Lettres du Saint Starets et Confesseur de la Foi, Nikon d’Optina (34)

Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

A M. Ambrosia
Le Christ est ressuscité !
Ma chère fille M. Ambrosia. J’ai reçu ta lettre du 14 avril seulement le 28 avril. Je te remercie de tout cœur pour ton amour et ton empressement à mon égard. Que le Seigneur sauve ton âme . Bien sûr, je serais content de te voir. Mais il ne faut pas oublier que je n’ai pas de volonté propre, et il se pourrait que tu arrives à Pinega mais que tu n’aies pas la possibilité de me voir, car ici, il y a de nombreux transferts et déménagements vers divers endroits. C’est pourquoi je pense qu’il n’est pas nécessaire que tu lies ta situation à la mienne.
Je ne connais aucun exemple concernant la soumission d’une demande, l’existence d’une sorte d’attestation, et je ne sais absolument pas comment motiver ma demande (Kargopol n’est pas la Crimée), et je ne m’attends à aucun bon résultat, je décide dès lors de rester où je suis, en m’abandonnant à la volonté de Dieu. Et je ne me résous pas à te faire venir à Pinega, sachant quelles difficultés tu pourras rencontrer ici. D’un autre côté comment ne m’y résoudrais-je pas et repousserais-je ton souhait ? Je n’ai aucun pouvoir de décision en cette matière. Seigneur, aide et donne la sagesse. Il faut prier, et le Seigneur montrera le chemin.
En ce qui me concerne, je peux dire qu’il me semble que la maladie progresse car la température ne descend pas en-dessous de 38°-39°. Cela fait penser à une maladie de courte durée. Mais je me sens continuellement ainsi, tout le temps la même situation. Il y a une légère douleur dans tout le corps et dans la poitrine. La température m’inquiète et me fait penser à l’approche de la mort ; je ne pense quasi plus à mon rétablissement, considérant que c’est un rêve irréalisable. Je m’en remets à la volonté de Dieu.
Je remercie sincèrement les pères pour leur amour, leur attention et leur démarches pour moi. Sauve-les, Seigneur.
J’appelle sur toi la paix et les bénédictions de Dieu. Que le Seigneur te garde sous la protection de Sa Bonté. Je prie pour toi, avec mes pauvres prières, mais prières d’amour en Christ tout de même.
L’idée t’est venue d’aller là où les pères iraient, pour ne pas être complètement seule. Mais l’expérience montre que la séparation s’impose de manière inattendue. «Ne place pas ton espoir dans les princes, dans les fils des hommes, le salut n’est pas en eux» (Ps.145,3). «Bienheureux celui qui a son Aide dans le Dieu de Jacob, et son espoir dans le Seigneur son Dieu» (Ps. 145,5). Le seul espoir, c’est en Dieu. Voilà le fondement le plus ferme. Tout le reste est précaire, surtout dans notre position. Tu ne sais absolument pas où ce sera mieux, où ce sera pis, ni qu’attendre. Que la volonté de Dieu soit faite.
Saint Théodore Studite, quand il était lui-même en exil, se réjouissait pour ceux qui mouraient en exil. Et la pensée m’est venue, que nous, les moines qui avons renoncé au monde, maintenant, bien qu’involontairement, nous menons une vie de renoncement au monde. Ainsi en a décidé le Seigneur. Notre travail, c’est de rester dans la foi et de nous garder de tout pécher. Tout le reste est entre les mains de Dieu. Tu n’auras pas honte d’avoir espéré dans le Seigneur.
Ici, les bateaux-vapeur ont repris la navigation, mais rarement, et on dit que bientôt commencera la flottaison des grumes et cela imposera la cessation de la navigation. Tout cela provoque un supplément de difficultés pour le courrier, et pour toute circulation de l’information. Le temps est froid, venteux, avec de la bruine.. As-tu reçu ma lettre, envoyée par recommandé, mais au moment de la fonte des neiges ?
Pardonne-moi. Je te souhaite toutes les bénédictions et l’aide de Dieu. Je demande tes saintes prières et celles des pères.
Le pécheur Hiéromoine Nikon.
30 avril / 13 mai 1931
Pinega, village de Kozlovka.

