«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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L’homélie ci-dessous est intégrée dans le recueil intitulé «Saint Luc de Crimée, Oeuvres Choisies» («Избранные творения» page 113. Éditeur :Sibirskaia Blagozvonnitsa; Moscou; 2010).

«Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre»(Col.3;1-2).

A chaque liturgie, nous entendons l’ecphonèse : «Élevons nos cœurs!». Nos cœurs doivent toujours être tournés vers ce qui est élevé, toujours vers le ciel, toujours vers Dieu. Il y a beaucoup d’animaux qui rampent sur le ventre: des serpents et les lézards rampent, les crapauds, les rats et les souris se traînent sur le sol. Et il y a beaucoup de gens comme eux, qui rampent toujours, qui ne cherchent que ce que donne la terre fangeuse, qui n’hésitent pas à ramper devant les autres, bien qu’ils portent le haut rang de chrétiens.
Il existe un animal qui ne lève jamais la tête vers le ciel, considéré comme un animal impur, dont le cou est bâti de façon telle qu’il ne peut pas lever la tête vers le haut, elle est toujours baissée, et il creuse toujours la terre de son museau écrasé terminé par un groin. Il y a des gens comme cet animal malheureux, des gens qui fouillent toujours dans le sol et le fumier, qui ne lèvent jamais la tête, qui ne lèvent jamais la tête vers le ciel. Il y a d’autres animaux: le cheval fier et puissant, le lion majestueux qui tient toujours la tête haute, inspirant le respect à ceux qui le voient, car il tient la tête haute et ne fait pas face à la terre. Il y a les aigles qui planent dans le ciel, baignant dans les nuages et les rayons du soleil, construisant leurs nids sur de hautes falaises. Il y a des gens comme eux, des gens dont les cœurs sont toujours tournés vers ce qui est élevé, toujours aspirés vers le ciel, qui détestent la terre boueuse, qui ne tolèrent de ramper sur terre.
Tels furent tous les saints, tels furent les martyrs du Christ, qui ne fléchissaient pas devant les terribles menaces et les tourments incroyables de l’âme. Ils endurèrent tout, afin de ne être rabaissés au niveau de la terre, afin de monter la tête haute vers Dieu. Pourquoi nos cœurs doivent-ils toujours être élevés vers le ciel, vers ce qui est haut, vers la hauteur divine? Parce que vous êtes mort, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Vous êtes morts à la vie terrestre, vous êtes devenus inaptes à ramper sur la terre, à ramper sur le ventre, à ramper devant les gens, vous êtes morts à cette terre de bassesse lors du grand Mystère du Baptême, vous êtes morts quand vous vous êtes tournés de tout votre cœur vers Dieu, quand vous avez aimé notre Seigneur Jésus-Christ, alors votre vie est devenue cachée avec le Christ en Dieu.
La vie est devenue pleinement mystère. Pourquoi mystère? Parce que l’Esprit-Saint est entré dans vos cœurs. La vie de ces gens qui ont cessé de ramper sur la terre est cachée avec le Christ en Dieu. Et quand le Christ, votre Vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez avec Lui dans la gloire, la tête haute, rayonnante de justice, rayonnant de la grandeur de la foi en Dieu, en Christ.
Alors, faites mourir vos membres terrestres: la fornication, l’impureté, la passion, la luxure et la cupidité, qui est idolâtrie. Alors vous serez purs, vous ne ramperez pas sur terre, alors vos cœurs s’élèveront, afin que ne soit pas l’abomination dont parle Saint Paul; la fornication, l’impureté, la passion, la luxure et la cupidité, qui est idolâtrie.
Alors vos cœurs seront toujours élevés vers le ciel, où notre Seigneur Jésus-Christ est toujours assis sur le Trône de Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. A Lui la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen.
Traduit du russe

  1. Pp. 105 et 106 du livre « Святой Врач » (Le Saint Médecin) écrit par l'Archidiacre Vassili Marouchak. (Moscou, Danilovskii Blagovestnik, 2013)