Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

A la servante de Dieu N.
Bien-aimée servante de Dieu N.
Que la bénédiction de Dieu soit sur toi pour les siècles des siècles. J’ai reçu ta lettre, et bien que Mademoiselle K[laudia?] ait dit que tu te préparais à venir auprès de moi, j’ai décidé de t’écrire fût-ce quelques mots pour te remercie de ton envoi. Que le Seigneur te sauve ! Si Dieu le veut, nous parlerons ensemble plus en détail de tes sentiments, souhaits et tribulations. Maintenant, je te dis seulement que je prie toujours pour toi, ma petite fille, et te demande de ne pas te décourager face aux mauvaises pensées ; dans ta lettre, tu parles de plusieurs d’entre elles. Vas vers le Seigneur le plus directement, ne leur accorde aucune attention, et remets ton avenir au Seigneur. Notre Seigneur veut que tu sois sauvée ; ce salut est le but de notre vie. L’unique, vrai but. Tout ce qui n’est pas conçu en fonction de ce but s’effondrera, ne laissant que des regrets amers dans l’âme. Tandis que les labeurs entrepris pour notre salut produiront, mais pas immédiatement, la paix dans l’âme et dans la vie, la sérénité des bienheureux.
Je ne te délaisse jamais, je ne te délaisserai jamais et je prie toujours selon mes forces. Que le Seigneur te garde. Bénédiction de Dieu à Mademoiselle K[laudia?]
24 février / 9 mars 1926
Kozelsk

A la servante de Dieu N.
Bien-aimée servante de Dieu N. !
Que la bénédiction de Dieu soit sur toi pour les siècles des siècles. Je te remercie de tout cœur pour tes souhaits. Que Dieu te sauve ! Je réponds brièvement à ta courte lettre. L’important, ce n’est pas le nombre de mots, mais la force des mots et la motivation qui incite à écrire ou à prononcer les mots. Mon amour en Christ pour toi me pousse à te dire une parole d’instruction et de consolation. Que s’éloigne de toi l’acédie malicieuse et que la paix du Christ vienne en toi. Si tu aimes le Christ sincèrement, alors, pour Lui, endure patiemment toute les peines de ta vie, garde une bonne humeur chrétienne en ton âme. Endure tout. Les souffrances sont inévitables. Elles t’éviteront un châtiment mérité. Et n’oublie pas la prière, elle est la vie de l’âme. Souviens-toi de tout ce que je t’ai dit, de ce que je t’ai demandé. Toujours, je prie pour toi. Que le Seigneur Dieu agisse en toi selon Sa miséricorde.
Je te souhaite de tout cœur, mon enfant, paix et joie en notre Seigneur Jésus, et tout bienfait.
27 octobre 1926
Kozelsk

