Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) Huit Lettres d’Occident. (18)

C’est par le texte ci-dessous que se termine notre traduction des «huit Lettres d’Occident», écrites par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski). Ces huit lettres, éditées pour la première fois en 1915, sont incluses dans les Œuvres en trois volumes du Saint Hiéromartyr, au tome 3, pp 396 à 458. (Священномученик Иларион (Троицкий). Творения в 3 томах. -épuisé-), Moscou, 2004, Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre. Le texte de ces huit lettres fut également publié sur le site Pravoslavie.ru, entre le 16 et le 22 mai 2006. Ces écrits, qui ne relèvent pas d’une démarche académique, plongent le lecteur avec animation et profondeur dans l’atmosphère spirituelle, philosophique, culturelle et sociopolitique du début du XXe siècle; c’est en 1912 que l’Archimandrite Hilarion (Troïtski) effectua un périple dans les grandes villes d’Europe. Voici la fin de la huitième lettre, relative à la Madone de la Chapelle Sixtine. Le début de celle-ci et les précédentes lettres se trouvent ici.

Quand je me rappelle la Madone de la Chapelle Sixtine, les paroles de l’acathiste à la Très Sainte Mère de Dieu me viennent à l’esprit : «Réjouis-toi en qui les contraires sont conduits vers l’Unité,
Réjouis-toi en qui se joignent la virginité et la maternité». Selon notre acception des choses, virginité et maternité sont incompatibles, mais en la Très Sainte Mère de Dieu, les règles de notre nature humaine pécheresse sont vaincues : Sa maternité est virginale. Elle est Mère et Vierge. Dans cette union des contraires,ou pour l’exprimer de façon plus élaborée, dans ce dépassement de l’antinomie, réside le mystère de la Très Sainte Mère de Dieu, ce mystère qui nous est nécessaire et que nous chérissons. Le nom de «mère» est cher à l’homme, et l’humanité a besoin de la «Vierge». Voilà pourquoi Elle nous est infiniment chère, Marie, Vierge et Mère. Read more

Higoumène Dovmont (Beliaev). Dieu façonne des pierres pour former Son peuple. (3/3)

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe publié le 1er novembre 2018 sur Pravoslavie.ru : un entretien de Pëtr Davydov avec l’Higoumène Dovmont Beliaev, Recteur de l’église de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu, à la Forteresse d’Ivangorod, dans la région de Pskov. Cet entretien aborde certaines raisons des troubles intérieurs de l’homme, l’utilité de ceux-ci dans le processus d’élimination de la vanité, ainsi que l’attitude à adopter vis-à-vis d’eux. Cette dernière partie aborde surtout le thème de l’iconographie. Les premières parties du texte se trouvent ici.

Le Seigneur est visible dans toutes les saintes icônes, indépendamment du fait que celles-ci produisent ou non du myrrhon. L’homme prie Dieu et non l’icône. C’est pourquoi le Seigneur entend nos prières devant toute icône, et aussi en l’absence d’icône. Jadis il était une tradition, dans la Rus’, selon laquelle les Orthodoxes russes voyaient en la nature les icônes de Dieu. Il voyait, admettons, la Très Sainte Mère de Dieu à travers la Lune, et le Sauveur à travers le soleil, le «Soleil de vérité». Ainsi, l’homme peut prier, par exemple, lors du lever du soleil. Read more

Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) Huit Lettres d’Occident. (17)

Il ne semble pas que jusqu’à présent, les huit Lettres d’Occident, écrites par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) aient été traduites en français. Ces huit lettres, éditées pour la première fois en 1915, sont incluses dans les Œuvres en trois volumes du Saint Hiéromartyr, au tome 3, pp 396 à 458. (Священномученик Иларион (Троицкий). Творения в 3 томах. -épuisé-), Moscou, 2004, Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre. Le texte de ces huit lettres fut également publié sur le site Pravoslavie.ru, entre le 16 et le 22 mai 2006. Ces écrits, qui ne relèvent pas d’une démarche académique, plongent le lecteur avec animation et profondeur dans l’atmosphère spirituelle, philosophique, culturelle et sociopolitique du début du XXe siècle; c’est en 1912 que l’Archimandrite Hilarion (Troïtski) effectua un périple dans les grandes villes d’Europe. Voici la suite de la huitième lettre, relative à la Madone de la Chapelle Sixtine. Le début de celle-ci et les précédentes lettres se trouvent ici.

Le personnage de Sixte me dérangeait franchement, peut-être parce qu’il rappelait la papauté, pour moi une monstruosité historique dans les entrailles du Christianisme. La papauté est le symbole de la matérialisation du Christianisme ; dans la papauté, tout est grossier, fier, charnel. Alors que la Madone est toute Céleste, toute spirituelle, toute douce, noble et célestement tendre. Chez Raphaël Sixte est représenté dans une sorte de bienheureuse tendresse. Je suis incapable de me figurer aucun des papes romains historiquement célèbres dans une bienheureuse tendresse. Je puis les imaginer dans la conscience et l’ivresse de leur pouvoir et de leur puissance, mais la tendresse est une vertu et une béatitude de notre Église d’Orient. Et ce n’est d’ailleurs pas de la tendresse que j’éprouvai devant la Madone, mais plutôt une sorte de calme immersion en moi-même, un ravissement. Read more

Higoumène Dovmont (Beliaev). Dieu façonne des pierres pour former Son peuple. (2/3)

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe publié le 1er novembre 2018 sur Pravoslavie.ru : un entretien de Pëtr Davydov avec l’Higoumène Dovmont Beliaev, Recteur de l’église de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu, à la Forteresse d’Ivangorod, dans la région de Pskov. Cet entretien aborde certaines raisons des troubles intérieurs de l’homme, l’utilité de ceux-ci dans le processus d’élimination de la vanité, ainsi que l’attitude à adopter vis-à-vis d’eux. Cette deuxième partie aborde également les thèmes de la formation du clergé et de l’iconographie. La première partie du texte se trouve ici.

