Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe, une homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, prononcée par le Hiéromoine Ioann Loudishchev et mise en ligne le 4 novembre 2018 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan. Au-delà de l’événement fêté, c’est surtout le lien entre la Très Sainte Mère de Dieu et l’espérance qui rend ce texte particulièrement intéressant. Le titre russe de l’article sur Pravoslavie.ru est d’ailleurs : «L’espérance, ferme appui de l’âme. Homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan»
C’est ainsi que le Père Ioann (Krestiankine) a écrit: «Après tout, la foi ne se manifeste pas seulement dans l’arrêt dans la prière et dans la fréquentation de l’église; la vraie foi est témoignée dans la confiance en Dieu et dans l’acceptation de Lui de tout ce qu’Il a trouvé bon de nous envoyer sur notre chemin de vie… Et remerciez Dieu pour tout, marchant sans crainte vers la vie de la terre promise».
Si tu veux être orné de l’espérance, commence à travailler selon le Seigneur, à l’accomplissement de Ses commandements, et tu grandiras dans l’espérance vivante. L’espérance, à son tour, alimentera plus encore l’ardeur de ton adoration de Dieu. L’adoration diligente de Dieu nous fortifie de nouveau dans l’espérance. Et ainsi ils se soutiennent, se fortifient et se nourrissent. Et, au contraire, même chez ceux qui ont vécu saintement, quand ils enfreignent délibérément les clairs commandement de Dieu, l’espérance s’éteint.
Ayant appris à tout remettre entre les mains de Dieu, l’homme «avance toujours avec une grande espérance en Dieu». Selon Saint Païssios l’Athonite, «En faisant confiance en Dieu, avec humilité, tous les problèmes se résolvent. Fais ce que tu peux faire… et ensuite remets-toi à la Divine Providence et à la volonté de Dieu. L’espérance en Dieu est la garantie la plus sûre pour l’homme».
«Commence dès aujourd’hui à faire tout ce que tout ton possible, et Dieu Tout-Puissant fera ce que tu ne peux pas faire.»
«Il faut laisser agir Dieu. Il ne faut pas faire quoi que ce soit sans avoir confiance en Dieu»
«Il faut tout confier à Dieu avec confiance».
«Si l’homme s’accroche dans une certaine mesure à son “moi”, dans cette même mesure, il restera à la traine. Il ne réussira pas spirituellement parce qu’il freine la miséricorde de Dieu. Pour réussir, il faut beaucoup de confiance en Dieu.»
Aujourd’hui, c’est la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan : combien de Ses miracles sont attestés! Combien de fois dans les événements difficiles de notre histoire, la Très Sainte Mère de Dieu Se fit l’Intercesseur instantané de toute la Terre russe! Combien de fois à travers cette icône, et à travers Ses autres icônes, la Très Sainte Vierge Marie a apporté de l’aide suite aux demandes personnelles qui Lui étaient adressées! Ainsi, à un homme qui n’avait jamais vu, la Très Sainte Mère de Dieu donna la vue: il avait vénéré avec une foi sincère Son icône miraculeuse de Kazan, et il reçut la guérison. Une femme, aux jambes complètement paralysées demanda qu’elle fût transportée auprès de l’icône miraculeuse de la Toute Pure Mère de Dieu de Kazan; après le moleben, elle implora la miséricorde, en pleurant et avec une grande foi. Et elle fut également guérie. La Très Sainte Mère de Dieu ne refuse Son aide à personne. Gardons dans notre cœur le souvenir de ces miracles manifestant Son aide et Son intercession, et adressons-nous à la Très Sainte Mère de Dieu dans nos besoins. Ainsi, en traversant avec Elle les événements difficiles de notre vie, nous grandirons en notre espérance en la Très Sainte Mère de Dieu. Tous nous sommes appelés à l’espérance vivante et à une relation vivante avec la Très Sainte Mère de Dieu, car Elle voit tous nos besoins.
Saint Théophane le Reclus a écrit à l’un de ses enfants spirituels : «Maintenant, racontez tout à la Mère de Dieu et demandez pardon pour vos infirmités et pour votre attachement à l’avenir». Ce conseil du Saint: «dites tout à la Mère de Dieu» devrait être notre vivante relation à la Sainte vierge à travers toutes nos difficultés et nos joies, dans tous nos soucis. Les paroles qui portent cette relation remplissent les acathistes et les canons qui Lui sont dédiés.
«Vers qui crierai-je, Souveraine, vers qui accourrai-je dans mon chagrin, sinon vers Toi, Reine des Cieux? Qui accueillera mes pleurs et mes soupirs recevront-ils, sinon Toi, Toute Pure, Espérance des chrétiens et notre Refuge à nous, pécheurs?» C’est ainsi que les paroles de la prière nous apprennent à nous adresser à la Très Sainte Mère de Dieu. Comme on le chante dans le Canon de l’une des fêtes de la Très Sainte Mère de Dieu: puisque Toi, Très Sainte Mère de Dieu Toute-Chantée et inépousée, Tu es devenue la Mère du Créateur, le Christ de Dieu, nous nous tournons vers Toi dans la prière: ne cesse pas de Le prier pour nous, en Toi nous plaçons notre espérance et mettons tous nos espoirs en Dieu.
