Saint Païssios l’Athonite. Une conversation avec Dieu

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume VI De la Prière, dont la traduction russe a été publiée en 2021 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 1 de la première partie, pages 19 à 22, de l’édition russe.

– Geronda, que signifie la prière pour vous personnellement?
Quand je prie, j’envoie un signal radio et je demande de l’aide. Je demande constamment de l’aide au Christ, à Sa Très Sainte Mère, aux saints… Pour moi-même et pour les autres. Si tu ne demandes rien, tu ne reçois rien.
Je me souviens, pendant la guerre civile, nous avons été encerclés et bloqués sur une hauteur par un bataillon de communistes, environs seize cents hommes. Nous étions en tout cent quatre vingt soldats. Nous avons creusé des tranchées et tenu notre ligne de défense à l’abri de rochers. Read more

Saint Luc de Crimée. Homélie pour la Fête de l’Esprit-Saint.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le lundi de la fête de l’Esprit-Saint en 1957. Le texte original a été publié dans le Tome II des Homélies de l’Archevêque Luc (Voïno-Iasenetski)

Nous reconnaissons les forces de la nature matérielle à travers leurs manifestations plus ou moins puissantes.
Une brise douce qui caresse nos joues et un terrible ouragan qui détruit des villes entières ne sont que le mouvement de l’air avec une force toute faible ou très élevée. Le scintillement à peine perceptible de la moindre étoile et la lumière éblouissante du soleil de midi ne sont que la manifestation de la même énergie lumineuse dans la mesure la plus faible ou la plus forte. Read more

Le moine Théraponte et l’averse printanière

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe de Madame Elena Dechko publié le 4 mai 2023 sur le site Pravoslavie.ru Инок Ферапонт и весенний ливень. Ce texte fait référence à un des trois jeunes moines d’Optino Poustin’ qui, le 04/18 avril 1993, alors que la Liturgie de Pâques venait de se terminer, à la pointe de l’aube, furent assassinés par l’ennemi du genre humain, le Père Vassili et les moines Théraponte et Trophime, devenus les plus récents «néomartyrs d’Optino». Ils n’ont pas encore été glorifiés, mais les miracles opérés par leur intercession ne se comptent plus.

Voici quinze ans, Ania entrait dans le monde de la foi. Très vite, elle tint en ses mains le livre «Pâques rouge» de Nina Pavlova, consacré au Désert d’Optino, aux premières années de sa restauration et aux trois moines assassinés le jour de Pâques, le hiéromoine Vassili, et les moines Trophime et Théraponte. Ania lut le livre plusieurs fois à la suite, sanglotant comme une néophyte. (Mais qui n’a pas versé de larmes en lisant ces pages?). Tout cela la pénétra si profondément qu’elle finit par considérer les trois moines comme des membres de la famille, littéralement comme les grands frères avec lesquels elle avait passé toute son enfance. C’est surtout le moine Théraponte qui était du goût de son âme, celui dont on dit qu’il enfonçait sa skoufa si profondément sur ses boucles blondes qu’on ne lui voyait plus les yeux.

