Le Métropolite Ioann (Snytchev). Le silence du cœur

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie de Son Éminence le Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga, de bienheureuse mémoire, prononcée en 1971. L’original russe a été publié dans le livre «La Voix de l’Éternité. Homélies et enseignements» (Голос вечности. Проповеди и поучения), publié à Saint-Pétersbourg en 1994, par les éditions Tsarskoe Delo, pages 65 à 69.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!
Avez-vous déjà réfléchi, chers frères et sœurs bien-aimés, à ces questions: «Pourquoi, bien souvent, la paix de l’esprit ne règne pas dans nos cœurs? Pourquoi n’adoptons-nous pas l’une ou l’autre pieuse habitude qui nous disposerait à faire le bien?». Ces sont des questions très sérieuses, et il faut leur accorder toute l’attention qu’elles méritent. Pourquoi tout ce que nous voyons autour de nous se produit-il? Parce que, chers frères et sœurs, nous ne surveillons pas nos sens, ni notre vue, ni notre audition, ni encore notre bouche. Trop souvent, nous éparpillons nos sens vers les affaires de la vie quotidienne. Nous sommes pareils à une maison qui a une multitude de portes et de fenêtres. Si quelque chose de bon entre par une fenêtre, très vite, sans s’attarder, elle s’en va par une autre fenêtre ou porte ouverte. Ainsi, rien de bon ne demeure dans nos cœurs.
Quand une lampade est allumée dans notre maison, si nous ouvrons des fenêtres et créons un courant d’air, alors le vent éteint la petite flamme. Et nous devons recommencer à faire tout ce qu’il faut pour allumer le luminaire, et puis le courant d’air éteint une fois encore la lampade. Voilà ce qui se produit en nos cœurs quand nous donnons libre cours à nos sens, la vue, l’audition, la parole, pour appréhender la vie humaine si agitée. Surveillez-vous et vous comprendrez que c’est réellement cela qui se produit en nos vies.
Il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour trouver un exemple. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous sommes venus à l’église et y avons glorifié le nom grand et saint de la Trinité, et aussi la Très Sainte Mère de Dieu et les Saints du Christ. Et il me semble que ce que nous avons reçu avec vous ici, à l’église, pendant la liturgie, nous devrions l’enfermer fermement dans notre cœur, et ne pas admettre dans ce dernier quelque chose d’étranger qui pourrait en éliminer ces dons de la grâce. Mais, hélas, nous ne possédons pas ce verrou! Et à peine franchissons-nous la clôture de l’église, que les portes de notre âme s’ouvrent à tout, sans discernement. Nous dénouons notre langue, ouvrons nos yeux et nos oreilles afin de tout voir, parler de tout, commérer, examiner notre prochain à la loupe, demander qui était où, qui a vu quoi, qui a entendu quoi.
Et en conséquence, en raison de cette intempérance de nos sens, tout ce que nous avons acquis à la fin de l’office s’érode progressivement et, comme une lampade, est éteint par un courant d’air. Les bons sentiments reçus au cours de l’office s’éteignent dans nos cœurs. Parce que, frères et sœurs bien-aimés, nous ne créons rien dans nos cœurs! Nous ne sommes jamais silencieux en nous-mêmes, nous nous adressons toujours à nous-mêmes ou aux autres, mais pas à Dieu, et nous sommes toujours dans l’oisiveté, c’est-à-dire que nous ne travaillons pas à notre création, mais à notre perte. Voilà le genre de calamité qui s’opère dans nos cœurs à cause de l’inattention, à cause du désordre des sens. Mais les grands héros de l’ascèse de la piété aspiraient au silence dans leur cœur. Beaucoup ne comprennent pas de quoi il s’agit.
Qu’est-ce que le silence du cœur? C’est un état très élevé du domaine de l’esprit de l’homme. C’est une état élevé. Peu de pieux héros de l’ascèse ont atteint une telle hauteur. Le silence du cœur, c’est comme si l’homme s’isolait intérieurement dans son cœur, et par son regard spirituel, se trouve dans un état d’effroi et de crainte révérente devant la face de Dieu. Pour lui le monde extérieur n’existe plus. Il ne reste que lui et Dieu. Voilà de quoi il s’agit quand on parle de silence du cœur ; c’est quand plus aucune pensée ne s’élève dans le cœur, plus le moindre mouvement pécheur, rien qui puisse affecter le calme et la contemplation intérieure de Dieu le Verbe.