A Lydia Mejekova
Mademoiselle Lydia, bien-aimée de Dieu !
Que les bénédictions de Dieu soient sur toi pour les siècles.
J’ai bien reçu tes lettres. La seconde complète la première et me facilite même ma réponse. Pour que ma lettre, ma réponse, soit claire pour toi, j’annexe ici un extrait du livre « La Confession Orthodoxe». Souvent on appelle ce livre «La Confession de la foi par les Patriarches Orientaux». Je me souviens qu’à ce livre se réfère souvent l’Évêque Théophane dans ses lettres à l’«église vivante», soulignant que l’opposition à la vérité évidente est un blasphème contre le Saint-Esprit. Cette constatation est très importante.
Je vais commencer à répondre maintenant, en passant directement à ta seconde lettre. Essayer d’accomplir la règle de prière qui t’a été donnée est indispensable ; ne l’augmente pas arbitrairement. Et lorsque pour l’une ou l’autre raison il se fait que tu ne l’accomplis pas, ne te trouble pas, mais reproche toi ta faiblesse. Batiouchka Ambroise disait que le trouble n’était nulle part mentionné comme faisant partie des vertus. Tu ne dois pas te troubler, mais bien te faire humble en reconnaissant ta faiblesse. Dieu bénira que tu augmentes ta règle de prière quand tu auras la possibilité de lire le matin, la première, la troisième et la sixième heure, et les psaumes 142 et 145 et le soir, la neuvième heure et les complies avec les canons, et les commémorations.
Je te mets en garde contre l’augmentation de la règle de la prière, parce que parfois à cause d’une règle de prière démesurée que l’on s’impose soi-même, accomplie sans humilité, mais avec orgueil, sans le sens de notre propre péché et du repentir de ceux-ci, il se forme dans le cœur et l’esprit de l’homme une disposition incorrecte qui donne naissance à de mauvais fruits, à rien de bon. Et l’un des premiers mauvais fruits est l’exaltation de soi-même, l’amour pour notre propre prière : «Je ne suis pas comme le reste des hommes» (Lc.18,11). Souviens-toi que notre Starets et Batiouchka Higoumène Antoine, quand on l’interrogea au sujet de la règle de prière, répondit qu’il y eut dans sa vie monastique de nombreuses règles de prière différentes, mais il n’en demeure qu’une : «Dieu, aie pitié de moi, pécheur» (Lc.18,13), c’est-à-dire l’humilité de la prière du publicain, présentée à Dieu suite à sa conscience de ses faiblesses et de son état de pécheur. J’ai demandé à ta Sœur Valentine de recopier une de mes remarques, dans laquelle il est question de la prière. Demande-lui de te la recopier : cela ne te sera pas inutile, en réponse à cette question. Parfois, en plus du souhait de prier, survient celui de lire quelque chose, par exemple plusieurs chapitres de l’Évangile, plutôt qu’un seul, ou l’acathiste à un saint ou à une icône de la Très Sainte Mère de Dieu, etc. sans faire bien sûr de cela une partie de la règle quotidienne qui t’a été donnée.
Pour ce que tu as présenté au Seigneur un repentir sincère, tu dois en rendre grâce au Seigneur. Dans cette affaire, l’homme n’est qu’un outil entre les mains de Dieu. Pour t’affermir dans le souvenir de tes péchés, j’ai ajouté une annexe, un extrait du livre «La Confession Orthodoxe». Ce livre est très important. Il contient des vérités irréfutables, des opinions et des concepts, venant non pas de personnes isolées qui peuvent interpréter malicieusement et perversement les paroles de l’Écriture Sainte, mais de toute l’Église. C’est pourquoi, mon enfant, ne sois troublée par aucune lettre ni par aucune preuve ; «prends courage et que ton cœur demeure ferme » (Ps. 26,14). Et la conception de l’acquisition de l’authentique humilité, la conception des saints pères, tu peux en prendre connaissance chez Abba Dorothée : «De l’humilité», pages 43 à 45 dans l’édition de 1913. (A suivre)

Traduit du russe
Source

Saint Père Nikon, prie Dieu pour nous.

