Le Saint Tsar Nicolas II et Saint André de Crète

Le Saint Tsar Nicolas II
 
Dans un texte intitulé «A la Mémoire du Dernier Tsar», l'Archimandrite Konstantin Zaïtsev développe une série de réflexions au sujet du sens spirituel et eschatologique de la vie et de la mort en martyr du Tsar Nicolas II, et de sa Famille. Dans un passage de ce texte, l'Archimandrite Konstantin, largement traduit sur ce blog, dans la section «Nicolas II», attire l'attention du lecteur sur une «coïncidence» pour le moins significative : le meurtre sauvage du Saint Tsar et de sa Famille a été perpétré le 4/17 juillet, jour où l'on célèbre la mémoire de Saint André de Crète. Dans un texte paru le 19 mars 2013 sur le blog «Journal d'un Orthodoxe Ordinaire», on lit, à propos du Grand Canon de Saint André de Crète: «...Saint André, se basant sur son expérience pastorale, sonde l'abîme de la décadence morale et existentielle de l'homme qui s'est détourné de Dieu. Les exemples cités, à partir de l'Ancien ou du Nouveau Testament, sont très nombreux, ce qui fait que le Grand Canon, en plus de l'incitation à une auto-psychanalyse qu'il nous propose et de l'exhortation qu'il nous adresse à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non-retour ne soit atteint...». 
La «décadence morale et existentielle» de la société russe en 1918 n'est plus à prouver. La société, le peuple de Russie s'était «détourné de Dieu», en faveur des chimères sanglantes de la révolution. Le lien entre la mort en martyr du Saint Tsar Nicolas II et de sa Famille et «l'exhortation.... à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non retour ne soit atteint» est l'un des éclairages de la réflexion du Père Archimandrite Konstantin.

Comment la Russie récompensa-t-elle son Souverain qui de son cœur pur, l’aima plus que sa propre vie? Elle le paya au moyen de calomnies. Il était d’une haute moralité, et on parlait de sa dépravation. Il aimait la Russie, et on parlait de trahison. Même des gens qui lui étaient proches répétaient ces calomnies, se rapportant mutuellement des rumeurs et des conversations. Sous l’influence de l’intention malveillante des uns et de la débauche des autres, les bruits se répandirent et commencèrent à refroidir l’amour pour le Tsar. Ensuite, on a commencé à parler de danger pour la Russie, et de la manière de se défaire de ce danger inexistant, et au nom d’un soi-disant sauvetage de la Russie, on commença à dire qu’il faudrait éloigner le Tsar. La malice calculatrice fit son oeuvre:elle éloigna la Russie de son Tsar, pendant les instants terribles à Pskov, il resta seul… Effroyable abandon du Tsar… Mais ce n’est pas lui qui abandonna la Russie, c’est la Russie qui l’abandonna, lui qui aimait la Russie plus que sa propre vie. Voyant cela, et dans l’espoir que son effacement volontaire apaiserait et dompterait les passions populaires qui avaient été éveillées, le Souverain renonça au trône… Éclata alors la jubilation de ceux qui voulaient la chute du Souverain. Les autres se turent. S’en suivit l’arrestation du Souverain, et la suite des événements était inévitable… Le Souverain fut assassiné, et la Russie se tut… Quel grand péché que de porter la main sur l’Oint de Dieu… La moindre des participations à pareil péché ne demeurera pas impunie. Nous dirons avec affliction : «Son sang retombe sur nous et sur nos enfants». Mais nous nous souviendrons que ce crime fut commis le jour où nous fêtons la mémoire de Saint André de Crète, qui nous appelle au plus profond des repentirs… Mais notre repentir doit être complet, sans la moindre auto-justification, sans la moindre réserve, en condamnant tout le mal dès son début… Oui, tout le mal contemporain de la Russie porte d’une certaine manière en lui la culpabilité du meurtre du Tsar: ceux qui n’en furent pas les complices directs furent complices par le tolérèrent.

Traduit du russe Source