ai aussi travaillé cinq ans dans une école;j’apprenais aux petites filles à coudre et à broder (et à prier, aussi). J’ai toujours cru en Dieu, et je distribuais des icônes aux enfants, je leur lisais des prières. A 23 ans, je sentis que Dieu m’appelait vers Sa prière, et je commençai à prier avec force, et à comprendre se qui se dévoilait à moi». Lire la Suite

La Bienheureuse Matrone de Saint-Pétersbourg.

Sainte Matrone de Moscou est largement connue. Mais qui sait qu’à une dizaines de minutes au Sud de la Laure de la Sainte Trinité-Saint Alexandre Nevski, à Saint-Pétersbourg, sur la berge de la Neva se trouve la tombe de la Bienheureuse Matrone de Saint-Pétersbourg, affectueusement appelée Matronouchka aux-pieds-nus? Le texte ci-dessous a été composé à partir de la traduction d’extraits du chapitre consacré à Matronouchka dans le livre “Les Bienheureux de Saint-Pétersbourg” (Блаженные Санкт-Петербурга. От святой блаженной Ксении Петербургской до Любушки Сусанинской), publié par les Éditions Voskresenie, à Saint-Pétersbourg) et de deux minces brochures en vente au comptoir de la Chapelle de l’icône de la Mère de Dieu “Joie de tous les Affligés”, située Perspective Oboukhovskoï Oborony, au bord de la Neva, à côté de la tombe de la Bienheureuse.

Matrona Petrovna Mylnikova naquit en 1814 dans le village de Vanina, dans le Gouvernorat de Kostroma. Ses parents étaient agriculteurs. Son père, Pëtr Evstigneevitch Cherbinine avait épousé Agafia Nesterova, et ils avaient quatre enfants, Matrone et trois fils. Tous se consacraient à l’agriculture et étaient illettrés. On sait très peu de choses de ses années d’enfance. Matrone épousa un commerçant de la ville de Kostroma, Igor Mylnikov. Mais le mariage fut pour elle une lourde épreuve qui lui réserva de nombreuses amertumes. A Kostroma, le couple possédait une petite maison et une épicerie. Quand éclata la guerre russo-turque de 1877-1878, son mari fut appelé dans les rangs de l’armée. Matronouchka décida de l’accompagner au front, où elle servit en qualité de ‘soeur de la charité’, [c’est-à-dire infirmière volontaire. N.d.T.], ce qui lui valut une solde mensuelle de 25 rouble, qu’elle distribuait aux soldats pauvres. Igor mourut au combat et lorsque la guerre prit fin, Matronouchka décida de consacrer le reste de sa vie à servir Dieu et son prochain. Elle vendit ses biens et en distribua les revenus aux indigents et aux pauvres. Lire la Suite