Journal du novice Nicolas (Saint Nikon) d’Optina (122)

Né en 1888, le Saint Hiéromartyr Nikon (Beliaev) fut hiéromoine à la Skite du Monastère d’Optina. Il en fut un des derniers startsy, ayant eu pour père spirituel Saint Barsanuphe, lui-même fils spirituel du Saint Starets Anatole (Zertsalov) d’Optina. Un récit de sa vie a été traduit en plusieurs parties sur le présent blogue et est accessible ici. Le Monastère a publié le journal tenu par le novice Nicolas pendant les trois premières années de sa vie monastique. (Дневник послушника Николая Беляева (преподобного Оптинского старца Никона). Le texte ci-dessous est la traduction (sur base de l’édition de 2016) des premières pages de cet ouvrage remarquable, inédit en français. Le début de la traduction se trouve ici.

(…) Voici une autre tentation que m’inflige l’ennemi. Je me sens irrité envers Batiouchka, envers ses actes. Parfois, il s’agit d’une irritation complètement insensée et sans aucune cause. J’en ai déjà parlé plus d’une fois à Batiouchka. Il me dit qu’il s’agit de l’envie de l’ennemi. Il souhaite semer la discorde entre nous, mais le Seigneur ne lui permet pas de le faire. Il faut lutter contre cela au moyen de la prière. Read more

Lettres du Saint Starets et Confesseur de la Foi, Nikon d’Optina (33)

Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

A M. Ambrosia
Le Christ est ressuscité!
Une fois encore je te félicite, mon enfant, à l’occasion de la Lumineuse Fête, et j’appelle sur toi paix et bénédictions de Dieu. J’ai lu ta lettre à M. Valentina. Je ne sais si elle a répondu ou pas.
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Journal du novice Nicolas (Saint Nikon) d’Optina (121)

Né en 1888, le Saint Hiéromartyr Nikon (Beliaev) fut hiéromoine à la Skite du Monastère d’Optina. Il en fut un des derniers startsy, ayant eu pour père spirituel Saint Barsanuphe, lui-même fils spirituel du Saint Starets Anatole (Zertsalov) d’Optina. Un récit de sa vie a été traduit en plusieurs parties sur le présent blogue et est accessible ici. Le Monastère a publié le journal tenu par le novice Nicolas pendant les trois premières années de sa vie monastique. (Дневник послушника Николая Беляева (преподобного Оптинского старца Никона). Le texte ci-dessous est la traduction (sur base de l’édition de 2016) des premières pages de cet ouvrage remarquable, inédit en français. Le début de la traduction se trouve ici.

Troisième Cahier
Au Nom du Père et du fils et du Saint-Esprit, Amen.
Seigneur, bénis !
1910 (Suite)

Vendredi 18 juin, Carême des Saints Apôtres
Nous nous préparons tous. Aujourd’hui, le Seigneur m’a jugé digne de me confesser. Et le matin, je suis allé à la Litugie au monastère pour recevoir l’eau Sainte de la Théophanie. C’est la première fois que je me confesse en tant que rasophore.
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Lettres du Saint Starets et Confesseur de la Foi, Nikon d’Optina (32)

Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

A M. Ambrosia
Le Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !
Je te félicite, mon enfant Ambrosia, à l’occasion de la grande et lumineuse fête de la Résurrection du Christ. J’adresse aussi mes salutations à ceux qui vivent avec toi, à Matouchka Apollinaria, Matouchka Pelagia, Irina, et les autres. Sur vous tous j’appelle la paix et la bénédiction de Dieu. Je vous souhaite de tout coeur toutes les grâces de Dieu. Que le Seigneur te console, et elles aussi, vous envoyant Sa grâce et Sa joie en l’Esprit Saint. Dans mes prièress de pécheur, je m’efforce de ne pas vous oublier. Comme le Seigneur vous garde-t-Il ? Comment va votre santé à chacune ? Pour ce qui me concerne, j’ai déjà écrit que je suis vivant et en bonne santé, et que tout va bien jusqu’à présent. Pour le moment, je m’occupe de travaux de secrétariat. Je suis passé d’un lieu à un autre, mais mon adresse demeure la même. Je vous suggère de l’écrire comme suit : Île Popov, République de Carélie, 2² Camp SLON. Pour le détenu… De là, ils me transmettront. Bien que la distance jusqu’ici ne soit que de quelques dizaines de verstes, les lettres et les colis doivent tout de même prendre du retard… Je ne suis sans doute pas ici pour longtemps et je ne sais pas combien de temps je serai occupé à ce travail. Par conséquent, n’envoyez pas de colis pour l’instant, d’autant plus que nous avons tout ici. Je mange à ma faim et je remercie Dieu pour Ses grâces. Le travail de bureau, bien sûr, m’est familier, mais je regrette que j’aie maintenant moins de temps libre. Mais que la volonté de Dieu soit faite. Dès le premier des jours saints de Pâques, le temps plus chaud a fait son apparition. On peut sortir sans les vêtements chauds. La fête a été vécue dans la paix et la consolation, à la fois spirituelle et extérieure. J’ai adressé à distance la Salutation Pascale du Christ à vous tous, me souvenant de vous dans ma prière et gloire au Seigneur pour tout. Pour autant que je me souvienne, la dernière lettre de votre part, je l’ai reçue en février, et je vous ai répondu le 2 mars. Transmets à Mademoiselle Eugénie paix et bénédiction de Dieu. Je prie pour elle et son frère. Comment le Seigneur la garde-t-Il? Comment va la santé de Matouchka Apollinaria, comment se sent-elle? Je me souviens toujours d’elle dans ma prière et je lui souhaite toute les consolations du Seigneur. Dans sa maladie, que la miséricorde du Seigneur ne la quitte pas. Et dans sa patience et dans sa dévotion à la volonté du Seigneur, puisse-t-elle recevoir la visite du Seigneur, se manifestant dans la paix de son âme et par d’autres grâces du Saint-Esprit. Cela, je le souhaite à elle, mais aussi à vous et à tous. Je me sens toujours comme avant. Le Seigneur ne m’a pas envoyé de tribulation jusqu’à présent, je ne suis pas privé de paix dans mon âme. Je pense même que c’est dû à mon insensibilité, mes péchés ou des jugements. Je ne peux comprendre par moi-même; je me remets à la volonté de Dieu. Je suis conscient que vous m’envoyez beaucoup alors que moi, je ne peux vous aider en rien dans vos afflictions et tribulations. Pardonnez-moi, pour l’amour de Dieu. Que le Seigneur pose Son regard sur vos besoins et vous console Lui-même, qu’Il vous raisonne et vous accorde le salut éternel. Dis aux autres que je n’ai pour l’instant besoin de rien. Je demande vos saintes prières. Pardonnez-moi. Que le Seigneur pose Son regard sur vos besoins et vous console Lui-même, qu’Il vous raisonne et vous accorde le salut éternel. Dis aux autres que je n’ai pour l’instant besoin de rien. Je demande vos saintes prières. Pardonnez-moi.
29 avril / 11 mai 1929.
A la Moniale Ambrosia
Mère Ambrosia, vénérable devant le Seigneur !
Paix à toi. Bénédictions de Dieu et salut de ton âme. Je te remercie sincèrement pour le colis que je viens seulement de recevoir. Il est arrivé totalement intact. Mais je ne peux pas te répondre en détails maintenant car je m’apprête à me transporter à Pinega. Si Dieu le veut, j’écrirai de là. Les bateaux-vapeur y vont relativement souvent. Malheureusement, le Père Agapit reste en ville et ne viendra pas avec moi. Dans une certaine mesure, c’est pratique dans un premier temps, pour m’envoyer les lettres et les colis qui pourraient arriver ici, mais de façon générale, c’est, comme toute séparation, plutôt triste. Mais que la volonté de Dieu soit faite en toutes choses. Peut-être qu’un jour il finira lui aussi par partir. Mes salutations et la bénédiction de Dieu à tous. Dis aux autres de ne plus m’écrire à l’ancienne adresse. Pardonnez-moi.
Le pécheur Hiéromoine Nikon
2/15 août 1930
Sur le bateau-vapeur.

