«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le jour de la fête de la Transfiguration en l’année 1957. Le texte original traduit ici est traduit de la version mise en ligne le 19 août 2021 sur le site de la paroisse Saint Luc de Crimée à Ekaterinbourg.
La très glorieuse fête de la Transfiguration du Seigneur nous donne l’occasion de réfléchir aux paroles que notre Seigneur Jésus Christ adressa aux Apôtres et au peuple: ««Je vous le dis, en vérité, parmi ceux qui sont ici, quelques-uns ne goûteront point la mort, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance» (Mc 9,1).
Nous ne pouvons comprendre ces paroles prophétique inhabituelles du Fils de Dieu si nous considérons qu’elles concernent la Parousie de notre Seigneur Jésus Christ, car plus de 1900 années se sont écoulées et tous les contemporains de notre Seigneur Jésus sont morts, alors que nous attendons encore la Parousie.C’est entre six et huit jours avant Sa glorieuse Transfiguration que le Seigneur prononça ces paroles, et le jour-même de la Transfiguration, elles s’accomplirent. Car en ce grand jour, sur le Mont Tabor, trois disciples bien–aimés de notre Seigneur Jésus Christ, Pierre, Jacques et Jean, virent leur Seigneur dans la gloire divine, autant que les mortels pouvaient la voir, et ils virent deux grands saints, Moïse et Élie, s’entretenir, à genoux, avec lui. Et c’est précisément dans la communion immédiate des saints avec Dieu Lui-même que consiste la vie éternelle et infinie des justes dans le Royaume des cieux, en des conversations silencieuses avec Lui, dans l’accroissement de la connaissance supérieure et de la vérité éternelle, dans l’adoration de Dieu par les saints, en esprit et en vérité.
En contemplant le Fils de Dieu transfiguré par la Lumière Divine, en L’entendant parler aux deux grands participants de la vie éternelle, les Apôtres virent le Royaume de Dieu venir en puissance.
C’est ce que notre Seigneur Jésus-Christ avait dit; c’est un grand événement et Il l’avait prédit quelques jours avant qu’il ne se produise. La béatitude et une joie immense envahirent les Apôtres dans la contemplation de ce petit coin du Royaume des Cieux. Et ils voulaient, les Apôtres, prolonger cette béatitude, et l’Apôtre Pierre dit au Seigneur Jésus, ne comprenant pas la folie de ses paroles:«Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si Tu le veux, faisons trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse et une pour Élie»(Mat.17;4). Cette étrange proposition fut subitement interrompue par un nuage dense qui les entoura et duquel on entendait la voix de Dieu le Père disant : «Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toutes Mes complaisances : écoutez-Le»(Mat.17;5).
Alors, subitement, tout changea : le nuage disparut, Moïse et Élie disparurent et notre Seigneur Jésus Christ se tenait devant Ses Apôtres sous Son aspect terrestre habituel. Mais les paroles de Dieu qu’ils venaient d’entendre, et qui sortirent du nuage, s’imprimèrent à jamais dans les esprits et les cœurs des Apôtres et résonnèrent continuellement à leurs oreilles.
Souvenons-nous que ces mêmes paroles prononcées par Dieu le Père, le peuple les avait entendues, les mêmes, prononcées du Haut des Cieux lors du Baptême dans les eaux du Jourdain de Son Fils né avant tous les siècles, sur la tête duquel l’Esprit Saint descendit alors du Ciel, sous forme d’une colombe.
Avançons rapidement en pensée jusqu’au jardin du juste Joseph d’Arimathie, jusqu’au sépulcre dans lequel le corps du Sauveur du monde, enlevé de la Croix, avait été déposé; nous voyons la pierre tombale roulée et le tombeau vide, nous voyons les Anges assis sur la pierre et les gardiens du sépulcre étendus inconscients sur le sol.
Ne suffisent-ils pas, tous ces grands événements, Sa Théophanie dans le Jourdain, Sa Transfiguration sur le Mont Tabor et Sa très glorieuse Résurrection, pour que, s’imprime à jamais dans nos cœurs et nos esprits l’image du Royaume des Cieux, montrée aux trois Apôtres lors du grand jour de la Transfiguration du Seigneur, et pour que notre foi dans le Fils de Dieu soit aussi ferme et indestructible, que celle des Apôtres du Christ qui la proclamèrent dans le monde.
Avançons donc, sans nous écarter ni à droite ni à gauche, sur le chemin que nous a montré notre Seigneur Jésus–Christ, et nous arriverons aux portes du Royaume des Cieux, et le Gardien qui détient les clés de ces portes, le grand Apôtre Pierre, nous les ouvrira. Amen

Traduit du russe
Source

  1. Pp. 105 et 106 du livre « Святой Врач » (Le Saint Médecin) écrit par l'Archidiacre Vassili Marouchak. (Moscou, Danilovskii Blagovestnik, 2013)