Saint Jean de Kronstadt: le prêtre est un ange.

Le texte ci-dessous est la traduction d’extraits tirés du journal de Saint Jean de Kronstadt, et consacrés à la prêtrise. Il s’agit toutefois en même temps de la traduction des pages 583 à 585 du livre «Le Père Jean de Kronstadt» («Отец Иоанн Кронштадский»), du Métropolite Benjamin Fedtchenkov, au Chapitre 8 de la partie de ce livre intitulée Journal «Ma vie en Christ», extraits, dans laquelle le Métropolite Benjamin a repris les extraits qu’il avait sélectionnés, en leur ajoutant des intertitres. L’édition utilisée est celle publiée en 2000 à Moscou par Palomnik. En ce jour, 20 décembre / 02 janvier, nous célébrons la fête de la natalice du Saint et Juste Père Jean de Kronstadt.

Le Christ est le vrai Pasteur
«Maître! Ma prière avec larmes pour mes enfants spirituels et pour tous les chrétiens orthodoxes qui te plaisent, accueille-la, à cause des soins que je leur donne pour leur salut, à cause de mes soins pastoraux! Sois, à cause de ma prière, Toi-même pour eux… Sois pour eux tous, l’amour maternel, dont moi je suis pauvre, dévoué tendrement à leur vrai bien, «afin de les sauver tous»(1Cor.9,22). Tu es le seul vrai Pasteur, qui pait invisiblement et secrètement les âmes humaines, Tu es le seul vrai et sage Maître, Qui au cœur même de ceux qui sont à Toi; Tu es le Seul à aimer vraiment Tes créatures, Tes enfants par la grâce; en Toi est la sagesse, l’abîme de toute-puissance.
Sois donc, Vladika, à ma place, Pasteur et Maître de Tes brebis qui me sont confiées par Toi. A ma place sois pour eux la lumière, l’œil, les lèvres, la main, et la sagesse, et plus que tout l’amour, dont je suis pauvre, moi le grand pécheur.»

La grâce de la prêtrise

«Moi, prêtre et pasteur, je suis pécheur et impur plus que tout homme, mais ne regarde pas mes péchés, Seigneur, méprise-les par Ta grande miséricorde et à cause de ma prière, à cause de la grâce de la prêtrise qui repose sur moi et qui demeure en moi, écoute-moi en cette heure, que la grâce de la prêtrise ne soit pas vaine en moi, Seigneur, mais qu’elle brûle en moi toujours par la foi, l’espérance, l’amour et l’audace filiale de la prière pour Ton peuple.»

LA Grâce de la prêtrise et la médiation

«La grâce a magnifié et élevé le prêtre au niveau de l’ange terrestre qui accomplit les Mystères vivifiants et terribles de Dieu, du réconciliateur des créatures avec le Créateur, de celui qui éclaire les âmes raisonnables par ses conseil, le médiateur entre Dieu et l’homme déchu, le divinificateur qui divinifie les fidèles par les Mystères. Cela, il doit le comprendre, le ressentir et en rendre grâces. Cependant, il y a peu de prêtres qui sont conscients de toute la hauteur de leur ministère, et qui s’efforcent de répondre aux intentions de Dieu à leur sujet et à celui de leurs ouailles. Comme les laïcs, ils sont séduits par la vie terrestre, les richesses terrestres et les plaisirs, ils luttent peu pour leurs intérêts spirituels et ceux de leurs brebis; ils sont fascinés par les pensées terrestres, par les passions charnelles et tombent très bas de la hauteur de leur rang. Et ainsi, le diable, l’antique ennemi de Dieu et des hommes, se moque de nous à l’extrême et nous oppose le mal aux œuvres de Dieu et détruit beaucoup de gens. Comme il est nécessaire de mépriser le monde, et tous ses charmes, hostile à Dieu, de mépriser notre chair corrompue et toutes ses passions, et de voir toute l’affliction qui y et liée. Que celui qui a des oreilles entende!»

