Le texte ci-dessous est la traduction d’un chapitre du livre intitulé «A l’Ombre de la Croix du Christ» (Под сенью Креста Христова), de l’Archimandrite Lazare (Abachidze), starets géorgien contemporain, décédé en 2018. Plus d’informations à son sujet sont disponibles ici. L’Archimandrite Lazare a écrit plusieurs ouvrages de théologie, concernant le péché et le salut, le plus connu est sans doute «Le péché d’Adam». La lecture de ses textes est relativement ardue, le Père Lazare s’appuyant sur un foisonnement de citations des Saints Pères de l’Église.
Le but de l’Apôtre [Paul], s’adressant aux Romains, (…) c’est, au moyen de réprimandes et de raisonnements, de faire prendre conscience aux juifs et aux païens du sentiment de culpabilité devant Dieu et du sentiment de désespoir total au sujet d’eux-mêmes et de leur soi-disant justice. Voici ce qu’il conclut à la fin de son discours accusateur envers les Juifs : «Mais quoi? Avons-nous quelque supériorité? Non, aucune; car nous venons de prouver que tous, Juifs et Grecs, sont sous le péché, selon qu’il est écrit : «Il n’y a point de juste, pas même un seul»(Rom.3;9). Et il continue en décrivant toute la profondeur de la chute de l’homme détaché de Dieu. Examinant cette accusation de l’Apôtre Paul, Saint Ephrem le Petit dit qu’ici il n’accuse pas seulement les Juifs, mais le monde entier «de sa participation au péché, afin de préparer pour tous, par avance, le chemin de la foi, par la compréhension que ni la Loi du Livre ni la loi de la conscience ne suffisent pour les perfectionner et les sauver, mais seulement la foi en Jésus-Christ (…)»1 . Read more
Notre guide et Père Spirituel de bienheureuse mémoire, l’Archimandrite Lazare (Dans le monde Mikhaïl Petrovitch Abachidzé-Desimon), naquit le 23 juillet 1959 dans un des plus beau coin de Géorgie, l’Abkhazie, dans la ville de Garga.
Combien de fautes ne se dévoilent-elles pas après un moment de silence, même dans nos habitudes et pratiques religieuses bien ancrées…? Dans un autre chapitre de ses exhortations, le Père Lazare écrit : «Nous pensons nous sauver «d’une manière ou d’une autre», «en passant», «entre autres choses», tout comme nous accomplissons la plupart des choses ennuyeuses, mais indispensables ou utiles. Ou pour le dire mieux encore, nous considérons toute notre vie en l’Église, notre vie de chrétien, comme une sorte de tranquillisant spirituel, c’est-à-dire, essentiellement, une forme de somnifère qui endort le ver agaçant, notre conscience troublée, et le plus souvent aussi comme une espèce de redevance ou de don qu’il est nécessaire de payer à des moments convenus afin d’avoir le droit à une vie insouciante le reste du temps.