Saint Jean de Kronstadt, le Métropolite Ioann (Snytchev) et le Tsar Pacificateur

Éléments biographiques

L’original russe du texte ci-dessous, rédigé par Sergeï Igorievitch Astakhov, Directeur Général des Éditions Tsarskoe Delo à Saint-Pétersbourg, a été publié pour la première fois dans le livre «Il y eut un homme, envoyé par Dieu», (Был человек от Бога…) (Vie du Métropolite Ioann (Snytchev)de Saint-Pétersbourg et Ladoga), édité pour la première fois 2005 et réédité en 2015. Dans cette deuxième édition, le texte se trouve aux pages 694 et 695.

La Providence Divine jugea bon, pour des raisons qui nous sont cachées et resteront jusqu’à la fin inexplicables à nos yeux, que Vladika Ioann quittât le monde terrestre le jour anniversaire du décès du Souverain Empereur Alexandre III.
C’est précisément le 20 octobre (2 novembre selon le ‘nouveau calendrier’) 1894, que décéda à Livadi le Tsar Pacificateur, dans la cinquantième année de sa vie, après avoir reçu de Saint Jean de Kronstadt, le Bon Pasteur de Toute la Russie, la bénédiction qui l’accompagna sur son dernier chemin .
Le Métropolite Ioann vénérait profondément la mémoire du défunt Souverain, et exactement un an avant sa mort, le 2 novembre 1994, il célébra solennellement une pannychide pour l’Empereur Alexandre III qui reposait en Dieu, devant sa tombe, à l’intérieur de la Cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Ce jour-là, c’était la première fois depuis 1917 qu’un hiérarque priait sous les voûtes de la Cathédrale des Saints Pierre et Paul pour le repos de l’âme de tous les membres de la lignée régnante de la Maison Romanov. Vladika prit en outre les dispositions nécessaires afin que soit arrêtée la liste des noms des personnes à commémorer et pour que celles-ci le soient dans toutes les églises de Saint-Pétersbourg le jour anniversaire de leur décès.
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Métropolite Ioann (Snytchev). Ce que lui coûta son intransigeance.

Éléments biographiques

Le texte ci-dessous est dû à l’actuel Métropolite Nikon d’Oufa et de Sterlitamak. En 1983, il fut ordonné diacre et ensuite prêtre par Vladika Ioann, qui était à l’époque archevêque de Kouibychev et Syzran (Actuellement, Samara). La première publication du texte eut lieu dans le N°29-32 du journal «Radonège.Revue Orthodoxe», en 1996. Il a ensuite été repris aux pages 546 et 547 du livre «Il était un homme envoyé par Dieu…» (Il n’en existe pas de traduction en français), dont l’édition utilisée ici date de 2015. Ce bref témoignage résume la position du Métropolite Ioann (Snytchev) vis-à-vis des gens «du pouvoir», et le prix qu’il eut à payer pour cela. L’exemple précis avec lequel le texte débute illustre la période post-communiste de 1990-1995, mais la posture s’applique à toutes les périodes de la vie de Vladika Ioann, comme on peut le lire dans l’ouvrage précité.

«Évidemment, les autorités de la ville, et à leur tête, le maire Anatoli Sobtchak, le détestaient. Les appels à la pureté spirituelle, à la vie en Christ, que Vladika adressait à tous non seulement leur paraissaient étranges, mais les gênaient, et ils les voyaient comme des accusations. Et la position patriotique qu’adoptait le Métropolite allait à l’encontre de toutes les activités de ces hauts-fonctionnaires. Il ne caressait pas les puissants dans le sens du poil. Leurs rapports avec le Métropolite devinrent ouvertement hostiles, bien souvent jusqu’à la mesquinerie.
D’Occident et d’Orient déferlaient les prédicateurs de sectes de toutes sortes, et en échange de dollars, toutes les portes s’ouvraient devant eux. Vladika ne pouvait s’accommoder de cela. Et de nouveau conflits émergèrent. Sa ténacité et sa fermeté suscitèrent inévitablement des affrontements avec les autorités.
Le résultat de ces luttes harassantes fut le décès prématuré de Vladika1.
Mais en dépit de son intransigeance dans ses relations avec les hommes de pouvoir, Vladika se distinguait, dans les relations personnelles, par une remarquable humilité. Il vivait dans une humilité totale. Il n’aimait pas les galas et réceptions; il les fuyait. Sa vie était une vie pour Dieu et pour le troupeau qui lui avait été confié.»
Traduit du russe