Du rang de prêtre

«Comme la lumière et la chaleur sont inséparables du soleil, de même, de la personne du prêtre doivent être inséparables la Sainteté, la capacité d’enseigner, l’amour, la miséricorde envers tous, car quel rang porte-t-il? Le rang Christique. A Qui communie-t-il si souvent? Au Christ Dieu Lui-même, son Corps et son Sang. C’est pourquoi le prêtre doit être dans le monde spirituel, au milieu de son troupeau, tout que le soleil est au milieu de la nature: il doit être la lumière pour tous, la chaleur vivifiante, l’âme de tous.»

De l’Autorité du prêtre

«Ceux qui rejettent la prêtrise ne peuvent avoir de sainteté et ne peuvent plaire à Dieu. Les prêtres sont revêtus du pouvoir de la grâce de la prêtrise, du pouvoir du Saint-Esprit. L’autorité des prêtres est extrêmement grande et importante. Ce sont en quelque sorte des dieux terrestres par don de Dieu et divinisant autrui par les Mystères. Ce sont des bergers spirituels qui paissent le troupeau du Christ. Ils ont été rachetés par le Sang et les souffrances du Grand-Prêtre Éternel Jésus-Christ Lui-même. Sans le prêtre, il n’y a personne pour remettre les péchés, personne pour baptiser, appliquer l’onction de l’huile, et pour accomplir les Mystères du Corps et du Sang du Christ. Quelle puissance d’intercession le Seigneur a donné aux prêtres, en les autorisant à prier pour le monde entier, pour tous les hommes, pour toute l’Église, pour toutes et tous, sur terre et aux enfers! Chéris, prêtre, cette grâce! Elle vient en vertu du Christ Omnipotent, «seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus fait homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous»(1Tim.2,5-6) et S’est adjoint des prêtres des hommes et pour les hommes. Et j’ai l’audace d’espérer en le Seigneur, en ce qu’Il me sauvera, moi l’indigne, à cause de Sa bonté».

Qui est cet Ange qui se tient devant le Seigneur?

Car il est propre aux anges de sans cesse servir et se tenir devant Son Trône. C’est un homme qui intercède pour les hommes, qui porte l’image de l’Intercesseur, l’Homme-Dieu Jésus-Christ, c’est l’un des hommes établis au service de Dieu (Héb.5,1), comme le dit l’Apôtre Paul, mais son ministère est angélique. Il est un intermédiaire entre Dieu et les hommes, un ami proche de Lui. Selon la parole du Seigneur «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande»(Jn.15:14). C’est comme s’il était dieu pour les hommes, avec le pouvoir de lier et de délier les péchés des hommes, et d’agir sacerdotalement pour eux par les Mystères vivifiants et terribles, d’être divinisé par ceux-ci et de diviniser autrui à travers eux. C’est un deuxième Moïse, dans le Nouveau Testament, qui guide la multitude du peuple de Dieu dans le désert de ce monde jusqu’à la terre promise, c’est l’Élie du Nouveau Testament, qui nourrit ses frères avec le pain du ciel, dans les temps de famine spirituelle. C’est un Prêtre. Élevé est le rang de Prêtre!»

Prêtre-médiateur

«Dans quelle Grandeur radieuse et divine baigne le prêtre devant le Trône de Dieu pendant la liturgie, en particulier lors de l’accomplissement du sacrifice non-sanglant, le plus saint, très céleste et terrible sacrifice transformant pain et vin en le Corps et le Sang du Christ! Les anges le regardent avec révérence et une certaine jalousie, contemplant cette condescendance de Dieu envers nous, une telle intime union du Seigneur Dieu avec notre nature mortelle. Le prêtre ici est le médiateur le plus proche entre Dieu et l’humanité coupable, qui plaide pour toute l’Église, pour le monde entier. Non seulement le prêtre est ici serviteur, mais aussi ami de Dieu, auquel Dieu confie le plus grand secret caché à toutes les générations en Dieu. Et pour qui, pour quoi, en sa prière ardente, ne prie-t-il pas le Seigneur, alors que c’est par sa prière, qu’un telle mystère s’accomplit, lorsque le Seigneur Lui-même Se donne en nourriture et boisson de vie éternelle? Celui qui n’a pas épargné Son Fils pour nous, ne nous donnera-t-Il pas tout ce que nous Lui demanderons avec foi selon Sa volonté?»

