Les traces de Saint Seraphim dans la neige

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe de Madame Olga Rojniova, publié le 22 janvier 2015 sur le site Pravoslavie.ru. Il s’agit du récit d’un pèlerinage effectué par un groupe de jeunes moniales accompagnées de leur père spirituel auprès des reliques de Saint Seraphim de Sarov en 1991. Un pèlerinage sur lequel Saint Seraphim veilla lui-même tout particulièrement.

Photo : Pravoslavie.ru

Le voyage ne put se faire qu’à la fin de l’automne, pas le bon moment pour voyager. Le gel fixait la raspoutitsa, la cimentant pendant la nuit. Le matin, les talons battaient le sol durci, mais à midi, ils enfonçaient de nouveau dans les ornières ramollies du chemin de campagne. Prélude à l’hiver: un ciel nuageux, la noirceur des arbres, le silence maussade des oiseaux, les jacassements stridents d’une pie solitaire. Prélude à l’hiver, pressentiment, avant-goût, attente de l’hiver. Un matin, la première jeune neige tomba, cachant le vieux feuillage fané. Elle remplit l’air d’un souffle froid, glacial.
On se tenait sur un terrain vague. Celui-ci était complètement désert, justifiant son nom. Pas de piste, pas de chemin, rien. Là, on ne savait vers où aller. Lire la Suite

Saint Seraphim de Sarov au Saint Sépulcre.

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe rédigé par les moines frères-jumeaux Cyrille et Méthode Zinkovski, intitulé «Miracles grecs de Saint Seraphim de Sarov» (Греческие чудеса Серафима Саровского ), publié d’abord sur le site «Tatianin’ Dien’» et repris le 20 janvier 2009 sur le site Pravoslavie.ru

Cette histoire nous a été contée par une famille de fidèles grecs de l’Église Orthodoxe, vivant en Angleterre, et qui se rendent souvent dans leur patrie. Lors d’un de leurs périples dans les lieux saints grecs, il se rendirent sur l’Île de Cassandra, et il cheminèrent vers une église qu’ils ne connaissaient pas. Ils y entrèrent. C’était une église grecque traditionnelle, mais ce qui étonna les visiteurs, c’était la vénération particulière de Saint Seraphim de Sarov, visible dans l’ornementation de l’église. Outre l’habituelle grande icône du saint, on pouvait voir le long d’un mur une châsse avec une icône-épitaphios représentant Seraphim le Saint de Dieu après son décès. Lire la Suite

L’entrée de Saint Seraphim à Sarov

Le texte ci-dessous est la traduction de passages extraits du livre du Métropolite Benjamin Fedtchenkov, «Saint Seraphim de Sarov, luminaire universel» (Всемирный светильник Преподобный Серафим Саровский), rédigé en 1933, année du centenaire de la natalice de Saint Seraphim. L’édition utilisée ici est celle publiée par les Éditions «Palomnik» de L’Institut Orthodoxe de Théologie Saint Tikhon, de Moscou, en 1996. Les extraits traduits ci-dessous proviennent des pages 21, 22-25, et 36.

C’était l’automne. La vie estivale s’éteignait. Le feuillage tombait des arbres. La pluie tombait. A Koursk, il faisait encore doux, mais au fur et à mesure qu’on avançait vers le Nord, qu’on approchait du Gouvernorat de Tambov, on ressentait de plus en plus le froid. L’hiver approchait. Le chemin n’était pas facile… Le lourd podvig de la lutte de mortification des passions attendait les moines, au nom de l’impassibilité pure comme la neige, pour ensuite vivre, mais par l’Esprit… Les futurs héros de l’ascèse avançaient en priant silencieusement la prière de Jésus. Ils pénétrèrent dans la forêt de Temnikov. La forêt séculaire accueillait les nouveaux lutteurs en esprit, coupés du passé par le dense mur des troncs de pins gigantesques dont la circonférence ne pouvait être étreinte par moins de quatre ou cinq hommes… Le passé s’éloignait, s’éloignait… Et Sarov la mystérieuse se faisait proche. (…) Lire la Suite

Saint Seraphim de Vyritsa «Un entrepôt pour les afflictions» (2)

Le texte ci-dessous est le début de la traduction (qui est proposée en plusieurs parties) d’un résumé détaillé de la vie de Saint Seraphim de Vyritsa écrite par Alexandre Archakovitch Trofimov à partir de son livre qui compte 240 pages. L’original russe du résumé traduit ici, agrémenté de nombreuses photographies, a été publié en six parties sur le site de l’auteur, le 14 mars 2014.

Communauté de la Laure. Le Père Seraphim est le deuxième à droite au premier rang.

