En Russie, beaucoup de croyants considèrent que le Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga fut un saint. Le Patriarcat de Russie n’a toutefois pas encore procédé à la glorification de Vladika Ioann. Souvent dans l’introduction des traductions concernant celui-ci, un rappel de sa sainteté est mentionné. Le texte ci-dessous est composé de la traduction de quelques extraits du livre «Il y eut un homme envoyé de Dieu… Description de la vie du Métropolite de Saint-Pétersbourg et ladoga IOANN (SNYTCHEV), transmise par des témoins visuels et par lui-même» (Был человек от Бога. Жизнеописание митрополита Санкт-Петербургского и Ладожского ИОАННА (СНЫЧЕВА), переданное очевидцами и им самим ) , hélas non traduit en français, édité par les Éditions Tsarskoe Selo en 2005. La Version utilisée ici est la seconde édition, de 2015. Ce livre est constitué d’extraits du journal que tenait Vladika Ioann, d’extrait du livre de souvenirs de sa fille spirituelle la Moniale du Grand Schème Barbara, et des souvenirs d’autres proches de Vladika, qui furent imprimés dans la presse périodique en Russie. La sainteté d’un homme ne se résume évidemment pas à quelques événements de sa vie, fussent-ils exceptionnels, mais il est impossible de traduire ici les 750 pages de l’ouvrage précité. Ces événements peuvent toutefois être lus comme quelques signes.
pp.152.- 153. V. M.
[En 1967, au moment des faits, Vladika Ioann était âgé de 40 ans. N.d.T.] Ma première rencontre avec Vladika se déroula en novembre 1967, sur l’insistance de ma mère, la servante de Dieu Anna, qui voulait que son fils reçoive, avant de partir à l’armée, la bénédiction de l’évêque. Dans la maison de Vladika, mon âme ressentit une paix inhabituelle. Je ne voulais plus en sortir, rester là et vivre avec lui.
Ayant terminé mon service à l’armée, je m’adressai souvent à lui, dans diverses circonstance de la vie, bien que je ne fréquentais pas encore l’église. En deux ans, j’avais décroché un bon emploi, mais je sentais comme une insatisfaction dans ma vie. Un jour, je demandai à Vladika pourquoi une telle insatisfaction se manifestait alors que j’aimais mon travail. Il répondit brièvement : «Travaille six jours, et le septième, tu le consacreras à Dieu». La suite de ma vie confirma la justesse du conseil de Vladika ; le sentiment d’insatisfaction disparut quand je commençai à aller régulièrement à l’église.
Dans ma relation avec Vladika, je me sentais toujours le cœur complètement nu devant lui. Vladika voyait et lisait tout ce qui s’y trouvait, comme un livre. Quand j’avais agit de façon inconsidérée ou entretenu des pensées orgueilleuses, dès qu’il m’accueillait sur le seuil, Vladika m’accusait : «Ah, bonjour, votre altesse!», ou «Votre éminence!». Mais quand rien de spécial ne s’était passé, il m’accueillait en me disant : «Entre, comment vas-tu?».
Vladika était clairvoyant, certaines circonstances le prouvent. L’une d’elle se produisit lorsque je servait en qualité de hiérodiacre. Un jour, je me trouvais dans le sanctuaire, mentalement, je chantais en même temps que le chœur. Cela me semblait facile, et je me dis que chanter à l’église était chose fort simple. Au moment où je venais juste de penser cela, je sentis qu’on me touchait l’épaule. C’était Anatoli, le serviteur d’autel : «Vladika t’appelle», me dit-il. Je me rendis auprès de Vladika, qui me proposa, de façon très surprenante : «Chante en même temps que le chœur!». Je commençai à chanter à voix haute, je fus rapidement convaincu de ce que ce n’était pas si simple. Ainsi, le sage archipasteur avait démasqué ma présomption et m’avait ramené à la raison.
