Le Saint Archevêque-Martyr Hilarion (Troïtski) : Progrès et Transfiguration. (3/3)

Traduction du texte, publié le 26 décembre 2007 sur le site Pravoslavie.ru, et qui fut le discours prononcé le 3 septembre 1914 devant l’auditoire de l’Académie de Théologie de Moscou par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski), Archevêque de Vereya et Vicaire du Patriarche de Moscou. Le texte original fut publié pour la première fois dans le «Богословский вестник» tome 3, № 10-11 et signé ‘Archimandrite Hilarion’. L’actualité stupéfiante de la réflexion du saint martyr, datant d’un siècle, place dans une perspective orthodoxe les événements que nous vivons depuis le début du XXIe siècle, et propose un éclairage particulier aux affirmations d'”incompatibilité” entre la Russie et l’Occident. La traduction du discours est proposée en deux parties dont voici la troisième; les premières sont ici.

S’écartant de la foi et de la vie du peuple (ce qui survint après la ‘fenêtre sur l’Europe’ de Pierre 1er), le Russe fit de lui-même un vagabond. Ce type de vagabond, selon Dostoïevski, apparut pour la première fois chez Pouchkine, en Aleko, qui se réfugie chez les tziganes. La littérature russe regorge jusqu’à nos jours de pareils aventuriers et vagabonds. Mais chez Pouchkine déjà, le tzigane à demi-sauvage fait la leçon à l’Européen:
«Laisse-nous, homme orgueilleux!
La volonté, tu la veux pour toi seul…
Tu es méchant et effronté. Laisse-nous donc». Lire la Suite

Le Saint Archevêque-Martyr Hilarion (Troïtski) : Progrès et Transfiguration. (2/3)

Traduction du texte, publié le 26 décembre 2007 sur le site Pravoslavie.ru, et qui fut le discours prononcé le 3 septembre 1914 devant l’auditoire de l’Académie de Théologie de Moscou par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski), Archevêque de Vereya et Vicaire du Patriarche de Moscou. Le texte original fut publié pour la première fois dans le «Богословский вестник» tome 3, № 10-11 et signé ‘Archimandrite Hilarion’. L’actualité stupéfiante de la réflexion du saint martyr, datant d’un siècle, place dans une perspective orthodoxe les événements que nous vivons depuis le début du XXIe siècle, et propose un éclairage particulier aux affirmations d'”incompatibilité” entre la Russie et l’Occident. La traduction du discours est proposée en deux parties dont voici la deuxième. La première est ici.

Dans ses premiers temps, le Christianisme vivait l’idéal de la transfiguration. Il suffit de lire les écrits des deux premiers siècles. Vous pouvez voir combien ils sont pénétrés de cet idée de l’homme nouveau. «Nous sommes un peuple nouveau!» osaient proclamer les Chrétiens face au monde païen. Le Chrétien est nouveau, comme seul peut l’être celui qui vient de naître1. Le Christianisme, selon Saint Ignace le Théophore, οιχονομια εις τον χαινον ανυρωπον2. Le Chrétien est élevé au niveau de l’instrument de Jésus Christ que fut la croix, au moyen du câble qu’est l’Esprit Saint. La foi l’élève et l’amour est le chemin qu’il parcourt. C’est pourquoi le Chrétien est tout à la fois théophore, porteur du temple, porteur du Christ, porteur de sainteté3. Lire la Suite

Le Saint Archevêque-Martyr Hilarion (Troïtski) : Progrès et Transfiguration. (1/3)

Traduction du texte, publié le 26 décembre 2007 sur le site Pravoslavie.ru, et qui fut le discours prononcé le 3 septembre 1914 devant l’auditoire de l’Académie de Théologie de Moscou par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski), Archevêque de Vereya et Vicaire du Patriarche de Moscou. Le texte original fut publié pour la première fois dans le «Богословский вестник» tome 3, № 10-11 et signé ‘Archimandrite Hilarion’. L’actualité stupéfiante de la réflexion du saint martyr, datant d’un siècle, place dans une perspective orthodoxe les événements que nous vivons depuis le début du XXIe siècle. La traduction du discours est proposée en deux parties dont voici la première.

Voici cent ans, s’éteignait le foyer de l’incendie européen. Alors débuta l’existence de l’Académie de Théologie de Moscou. L’embrasement, encore plus effroyable, d’un nouvel incendie européen, illumine les solennités de son centenaire. Qui notre Russie combattit-elle voici cent ans? La France, les «lumières», la France progressiste. Notre ennemi était alors un pays qui venait de vivre un siècle de «lumières», avec Voltaire et la Révolution, un pays qui proclamait les grands principes de liberté, égalité et fraternité, et inventait la guillotine afin de donner vie à ces hauts principes. Lire la Suite