Lors d’un jour de mai clair et doux, Ania rendit visite à une amie qui venait tout juste de se marier, et qui vivait dans une des ruelles croisant l’Arbat. Elles restèrent longtemps à boire le thé et à discuter de tout le monde, assises dans une pièce aux très hauts plafonds et aux grandes fenêtres profondément «enfoncées» dans l’épaisseur du mur, contenant des meubles inhabituels, même pré-révolutionnaires et même un lustre ancien, incroyablement beau, suspendu au-dessus de la table ronde. Finalement, Ania se prépara à rentrer chez elle.
Excuse-moi, mais j’ai l’impression que je ne vais pas t’accompagner, dit son amie. Quelque chose m’a fatiguée et je vais me coucher et faire une sieste, peut-être, jusqu’à ce que mon mari rentre du travail.
Bien sûr, repose-toi!, acquiesça Agnia. D’ailleurs, pourquoi m’accompagner, je peux très bien marcher seule jusqu’au métro.
Elles prirent congé, Ania traversa le porche d’entrée et se retrouva devant la rue,… sous la pluie! Et quelle pluie, il en tombait vraiment des seaux! Plongées dans leur conversation, les amies n’avaient pas fait attention à ce qui se passait au-delà des fenêtres, et la pluie était «ensoleillée», c’est-à-dire que le soleil brillait et que la pluie s’abattait abondamment.
La porte d’entrée était surplombée d’un petit auvent, joliment soutenu des deux côtés par des boucles en fer forgé, mais Ania devait se reculer et s’adosser à la porte, pour se mettre à l’abri de cette douche inattendue. Debout, elle sentait la poignée de porte dans son dos, et perplexe, elle pensa: que faire? La pluie tombe uniformément et avec force, il est vraiment clair qu’elle ne va pas arrêter dans les moments qui suivent. Le métro ne se trouvait pas à une grande distance, mais y marcher sous une averse pareille, ce n’était pas possible ; elle serait trempée jusqu’aux os au bout de vingt pas. Il était malaisé de retourner auprès de son amie puisque celle-ci avait fait part de son intention de se coucher et de se reposer; elle devait déjà somnoler. Elle passa dix minutes à laisser ses pensées parcourir ce dédale, et la pluie n’avait fait que se renforcer. Que faire?
Ania regardait cette eau vivifiante qui coulait du ciel: comme elle lavait le jeune feuillage des arbres, scintillait toute rose dans les brisures des rayons du soleil, les gouttes frappaient comme des boules élastiques sur l’asphalte, se pulvérisant en de minuscules fontaines au moment du contact, et les pensées d’Ania revirent à «Pâques rouge». Très récemment, Ania l’avait relu, et l’histoire ne lui sortait pas de la tête.
«On dit que les trois moines d’Optino aident ceux qui s’adressent à eux, et même aux demandes domestiques les plus ordinaires, ils ne refusent pas leur aide. Jusqu’à “envoyer” des assistants pour bêcher le jardin ou coller le papier peint. Ou retrouver un chat disparu. Et si je demandais maintenant l’aide du Moine Théraponte? Aide-moi donc, Père Théraponte, à aller jusqu’au métro. Eh bien, comment pourrait-il aider dans pareille situation? Va-t-il faire cesser la pluie?». Ania leva les yeux vers le ciel et observa de près si les courants de nuages qui passaient avec précipitation s’affaiblissaient. Mais la pluie ne se calmait pas, au contraire: des bulles se formaient sur les flaques d’eau, ce qui est considéré comme une preuve solide de la persistance de l’averse. «Mouais… Visiblement, le Père Théraponte n’est pas en mesure d’interrompre une telle averse…».

Saint Néo-martyrs d’Optina, Vassili, Théraponte et Trophime, priez pour nous!

Soudain, quelqu’un frappa à la porte derrière son dos, tentant de l’ouvrir, et l’amie apparut sur le seuil, tenant à la main un grand parapluie bleu. Elle s’écria : «Mais tu es restée plantée là tout ce temps?! Je me suis allongée sur le sofa, sans parvenir à m’endormir, et j’ai décider d’aller au magasin acheter du lait. Mon mari aime beaucoup en verser dans son thé. Allons, viens, je t’accompagne jusqu’au métro!» Elle déploya un immense parapluie d’homme, et les deux amies, enjouées pour une raison inconsciente, avancèrent à grands pas parmi les flaques, sous l’accompagnement joyeux de la tiède et persistante averse printanière.
Traduit du russe
Source

Saint Païssios l’Athonite. La logique ruine la foi.

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 275 à 278 de l’édition russe.

– Geronda, certains mettent en doute toute la Providence Divine.
Mais comment est-il possible de prendre l’histoire du Christ pour une fable? Et bien sûr, tout ce qu’écrivirent au sujet du Christ les prophètes qui vécurent sept siècles avant Lui et parlèrent de Lui avec tant de détails, cela ne fait pas réfléchir tous ces gens? Dans l’Ancien Testament, on mentionne même avec exactitude la somme pour laquelle le Christ allait être trahi1 , et le fait que les Juifs ne placèrent pas cet argent dans le trésor du temple car il était le prix du sang, et qu’ils allaient s’en servir pour acheter une parcelle de terre pour y enterrer les étrangers2. Read more

Quand le Christ apparut à Saint Païssios l’Athonite

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 273 à 275 de l’édition russe.