Travaillant comme photographe, il m’était donné de photographier Vladika, occasionnellement. Je devais obligatoirement donner un tirage de ces photos à ma mère, si bien qu’avec le temps, elle en posséda tout un paquet. Un jour, Vladika Ioann me demanda à brûle pourpoint : «Va chercher mes photos chez ta maman, et amène les-moi. Elle les conserve dans de mauvaises conditions». A cette époque, ma mère était malade, et elle séjournait chez sa sœur, ne surveillant en aucune façon le sort des photos, qui selon elle se trouvait en sécurité. Emballées dans du cellophane, elles se trouvaient dans un coin du buffet. J’ouvris le paquet et je découvris avec stupéfaction, que leurs bords, et même une partie des images, étaient rongés par les souris…
p.157.  Moniale du Grand Schème Barabara (Diounine)
(…) L’été je me rendis à Zagorsk, à la Laure, et je me confessai. Après la confession, le starets me dit soudain que je devrais avoir un tchotki. J’étais surprise. Comment me procurer un tchotki, sans en avoir reçu la bénédiction ? Dans mon âme je décidai que si c’était agréable à Dieu, Vladika [Ioann] bénirait. Lorsque je fus rentrée à Kouïbychev, lors de ma première rencontre avec Vladika, il tira soudain de sa poche un tchotki vert tendre et me le tendis en me bénissant, avec les mots «Apprends à prier». C’était comme ça ! J’étais tellement contente, car quand j’étais enfant, mon premier tchotki, fabriqué à la maison, était fait de petits pois tout verts…
p.159 Tamara Vassilievna Soldatkine, de Samara
(…) Sa prière était puissante devant Dieu ! Il arrivait qu’il trace sa bénédiction sur une tête qui faisait mal, et au bout de trois ou quatre minutes, votre tête devenait légère. Il y eut tellement de cas pareils… Je ne doute pas de ce que Vladika jouissait du don de clairvoyance. Je e souviens du cas suivant. Un jour, j’étais allée chez Vladika, demander sa bénédiction pour aller rendre visite à mes parents au village. Il précisa l’heure à laquelle je devais partir et à cette condition, donna sa bénédiction. Cela me surprit beaucoup. Mais quand je fus arrivée au village, j’appris que sur le pont de Samara, que mon train avait traversé deux heures auparavant, deux travées venaient de s’effondrer. Alors, je compris… Il fallut emprunter un autre chemin pour le retour.
p.191 Métropolite Ioann (Snytchev)
Après les vigiles, on célébra la confession commune, mais je décidai que la prière d’absolution serait individuelle, et je priai avec chacun pour l’absolution de ses péchés. Jamais je ne me suis senti aussi proche des brebis de mon troupeau qu’en ces instants. Je voulais les prendre tous dans mon cœur et intercéder devant Dieu pour eux, mes enfants, afin que le Seigneur les purifie de toutes les taches de leurs péchés. Un grand calme régnait dans mon cœur. Il n’y eut aucun mouvement d’impatience suite à la lenteur du défilé. Pendant plus de deux heures, j’ai prié pour l’absolution des péchés de mes enfants. Ils étaient environ 800 et leurs péchés furent absous.
p.191. Moniale du Grand Schème Barabara (Diounine)
Matouchka A. me raconta, lors de notre rencontre, de quelle manière Vladika l’a aidée. «Merci à toi, Valenka [Diminutif de Valentina, le nom de la moniale Barbara dans le monde. N.d.T.] de m’avoir montré comment agir, vers qui me tourner. Comme le Seigneur est bienveillant envers ton cœur!» Elle avait l’index tout gonflé par l’inflammation et l’infection. Elle se lamentait d’être venue en visite et d’être ainsi frappée par ce problème. Elle souffrit toute la nuit, et craignait qu’une amputation du doigt soit nécessaire. Je lui conseillai d’aller voir Vladika et de lui demander sa bénédiction. Elle alla le voir. La nuit suivante, toute l’infection s’écoula du doigt. «Voilà comment il est, notre Vladika!» se réjouissait-elle.
p.191 T.V. Roussakova, de Samara.
Je me souviens que nous avions eu un gros problème à la maison. Je sortis sur notre balcon et commençai à raconter mentalement à Vladika, petit à petit, à travers mes larmes, comment ce malheur m’était tombé dessus. Ensuite, je parvins à sortir et je courus chez lui. Vladika ouvrit la porte. Je me réjouis. «Oh, mon petit Vladika, tu viens m’ouvrir toi-même la porte!», dis-je. Et il me répondit : «Mais je t’attendais. J’ai entendu comment tu pleurais et comme tu te plaignais à moi!»
p.193-194 N.S. Sokolova.