A sa fille spirituelle qui travaillait dans l’Altaï, Higoumène du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Joie de tous les affligés», à Tchemalska, et qui y rencontrait de nombreuses difficultés et se décourageait, le Saint Hiérarque Macaire (Nevski) rappelait également l’espérance en la Très Sainte Mère de Dieu: «Rappelle-toi ce que vous aviez et ce que vous avez maintenant. Qui vous a envoyé ces gens qui vous aident? Qui collecte des fonds pour vous? Qui a construit des logements pour vous, pour les enfants, des bâtiments pour les écoles? N’est-ce pas la Très Sainte Mère de Dieu, n’est-ce pas votre Protectrice? N’est-ce pas Elle qu’on a vue venir pour la consécration de votre église? N’est-ce pas Elle qui donna la terre à votre communauté? N’est-ce pas Elle qui incita un bienfaiteur à déposer ses biens aux pieds des servantes encore indignes du Christ? Qui est le médecin des malades, la Consolation des affligés? N’est-Elle pas la Joie de tous les affligés? Le péché serait grand si nous qui avons des yeux ne voyions pas la main bienveillante de Dieu sur votre coin de terre». «En vérité,, elle est visible, la Protection de la Reine des Cieux et de Son Fils Divin, notre Dieu, notre Cher et Bon Seigneur, sur votre coin de terre. Tu dis la vérité: à chaque étape, des miracles sont visibles, surtout pour ceux qui prêtent attention aux voies de Dieu.»
Que le Seigneur nous accorde à nous aussi d’augmenter notre espérance en Dieu et en la Très Sainte Mère de Dieu, afin que, «en nous tenant fermement à l’espérance en la miséricorde de Dieu et en plaçant notre espoir en l’aide de la Très Pure Mère de Dieu», nous surmontions résolument toutes les épreuves et les difficultés sur le chemin du salut dans cette vie terrestre. Amen.


Comment ne fut-Elle pas tuée par l’arme du chagrin qui perça Son âme aux heures des souffrances et de la mort de Son Fils et Son Dieu? Elle ne fut pas tuée, parce qu’Elle avait déjà vécu l’expérience de cette arme, quand celle-ci sortit de la bouche du Saint et Juste Siméon qui reçut Dieu en ses mains, et Elle avait préparé son cœur à accepter la blessure de paroles mortelles et à guérir par les paroles de la résurrection. Comment continua-t-Elle à vivre quand, avec l’Ascension du Seigneur au ciel, l’unique raison pour laquelle Elle avait vécu fut cachée à la terre? Le Christ et Ses paroles continuèrent à vivre dans Son cœur, et Elle vécut une vie de foi, d’amour et d’espérance.
Pas loin de Jérusalem se trouve la Mer Morte, dont la salinité est telle que pas un seul poisson ne peut y vivre. Elle s’est formée sur l’emplacement des antiques villes de Sodome et Gomorrhe, où vécurent des gens pervers qui refusaient de se repentir. Le Seigneur punit ces villes par le feu et elle disparurent de la surface de la terre. Mais, sa femme et leurs deux filles vivaient une vie juste. L’Esprit Saint leur ordonna de sortir de la ville qui devait être détruite. Ainsi, ils eurent la vie sauve.
Et un jour, la joie de Lot fut grande ! Les trois branches s’étaient unies et poussaient en un seul tronc, grand et beau, qui se divisait en trois cimes.



Le texte ci-dessous est la fin de la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
Madame A. d’Igoumenitsa était mariée depuis huit ans, mais n’avait pas d’enfant. Elle demanda à Gerondissa de venir lui rendre visite et de prier avec elle. Elle vint et demanda qu’on la laisse seule dans la pièce où se trouvaient les icônes afin qu’elle y prie. La femme fit comme il lui était demandé et monta à l’étage. Le sol y était fait de planches. La femme ôta un bout de planche qui n’était pas fixé et se mit à observer Gerondissa. Celle-ci releva le bas de son vêtement pour poser ses genoux nus sur le sol rugueux et pria longtemps, le visage appuyé sur le sol. Ses larmes se mêlaient à du sang qui s’écoulait de ses genoux. Soudain Gerondissa se releva, rendit grâce à Dieu et appela la maîtresse de maison. «Le Christ m’a dit que dans ta maison la naissance d’enfants apportera beaucoup de joie», dit-elle. Et il en fut ainsi. Deux mois plus tard, la femme était enceinte. Elle donna naissance à une petite fille, et plus tard, aussi à un garçon.