Geronda, je suis perturbée par des pensées d’incroyance qui s’abattent sur moi.
Le fait que tu sois perturbée et que tu n’acceptes pas ces pensées, cela signifie qu’elles viennent du mauvais. Parfois, Dieu permet que nous ayons des doutes ou une hésitation dans notre foi, pour vérifier nos dispositions et notre philotimo 1 . Mais notre Dieu, ce n’est pas une fable, comme celle au sujet de Zeus, Apollon et les autres soit-disant «dieux». Notre foi, elle est vraie et vivante. Nous avons une nuée de saints (Heb.12;1), comme l’écrit l’Apôtre Paul. Ces gens connurent le Christ, ils firent l’expérience d’une relation personnelle avec Lui, et ils se sacrifièrent pour Lui. A notre époque aussi, il y a des gens qui se consacrent à Dieu et qui font l’expérience d’états célestes. Ils sont en contact avec les anges, avec les saints, et même avec le Christ et la Très Sainte Mère de Dieu. Pour t’aider, je vais te raconter quelque chose à mon sujet. Tu vois, moi aussi, je «donne mon sang», je parle d’actions pour aider les autres.
Voyant comment les connaissances recueillies par l’homme chassent la foi hors de lui, je veux la renforcer, en racontant quelques événements dans le domaine de la foi.
Quand j’étais petit, nous vivions à Konitsa. Je lisais beaucoup de vies de saints, et je les donnais à lire à d’autres enfants, ou je rassemblais les copains et nous lisions ensemble. Je me réjouissais particulièrement des grands saints, héros de l’ascèse de la foi et du jeûne qu’ils s’imposaient, et j’essayais de les imiter. Mon jeûne eut pour conséquence que mon cou ressemblait à une queue de cerise. Les copains se moquaient de moi: «Ta tête va tomber». Qu’est-ce que j’ai enduré à cette époque !… Mais laissons ça. Mon frère aîné, voyant que je devenais malade à cause des jeûnes craignit que je ne puisse terminer l’école, me prit les brochures avec la vie des saints que j’étais en train de lire. Une fois, un de nos voisins, appelé Costas, dit à mon frère : «Je vais lui remettre le cerveau en ordre. Je vais faire en sorte qu’il jette les livres qu’il lit et qu’il arrête le jeûne et les prières». Eh quoi, il vint me trouver. J’avais environ quinze ans, alors. Et il m’enseigna la théorie de Darwin. Il parla et parla, jusqu’à ce que j’en perde la tête. Et avec la tête toute embrouillée, je me précipitai directement dans la forêt, à la chapelle de Sainte Barbara. Y entrant, je demandai au Christ : «Mon Christ, si Tu existes, apparais devant moi!». Je répétais cela sans cesse, en faisant des métanies. C’était l’été. La sueur dégoulinait le long de mes bras, j’étais trempé. Finalement, je m’écroulai de faiblesse. Mais je ne vis rien, ni n’entendis rien. Eh bien, il s’avère que Dieu ne m’aida pas, même pas d’un petit craquement, d’une ombre, rien ; mais finalement, je n’étais encore qu’un gamin. Observant du point de vue humain, ou à l’aide de la logique, ce qui se passa, on pourrait dire : «Mon Dieu, c’est triste pour lui, le pauvre! A partir de onze ans, il a commencé à gravir les échelons, il a mené une fameuse ascèse, et maintenant, il est en crise. Il avait la tête embrouillée par des théories farfelues, à la maison, son frère lui mettait des bâtons dans les roues, il s’est enfui dans la forêt pour demander Ton aide…». Mais pas de réponse, rien de rien !!! Épuisé par les métanies, je m’assis et je me dis : «Mais bon, quelle réponse fit Costas quand je lui demandai son avis sur le Christ?» «C’était l’Homme à la plus grande bonté, le plus juste. Par Ses enseignements, Il a bousculé les intérêts des Pharisiens, qui L’ont crucifié par envie». Alors je décidai ceci : «Puisque le Christ fut cet Homme si bon et juste, à un point tel qu’il n’y en eut pas un autre pareil à Lui, puisque les mauvaises gens Le tuèrent par envie et méchanceté, alors, pour cet Homme, je dois faire plus que ce que je n’ai fait. Je dois même être prêt à mourir pour Lui». Je venais à peine de me dire cela que le Christ m’apparut. Il apparut au milieu d’une lumière intense, la chapelle resplendissait. Il me dit «Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi, fût-il mort, vivra»(Jean11;25-26). D’une main, Il tenait un Évangile ouvert, sur lequel je lus les mêmes paroles. Il se produisit un tel changement intérieur en moi, que je répétais sans aucune arrêt: «Eh ben, Costas, vient donc ici maintenant, et on discutera pour voir si Dieu est ou s’Il n’est pas!»
Tu vois, avant de m’apparaître, le Christ a attendu que je prenne une décision pleine de philotimo. Et s’Il veut une décision pleine de philotimo d’un gamin, combien plus la veut-Il d’un adulte ?
Traduit du russe

