Métropolite Ioann (Snytchev) L’humble patience

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie prononcée en 1971 par le Métropolite Ioann (Snytchev), qui à l’époque était Évêque de Syzran et Vicaire de Kouïbychev. Cette prédication est reprise aux pages 140 à 142 du recueil d’homélies du Métropolite, intitulé «La Voix de l’Éternité» («Голос вечности»), publié aux Éditions Tsarskoe Delo à Saint-Pétersbourg, en 2012.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!
Quelle grande chose que l’humble patience, chers frères et sœurs! Ce n’est pas en vain que notre Seigneur Jésus Christ a annoncé clairement à ce sujet: «C’est par votre humilité que vous sauverez vos âmes». Cette vertu grandiose est le fondement de notre salut, et de toutes les autres vertus. Il est nécessaire de l’assimiler non seulement en esprit, mais aussi avec le cœur, afin de parvenir à surmonter à l’aide de cette vertu tous les obstacles possibles et imaginables sur la voie du salut. Lire la Suite

Paroles de Batiouchka (15)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», page 46

Le livre dont l’extrait est tiré

Si le souhait de servir Dieu existe, alors, le Seigneur l’exaucera. Comment? Cela relève de Sa sainte volonté. S’Il veut que ce soit selon la voie de la famille, ce sera la famille, ou selon la voie monastique, ce sera le monastère. Mais si tu commences à réfléchir et à te dire : «Moi, je voudrais vraiment un mari. Ou une épouse. Ou, moi, je voudrais ceci, ou cela,…», alors, ce n’est plus l’affaire de Dieu! Le Seigneur sait mieux ce qui est bon pour nous. Si le mieux est que tu aies une épouse, tu en auras une. Mais pas quand tu le voudras; seulement lorsque Dieu donnera.
Il y eut parmi mes paroissiens, de nombreux hommes et femmes dignes. Il y eut un serviteur d’autel appelé Athanase. Jamais je n’ai entendu dire qu’il s’était mis en colère. Par contre, son épouse le faisait parfois. Mais lui, il ne disait pas un mot, il priait pour elle, désolé qu’elle passe tellement de temps à regarder la télévision, sans aller à l’église. Avant sa mort, il reçut secrètement la tonsure monastique et elle n’en sut rien. Mais quand il mourut, elle commença à aller à l’église, et plus tard, elle dit : «Maintenant, j’ai compris qu’il n’y a rien de meilleure que d’aller à l’église et accomplir de bonnes actions». De tels exemple, nous en connaissons beaucoup. Cette génération était extraordinaire, humble, patiente.
Traduit du russe

Paroles de Batiouchka (13)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Réflexions avant la confession», pages 31-32

Les gens qui menaient une sainte vie disaient : «Hâtez-vous de faire le bien!». Et une journée vécue par un homme sans qu’il ait accompli une seule bonne action ou supporté l’une ou l’autre affliction, était considérée par les Saints Pères comme une journée perdue.

Le livre dont a été tiré l’extrait.

Un héros de l’ascèse demanda à Dieu de lui révéler ce qu’il convenait de faire en ce monde pour hériter la vie éternelle. Et il lui fut montré que tous ceux qui avaient hérité la vie éternelle avaient dû endurer certaines choses. Il comprit:il faut avoir la patience d’endurer, il faut supporter certaines choses.
Mais qu’est-ce que la patience? La patience est un art spirituel : comment, dans certaines circonstances, dans les relations avec les autres, moins pécher. On peut l’exprimer plus simplement ainsi : la patience est l’art de vivre sans pécher. Mais comment acquérir cet art ? L’Apôtre Paul en a parlé : «Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la parole du Christ» (Gal.6,2). C’est en cela que consiste le simple principe du salut. C’est-à-dire qu’il est nécessaire de s’efforcer de supporter sans irritation les faiblesses et les défauts de ceux qui nous entourent, et surtout, sans ressentiment et sans jugement. Et celui qui parvient à vivre de la sorte, et bien, c’est suffisant. Tout à fait suffisant. Ce n’est pas énorme, ce qui nous est demandé.
Il est remarquable de constater que les Saints Pères donnaient l’instruction suivante, même aux confesseurs et pères spirituels, à ceux donc qui étaient des anciens. Voici, par exemple, ce qu’ils disaient à un higoumène, supérieur d’une communauté : «Tu dis qui tu endures patiemment les défauts de ceux qui sont placés sous ton autorité. Et bien, rien que cela peut assurer ton salut. Tu arriveras et tu diras :’Seigneur, je les ai supportés, supporte-moi!».
Traduit du russe