
Le Starets Élie (Nozdrine), Archimandrite du grand schème, est né en 1932. Il commença à prier à l’âge de trois ans. Après avoir terminé l’Académie de Théologie, il entra, en 1966 dans la communauté monastique de la Laure des Grottes de Pskov, à partir de 1976, il séjourna sur la Sainte Montagne, et à la fin des années ’80, il contribua à la renaissance du Monastère d’Optina, et il en encore le père spirituel et est le confesseur de Sa Sainteté le Patriarche Kyrill.
En mai 1966, le Hiérodiacre Élie (Nozdrine) fut ordonné hiéromoine. Le 21 mai 2016 s’est déroulée la chirotonie des cinquante années de prêtrise du confesseur de Sa Sainteté le Patriarche Kyrill, l’Archimandrite du Grand Schème Élie. A l’occasion de son jubilé, le Père Élie a répondu aux questions des lecteurs du portail informatique Rublev.com. Le texte de cet entretien a été reproduit le 23 mai 2016 sur le site Pravoslavie.ru.
Père Élie, comment l’homme contemporain doit-il mener sa vie afin de sauver son âme et d’éviter les querelles avec autrui?
Avant tout, chacun doit se souvenir de l’essence de notre vie, comprendre notre foi orthodoxe. Et il faut admettre la proposition axiomatique : le Seigneur est, et notre Église Orthodoxe est. La loi de notre vie, la loi écrite, c’est la Sainte Écriture, et particulièrement le Nouveau Testament (les Évangiles, les Épîtres des Apôtres). C’est le Nouveau Testament qui fournit à notre sainte Église le fondement de notre foi et ses enseignements. Il y a également la Tradition, mais c’est une partie moins importante ; la partie fondamentale, c’est le Nouveau Testament. Et c’est vraiment au moyen de ce Nouveau Testament que nous devons diriger notre vie. Nous devons avoir la foi et participer à la vie de notre Église et observer ses règles. Qu’est-ce que cela signifie? Cela veut dire que nous devons aspirer à comprendre l’Église Orthodoxe, sa vie, son histoire, son essence. Malheureusement, bien souvent, elle nous manque, cette compréhension du sens de la vie. Son sens fondamental, c’est que nous vivions avec Dieu, selon les règles de l’Église. Et comment l’Église vit-elle? l’Église incarne notre idéal dogmatique chrétien. Comme dit le Seigneur : «Cherchez avant toute chose le Royaume des Cieux et Sa vérité». Read more

Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire.
Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il sera proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la troisième partie. Les précédentes se trouvent
Cette question fut posée d’une manière plus globale encore, et sous un éclairage impitoyablement plus cru et pénétrant par Rosanov, un homme qui pécha beaucoup contre l’Église Orthodoxe, mais qui, à la différence de ses nombreux contemporains, était lié à l’Église de façon tellement organique, que, révolté contre elle, il n’eut pas la force de quitter son enceinte. Rosanov examine le concept même de «culture» dans l’acception que celui-ci revêtait dans la vie courante des «gens éduqués» de Russie. Et il arrive à une conclusion particulièrement défavorable à «l’élite» culturelle russe. Il oppose sans détour le soi-disant «simple peuple» à la «société cultivée», non pas pour souligner l’arriération du premier à l’égard de la seconde, mais au contraire, pour indiquer la supériorité du «simple peuple» sur la «société éduquée».
Texte écrit par Madame Olga Orlova, à l’occasion du quarantième jour après que l’archimandrite Adrian (Kirsanov), starets de la Laure des Grottes de Pskov, eût quitté les chemins de cette terre pour rejoindre ceux du Ciel. Le texte a été publié le 6 juin 2018 sur le site Pravoslavie.ru. Plutôt que de se limiter à l’énumération de souvenirs de ce héros de l’ascèse, l’auteur a décidé d’introduire une dimension pratique: comment s’adresse-t-on à un starets, qu’est-ce qu’il faut pour que le Seigneur manifeste un starets et finalement, comment mener notre lutte à l’aide de leur souvenir? Et le sous-titre du texte pourrait être cet extrait: «C’est regrettable, mais les startsy s’en vont….»
Pourtant la grâce de Dieu demeura longtemps, patiemment sur la tête de la Russie, avant que l’Oint de Dieu fût assassiné! Et la tournure prise par la Grande Guerre annonçait une victoire. Ce n’est pas une Russie vaincue qui fut victime de la révolution. Que du contraire! La Russie victorieuse fut privée des fruits de sa victoire parce qu’elle fut plongée dans les abysses des troubles de la révolution. La révolution ne fut pas le fruit de la défaite, mais sa cause. La révolution empêcha la victoire. En cela, le Seigneur nous montra avec une clarté des plus ostensible, que ce n’était pas Lui qui nous avait oubliés, mais nous qui L’avions oublié, nous qui L’avions trahi, nous qui avions renoncé à Lui. En renversant le Tsar que Dieu avait donné, nous avons abdiqué l’aide de Dieu; le cours ultérieur des événements fut donc renversé par une logique implacable évoqué par les bolcheviques quand ils disaient «Nous avons fait tomber le Tsar, maintenant, nous allons faire tomber Dieu»… La Russie privée de grâce n’eut déjà pas la force de s’opposer au mal qui l’avait envahie, car sa personne spirituelle était en vérité incarnée par le Tsar. Ayant renversé le Tsar, la Russie perdit sa personnalité et devint la victime des démons… 
«Grandeur et décadence de l’Empire Romain» ; c’est ainsi que Montesquieu intitula jadis sa célèbre étude des causes de la chute du grandiose modèle culturel, politique et étatique, du monde de l’Antiquité. C’est sous semblable intitulé que l’on pourrait rédiger aujourd’hui l’étude du destin de la Russie, à cette différence, que, sans doute, plus grande encore, et certainement plus terrible, fut la chute du corps de l’Empire, après celles de la première et de la deuxième Rome, plus terrible par la rapidité de son renversement, réellement instantané, et par la profondeur de la chute, radicalement insondable.