Source :  Преподобный Паисий Святогорец «Слова. Том II. Духовное пробуждение». Издательство:Орфограф, Москва. Pp. 273-276.

Saint Luc de Crimée. La commémoration des défunts.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée,le 11 avril 1948. Le texte original a été publié sur le site Na gore.ru

A mon plus grand chagrin, certains d’entre vous on commencé à fréquenter les assemblées des sectateurs et y ont été contaminés par leurs enseignements mensongers. Certains ont été infectés par l’enseignement mensonger selon lequel il ne faudrait pas prier pour les défunts et ne pas offrir d’aumônes pour le repos de leur âme. Mais vous savez très bien que pendant le Grand Carême, on commémore les défunts chaque samedi. Par conséquent, vous devez vous affermir dans la doctrine orthodoxe au sujet de la commémoration des défunts, et il est nécessaire que vous ne croyiez pas ce que vous entendez de la bouche des renégats sortis de l’Église.
Qu’enseigne l’Église? Nous disposons de preuves anciennes, très anciennes, selon lesquelles même les Saints Apôtres commémoraient les défunts et priaient pour eux. Dans les ouvrages des Pères de l’Église qui sont parvenus jusqu’à nous, nous avons des preuves que déjà dès le début, dès les tout premiers siècles du Christianisme, on priait pour les défunts et ils étaient commémorés. La première liturgie dont il est fait mention est la liturgie dite de Saint Jacques, le frère du Seigneur. Et écoutez quelle prières contient cette liturgie pour ceux qui se sont endormis: «Souviens-toi, Seigneur, Dieu des esprits et de toute chair, des orthodoxes dont nous avons fait mémoire ou pas. Donne-leur le repos dans la terre des vivants, dans les délices du Paradis, dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, là où il n’y a ni douleur, ni chagrin et ni gémissements, où la lumière de ton visage veille et brille sur nous pour toujours. Et donne une fin chrétienne à nos vies, agréable, sans péché et en paix, Seigneur, nous rassemblant autour du trône de tes élus, dans la honte et avec transgressions, quant tu veux et comme tu veux, par ton Fils Unique-engendré, notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus Christ, car il est le seul sans péché qui soit apparu sur terre.» Voyez comme cette antique prière est semblable à celle que vous entendez lors de chaque liturgie : «Dieu des esprits et de toute chair…». Nous y retrouvons les mêmes mots. Comprenez ainsi que la coutume de la commémorations des défunts par l’Église remonte aux temps apostoliques et qu’à toutes les époques de l’histoire de l’Église, on a commémoré les défunts.
Et dites-moi donc, qui convient-il d’écouter, les renégats qui se sont éloignés de l’Église, les sectateurs ou Saint Jean Chrysostome? Écoutez les paroles de celui-ci : «Ce n’est pas en vain que les apôtres ont établi de commémorer avant les Saints Mystères ceux qui se sont endormis : ils savaient que les Saints Mystères présentaient un grand bénéfice pour les défunts, une grande bénédiction. Les offrandes pour les défunts ne sont pas vaines, les prières ne sont pas vaines, les aumônes ne sont pas vaines, tout cela a été établi par l’Esprit-Saint, souhaitant que nous recevions les faveurs des uns les autres». Souvenez-vous de ces paroles, et soyez convaincus que la commémoration de ceux qui se sont endormis a été instaurée par les apôtres et, comme le dit Saint Jean Chrysostome, par l’Esprit-Saint Lui-même.
Et ce n’est pas seulement à l’époque du Nouveau Testament, mais déjà à celle de l’Ancien Testament , qu’on commémorait les défunts et pratiquait des offrandes pour eux.Voici les paroles du Prophète Baruch : «Seigneur, Souverain de l’univers, Dieu d’Israël, écoute donc la prière des morts d’Israël, des fils de ceux qui ont péché contre toi,(…)» (3;4). Comme vous le constatez, le prophète parle des prières des défunts eux-mêmes, cela ne signifie-t-il pas que nous devons soutenir la force de leurs prières par nos prières pour eux?