Prêtre représentant du Christ

«Tu es le représentant de la foi et de l’Église, ô prêtre, tu es le représentant du Christ-Seigneur.
Tu fais l’œuvre de Dieu, et devant personne tu ne dois perdre courage, personne tu ne dois flatter, ni être servile et considérer ton œuvre au-dessus de toutes les œuvres des hommes.»

Prêtre, ange du Seigneur

«Le prêtre, comme ange du Seigneur Tout-Puissant, doit être au-dessus de toutes les passions et de toutes les indignations de l’esprit, de toutes les dépendances du monde ou de toutes les peurs infâmes causées par les démons; il doit être tout en Dieu, l’aimer Lui seul et Le craindre. La peur de l’homme signifie qu’il n’est pas tout entier attaché à Dieu.»

Serviteur De Dieu

«Le prêtre est le serviteur de Dieu, revêtu de Son pouvoir et de Sa puissance (dans le repentir); la force de la Croix est une bénédiction sacerdotale.»

Prêtre apôtre

«Chaque prêtre est un apôtre dans son village ou dans sa paroisse (ou dans l’église de sa ville) et doit aller dans les maisons, évangélisant le Royaume de Dieu, instruisant les ignorants, appelant à la vie chrétienne les négligents, les insouciants, ceux qui vivent dans les passions et les convoitises, encourageant et affermissant les pieux et les sobres par les récompenses futures, soutenant et réconfortant (…) les belliqueux.»

Traduit du russe

Source

Saint Jean de Kronstadt. Homélie pour la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu

St Jean de Kronstadt

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie prononcée par Saint Jean de Kronstadt à l’occasion de la fête de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu, célébrée le 8/21 septembre. L’original russe a été publié le 19 septembre 2003 sur le site Pravoslavie.ru et était intitulé : Скорбь и радость Слово в день Рождества Пресвятой Богородицы (Affliction et Joie. Homélie pour le jour de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu).
Par Ta Nativité, Mère de Dieu et Vierge, la joie fut révélée à tout l’univers: car de Toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu. (Tropaire de la fête).

