Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski): Le Nouveau Testament au IIe siècle. Montanisme (7)

L’article ci-dessous est la suite de l’étude de l’histoire de la formation du Canon de l’écriture du Nouveau Testament entamée avec le texte (traduit ici en cinq parties) «Le Nouveau Testament aux temps apostoliques». Le Saint Hiéromartyr, alors Archimandrite Hilarion, y examine la place des livres et la constitution progressive du Nouveau Testament dans l’Église chrétienne dans la période historique qui suivit celle des Apôtres, le temps des apologistes et des auteurs de polémiques anti-gnostiques. Le texte original compte 99 notes de bas-de pages; toutes sont des références (Épiphane de Chypre, Saint Eusèbe, Saint Irénée, Tertullien, etc.). Pour la simplicité de la lecture, nous avons omis ces notes et renvoyons à l’original ceux qui souhaiteront les examiner.

Eusèbe de Césarée

Les montanistes considéraient tout différemment le Nouveau Testament. Le montanisme, c’était une nouvelle prédication. C’est ainsi que les montanistes eux–mêmes se nommaient, c’est ainsi que leurs adversaires, les écrivains de l’Église les désignaient. L’historien de l’Église Eusèbe de Césarée mentionne la citation d’un auteur inconnu («anonyme») sur les débuts du montanisme «Un homme du nom de Montan, du nombre des nouveaux croyants, mu par un désir excessif de primauté, fut soumis à l’influence de l’adversaire et tomba soudain dans un état de possession et de frénésie. Il commença à parler et à raconter des choses étranges, c’est-à-dire à vaticiner contre les usages admis depuis les temps anciens». La Phrygie fut la patrie du montanisme, là où les cultes extatiques orientaux, comme le culte de Cybèle, étaient répandus. La prophétie montaniste fut un phénomène du même ordre. Selon les données historiques, elle était exceptionnellement extatique. Lire la Suite

Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski): Le Nouveau Testament au deuxième siècle. Marcion (6)

L’article ci-dessous est la suite de l’étude de l’histoire de la formation du Canon de l’écriture du Nouveau Testament entamée avec le texte (traduit ici en cinq parties) «Le Nouveau Testament aux temps apostoliques». Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski), alors Archimandrite Hilarion, y examine la place des livres et la constitution progressive du Nouveau Testament dans l’Église chrétienne lors de la période historique qui suivit celle des Apôtres, le temps des apologistes et des auteurs de polémiques anti-gnostiques. Le texte original compte 99 notes de bas-de pages; toutes sont des références (Épiphane de Chypre, Saint Eusèbe, Saint Irénée, Tertullien, etc.). Pour la simplicité de la lecture, nous avons omis ces notes et renvoyons à l’original ceux qui souhaiteront les examiner.

En ce qui concerne le Nouveau Testament, la majeure partie du IIe siècle peut être qualifiée de période préhistorique. L’histoire du Nouveau Testament en cette première moitié du IIe siècle ne peut pas être écrite avec certitude simplement par manque de sources historiques. Les écrits ecclésiastiques conservés jusqu’à notre époque et datant du IIe siècle sont composés d’écrits apologétiques et polémiques. Les écrivains de l’Église du IIe siècle, d’une part, défendaient et justifièrent le christianisme devant la société païenne et même devant le pouvoir romain; d’autre part, ils polémiquèrent avec des ennemis intérieurs, les hérétiques. Les écrits apologétiques des écrivains de l’Église ne peuvent évidemment pas constituer des sources pour l’histoire du Nouveau Testament, car en s’adressant à la société païenne ou au pouvoir, les apologistes n’avaient aucun besoin ni avantage de parler de leurs livres sacrés chrétiens, qui n’avaient aucune signification pour les lecteurs des apologies. Lire la Suite

L’Icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem (2/2)

Le texte ci-dessous est la suite de la traduction d’un original russe de Madame Galina Nikolaevna Nikolaev, publié le 25 octobre 2018 sur le site Proza.ru. L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem est fêtée le 12/25 octobre.