A la servante de Dieu N.
Mon enfant N. !
Paix à toi, et bénédiction de Dieu. J’ai reçu ta lettre empreinte d’affliction, mais il m’est difficile de répondre. Que le Seigneur te console. Pour le Seigneur, endure tout patiemment, avec humilité. Tu me deviendras plus chère encore par ton humilité et ta patience. Et le Seigneur enverra la paix dans ton âme. Prie pour tous. C’est nécessaire. Remets-toi à la Volonté de Dieu. Que Dieu te pardonne tout. Je vous envoie, à vous toutes, une petite note en guise d’enseignement. Lis-la à Matouchka M[aria] et aux autres, pour qu’elles en prennent connaissance. Aux Matouchkas I. et M[aria], j’ai déjà envoyé une note semblable. Transmets de ma part aux Matouchkas M. et S. paix et bénédiction de Dieu, et aussi à Matouchka Evdokia. Que le Seigneur vous garde toutes. Si Dieu le veut, nous nous reverrons et nous nous réjouirons. Pardonne-moi. J’ai compassion de toi en tout. Je me souviens de toi et prie pour toi.
Prison de Kalouga, 1927.
A la servante de Dieu N.
Bien-aimée servante de Dieu, mon enfant N. !
Que la bénédiction de Dieu soit sur toi pour les siècles des siècles. Si le Seigneur juge que je dois quitter le lieu cher à mon cœur et ceux qui me sont proches, que Sa Sainte Volonté soit faite ! Aujourd’hui, je n’ai pas la possibilité d’écrire beaucoup et je ne sais pas si le Seigneur Dieu me donnera cette possibilité dans le futur. Que la Sainte Volonté du Seigneur soit faite en toutes choses.
Je t’écris dans l’intention de te transmettre la bénédiction de Dieu et Son pardon pour tes erreurs et tes infirmités. Que Dieu te pardonne et absolve tes péchés. Je ne peux pas analyser tes actes, ni en juger en détail. Je vais t’écrire une chose: ne te justifie pas et ne blâme personne pour quoi que ce soit. Le pardon n’est accordé qu’à ceux qui se sentent fautifs. Sois humble devant Dieu et devant les hommes, et le Seigneur ne t’abandonnera jamais. Je prie pour toi à la mesure de ma force. Je n’ai rien admis, sous quelque forme que ce soit, mais je t’ai vue à la gare quand on nous a emmenés ici, et j’ai vu que tes lèvres chuchotaient silencieusement quelque chose. J’ai compris que c’était l’expression de tes sentiments intérieurs. Que le Seigneur te garde! Pour mon enfant Mademoiselle L. je prie toujours. Je suis désolé du fond du cœur pour elle. Que le Seigneur régisse sa vie afin de la sauver. Je te confie à la protection de la Reine du Ciel! Paix à toi et salut de ton âme.
Prison, 1927.
A la servante de Dieu N.
Le Christ est ressuscité !
Je te salue, mon enfant N., avec la grande et joyeuse salutation de la Pâque du Christ. J’appelle sur toi la paix et la bénédiction de Dieu, et je te souhaite sincèrement tout bienfait. Que notre Seigneur le Christ donne à ton âme la joie spirituelle de Sa Résurrection et illumine par elle le chemin de ta vie, chassant l’affliction, les ténèbres, nos infirmités et nos tribulations extérieures. J’ai reçu ta lettre depuis longtemps. Son contenu est tel que je voudrais écrire beaucoup de choses. Ce souhait d’une part, et l’impossibilité de tout écrire dans une courte lettre, d’autre part, m’ont retenu jusqu’à présent. Mais aujourd’hui, je t’écris tout de même. Tu doutes que je prie pour toi ? Ne doute pas, mais sache toutefois que ma prière est pauvre et ne ressemble pas à une vraie prière. Tu peux m’écrire. Cela ne me dérange pas. Mais bien sûr, pas trop longuement et pas trop souvent. Il ne faut pas se décourager. Dans l’affliction des tribulations se cache la miséricorde de Dieu. De façon inconcevable pour nous, le Seigneur construit notre vie. La perte d’un père [N.d.E. spirituel], c’est l’œuvre de la Divine Providence. Crois bien cela. L’homme restera toujours un homme, mais la parole de Dieu enseigne qu’il faut espérer dans le Seigneur, et non en l’homme. Vis dans la patience, l’humilité et le souhait sincère d’être sauvée, et la grâce de Dieu ne te quittera pas et te montrera le chemin du salut. Je te confie à cette grâce de Dieu, qui nous sauve et nous instruit. Je ne puis écrire en détail à propos des événements qui se sont passés avec toi. Il me semble que ta conscience ne devrait pas te torturer (tu écris cela), si ta relation avec cette personne était sincère. Et j’espère que tel a été le cas. Cette relation devrait en outre donner réponse à plusieurs autres questions relatives à ta vie. Que le Seigneur t’aide. Gloire à Dieu pour tout. Ne t’inquiète pas pour moi. Je suis en bonne santé et je n’ai besoin de rien. Le Seigneur m’envoie tout. Je rends grâce à Dieu, je me remets et je remets tout à la Volonté de Dieu. Transmets la lettre ci-jointe à ta sœur. Je vous souhaite à elle et toi de vivre la fête en paix et comme il convient. A quelle adresse puis-je vous écrire ? A l’ancienne ?
Kem, printemps 1928.
Traduit du russe
Source

Saint Père Nikon, prie Dieu pour nous.