Dans l’Écriture Sainte, on trouve des affirmations claires de la pratique d’offrandes pour les défunts des siècles avant la Nativité du Christ.
Vous ne connaissez malheureusement pas la grande histoire des guerres de partisans lancées par les frères Maccabées emmenés par le premier d’entre eux Judas, contre le roi Épiphane d’Antioche, qui s’était fixé pour objectif de détruire la foi du peuple juif, de les convertir tous au paganisme. Cette histoire est frappante: leur courage est frappant, l’aide de Dieu à leur cause est frappante. De façon générale, le Seigneur les a tous préservés. Mais un jour, plusieurs hommes tombèrent au combat. Judas était très confus: «comment, Seigneur, Tu nous as quittés?». Mais quand ils examinèrent les cadavres des victimes, ils trouvèrent des objets volés à ceux contre lesquels ils combattaient. Affligés profondément, tous se sont tournés vers la prière, demandant que le péché commis par leurs soldats déchus soit complètement effacé. Et le vaillant Judas, après avoir collecté jusqu’à 2000 Drachmes d’argent, les envoya à Jérusalem pour offrir un sacrifice expiatoire pour leur péché, afin qu’ils soient tous absous de ce péché (2 Mac. 12:32-45). N’est-ce pas une preuve vivante que l’Ancien Testament ne rapporte pas seulement les prières, mais aussi les offrandes pour les pécheurs morts?
Sur quel fondement reposent les doutes de ceux qui écoutent les sectaires, qui écoutent les luthériens? Ils sont basés sur le fait que, comme l’indiquent les sectaires baptistes, les évangélistes, il n’y a pas d’indications directes dans les Saintes Écritures invitant à prier pour les morts, mais cela signifie-t-il que ces prières soient inutiles et même qu’elles ne plaisent pas à Dieu? Cela ne le signifie pas, car le Saint Apôtre Jacques, dans l’épître conciliaire, dit de prier les uns pour les autres (5;16). Cela ne veut pas dire que nous ne devons prier uniquement pour ceux qui sont vivants, qui sont autour de nous, car vous savez que «Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants» (Mc.12:27). Car Il a témoigné Lui-même que tous sont vivants devant Dieu.
Quand un homme vient à mourir, cela ne signifie as que son âme cesse d’exister : le corps se désintègre mais l’âme est immortelle, elle est vivante, même si elle ne vit pas ici avec nous mais dans l’autre monde, tout comme les saints vivent dans l’autre monde, ces saints auxquels les luthériens et les sectateurs ne veulent rendre aucun hommage ni adresser aucune prière. Ne s’agit-il pas d’incroyance en l’immortalité de l’âme? Car s’ils croyaient que tous sont vivants devant Dieu, que «Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants», ils ne croiraient pas qu’ils ne faut pas commémorer ceux qui se sont endormis. Ils croiraient alors qu’il faut comprendre le commandement de l’Apôtre Jacques comme nous intimant de prier aussi pour ceux qui sont dans l’autre monde. Nier l’immortalité de l’âme, cela veut dire nier le Christianisme lui-même, car l’enseignement du Christ est l’enseignement de la vie éternelle. La vie éternelle serait-elle possible sans l’immortalité? Nier l’immortalité signifie mettre à rien les paroles directes et claires du Seigneur Jésus, prononcées dans la parabole du riche et de Lazare, qui décrit le sort dans l’au-delà tant du riche que du pauvre Lazare (Lc. 16:20-31). Eh bien, si certains ne reconnaissent pas, comme les matérialistes, l’immortalité; nous devons être affermis dans l’idée qu’il y a de l’espoir aussi pour les frères qui se sont éloignés de nous.
Vous entendez souvent, chaque samedi, dans la liturgie les paroles de Saint Paul: «Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu emmènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : Nous, les vivants, laissés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car, au signal donné, à la voix de l’archange, au son de la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Puis nous, qui vivons, qui sommes restés, nous serons emportés avec eux sur les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur.» (1Thes.4:13-17).