Un jour, maman s’apprêta à partir à Moscou. Je me rendis chez Vladika et lui demandai sa bénédiction pour le voyage. Mais il ne bénit pas ce voyage. Maman et moi fûmes surprises., mais le lendemain arriva par surprise mon frère de Moscou, à qui nous voulions aller rendre visite! Aujourd’hui encore, je suis émerveillée de ce qu’il existe des gens qui savent à l’avance ce qui va arriver… (…) Plus tard, je devins malade du pancréas et du foie. Pendant l’année écoulée, j’avais dû aller cinq fois à l’hôpital. Les médecins avaient décidé de m’opérer et de m’enlever la vésicule biliaire. C’est alors que Vladika me guérit lui-même. Il traça trois fois le signe de croix sur ma poitrine et me dit d’aller sans crainte.
Voici un autre événement. Un soir, tard, vers 11 heures, j’eus comme l’âme brisée. J’étais soudain honteuse de ma vie passée, au point que je commençai à pleurer. Et je me dis également que le Seigneur était miséricordieux au point de m’avoir envoyée auprès d’un homme tel que notre Vladika. Ces choses tournaient dans ma tête, et j’avais l’impression que Vladika m’appelait auprès de lui. Le lendemain, je m’y rendis. Il m’accueillit avec le sourire : «Allons, raconte, qu’as-tu donc ? » Je répondis : «Vladika, sûrement, vous avez prié pour moi hier soir vers 11heures ?» «Et alors?» «Je l’ai senti et j’ai pleuré». «Et moi, j’ai entendu que tu pleurais. Jamais je ne t’abandonnerai», me répondit Vladika en me serrant contre son cœur. (…)
Un jour, je lui offris des gants. Je souhaitais très fort qu’il les porte. Je savais que tout ce qu’on lui offrait, Vladika le distribuait à d’autres. Un jour j’ai moi-même reçu un de ses cadeaux… Et je me disait donc, qu’il donnerait mes gants à quelqu’un. Mais la première fois que je le vis à nouveau, Vladika me dit, sans que je le questionne : «Tes gants, je ne les donnerai à personne. Je les porterai». Je fus si contente ! (…)
Mon fils aîné(…) grandit en bonne santé. Il fut appelé à l’armée. Il se retrouva à la Marine, chez les sous-mariniers, et il avait le choix, soit servir à Kronstadt, soit dans le Nord. Nous allâmes demander à Vladika : «Où bénissez-vous?». «Dans le Nord, ce vaut mieux pour lui». Et un jour, une avarie survint au sous-marin atomique dans lequel se trouvait mon fils : verrouillage automatique de deux compartiments. La fumée étouffa les membres de l’équipage. Mais par les prières de notre Vladika, Vova [Vladimir N.d.T.] s’en sortit sain et sauf.
p.219. Moniale du Grand Schème Barabara (Diounine)

Vladika Ioann

J’avançai avec lui jusqu’au fond du jardin, et il remarqua le jeune plant de pommier desséché. «Pourquoi est-il devenu tout sec? Vous ne l’avez pas planté au bon endroit?», demanda Vladika. Alors, j’avouai mon péché. J’avais acheté, non pas le pommier que Vladika avait béni, mais deux pommiers. La vieille matouchka n’avait pas remarqué que j’en avais fait à ma tête, et j’ai planté les deux pommiers. Il m’avait semblé qu’ils reprenaient bien tous les deux, mais voilà, le «supplémentaire» s’était desséché… M’ayant écouté, Vladika répliqua d’une voix sévère : «Tu reçois ainsi une preuve concrète de ce que signifie la désobéissance au père spirituel. Tu pense que le père prononce des paroles en vain ? Inscris ton nom dans le journal!» J’allai inscrire mon nom sur la liste. Je demandai l’autorisation de rapporter l’arbre desséché, mais Vladika ne donna pas sa bénédiction. Il bénit lui-même le jeune pommier et ordonna sévèrement de l’arroser matin et soir, chaque jour… Mais le jour suivant, merveille ! Quand j’allai arroser les cornichons, que vis-je ? Le petit pommier, desséché à cause de mon péché, avait de nouveaux bourgeons ! Je n’en crus pas mes yeux et m’approchai pour observer : suite à mon repentir et à la bénédiction de Vladika, le pommier avait repris sa croissance! Le soir, j’en avertis mon père spirituel, qui répondit : «Eh bien, qu’il pousse maintenant pour la gloire de Dieu!».

Traduit du russe