Voici le témoignage du Docteur Spyridon Chrissikopoulos, qui passa toute son enfance «aux pieds de Gerondissa Anastasia» : «Je me souviens du cas d’une femme nommée Antonia, qui n’avait pas d’enfant. Les médecins avaient arrêté leur diagnostic : stérilité. Elle alla voir d’autres médecins, jusqu’à Londres. Elle était désespérée quand elle arriva au monastère. Gerondissa l’appela et lui dit : «Ne désespère pas mon enfant, je vais aller demander à ‘mes docteurs’ ce qu’ils peuvent faire». Ma curiosité enfantine me poussa à entrer de suite dans l’église. Je me faufilai dans l’autel et me cachai derrière les ornements du prêtre qui pendaient au mur. Je me cachai pour entendre comment elle allait discuter avec ‘ses docteurs‘. Il n’y avait personne d’autre dans l’église, mis à part elle et moi. Elle ferma l’église et avança jusqu’à l’iconostase. Arrivée devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, elle se signa, se mit à genoux et commença à prier avec ardeur. C’était un chuchotement ininterrompu, dont je ne comprenais pas le sens. Soudain, l’église s’emplit du son de nombreuses voix, comme si beaucoup de monde priait ensemble, mais je n’y comprenais toujours rien. Je vis son visage, radieux de lumière, rempli de joie, et ses lèvres continuaient à prononcer la prière. Des larmes de joie coulaient sur son visage épuisé par la vie ascétique. J’observais avec enthousiasme. La seule chose dont je me souvienne, c’est mon incompréhensible peur quand un parfum connu, rappelant l’odeur de la marjolaine,se répandit partout. Je ne me rappelle plus combien de temps était passé quand j’entendis la voix de Gerondissa me disant : ‘Sors. Un jour tu comprendras tout quand tu ausculteras tes patients’. Évidemment, je ne compris pas ce qu’elle voulait dire. Gerondissa sortit de l’église et dit joyeusement à Antonia : «Tu les amèneras ici tous les deux pour les faire baptiser!» Instantanément, le visage sombre et fatigué d’Antonia fut illuminé par le bonheur et la gratitude envers la Très Sainte Mère de Dieu et Gerondissa. Et elle vint, dans les années qui suivirent, faire baptiser ses jumeaux. Après le Mystère du Baptême, Gerondissa Anastasia demanda à Antonia en me regardant, ‘tu vois, mon enfant? La foi et tes larmes ont fait grandir les ailes de mes amis, les Anges de la Dame, et par reconnaissance, ils t’ont offert ce cadeau. Crois en Dieu de toute ton âme, mon enfant, et adresse-toi à Lui, et rends-Lui gloire tous les jours. Aime-Le sans limite et toujours Il t’aidera‘».
Depuis le décès de Gerondissa, des pèlerins du monde entier viennent sur sa tombe pour rendre hommage à son podvig et lui demander d’intercéder devant Dieu comme elle le faisait de son vivant. Ils emmènent trois petites pierres de sa tombe en promettant de les y ramener quand leur demande sera exaucée. Beaucoup sont venus ramener les cailloux et beaucoup viendront encore…
Sa patience angélique finit par porter ses fruits. En dépit de toutes les difficultés, le Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges existe encore de nos jours et est préservé par une autorisation gouvernementale d’installer un monastère. Pendant toutes ces années, Gerondissa n’avait pas reçu la tonsure monastique. Elle demeurait simple novice. A cette époque l’institution monastique avait faibli en Grèce et ceux qui dirigeaient l’Église n’accordaient de l’importance qu’au monastères principaux. De façon générale, les monastères de village étaient laissés à leurs fonds propres, autonomes, mais c’est justement dans leurs terribles privations et leur dur labeur que purent apparaître des saints, les piliers de l’Orthodoxie. Cinquante cinq ans s’écoulèrent dans les travaux et les soucis. Par le labeur béni de Gerondissa Anastasia, le monastère fut relevé et restauré, l’église de la Très Sainte Mère de Dieu fut reconstruite, les possessions du monastères fut étendues : derrière le monastère se trouve une merveilleuse oliveraie, les mûriers et les figuiers y poussent aussi.
Quelques jours plus tard, le Métropolite revint au monastère. Il confessa Anastasia et appela la Sœur Angélique, qui après la mort de Gerondissa allait devoir porter la responsabilité de prendre soin du monastère, ainsi que le Père Nicolas Boulgari. Le Métropolite commença l’office du rituel du grand schème, et revêtit Gerondissa de celui-ci. Elle reçut également un autre nom, Ambrosia. Elle reçut l’onction d’huile sainte, se confessa, communia aux Saints Dons. Elle était prête. C’était la Très Sainte Mère de Dieu Elle-Même qui avait envoyé le Métropolite pour que celui-ci la revête du grand schème. Le 22 septembre, Gerondissa s’endormit paisiblement dans le Seigneur. Pour la première et la dernière fois, les sœurs enlevèrent les lambeaux de vêtement qu’elle portait et lui passèrent un rasson neuf. La Soeur Nika coupa une mèche de cheveux de Gerondissa et la conserva avec trois cailloux de sa tombe. Par la suite, celle-ci est devenue un lieu de pèlerinage très important.