Nous fêtons solennellement, chers frères et sœurs, la Nativité de la Toute Sainte Vierge Marie, née de parents stériles, les pieux et justes Joachim et Anne. La Saint Église a instauré cette fête dès les premiers siècles de la foi chrétienne. L’événement célébré, la naissance de la Jeune Vierge choisie par Dieu, a apporté la joie au monde entier, car l’Homme-Dieu, le Christ Jésus sortit d’Elle et détruisit la malédiction de Dieu qui pesait sur le genre humain pervers et déchu. Il fit descendre sur lui la bénédiction divine, et foulant aux pieds la mort universelle, Il donna la vie éternel aux hommes. Voilà comment la Sainte Église explique la raison de la joie présente.
Pendant longtemps, les justes futurs parents de la Vierge Toute Pure s’affligèrent de leur stérilité, longtemps ils prièrent le Seigneur de lever cette infertilité. Celle-ci était considérée comme une punition de Dieu pour leurs péchés; ils faisaient beaucoup d’aumônes afin d’incliner à la miséricorde le Très-Miséricordieux. Et ils enduraient insultes et humiliations de la part des membres de leur communauté. A travers pareilles afflictions, dans leur prières incessantes et par leur charité, ils purifièrent progressivement leur esprit. Leur attachement et leur amour pour Dieu se firent de plus en plus ardents. C’est ainsi que la Divine Providence les prépara à donner une naissance bénie à la Vierge Toute-Bénie, choisie parmi toutes les lignées du genre humain pour être Mère du Verbe fait chair.
C’est par le chemin étroit de la souffrance que le Seigneur conduit Ses élus à la gloire et à la béatitude. En effet, à la Mère de Dieu selon la chair Elle-même, il fut annoncé par le Juste Siméon qu’un glaive transpercerait Son âme et qu’Elle vivrait en Son âme de pénibles afflictions pendant la vie souffrante de Son Fils et ainsi seraient «révélées les pensées cachées dans le cœur d’un grand nombre» (Lc.2;35). Ainsi, elle est étroite et douloureuse la voie de tous les élus de Dieu, car le monde et les puissances de ce monde, c’est-à-dire l’ennemi de Dieu et des hommes, opprime jusqu’à l’extrême les hommes de Dieu; et le Seigneur Lui-même permet qu’ils endurent le cheminement sur la voie étroite, dans la mesure où celle-ci leur permet de monter vers Dieu et de placer en Lui seul leur espérance.
Mais faisons passer notre regard du chagrin à la joie. Quelle joie nous apporte la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu? Examinons plus en détail l’hymne de l’église, qui explique les raisons de la joie de la fête.
C’est à travers la Nativité de la Vierge Toute Pure, et à travers Son Fils unique, que l’humanité maudite par Dieu et réprouvée, se réconcilie avec Dieu, immensément offensé par ses péchés. Car le Christ fut le Porteur de la réconciliation (Rom.5;11). Cette Nativité leva la malédiction, libéra de la mort éternelle et rendit l’humanité digne de la bénédiction du Père Céleste. L’humanité s’unit et se mêla mystiquement à la nature divine; elle fut rendue à sa dignité première à travers ce mélange mystique, comme le chante l’Église [Proverbes 9;2,5. Troisième lecture des grandes vêpres de la fête. N.d.T.]. L’homme qui avait été reprouvé retrouva la dignité de Fils du Père Céleste, recevant la promesse de la glorieuse résurrection et de la vie éternelle dans les cieux avec le anges.
Tout cela s’est réalisé et fut accompli par l’incarnation du Fils de Dieu, de la Très Pure Vierge et du Saint-Esprit, et par l’intercession de Sa Toute-Pure Mère. Comme l’humanité fut honorée et magnifiée à travers la Sainte Vierge et Mère de Dieu. C’est Elle permit de retrouver la dignité du renouvellement en Dieu et de l’adoption par Dieu; et Elle-même fut trouvée digne par Son humilité immense, par Sa pureté, grande entre toutes et par sa Sainteté, d’être la Mère de l’Homme-Dieu! Elle demeure à jamais la plus puissante Avocate et Médiatrice de tous les chrétiens devant Son Fils et Dieu! Elle est notre Espérance qui jamais ne nous décevra. Elle détourne de nous les nuages de la juste colère de Dieu, Elle nous ouvre les portes du paradis par Sa puissante intercession. Elle soutient le trône des rois et les gardes inébranlables à jamais. Mille fois, Elle a sauvé la Russie, de ses débuts jusqu’à nos jours, Elle l’a magnifiée, glorifiée, elle l’a affermie, et Elle l’affermira. Elle est commise au salut des pécheurs. Les Chrétiens Lui adressent des prières sans nombre, des demandes, des louanges, des actions de grâce et Lui rendent gloire. Elle a accomplit et accomplira dans l’Église d’innombrables miracles, des bienfaits dans tous les coins du monde. Célébrons donc de façon lumineuse et solennelle la Nativité de la Toute Sainte Vierge Marie ornée de toutes les vertus chrétiennes. Amen.
Traduit du russe
Source 

Saint Jean de Kronstadt. Prier la Très Sainte Mère de Dieu.

St Jean de Kronstadt

Le texte ci-dessous est la traduction du chapitre huit (paragraphes 86 à 94) du livre «Le Saint et Juste Jean de Kronstadt. Dans le monde de la prière. Extraits de ses écrits». (святой праведный Иоанн Кронштадтский. В мире молитвы. Выборки из его писаний), publié en 1988 par le Comité de la Jeunesse Orthodoxe Russe hors Frontières, en tant que contribution au millénaire du Saint-Baptême du Peuple Russe. Ce livre est constitué de 221 paragraphes relatifs à la prière, extraits des œuvres écrites de Saint Jean de Kronstadt, d’une notice biographique et d’une homélie inédite au moment de la publication du livre. Le Saint et Juste Jean de Kronstadt, propose en ces paragraphes de merveilleux enseignements, authentiques guides dans notre cheminement vers le salut.