«Ceux qui se sont endormis en Jésus», ce sont ceux qui se sont endormis avec la foi en Christ, et Dieu les emmènera Lui-même là où Il est. Dites-moi, seraient-ils rares parmi nous, ne sont-ils pas la grande majorité, les pécheurs, ceux qui n’ont pas encore eu le temps de laver leurs œuvres pécheresses avec des larmes de repentir? C’est la grande majorité, et l’Apôtre Paul dit qu’ils ne s’affligent pas, car Dieu peut les emmener avec Lui à cause de leur foi en Jésus. Et que, dans la vie future, dans la vie outre tombe, avant le Jugement Dernier, les péchés peuvent être pardonnés à ceux qui n’ont pas eu le temps de produire les fruits dignes du repentir. N’en trouve-t-on pas un témoignage direct dans les paroles du Christ: «C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera remis aux hommes ; mais le blasphème contre l’Esprit ne leur sera pas remis. Et quiconque aura parlé contre le Fils de l’homme, on le lui remettra ; mais à celui qui aura parlé contre l’Esprit-Saint, on ne le lui remettra ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir.» (Mat.12;31-32). Dieu ne pardonnera pas le blasphème contre l’Esprit-Saint, ni en ce siècle, ni dans le siècle à venir. Mais s’il en est ainsi, si dans le siècle à venir, dans la vie outre-tombe, il est possible d’obtenir le pardon de péchés moindres que le blasphème contre l’Esprit-Saint, cela signifie que nous devons croire que le sort de nos proches qui se sont endormis tout en étant chargés d’impuretés, de beaucoup de péchés, peut être allégé car Dieu est miséricordieux, tous sont aimés par Dieu. La même pensée est contenue dans d’autres paroles de notre Seigneur Jésus Christ : «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous apprendre qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, craignez celui-là.»(Lc12;4-5) Le Christ n’a pas dit qu’il fallait craindre celui qui après la mort jette le corps dans la géhenne. Il a dit «celui qui a le pouvoir de jeter dans la géhenne». Le corps peut donc être jeté, mais il peut aussi être épargné. Luther et les sectateurs fondent leur rejet de la commémoration des défunts sur les paroles de la Sainte Écriture qui affirmeraient que chacun recevra exactement selon ses mérites. «Car nous tous, il nous faut comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu’il a mérité étant dans son corps, selon ses œuvres, soit bien, soit mal»(2Cor.5;10). Ils affirment que ce passage dit clairement que chacun recevra selon ses mérites, et pourquoi donc prier si on reçoit selon ses mérites? Mais ce passage ne parle pas du tout du jugement qui sera prononcé lors du Jugement Dernier. Il parle du jugement provisoire prononcé sur chaque défunt lors de sa mort, et qui peut être très différent de celui du Jugement Dernier. Les luthériens et les sectateurs disent ce que disaient les anciens hérétiques : «S’il était vrai que la prière allège le sort des défunts, alors tout le monde serait sauvé». Quelle malice dans ces mots. Comme si cela leur était désagréable, que tous soient sauvés!
Mais c’est agréable à Dieu. Le Seigneur ne souhaite la perte d’aucun homme. Dieu veut que tous soient sauvés. Et s’il est possible d’alléger le sort de nos proches qui se sont endormis par des offrandes pour eux, cela ne procurera-t-il pas de la joie à Dieu, à nous et aux anges de Dieu? Seul l’ennemi du genre humain ne veut pas le salut des hommes. Dieu veut les sauver tous. Mais à celui qui nie qu’il faille prier pour les défunts, cela lui est désagréable, comme s’il ne voulait pas que tous soient sauvé. Ils se basent sur les paroles du psaume : «qui te louera dans le schéol?»