Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

Au Père Gerontii
Cher Père Gerontii !
Je t’envoie mon bonjour, je te félicite, ainsi que tous les autres, à l’occasion de la grande fête et vous souhaite de tout cœur bonne santé, salut et tous bienfaits. Je vous remercie sincèrement pour l’argent envoyé. Que Dieu vous sauve. La fois dernière, j’ai reçu vingt roubles de ta part. J’en avais déjà reçu auparavant, mais j’ai égaré les coupons de réception, et je ne sais de qui je l’avais reçu. De façon générale, je constate que l’argent est transmis de façon précise, mais parfois il y a des retards dans la réception. Grâce à vous qui vous souvenez de moi, je ne souffre jusqu’à présent d’aucun manque; je rends grâce à Dieu pour tout. Je demande pardon de vous écrire rarement, n’imaginez pas que je vous oublie. J’ai toujours été lent à écrire, et je le suis particulièrement maintenant par manque de temps. Par la grâce de Dieu, je suis en bonne santé et tout va bien. Je ne manque de rien, ni de nourriture, ni de vêtements ni de rien d’autre. Quand je pense à vous, quand je me transporte en pensées parmi vous, je pense, et j’en suis convaincu, que vous avez plus de sujets d’inquiétude que moi et éprouvez des besoins que je ne rencontre pas. J’ai reçu en septembre ou en octobre le colis dont je vous ai parlé. Je vous remercie tous de tout cœur et vous demande pardon de ne pouvoir remercier chacun en particulier.
Que le Seigneur vous console des afflictions qui vous frappent : Il voit dans les cœurs et écoute les prières, où qu’elleS soient dites. Que la volonté de Dieu soit faite en toutes choses. Raconte-moi comment vous allez, comment est votre santé et tout le reste. Tout cela est proche à mon cœur. Moi, je continue à travailler au secrétariat et à la comptabilité, bien que j’aie dû passer d’un lieu à l’autre. Mon adresse reste la même. Nous avons un temps doux, il neige peu. Transmets mon bonjour et ma gratitude pour tout ce qui m’est envoyé, les bénédictions de Dieu et le souhait de tous les bienfaits à la maîtresse de maison Maria Ivanovna. Je la félicite à l’occasion de sa fête, de même, le vénérable père Georges : paix à lui , et bénédictions de Dieu. Merci pour la traduction. Je prie toujours. Et les gardiens, où et comment vivent-ils ? Que le Seigneur les bénisse et les garde. Je m’adresse à eux et à tous dans ce petit mot, j’inclus toute mes chaleureuses salutations à tous. Acceptez-les et ne me jugez pas pour la brièveté de cet envoi. Mon bonjour à mes pères spirituels, je demande leurs saintes prières et bénédictions. J’ai reçu la lettre du Père Raphaël. Merci de tout cœur de s’être souvenu, et pour sa prière. Je me souviens de lui dans la mienne. Je te demande tes saintes prières. Pardonne-moi.
Le Péch. Hiéromoine Nikon
19 décembre / 1 janvier 1929
Je viens juste de recevoir une lettre des gardiens. Merci.
H.N.

Au Père (…) [Il est possible que la lettre soit adressée au Père Gerontii]
Père (…), vénérable devant le Seigneur !
Je te souhaite de tout cœur paix et joie dans le Seigneur Jésus, et je demande tes saintes prières. Je t’ai déjà écrit que j’allais partir à Arkhangelsk. J’y suis maintenant, par la grâce de Dieu. Tout va bien. Je vis ici depuis trois semaines mais je n’ai pas encore écrit car je ne suis pas encore installé dans mon logement et donc ma situation ne me permets pas d’indiquer mon adresse. Mais quoi qu’il en soit, mon logement provisoire me plaît, je peux y vivre, alors, j’ai décidé de vous décrire ma situation. La chambre est petite et nous y vivons à deux, avec le Père Agapit. La vie est chère ici, mais on peut obtenir de tout, si on a de l’argent. Jusqu’ici, je ne manque de rien. L’avenir est entre les mains de Dieu. Je me sens mieux ici qu’à l’endroit précédent. [N.d.T. Aux Solovki] Jusqu’ici, le Seigneur ne m’a pas enlevé sa miséricorde. J’ai le désir et la décision de me livrer à la volonté de Dieu, et non de disposer de ma vie selon mes idées. Je crois que le Seigneur m’envoie précisément ce dont j’ai besoin, ce qui m’est bénéfique. Bien sûr, j’ai des souhaits. Par exemple, vous voir et parler avec vous, mais si le Seigneur m’en prive, cela signifie que c’est nécessaire ainsi, même si nos cœurs s’en affligent. Comparant ce qui m’est envoyé et ce qui l’est à d’autres, en toute justice, je me considère heureux et n’éprouve aucune affliction. Gloire à Dieu pour tout, et que la volonté du Seigneur soit faite ! Pour notre arrivée ici, le temps a été des plus favorables, sec et doux. Et de nouveau je rencontre de bonnes gens et mes relations avec eux m’apportent du soutien moral et concret. Et je reste en bonne santé. Écris-moi comment vous allez, comment le Seigneur vous garde, vous tous. Mes salutations filiales à mes chers pères spirituels et à Vladika. Je demande leurs saintes prières et bénédictions. A tous mes enfants dans le Seigneur, paix et bénédictions de Dieu. Que le Seigneur vous garde tous sous la protection de Sa bonté. Si tu as l’intention d’écrire, fais-le vite, et si je change d’adresse, je vous avertirai, si Dieu le veut. Ayant fait référence à la cherté de la vie, je ne demande rien de particulier maintenant. Dans un premier temps, j’ai encore de l’argent et tout ce qui est nécessaire. Et je suis toujours troublé quand vous m’en envoyez car tout ça est enlevé de vos propres miettes. Que le Seigneur Se souvienne de votre amour. Que le Seigneur vous sauve. Je ne vaut pas cela. Vraiment je n’ai éprouvé aucun manque pendant tout ce temps et je m’afflige de vous avoir causé tant de soucis. Pardonnez-moi, pour l’amour de Dieu. Mon adresse est : Arkhangelsk. Zaostrovié. Village de Bas-Ladino. Maison Boudrine. Depuis longtemps j’ignore tout du Père Kyrill. Écris-moi si tu sais comment il va. Je m’inquiète pour lui. Je me hâte de terminer. Quand j’aurai le temps, si Dieu le veut, j’écrirai encore. Je vous souhaite sincèrement tous les bienfaits.
[Arkhangelsk,
Juin-juillet 1930]

Au Père Ioann Dobrinski
Cher Batiouchka Ioann!
Je vous souhaite de tout cœur paix et joie dans le Seigneur, et je demande vos saintes prières. J’en ai grandement besoin, car je suis extrêmement affaibli par la maladie et suis alité. Je ne me lève plus du lit. Pardonnez-moi si je ne peux écrire plus. Votre demande a été accomplie à plusieurs reprises.
20 mai / 3 juin 1931
Kozlovka
Traduit du russe
Source

Saint Père Nikon, prie Dieu pour nous.