Selon certains documents qui ont fait l’objet de publications, en septembre 1920, Vassili Nikolaevitch Mouraviev a été accueilli dans la fraternité monastique de la Laure Alexandre-Nevski, et le 16/29 octobre de la même année, il a reçu la tonsure et le nom de Barnabé, dans l’église du Saint-Esprit à la Laure. Au même moment, son épouse recevait la tonsure au monastère de la Résurrection et de la Très Sainte Mère de Dieu d’Iviron à Petrograd et le nom de Christina. Lire la Suite

La Lettre de Saint Seraphim de Sarov adressée au Saint Tsar Nicolas II

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous est traduit de la page 88 du livre «Chronique de la Vie et des Activités de la Bienheureuse Grande Duchesse Élisabeth Feodorovna» («Летопись жизни и деятельности Благоверной Великой Княгини Елисабеты Феодоровны»), rédigé et édité par Madame Ludmila Vladimirovna Koulikova, à Moscou, en 2011. Le fait rapporté se produisit au cours de la visite impériale, effectuée en juillet 1903, à Sarov et Divieyevo à l'occasion des cérémonies en l'honneur de l'accueil officiel du Père Seraphim de Sarov dans le Chœur des Saints. Plus précisément, ce fut le 20 juillet 1903 dans l'enceinte du Monastère de Divieyevo que le Saint Tsar Nicolas II eut la révélation de ce qu'allait être son destin et celui de la Russie. Ce fait fut déjà mentionné, entre autres, par Sergueï Fomine dans son livre «La Russie avant la Seconde Parousie» («Россия перед вторым пришествием», Moscou, 2001), ainsi que, par exemple, sur ce blog ou celui-ci.

A leur arrivée à Divieyevo, l’Empereur Souverain et l’Impératrice Souveraine demandèrent à examiner la chapelle Nord de l’église principale du monastère, préparée en vue de sa dédicace au Saint Père Seraphim. De là, les hôtes impériaux passèrent dans l’appartement de la supérieure, l’Higoumène Maria, et ils demandèrent que la Liturgie soit alors célébrée dans la chapelle privée de cette dernière. Pendant ce temps, dans l’appartement, on prépara un petit déjeuner accompagné de thé. Au début du petit déjeuner, l’Empereur Souverain et l’Impératrice Souveraine se rendirent auprès de Praskovia Ivanovna, la bienheureuse. Quand le petit déjeuner fut terminé, ce fut le tour de l’Impératrice Maria Feodorovna et des Grandes Duchesses de rendre pareille visite.
Lorsqu’ils eurent quitté Praskovia Ivanovna, les Souverains Impériaux allèrent auprès d’Elena Ivanovna Motovilov. L’Empereur Souverain savait en effet que celle-ci avait conservé une lettre que lui avait remise son défunt époux N.A. Motovilov, lettre rédigée par Saint Seraphim en 1829 et portant l’adresse: «à l’Empereur Souverain Nicolas Alexandrovitch». Saint Seraphim avait rédigé cette lettre et l’avait cachetée avec de la mie de pain… Il l’avait remise ensuite à N.A. Motovilov en lui disant «Tu ne vivras pas jusqu’alors, mais ton épouse vivra le moment où viendront à Divieyevo la Famille Impériale et le Tsar. Celui-ci viendra voir ton épouse; qu’elle lui remette alors cette lettre».
Quand le Souverain Nicolas II reçut la lettre, il la glissa, avec un pieux respect, dans sa poche de poitrine en disant qu’il la lirait plus tard.
Lorsqu’il fut revenu dans l’appartement de l’Higoumène, le Souverain lut la lettre. Alors, il pleura amèrement. Les membres de la Cour le consolèrent, disant que malgré que Batiouchka Seraphim fut un saint, il avait pu se tromper. Mais le Tsar, demeurant inconsolable, continuait à verser des larmes…

Traduit du russe

PS : Cette page du site de la Société Impériale Orthodoxe de Palestine propose une série de photos de la visite impériale à Divieyevo à l’occasion des cérémonies en question.

Saint Seraphim de Sarov et la Tempête

Le site russe Pravmir a repris dans ses pages anglaises le texte ci-dessous du Père Thaddaeus Hardenbrook publié dans le bulletin «The Grapevine» du 13 janvier 2017, de la paroisse Saint Lawrence de Felton (Archévêché Grec Orthodoxe d’Amérique).

Un jour de cette semaine, au plus fort de la tempête, je rentrai à la maison et me débarrassai de mes vêtements de pluie. De ma place dans la salle à manger, j’apercevais les torrents d’eau qui dévalaient la colline et, débordant les buses de franchissement incapables d’absorber de telles quantités, surmontaient la digue de sacs de sable. Dans tous les coins, on fermait les routes, coupées par des coulées de boue. Dans les écoles, les cours étaient suspendus. L’électricité, elle, fonctionnait, mais combien de temps encore…
Je détournai mon regard de la fenêtre, et il se posa sur l’icône de Saint Seraphim de Sarov. Je me souvins que sa relique allait être exposée, le dimanche, à l’occasion de sa fête. Comme rien ne me pressait, je tirai de la bibliothèque le livre de sa vie, et je l’ouvris, providentiellement, sur ce passage: Lire la Suite