Je vais vous proposer un exemple remarquable de la vie d’un authentique serviteur de Dieu qui a atteint le silence du cœur.
Un héros de l’ascèse, l’Égyptien Apollos, avait un disciple nommé Isaac. C’était un novice à la grande obéissance, qui avait atteint les hauteurs de la perfection spirituelle. Isaac avait aussi acquis l’humilité, la douceur, et, plus important encore, le silence du cœur. Il chérissait particulièrement ce don au moment de l’offrande du sacrifice non-sanglant, c’est-à-dire, pendant la Divine Liturgie. Quand il devait se rendre dans l’église de Dieu, il ne parlait plus à personne. Quelle que soit la question qu’on lui adressait, il gardait le silence. Isaac fermait les yeux et sur ses lèvres apposait le sceau du silence. Entrant dans l’église, il ne se comportait pas comme la plupart d’entre nous. Au lieu de prier, nous réfléchissons bien souvent à des choses accessoires ; nous avons vu ceci, entendu cela, dit ceci à l’un, cela à l’autre, celui-ci à péché en ceci, celle-là en cela, et en fin de compte, nous passons du bon au mauvais. Mais le grand héros de l’ascèse Isaac, quand il se présentait pour la Divine Liturgie, se plongeait dans la pensée de Dieu. C’était comme si il s’approchait de la table mystique du Christ et participait à la Dernière Cène avec les Apôtres. Et quand l’office se terminait, Saint Isaac, comme brûlant d’une sorte de feu, se hâtait vers sa cellule. Il arrivait qu’après la liturgie, les frères reçoivent un morceau de pain sec et un petit bol de vin. Jamais Isaac ne participait à cela. Non parce qu’il méprisait les dons reçus de Dieu, mais pour préserver en son cœur le silence de la grâce. Il se précipitait dans sa cellule et se plongeait de nouveau dans une profonde contemplation, car il sentait en son cœur la présence du Christ Sauveur.
Un jour, Saint Isaac tomba malade et s’alita. Les frères se rassemblèrent autour de lui et lui demandèrent : «Abba Isaac, dis-nous, s’il-te-plaît, pourquoi tu nous fuis!». Le saint répondit : «Ce n’est pas vous que je fuis, frères, mais les subterfuges démoniaques».
Voilà comment, frères et sœurs bien-aimés, Saint Isaac protégeait le silence de son cœur! Voilà comment les héros de l’ascèse s’efforçaient de surveiller leurs sens.
Si nous éclaircissons ces choses en y réfléchissant et gardons dans notre cœur la signification du silence du cœur, nous aurons certainement accompli un premier bon pas dans la direction de la surveillance de nos sens, de la protection des dons de la grâce que nous recevons non seulement pendant les offices divins, mais en tout temps et en toute heure.
Ne vous livrez donc pas, frères et sœurs bien-aimés, aux vaines paroles, aux plaisanteries, à la rigolade et aux écarts, car tout cela génère le désordre intérieur.
L’oisiveté et le désordre intérieur ouvrent nos portes spirituelles et tout ce qui est bon est balayé comme dans un tourbillon. Vérifiez vous-même et vous verrez qu’il en est ainsi et pas autrement. Quand vous aurez vérifié et serez convaincus de ce que l’oisiveté et le désordre intérieur causent la dévastation de notre cœur, y ravageant les vertus, alors, Dieu veuille que petit à petit vous commenciez à œuvrer à la surveillance de vos sens. Et à mesure que nous réussirons dans cette vertu, nos fenêtres spirituelles tiendront fermement et seront closes par des verrous costauds, et ce qui sera déposé dans nos cœurs par la grâce divine s’affermira à l’intérieur et sera en sécurité, hors de l’influence du monde extérieur.
Le bien s’édifiera, grandira, communiquera une chaleur particulière, détruira la discorde intérieure, les querelles intérieures dans les pensées et les sentiments, et le silence divin s’établira, qui nous aidera dans la pureté, dans la prière, dans les vertus.
Que Dieu vous bénisse pour ce premier pas dans la bonne direction, pour que vous parcouriez sans faiblir la voie du salut, et atteigniez la vie éternelle en notre Seigneur Jésus Christ, à qui reviennent, ainsi qu’au Père et à L’Esprit Saint, l’honneur et la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
Traduit du russe

