Le site internet du Saint Monastère d’Optina propose une bibliothèque en ligne fournie. On y trouve de nombreux ouvrages des startsy d’Optina et des recueils de leurs lettres et homélies. Parmi ces ouvrages on compte le recueil des lettres écrites par le Saint Starets et Confesseur de la foi Nikon d’Optina, dont le journal fait l’objet d’une traduction depuis des mois sur le présent blogue. Nous proposons ici la traduction du recueil de ces lettres de Saint Nikon. Il ne s’agit plus du Novice Nicolas, auteur du journal précité, mais déjà du Hiéromoine Nikon, qui a intégré et mis en pratique dans son podvig les enseignements de son starets Saint Barsanuphe d’Optina, héritier de la tradition du Désert d’Optina.

A M. Ambrosia
Le Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !
Je te félicite, mon enfant Ambrosia, à l’occasion de la grande et lumineuse fête de la Résurrection du Christ. J’adresse aussi mes salutations à ceux qui vivent avec toi, à Matouchka Apollinaria, Matouchka Pelagia, Irina, et les autres. Sur vous tous j’appelle la paix et la bénédiction de Dieu. Je vous souhaite de tout coeur toutes les grâces de Dieu. Que le Seigneur te console, et elles aussi, vous envoyant Sa grâce et Sa joie en l’Esprit Saint. Dans mes prièress de pécheur, je m’efforce de ne pas vous oublier. Comme le Seigneur vous garde-t-Il ? Comment va votre santé à chacune ? Pour ce qui me concerne, j’ai déjà écrit que je suis vivant et en bonne santé, et que tout va bien jusqu’à présent. Pour le moment, je m’occupe de travaux de secrétariat. Je suis passé d’un lieu à un autre, mais mon adresse demeure la même. Je vous suggère de l’écrire comme suit : Île Popov, République de Carélie, 2² Camp SLON. Pour le détenu… De là, ils me transmettront. Bien que la distance jusqu’ici ne soit que de quelques dizaines de verstes, les lettres et les colis doivent tout de même prendre du retard… Je ne suis sans doute pas ici pour longtemps et je ne sais pas combien de temps je serai occupé à ce travail. Par conséquent, n’envoyez pas de colis pour l’instant, d’autant plus que nous avons tout ici. Je mange à ma faim et je remercie Dieu pour Ses grâces. Le travail de bureau, bien sûr, m’est familier, mais je regrette que j’aie maintenant moins de temps libre. Mais que la volonté de Dieu soit faite. Dès le premier des jours saints de Pâques, le temps plus chaud a fait son apparition. On peut sortir sans les vêtements chauds. La fête a été vécue dans la paix et la consolation, à la fois spirituelle et extérieure. J’ai adressé à distance la Salutation Pascale du Christ à vous tous, me souvenant de vous dans ma prière et gloire au Seigneur pour tout. Pour autant que je me souvienne, la dernière lettre de votre part, je l’ai reçue en février, et je vous ai répondu le 2 mars. Transmets à Mademoiselle Eugénie paix et bénédiction de Dieu. Je prie pour elle et son frère. Comment le Seigneur la garde-t-Il? Comment va la santé de Matouchka Apollinaria, comment se sent-elle? Je me souviens toujours d’elle dans ma prière et je lui souhaite toute les consolations du Seigneur. Dans sa maladie, que la miséricorde du Seigneur ne la quitte pas. Et dans sa patience et dans sa dévotion à la volonté du Seigneur, puisse-t-elle recevoir la visite du Seigneur, se manifestant dans la paix de son âme et par d’autres grâces du Saint-Esprit. Cela, je le souhaite à elle, mais aussi à vous et à tous. Je me sens toujours comme avant. Le Seigneur ne m’a pas envoyé de tribulation jusqu’à présent, je ne suis pas privé de paix dans mon âme. Je pense même que c’est dû à mon insensibilité, mes péchés ou des jugements. Je ne peux comprendre par moi-même; je me remets à la volonté de Dieu. Je suis conscient que vous m’envoyez beaucoup alors que moi, je ne peux vous aider en rien dans vos afflictions et tribulations. Pardonnez-moi, pour l’amour de Dieu. Que le Seigneur pose Son regard sur vos besoins et vous console Lui-même, qu’Il vous raisonne et vous accorde le salut éternel. Dis aux autres que je n’ai pour l’instant besoin de rien. Je demande vos saintes prières. Pardonnez-moi. Que le Seigneur pose Son regard sur vos besoins et vous console Lui-même, qu’Il vous raisonne et vous accorde le salut éternel. Dis aux autres que je n’ai pour l’instant besoin de rien. Je demande vos saintes prières. Pardonnez-moi.
29 avril / 11 mai 1929.
A la Moniale Ambrosia
Mère Ambrosia, vénérable devant le Seigneur !
Paix à toi. Bénédictions de Dieu et salut de ton âme. Je te remercie sincèrement pour le colis que je viens seulement de recevoir. Il est arrivé totalement intact. Mais je ne peux pas te répondre en détails maintenant car je m’apprête à me transporter à Pinega. Si Dieu le veut, j’écrirai de là. Les bateaux-vapeur y vont relativement souvent. Malheureusement, le Père Agapit reste en ville et ne viendra pas avec moi. Dans une certaine mesure, c’est pratique dans un premier temps, pour m’envoyer les lettres et les colis qui pourraient arriver ici, mais de façon générale, c’est, comme toute séparation, plutôt triste. Mais que la volonté de Dieu soit faite en toutes choses. Peut-être qu’un jour il finira lui aussi par partir. Mes salutations et la bénédiction de Dieu à tous. Dis aux autres de ne plus m’écrire à l’ancienne adresse. Pardonnez-moi.
Le pécheur Hiéromoine Nikon
2/15 août 1930
Sur le bateau-vapeur.