§86. Quand vous voulez commencez à prier la Très Sainte Reine et Mère de Dieu, avant la prière, vous devez être fermement convaincu que vous ne prendrez pas congé d’Elle Sans avoir reçu Sa grâce. Lire la Suite

Saint Jean de Kronstadt, le Métropolite Ioann (Snytchev) et le Tsar Pacificateur

Éléments biographiques

L’original russe du texte ci-dessous, rédigé par Sergeï Igorievitch Astakhov, Directeur Général des Éditions Tsarskoe Delo à Saint-Pétersbourg, a été publié pour la première fois dans le livre «Il y eut un homme, envoyé par Dieu», (Был человек от Бога…) (Vie du Métropolite Ioann (Snytchev)de Saint-Pétersbourg et Ladoga), édité pour la première fois 2005 et réédité en 2015. Dans cette deuxième édition, le texte se trouve aux pages 694 et 695.

La Providence Divine jugea bon, pour des raisons qui nous sont cachées et resteront jusqu’à la fin inexplicables à nos yeux, que Vladika Ioann quittât le monde terrestre le jour anniversaire du décès du Souverain Empereur Alexandre III.
C’est précisément le 20 octobre (2 novembre selon le ‘nouveau calendrier’) 1894, que décéda à Livadi le Tsar Pacificateur, dans la cinquantième année de sa vie, après avoir reçu de Saint Jean de Kronstadt, le Bon Pasteur de Toute la Russie, la bénédiction qui l’accompagna sur son dernier chemin .
Le Métropolite Ioann vénérait profondément la mémoire du défunt Souverain, et exactement un an avant sa mort, le 2 novembre 1994, il célébra solennellement une pannychide pour l’Empereur Alexandre III qui reposait en Dieu, devant sa tombe, à l’intérieur de la Cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Ce jour-là, c’était la première fois depuis 1917 qu’un hiérarque priait sous les voûtes de la Cathédrale des Saints Pierre et Paul pour le repos de l’âme de tous les membres de la lignée régnante de la Maison Romanov. Vladika prit en outre les dispositions nécessaires afin que soit arrêtée la liste des noms des personnes à commémorer et pour que celles-ci le soient dans toutes les églises de Saint-Pétersbourg le jour anniversaire de leur décès.
Précisément un an plus tard, la Providence Divine voulut que le 2 novembre devienne aussi le jour de commémoration et de prières pour un autre grand homme de notre Patrie et ardent défenseur de l’Orthodoxie, le Métropolite Ioann de Saint-Pétersbourg et Ladoga.
On constate avec étonnement que le Batiouchka de Toute le Russie, le Saint et Juste Jean de Kronstadt se trouvait, par l’intermédiaire de ses saintes reliques, à proximité du lieu où décéda le Métropolite Ioann ; l’hôtel Couronne du Nord [Hôtel Severnaia Korona, dont la construction ne fut en réalité jamais terminée, et qui a été très récemment rasé. N.d.T.] se trouvait tout à côté du Monastère Saint Jean, quai de la Karpovka [Ce monastère abrite la chapelle où reposent les saintes reliques de Saint Jean de Kronstadt. N.d.T.].
En outre, la veille, le 1er novembre, l’Église célébrait la fête onomastique du Pasteur de Kronstadt. Celui-ci fut donc le dernier membre du chœur de tous les saints que vénéra Vladika Ioann, lors des offices du soir. Et quand on ramena le corps de Vladika Ioann à la Résidence métropolitaine, on n’avait pas encore enlevé l’icône de Saint Jean de Kronstadt et elle se trouvait toujours sur l’analoï de l’église de la résidence. Elle demeura devant son cercueil, et le Batiouchka de Toute la Russie accompagna ce grand Saint Hiérarque de Toute la Russie dans son dernier voyage…
Traduit du russe

Saint Jean de Kronstadt. Fin du Journal.