L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem à Gethsémani, est placée dans l’église orthodoxe de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu de Gethsémani, à Jérusalem. Elle a été peinte relativement récemment (il y a 100-120 ans) par une moniale russe, iconographe de l’un des monastères de Jérusalem. La Toute Sainte Vierge apparut à cette moniale et lui ordonna de peindre son icône. Elle le fit rapidement et la Très Sainte Mère de Dieu y est représentée telle qu’elle est apparue dans la vision. Cette icône se trouve à proximité du Jardin de Gethsémani, dans le tombeau de la Sainte Vierge Mère de Dieu, où son corps pur demeura pendant trois jours. Lire la Suite

L’Icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem (1/2)

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe de Madame Galina Nikolaevna Nikolaev, publié le 25 octobre 2018 sur le site Proza.ru. L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem est fêtée le 12/25 octobre.

Parmi les icônes de la Très Sainte Mère de Dieu, l’icône de Jérusalem est l’une des plus connues et vénérées, devant laquelle des chrétiens du monde entier prient et demandent de l’aide. De nombreux miracles furent accomplis par la grâce que porte cette icône, au cours de toute l’histoire du Christianisme. Elle protégea et préserva des gens, guérit des villes entières, et chassa diverses épidémies.
L’icône de Jérusalem est la première des saintes icônes de la Très Sainte Mère de Dieu, peinte de son vivant par le Saint Apôtre Luc. Cet événement est lieu en Terre Sainte, à Gethsémani, la quinzième année après l’Ascension de notre Sauveur au Ciel (48 après J.C.). L’icône était destinée à la communauté de Jérusalem. Selon certains témoignages, c’est cette image, qui se trouvait autrefois dans l’église de la Résurrection du Christ à Jérusalem, qui est devenue cette icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu, à partir de laquelle une voix s’adressa à Sainte Marie d’Égypte, et la détourna du chemin du péché. Lire la Suite

Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski): Le Nouveau Testament au temps des Apôtres. (5)

Le texte ci-dessous est la cinquième partie de la traduction de l’original russe intitulé : Новый Завет в апостольское время. La première édition imprimée: de ce texte en russe fut  l’article Le Nouveau Testament à l’époque apostolique, dans la revue Le Chrétien, Sergiev Posad, 1916, N ° 1.  Il était signé: Archimandrite Hilarion. L’auteur se concentre sur les Saintes Écritures en tant que manifestation de la vie sainte de l’Église. Dans cet article, l’Archimandrite Hilarion affermit sa compréhension théologique de la place des Saintes Écritures dans l’Église du Christ par des témoignages historiques. S’appuyant sur les sources premières du siècle apostolique, l’Archimandrite Hilarion étudia ainsi la place des livres du Nouveau Testament dans l’Église chrétienne, inclus au IVe siècle par l’autorité ecclésiastique dans le Canon des Saintes Écritures.

Nous pouvons donc conclure qu’avant même que Jean n’écrive son Évangile, ceux de Matthieu, Marc et Luc avaient déjà été rassemblés à Éphèse. Les chrétiens les lurent et remarquèrent qu’ils n’étaient pas complets. L’évangéliste Jean compléta, avec son Évangile «spirituel», le récit synoptique et conclut le Canon des quatre Évangile. Ainsi, le Canon des quatre Évangiles, le «quadruple Évangile» (τετράμορφον tὸ εααγγόλιον), dont parla plus tard Saint Irénée de Lyon, apparut à l’origine à Éphèse, immédiatement après la rédaction du quatrième Évangile. Lire la Suite

Saint Luc de Crimée. Homélie pour la fête du Pokrov.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le jour de la fête du Pokrov en l’année 1958. Le texte original russe est la 22e homélie dans le Tome 2 des Homélies de Saint Luc de Crimée, publiées par l’Éparchie de Simféropol.