P.S. Je suis arrivé à Pinega et je vis dans le village de Vonga. Ici, nous avons moins de commodités qu’à Arkhangelsk, mais ce n’est pas grave. Le lieu est sec, sur une élévation qui surplombe les berges de la rivière Pinega. Si Dieu le veut, j’écrirai encore de temps en temps. Tout ce que vous m’envoyez est précieux. Que le Seigneur vous sauve. A mes pères et à Père P., ma sincère reconnaissance pour tout, mes salutations et ma demande de leurs saintes prières.
Adresse : Pinega. Gouv. D’Arkhangelsk, village de Vonga, maison de Maria Maximovna Netchaev. Mon nom.
Pardonnez-moi. Salutations à tous, paix et bénédiction de Dieu. Dites de ne plus rien envoyer à partir de maintenant à Arkhangelsk. Si des choses ont été envoyées, je ferai des démarches pour qu’on me les transmette à ma nouvelle adresse.
Le temps demeure doux, sec. Nous avons même eu des jours très chauds.
Le pécheur Hiéromoine Nikon
11/24 août 1930

A M. Ambrosia

Je te félicite, vénérable M. Ambrosia, à l’occasion de l’approche des Saints Jours de la Grande et Sainte Semaine, et ceux de la Semaine Radieuse. Je te souhaite sincèrement paix et joie dans le Seigneur, toute consolation spirituelle et tout bienfait. Je ne sais pas si j’aurai encore l’occasion de t’écrire avant la Fête, et donc, je te salue avec joie : le Christ est ressuscité ! J’appelle sur toi paix et bénédiction de Dieu. Je te remercie pour ta lettre. Que le Seigneur t’aide.
L’attente de nos transferts est l’une des conditions difficiles de notre vie. Ils voulaient me déplacer comme beaucoup d’autres, mais je suis resté à cause de ma maladie. Mais la maladie ne me réjouit pas. Le médecin a identifié la tuberculose pulmonaire. Je suis calme en mon esprit. Car tout est la volonté de Dieu.
Jusqu’à présent, j’ai tout ce dont j’ai besoin, et l’avenir est entre les mains de Dieu. Gloire à Dieu pour tout. Je suis content que tu sois de bonne humeur. Oui, le Seigneur nous instruit et nous appelle au salut. Je te souhaite la vivacité d’esprit et l’affermissement de tes forces spirituelles et corporelles. Que le Seigneur t’en envoie.
Je suis sincèrement désolé pour Mademoiselle Maria et prie pour elle. A Mademoiselle Eugénie, paix et bénédictions de Dieu, et je prie pour elle. Anicia, malade, doit seulement s’en remettre entièrement à la volonté de Dieu, le Seigneur sait ce qu’Il fait, et nous devons tous porter notre croix.
Écris si tu vas quelque part. Mon adresse pour l’instant : Pinega, poste restante. Je demande tes saintes prières et celles des pères. Mes salutations à eux. Si Dieu le veut, j’écrirai encore. Et toi, écris-moi. Que le Seigneur te garde.
Pardonne au hiéromoine pécheur Nikon. Paix à toi et salut de ton âme.
Grand Carême 1931, Pinega.
(A suivre)
Traduit du russe
Source

Saint Père Nikon, prie Dieu pour nous.