Le texte ci-dessous est la traduction des dernières pages du Journal que Saint Jean de Kronstadt tint pendant un demi-siècle, entre 1856 et 1908. Il s’agit des notes qu’il écrivit les 28 octobre et 11 novembre (ancien calendrier) 1908. La dernière partie de son journal, concernant le second semestre 1908. Cet extrait est intégré dans le Journal complet, au vingt sixième et dernier (pour l’instant) volume, pages 316 à 320, publié en 2019 à Moscou par le «Fond social régional à la Mémoire des martyrs et confesseurs de l’Église Orthodoxe Russe». Les cahiers de notes couvrant les périodes de 1894 à 1896 et de 1898 à la fin du premier semestre de 1908 n’ont toutefois pas encore été tous retrouvés. Saint Jean de Kronstadt naquit en 1829 et décéda le 21 décembre (ancien calendrier) 1908. Il était donc âgé de quasiment quatre-vingts ans lorsqu’il écrivit les notes ci-dessous.

Le 28 octobre. Mardi.
L’entêtement pervers de la malice de mon vieil homme ? J’en suis moi-même ébahi. Pendant la première liturgie, on a chanté l’hymne des chérubins, sur une mélodie superbe, robuste, fidèle et sensible. Et quoi ? Cela ne plut pas à ma vieille canaille ; pourquoi la même mélodie plusieurs fois de suite ! Il eut fallu varier. Et voilà de l’animosité envers le chef de chœur, et envers les chantres et envers la mélodie ! C’est avec difficultés que je suis parvenu à me persuader, à m’apaiser et à me faire comprendre que l’hymne était bien équilibré, sensible, et de plus, qu’il ne fut pas répété à de trop nombreuses reprises ! Cela ne demande tout de même pas un gros effort, que de se régaler le cœur et l’oreille avec une mélodie unique pour un irmos, un thétokion, un tropaire, un kondakion, plutôt qu’en être agacé!
Maudit vieil homme idiot! Gredin! Méchant imposteur! Lire la Suite

Métropolite Benjamin (Fedtchenkov): Les derniers jours de Saint Jean de Kronstadt

Le texte ci-dessous est la traduction du dernier chapitre tiré d’un long texte rédigé par le Métropolite Benjamin Fedtchenkov. Ce long texte fut pendant une grande partie du XXe siècle un des très rares témoignages directs contribuant à la diffusion d’éléments biographiques fiables au sujet du Saint Père Jean de Kronstadt. En plus de leur valeur spirituelle, l’intérêt historique de ces textes est indéniable. Voici la traduction d’un dernier extrait, intitulé «Последние дни», les trois premiers sont disponibles ici.
Ivan Fedtchenkov naquit le 2/14 septembre 1880. Il reçut la tonsure monastique en 1907, année au cours de laquelle il termina l’Académie de Théologie de Saint-Pétersbourg. En 1910-1911, il fut le secrétaire particulier de l’Archevêque Serge de Finlande, le futur patriarche. Entre 1904 et 1908, il rencontre le Père Jean de Kronstadt à trois reprises, et à l’une de ces occasion, il concélébra la Divine Liturgie avec lui. Ces rencontres produisirent sur lui une impression intense, et il nourrit toute sa vie une vénération profonde envers Saint Jean de Kronstadt, lui consacrant plusieurs écrits. Il fit partie des fondateurs et fut recteur de l’Église des Trois Saints Docteurs à Paris, et fondateur de la représentation du Patriarcat de Moscou en France. Il fut exarque du Patriarcat de Moscou en Amérique et y devint métropolite. Il termina sa vie à la Laure des Grottes de Pskov, en 1961, et son corps y fut inhumé. Vladika Benjamin a laissé un riche héritage littéraire et spirituel.

Il était notoire que Batiouchka fut malade à plusieurs reprises, mais relativement brièvement et rarement. Lorsque c’était nécessaire, il faisait appel au médecin. L’Apôtre Paul donna un conseil à son disciple Timothée au sujet des maladies: pour ton estomac et tes différentes indispositions, bois un peu de vin coupé d’eau… Mais le Père Jean ne suivait pas toujours les prescriptions des médecins. Un jour, par exemple, les docteurs lui prescrivirent de manger de la viande, pendant le carême, sans quoi il serait menacé par de sérieuses complications. Lire la Suite