La Très Sainte Mère de Dieu est apparue à de nombreuses reprises à des grands saints. D’habitude, en compagnie de l’un ou l’autre Apôtre. Et à Saint Seraphim de Sarov, elle apparut aussi seule. Mais nulle part, à personne, Elle n’apparut dans une gloire telle que la Sienne dans l’église des Blachernes à Constantinople, en cette grande fête de Sa Protection. Dans l’église, il y avait une énorme foule, et dans cette foule se trouvaient André, le Bienheureux Fol-en-Christ, et son disciple Épiphane. C’était pendant les vigiles. Le peuple priait ardemment pour être délivré de l’invasion des barbares qui étaient arrivés devant Constantinople elle-même.
Vers quatre heures du matin, le Bienheureux André vit soudainement sous les voûtes de l’église la Très Sainte Mère de Dieu, debout sur des nuages, entourée d’une foule d’anges, d’apôtres, de prophètes, de saints évêques et de nombreux grands saints. Le Bienheureux André demanda à Épiphane: «Vois-Tu la Souveraine, la Reine du Monde?». «Je la vois, Père spirituel, et je suis terrifié», répondit Épiphane. Sous leurs yeux à tous les deux, la Très Sainte Mère de Dieu descendit, entra dans l’autel et pria longtemps Dieu, à genoux devant le Trône. Puis Elle se leva, avança sur l’ambon, et ôta de Ses épaules Son grand voile resplendissant de lumière céleste et lançant des éclairs, et Elle l’étendit sur tout le peuple qui priait. Alors, la vision miraculeuse d’André et d’Épiphane se termina soudainement.
Dans la matinée, tout le monde apprit qu’à l’aube, les barbares avaient levé le siège de Constantinople et étaient partis.
Je pense que vous comprenez tous à quel point la différence est grande, entre cette manifestation glorieuse et miraculeuse de la Protection de la Très Sainte Mère de Dieu, et Ses nombreuses apparitions à certains grands Saints, en compagnie d’un ou deux apôtres, ou même seule.
Je voudrais attirer votre attention et l’arrêter sur trois caractéristiques très importantes qui distinguent son apparition miraculeuse dans l’église des Blachernes le grand jour de sa Protection.
Bien sûr, la différence est grande entre ce que nous croyons seulement par ouï-dire ou par écrit et ce que les yeux des hommes voient. Certes, dans l’église des Blachernes aussi,la vision merveilleuse du Pokrov de la Très Sainte Mère de Dieu ne fut pas perçue par tous les fidèles, mais seulement par André le fol-en-Christ et par son disciple Épiphane, mais le témoignage du bienheureux fol-en-Christ, qui observait dans une large mesure le premier commandement des béatitudes, sur la pauvreté spirituelle, est tout à fait convaincant pour nous, car un si grand saint, bien sûr, ne pouvait pas mentir ou inventer une fiction, et à sa vision, nous pouvons y croire, comme si elle avait été la nôtre.
Que personne ne doute de ce que virent les yeux humains du Bienheureux André et de son disciple Épiphane. La Très Sainte Mère de Dieu n’est plus jamais apparue dans une si grande gloire, avec tant d’anges, d’apôtres, de prophètes et de saints. Cette suite si grande et glorieuse que virent André et Épiphane ne pouvait accompagner que Celle qui est plus sainte que tous les saints, et la signification de ce témoignage de Dieu à propos d’Elle est énorme pour nous.
Dans nos cœurs, nous croyons que la Très Sainte Mère de Dieu prie toujours pour les Chrétiens et intercède pour eux devant Son Fils Divin, et de leurs yeux humains, le Bienheureux André et Épiphane purent s’en convaincre, quand Elle descendit de sous les voûtes de l’église à l’autel et y pria longtemps, à genoux. Rappelez-vous que l’Apôtre Paul appelle le diable le prince régnant dans les airs, et alors, avec une grande gratitude pour Elle et pour Son Divin Fils, nous comprendrons l’importance de la divine lumière étincelante du voile de sa Protection, étalé au-dessus de la tête de tous ceux qui priaient, et qu’Elle protégeait ainsi du prince des ténèbres, qui rôdait bas dans les airs, avec ses anges ténébreux qu’elle frappait par les éclairs de Ses prières sortant de Son voile.
Voyez-vous, gens de Dieu, combien la signification de la fête du Pokrov de la Très Sainte Vierge et Mère de Dieu est grande et sainte pour nous, comment la vision du Bienheureux André et d’Épiphanie affermit notre foi en Elle, en Sa qualité d’Intercesseur diligent en faveur de notre monde. Nous L’aimerons de tout notre cœur, comme les petits enfants aiment leur mère, et nous rendrons une grande gloire et un grand honneur à Son fils divin selon la chair humaine, le Seigneur et notre Dieu Jésus-Christ, avec son père Éternel et sans commencement et son Saint-Esprit. Amen
Traduit du russe.