Source :

Métropolite Ioann (Snytchev) : Nous ne pouvons prédire

Intercession

Le texte ci-dessous est la traduction d’un article original russe d’Andreï Dolinski, publié le 02 novembre 2021 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion du vingt-sixième anniversaire du décès du Métropolite Ioann (Snytchev) de bienheureuse mémoire.

Il ne nous est pas donné de prédire
La réponse à nos paroles.
Et la compassion nous est donnée
Comme nous est donnée la grâce…
(Fiodor Tioutchev)

Cette situation m’a toujours intéressé. Nous ouvrons la bouche, prononçons les mots… Et où vont-ils alors? Ils disparaissent, ou quoi? Comme s’ils n’avaient pas été? Je ne pouvais y croire. Mais enfin, quelque chose doit se produire, peut-être pas maintenant, peut-être plus tard, admettons que ce ne soit pas immédiatement. Mais c’est inéluctable! Cette conviction doit venir de quelque part… Mais ce n’est pas clair non plus: d’où?
Allons bon. Une question en entraîne une autre. Plus vous en posez, plus l’incertitude grandit: l’intonation a son importante, la proximité de l’objet, le sexe, l’âge, l’intelligence, la langue (ici, je parle en russe, mais en ukrainien alors, par exemple? Oui, et quel sorte de mot s’est envolé, un bon? Et si c’est un mauvais? Et tout cela se déverse par «tonnes» des gens, et s’en va errer de par le monde… Peut-être vaut-il mieux se taire.
J’étais en voiture, avec un ami. C’était le troisième jour de suite au cours duquel je ne mangeais pas, je ne buvais pas, je ne dormais pas, mais je ne faisais que m’occuper de lui. Je le portais pratiquement dans les bras, le calmais, lui parlais, l’accompagnais au magasin, lui préparais à manger, le mettais au lit, faisais son travail (nous étions associés). Son état était pathétique: une dépression complète, il ressemblait peu à ce Daghestan fort et puissant, qui existait encore quelques jours plus tôt. J’avais peur de le laisser seul pendant une minute, j’avais sorti de sa maison tous les objets qui piquent, coupent ou tirent, j’avais pris les clés de sa voiture et de son appartement.
Que s’était-il passé? Oui, enfin, ce n’était tout de même pas si terrible ce diagnostic de «cancer du rein». Pas une catastrophe! Il ne s’était pas fait mitrailler! Ces choses peuvent arriver tous les jours. Mais ce diagnostic a brisé mon ami une seconde après que le médecin l’ait exprimé. Et maintenant, je conduisais la voiture et, du coin de l’œil, dans l’anxiété, je contrôlais constamment celui qui était assis à ma droite. Cela ne ressemblait pas beaucoup à un homme. Je commençait à trouver ça lourd. J’ai sorti une cassette au hasard de la boîte à gants et l’ai insérée dans le magnétophone. La voix d’Oleg Skoblia résonna. Il chantait «Les cloches de la Laure». Mon ami se redressa sur l’avant du siège; il écoutait attentivement, son regard reprenait du sens. Cette chanson me plaisait aussi, mais pas au point de me faire un tel effet…
Mon ami sursauta sur le siège, en quelque sorte il se reprenait brusquement, comme s’il retrouvait vie sous mes yeux. Il écoutait, toussa et dit d’une voix rauque:
– C’est au sujet de qui cette chanson ?
Je répondis :
– Au sujet du Métropolite Ioann Snytchev. On dit que c’était un grand homme.
Une nouvelle question tomba :
– Qui chante, qui est l’auteur ?
– Un prêtre, un fils spirituel de Vladika.
– Où se trouve la tombe du Métropolite ?
– Juste à côté, à cinq minutes, à la Laure Saint Alexandre Nevski (Nous étions à Okhta)
Il continua :
– On y va.
Sans rien ajouter, je fis faire un demi-tour à la voiture.
Incompréhensible, ce qui est arrivé. Nous sommes allés sur la tombe de Vladika. Mon ami se tint longtemps devant elle, déposa des fleurs. J’ai attendu patiemment. Ensuite, nous sommes allés à l’église de la Trinité et nous avons vénéré les reliques du Grand et Saint Prince. Quelques jours plus tard, mon ami s’est fait baptiser, alla à la liturgie, après quoi l’Archiprêtre Ioann Mironov lui donna une icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Pantanassa», bénissant l’opération. On dit que cette icône aide les patients atteints de cancer. Ensuite, mon ami, au moral complètement regonflé, a été opéré. Il oublia sa maladie, il vécu toutes les années 1990′, ce qui en soi était déjà un miracle. Et il est toujours en vie aujourd’hui. Alors je me dis ceci: le Métropolite Ioann s’en est allé auprès du Seigneur. Par amour pour lui, une chanson a été composée, que mon ami a accidentellement entendue dans un moment difficile de sa vie. Et sa vie a radicalement changé du jour au lendemain. Il lui fallait juste entendre les mots, juste les mots venant de cœurs aimants. Ou peut-être pensez-vous que c’est un accident, et les mots ne sont qu’un mugissement inutile?
Traduit du russe
Source