(Ps.6;6). Ils disent que c’est une indication certaine du Psalmiste qu’en enfer on ne peut plus se confesser. Oui, se confesser dans le sens où on le fait quand on vit sur terre, c’est réellement impossible, car quelle est la vraie confession qui lave nos péchés? C’est cette confession qui, après la confession des péchés devant le prêtre, fixe pour tâche obligatoire de corriger son chemin, de s’éloigner du chemin du péché, de ne pas répéter le péché duquel on s’est repenti. Une telle confession est impossible pour les morts, car tout est fini: la vie ne peut plus être changée, car cette vie n’est plus. Nos frères malheureux, qui sont morts dans les péchés et qui se sont présentés devant Dieu lors du jugement préliminaire, souffrent, pleurent et regrettent de ne pas avoir produit les fruits dignes du repentir durant leur vie. Leurs soupirs, leurs afflictions, leurs remords, bien sûr, ils peuvent les adresser à Dieu. Aidons-les donc par nos prières pour eux, car la prière pour eux exprime notre amour pour eux, et l’amour est une force toue puissante et irrésistible. L’amour vient de Dieu, l’amour ne cesse jamais, et tout don d’amour, et toute prière d’amour pour nos proches endormis, et toute offrande d’amour pour eux sont agréables à Dieu, comme toutes les manifestations de l’amour Lui sont agréables. Nous devons donc continuer à prier constamment pour nos morts. Pour tous? Non, pas tous. La Sainte Église indique qu’il y a des pécheurs pour lesquels on ne peut pas prier, et il ne faut pas: ce sont ceux qui sont morts dans l’endurcissement contre Dieu, contre le Christ, qui sont morts dans l’incrédulité, qui ont commis de graves péchés. Saint Jean le Théologien écrit à leur sujet: «Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, [à tous ceux dont le péché ne va pas à la mort]. Il y a tel péché qui va à la mort ; ce n’est point pour ce péché-là que je dis de prier»(1Jean 5;16). Celui qui a commis des péchés mortels ou des péchés qui ne seront pas remis dans cette vie ni dans la vie future, qui a blasphémé contre Dieu, nié Son existence, bafoué Sa loi, on ne peut alléger son sort dans la vie outre-tombe.
Il existe encore d’autres moyens très efficaces d’alléger le sort des morts. La Sainte Église depuis les temps anciens attache une grande importance à toutes les œuvres de charité accomplies en mémoire des défunts. Et l’Église attache la plus grande importance à la commémoration des défunts lors de la célébration de la liturgie, lorsque pendant la Proscomédie, les parcelles sont extraites pour les défunts, et à la fin de la liturgie, quand elles tombent dans la Coupe du Sang du Christ, et le prêtre dit: «Remets, Seigneur, les péchés de ceux qui ont été commémorés ici, par Ton Sang Très Pur, et par les prières de Tes saints.» Le Sang du Christ serait donc impuissant? Les péchés de ceux que nous commémorons ne seraient-ils pas lavés?
Rappelez-vous ces moyens essentiels, rappelez-vous que la prière pour le repos des âmes de vos proches qui se sont endormis est très importante, rappelez-vous que vous devez faire de bonnes œuvres, des œuvres de miséricorde, des œuvres d’amour en leur mémoire.
De tels œuvres, chacun de vous en a beaucoup à faire, voyez vous-même, vous trouverez vous-même. Mais je vais vous indiquer une chose par laquelle vous pouvez alléger le sort de vos proches endormis. Vous avez entendu l’appel du recteur à manifester de l’amour chrétien à ces malheureux petits enfants qui sont tous abandonnés. Vous savez combien d’orphelins ont eu leurs parents tués pendant la guerre. Vous savez que notre gouvernement organise pour eux un orphelinat et une maison d’accueil des bébés, mais il y a tellement d’orphelins qu’on n’a pas le temps d’organiser tout pour tous ces petits, il y a encore beaucoup de petiots que vous rencontrerez dans les rues et les gares.
Ceux qui sont placés dans des orphelinats vivent, pauvres, sans amour et affection maternels. Aujourd’hui, j’ai été très ému d’entendre que des femmes au bon cœur se sont rassemblées et sont allées les voir. Les petits enfants se sont précipités à leur rencontre en criant: «Maman, maman est venue!». Il est nécessaire que parmi vous, les chrétiennes, il y ait de telles mères. Il faut qu’il y ait de bonnes personnes qui prennent soin de ces enfants malheureux pas encore adoptés et placés dans des orphelinats, et même, peut-être, qu’elles les adoptent.Amen
Traduit du russe
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