P.S. Je suis arrivé à Pinega et je vis dans le village de Vonga. Ici, nous avons moins de commodités qu’à Arkhangelsk, mais ce n’est pas grave. Le lieu est sec, sur une élévation qui surplombe les berges de la rivière Pinega. Si Dieu le veut, j’écrirai encore de temps en temps. Tout ce que vous m’envoyez est précieux. Que le Seigneur vous sauve. A mes pères et à Père P., ma sincère reconnaissance pour tout, mes salutations et ma demande de leurs saintes prières.
Adresse : Pinega. Gouv. D’Arkhangelsk, village de Vonga, maison de Maria Maximovna Netchaev. Mon nom.
Pardonnez-moi. Salutations à tous, paix et bénédiction de Dieu. Dites de ne plus rien envoyer à partir de maintenant à Arkhangelsk. Si des choses ont été envoyées, je ferai des démarches pour qu’on me les transmette à ma nouvelle adresse.
Le temps demeure doux, sec. Nous avons même eu des jours très chauds.
Le pécheur Hiéromoine Nikon
11/24 août 1930

A M. Ambrosia

Je te félicite, vénérable M. Ambrosia, à l’occasion de l’approche des Saints Jours de la Grande et Sainte Semaine, et ceux de la Semaine Radieuse. Je te souhaite sincèrement paix et joie dans le Seigneur, toute consolation spirituelle et tout bienfait. Je ne sais pas si j’aurai encore l’occasion de t’écrire avant la Fête, et donc, je te salue avec joie : le Christ est ressuscité ! J’appelle sur toi paix et bénédiction de Dieu. Je te remercie pour ta lettre. Que le Seigneur t’aide.
L’attente de nos transferts est l’une des conditions difficiles de notre vie. Ils voulaient me déplacer comme beaucoup d’autres, mais je suis resté à cause de ma maladie. Mais la maladie ne me réjouit pas. Le médecin a identifié la tuberculose pulmonaire. Je suis calme en mon esprit. Car tout est la volonté de Dieu.
Jusqu’à présent, j’ai tout ce dont j’ai besoin, et l’avenir est entre les mains de Dieu. Gloire à Dieu pour tout. Je suis content que tu sois de bonne humeur. Oui, le Seigneur nous instruit et nous appelle au salut. Je te souhaite la vivacité d’esprit et l’affermissement de tes forces spirituelles et corporelles. Que le Seigneur t’en envoie.
Je suis sincèrement désolé pour Mademoiselle Maria et prie pour elle. A Mademoiselle Eugénie, paix et bénédictions de Dieu, et je prie pour elle. Anicia, malade, doit seulement s’en remettre entièrement à la volonté de Dieu, le Seigneur sait ce qu’Il fait, et nous devons tous porter notre croix.
Écris si tu vas quelque part. Mon adresse pour l’instant : Pinega, poste restante. Je demande tes saintes prières et celles des pères. Mes salutations à eux. Si Dieu le veut, j’écrirai encore. Et toi, écris-moi. Que le Seigneur te garde.
Pardonne au hiéromoine pécheur Nikon. Paix à toi et salut de ton âme.
Grand Carême 1931, Pinega.
(A suivre)
Traduit du russe
Source

Saint Père Nikon, prie Dieu pour nous.

Journal du novice Nicolas (Saint Nikon) d’Optina (120)

Né en 1888, le Saint Hiéromartyr Nikon (Beliaev) fut hiéromoine à la Skite du Monastère d’Optina. Il en fut un des derniers startsy, ayant eu pour père spirituel Saint Barsanuphe, lui-même fils spirituel du Saint Starets Anatole (Zertsalov) d’Optina. Un récit de sa vie a été traduit en plusieurs parties sur le présent blogue et est accessible ici. Le Monastère a publié le journal tenu par le novice Nicolas pendant les trois premières années de sa vie monastique. (Дневник послушника Николая Беляева (преподобного Оптинского старца Никона). Le texte ci-dessous est la traduction (sur base de l’édition de 2016) des premières pages de cet ouvrage remarquable, inédit en français. Le début de la traduction se trouve ici.

11 Juin, jour du Saint Esprit.
Avant le repas Batiouchka me parla de la prière de Jésus. Cela commença par une question que me posa Batiouchka :
-Quel est le signe de la Providence de Dieu envers l’homme?
Je ne sus que répondre. Alors Batiouchka commença à parler:
– Les tribulations incessantes que Dieu envoie à l’homme sont les signes de la Providence particulière de Dieu envers l’homme. Le sens des afflictions est multiple: elles sont envoyées pour retrancher le mal, ou pour le discernement, ou pour une plus grande gloire. Par exemple, quelqu’un tombe malade et s’en afflige, mais pendant ce temps, par cette maladie, il est libéré d’un mal plus grand qu’il avait l’intention de commettre, et ainsi de suite.
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