Le Métropolite Manuel (Lemechevski). Tranches de vie. (2)

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction des pages 24 à 28 de l’essai biographique intitulé «Vie et service du Métropolite Manuel» (Жизнь и служение Митрополита Мануила), écrit par le Métropolite Ioann (Snytchev) l’année qui suivit la natalice du Métropolite Manuel (Lemechevski) qui fut son père spirituel pendant plusieurs dizaines d’années. La version utilisée pour cette traduction est celle qui fut publiée à Samara en 1997, par les Éditions «Samara Orthodoxe».L’auteur bénéficia non seulement de l’accès à de nombreux témoins directs et aux notes du journal que tint le Métropolite Manuel, mais il vécut auprès de celui-ci de nombreuses années et partagea avec lui toutes les épreuves de la vie de l’Église à l’époque de sa persécution impitoyable par le pouvoir. L’extrait ci-dessous propose une tranche de vie, celle des événements qui déclenchèrent la décision de Viktor Viktorovitch, futur héros de l’ascèse et métropolite, d’entrer au monastère. La première tranche de vie se trouve ici.

Vladika Manuel avec le jeune Vladika Ioann

Le 15 août 1909, son frère tomba soudainement malade. Paul vivait alors à Kronstadt où il suivait les cours de l’École de la Marine. La maladie, une pneumonie purulente, était si aiguë qu’il y avait très peu de chances de le voir se rétablir. Les heures de l’affliction étaient de retour dans la famille Lemechevski. Viktor était celui que cette maladie tourmentait le plus. Il aimait ce frère plus que ses autres frères et sœurs. Lire la Suite

Le Métropolite Manuel (Lemechevski). Tranches de vie. (1)

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction des pages 6 à 10 de l’essai biographique intitulé «Vie et service du Métropolite Manuel» (Жизнь и служение Митрополита Мануила), écrit par le Métropolite Ioann (Snytchev) l’année qui suivit la natalice du Métropolite Manuel (Lemechevski,) qui fut son père spirituel pendant plusieurs dizaines d’années. La version utilisée pour cette traduction est celle qui fut publiée à Samara en 1997, par les Éditions «Samara Orthodoxe». L’auteur bénéficia non seulement de l’accès à de nombreux témoins directs et aux notes du journal que tint le Métropolite Manuel, mais il vécut auprès de celui-ci de nombreuses années et partagea avec lui toutes les épreuves de la vie de l’Église à l’époque de sa persécution impitoyable par le pouvoir. L’extrait ci-dessous propose une tranche de vie, celle de l’origine et de l’enfance, du futur héros de l’ascèse et métropolite, qui passa une importante partie de sa vie en captivité dans divers camps d’emprisonnement soviétiques, et notamment aux Îles Solovki.