Aujourd’hui, s’offusquer est à la mode : «mon sentiment de croyant» est offensé à tout moment. Ou souvent, je m’offusque catégoriquement de tout ce qui ne me convient pas. Les raisons en sont légions. De quoi ne s’offusquerait-on pas? Par conséquent, je vois régulièrement que maintenant, l’attitude de la société envers l’Église, l’Église Orthodoxe russe, n’est même plus ce qu’elle était à l’époque soviétique ; on la considérerait plutôt comme une institution qui pour l’instant est encore tolérée. Parfois, on entend dire, avec mépris : «Ah voilà, vous vous offusquez encore! Vous n’êtes capables que de cela». Ces observation sont-elles correctes ou erronées, à votre avis?

Le Père Dovmont

Il me semble que ces griefs ne reposent pas sur des fondements raisonnables. Parce qu’on s’offusque quand on considère qu’un agissement est inconvenant. Mais le monde… et c’est souligné partout, dans les Saintes Écritures, dans les témoignages des saints, nous sommes prévenus : «Le monde gît dans le mal». Nous ne pouvons rien changer au fait que le péché et le mal soient dans le monde ; nous ne pouvons l’empêcher car c’est la conséquence de la peccaminosité du genre humain en tant que tel. Et le Christ n’a jamais dit : «On vous respectera dans le monde, on vous rendra honneur, tout le monde vous respectera et vous estimera, si vous marchez à Ma suite». Il a dit au contraire : «On M’a chassé, et on vous chassera. Si on avait observé Ma parole, on observerait la vôtre. Si vous étiez de ce monde, le monde aimerait les siens, mais comme vous n’êtes pas de ce monde, le monde vous haïra. Sachez qu’il M’a haï avant vous, et tenez bon, car J’ai vaincu le monde». Read more

Paroles de Batiouchka (17)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Réflexions avant la confession», pages 118-119

Le livre dont a été tiré l’extrait.

Nous confondons deux choses, l’entêtement et la persévérance. L’entêtement, c’est quand l’homme s’obstine envers et contre tout à faire sa propre volonté. La persévérance, c’est quand l’homme distingue un bon objectif et s’efforce de l’atteindre. Dès lors, si on n’apprend pas à distinguer ces deux attitudes, si on n’a pas appris à le faire, alors, le résultat sera velléité et entêtement stérile.
Pourquoi ceux qui sont habitués à vivre «comme ils en ont l’envie» deviennent malheureux? Parce qu’autour d’eux, tout n’est pas comme ils le veulent… ainsi, quand quelque chose «ne va pas», la cause ne se situe pas dans les formes extérieures, mais en nous-mêmes.
Traduit du russe

Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) Huit Lettres d’Occident. (16)

Il ne semble pas que jusqu’à présent, les huit Lettres d’Occident, écrites par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) aient été traduites en français. Ces huit lettres, éditées pour la première fois en 1915, sont incluses dans les Œuvres en trois volumes du Saint Hiéromartyr, au tome 3, pp 396 à 458. (Священномученик Иларион (Троицкий). Творения в 3 томах. -épuisé-), Moscou, 2004, Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre. Le texte de ces huit lettres fut également publié sur le site Pravoslavie.ru, entre le 16 et le 22 mai 2006. Ces écrits, qui ne relèvent pas d’une démarche académique, plongent le lecteur avec animation et profondeur dans l’atmosphère spirituelle, philosophique, culturelle et sociopolitique du début du XXe siècle; c’est en 1912 que l’Archimandrite Hilarion (Troïtski) effectua un périple dans les grandes villes d’Europe.  Voici le début de la huitième lettre. Les précédentes se trouvent ici.

Huitième lettre. La Madone de la Chapelle Sixtine, de Raphaël.

Je vois, oui je vois, mon Ami, que tu souris déjà en lisant le titre de ma lettre! Est-ce mon intention de t’écrire au sujet de cette grandiose œuvre d’art qui te semble risible? Sans doute en est-il ainsi parce que tu connais mon indigence dans tous les domaines artistiques. Une véritable indigence. Je n’ai aucun don pour cela. Dieu ne m’en a pas donné… Je suis complètement nul en art pictural. Je fus moi-même convaincu de cette triste vérité dès mon enfance, quand j’essayais de dessiner des petites maisons, des chevaux, des chiens, et ainsi de suite. Mais envers la beauté, mon Ami, jamais je ne suis demeuré indifférent. La beauté du monde de Dieu m’a toujours attiré plus que quoi que ce soit. Je suis quasiment indifférent à la beauté des œuvres picturales, mais quelques tableaux ont toutefois brisé la muraille de mon indifférence et fait fondre la glace de mon insensibilité artistique. Devant eux, j’éprouve des impressions tellement puissantes que je ne puis les oublier pendant des années. Read more