Vladika Manuel avec le jeune Vladika Ioann

Le Métropolite Manuel (dans le monde, Victor Victorovitch Lemechevski), naquit le 18 avril (1er mai du nouveau calendrier) 1884 à Louga, intégrée à cette époque au Gouvernorat de Saint-Pétersbourg.
Ses ancêtres, dont ceux qu’on retient comme fondateurs de la lignée, Nicolas, Vassili et Grégoire, vécurent dans le bourg de Lemechevitchi, Gouvernorat de Minsk, Volost de Lemechev, Ouïezd de Pinsk, à vingt kilomètre de cette ville. La famille reçut son nom du village de Lemecheva qui existe encore de nos jours. Ces ancêtres appartenaient à l’aristocratie locale et se distinguaient par leur religiosité. En 1564, il firent construire dans leur village une église de briques, dédicacée à la Sainte Trinité. Quand elle brûla, ils en reconstruisirent une, honorant une promesse, dédicacée à la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu. Lire la Suite

Métropolite Ioann (Snytchev) La psychologie du péché et de la vertu

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie prononcée en 1971 par le Métropolite Ioann (Snytchev), qui à l’époque était Évêque de Syzran et Vicaire de Kouïbychev. Cette prédication est reprise aux pages 60 à 62 du recueil d’homélies du Métropolite, intitulé «La Voix de l’Éternité» («Голос вечности»), publié aux Éditions Tsarskoe Delo à Saint-Pétersbourg, en 2012.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !
Presque tous les héros de l’ascèse de l’Église du Christ ont fait la découverte d’une part du mystère de la vie spirituelle, de la perfection spirituelle. Ces êtres expérimentés comprirent profondément l’essence de la psychologie du péché et de la vertu. C’est pourquoi, en cherchant les hauteurs de la perfection spirituelle, ils savaient clairement qu’il était dangereux d’admettre tel ou tel péché. Le moindre mouvement du péché pouvait lui-même être dangereux. Ces ascètes pensaient ainsi: si ce qui est petit ne peut être vaincu, comment pourrait-on vaincre ce qui est grand?! Si on ne parvient à accomplir ce qui est petit, alors ce qui est grand, bien sûr, ne sera jamais atteint. La sagesse populaire dit qu’«un tout petit peu de kvas fait bouillonner toute la pâte». Par conséquent, le plus petit péché infecte l’âme humaine et en fait l’esclave du péché. Se souvenant de cela, ces héros théophores de l’ascèse de l’Église du Christ ont essayé de retrancher tout mouvement pécheur, jusque dans la moindre mesure, afin que la plus petite miette de péché ne produise une habitude dans la nature humaine. Cette habitude peut en effet devenir une seconde nature et tourmenter l’homme jusqu’à sa mort. Lire la Suite

Métropolite Ioann (Snytchev) L’humble patience

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie prononcée en 1971 par le Métropolite Ioann (Snytchev), qui à l’époque était Évêque de Syzran et Vicaire de Kouïbychev. Cette prédication est reprise aux pages 140 à 142 du recueil d’homélies du Métropolite, intitulé «La Voix de l’Éternité» («Голос вечности»), publié aux Éditions Tsarskoe Delo à Saint-Pétersbourg, en 2012.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!
Quelle grande chose que l’humble patience, chers frères et sœurs! Ce n’est pas en vain que notre Seigneur Jésus Christ a annoncé clairement à ce sujet: «C’est par votre humilité que vous sauverez vos âmes». Cette vertu grandiose est le fondement de notre salut, et de toutes les autres vertus. Il est nécessaire de l’assimiler non seulement en esprit, mais aussi avec le cœur, afin de parvenir à surmonter à l’aide de cette vertu tous les obstacles possibles et imaginables sur la voie du salut. Lire la Suite