Saint Luc de Crimée. Le Cœur pur, Source de Foi profonde.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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L’homélie ci-dessous, prononcée en 1958, est intégrée dans le recueil intitulé «Saint Luc de Crimée, Oeuvres Choisies» («Избранные творения» page 243. Éditeur :Sibirskaia Blagozvonnitsa; Moscou; 2010.

En ce dimanche, j’ai l’intention de vous rappeler certains récits de l’Évangile contenant des paroles très importantes de notre Seigneur Jésus Christ, et de les comparer entre eux.
Le premier récit est celui qui se déroule dans la maison de Simon le Pharisien, qui avait demandé à notre Seigneur Jésus Christ de venir chez lui. Quand Il s’allongea devant la table pour le repas, une pécheresse entra dans la pièce et tomba en tremblant à Ses pieds, les arrosant du ruissellement de ses larmes et les essuyant avec ses cheveux, elle baisait inlassablement Ses pieds et les arrosa aussi d’un parfum de prix contenu dans un flacon d’albâtre. Lire la Suite

Métropolite Ioann (Snytchev) L’obéissance

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie de Son Éminence le Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga, de bienheureuse mémoire, prononcée en 1971. L’original russe a été publié dans le livre «La Voix de l’Éternité. Homélies et enseignements» (Голос вечности. Проповеди и поучения), publié à Saint-Pétersbourg en 1994, par les éditions Tsarskoe Delo, pages 184 à 187.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit!
Frères et sœurs bien-aimés, pour progresser vers la perfection spirituelle, la foi revêt évidemment, la plus grande importance. Croire en la vérité et suivre cette vérité. Celui chez qui la foi grandit, le perfectionnement spirituel grandit également. Celui chez qui la foi faiblit, sa vie spirituelle, intérieure, faiblit elle aussi. Si nous nous tournons vers les vies des pères porteurs de l’Esprit, nous voyons que tous s’efforcèrent de servir le Seigneur dans la foi «sans être troublés par rien, sans rien craindre». Croire en la vérité et être fidèle à cette vérité. Lire la Suite

Saint Païssios l’Athonite. La logique ruine la foi.

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 275 à 278 de l’édition russe.

– Geronda, certains mettent en doute toute la Providence Divine.
Mais comment est-il possible de prendre l’histoire du Christ pour une fable? Et bien sûr, tout ce qu’écrivirent au sujet du Christ les prophètes qui vécurent sept siècles avant Lui et parlèrent de Lui avec tant de détails, cela ne fait pas réfléchir tous ces gens? Dans l’Ancien Testament, on mentionne même avec exactitude la somme pour laquelle le Christ allait être trahi1 , et le fait que les Juifs ne placèrent pas cet argent dans le trésor du temple car il était le prix du sang, et qu’ils allaient s’en servir pour acheter une parcelle de terre pour y enterrer les étrangers2. Ce qu’ont prophétisé Zacharie et les autres prophètes s’est accompli jusque dans les détails. Tout est tellement clair! Les détails sont minutieux! Les Saintes Écritures indiquent même ce que l’on fit des vêtements du Christ3. Et tout cela fut dit de nombreuses années avant Sa Nativité. Mais comment alors, après tout cela puis-je admettre l’idée d’incroyance? Plus tard, nous voyons l’Apôtre Paul. C’était un persécuteur des chrétiens, et il se dirigeait vers Damas dans ce but. En chemin, le Seigneur lui apparut et lui dit : «Saul, Saul, pourquoi Me persécutes-tu?» «Qui es-Tu, Seigneur?», demanda Saul. «Je suis le Christ que tu persécutes», lui répondit le Seigneur. Ensuite, le Christ informa Ananias, qui baptisa le persécuteur. Que d’amertume l’Apôtre Paul dut-il avaler après cela, que d’exploits ascétiques dut-il accomplir, prêchant dans toutes les nations! Après vinrent les martyrs. Onze millions de martyrs! Eh bien, quelque chose n’aurait pas fonctionné pas dans la tête de chacun d’eux? Comment peut-on oublier tout cela? L’homme qui lit un tant soit peu l’Évangile peut-il ne pas croire? Peut-être que si les Évangiles contenaient plus encore de détails, cela aiderait beaucoup de gens à croire. Mais Dieu n’a expressément pas permis cela, pour que les gens soient passés au crible, pour qu’on sache clairement qui L’aimera, qui se sacrifiera pour Lui, sans attendre de miracle ni rien de la sorte. Je pense que quel que soient les blasphèmes qu’entend l’homme rempli de philotimo 4, ils ne le touchent pas, ils ne l’influencent pas.
Il faut croire en Dieu avec philotimo, et ne pas demander de miracle. Tu sais comme je suis troublé quand des adultes viennent me dire qu’ils voudraient voir un petit miracle qui leur permettrait de croire. S’ils étaient encore enfants, ils auraient une excuse liée à l’âge. Mais dire que «pour croire, il faudrait voir quelque chose», alors que soi-même, on ne fait rien pour le Christ, c’est si vil. Et même s’ils voyaient un miracle, cela leur serait-il utile? Ils diraient que c’est de la magie ou quelque chose du genre.
«Augmente notre foi»(Lc17;5)
Geronda, comment se fait-il que certains saints, anciens et nouveaux, savaient quand allait arriver leur dernière heure ou quand un événement particulier allait se produire.
Ce qui les distinguait, c’est leur grand philotimo, leur grande simplicité, leur humilité et leur foi. Il ne mêlaient pas à leur vie la logique, qui déstabilise et ruine la foi. La foi, quelle grande chose! Vous avez vu que l’Apôtre Pierre, par sa foi, a marché sur l’eau, mais dès que la logique s’en mêla, il se mit à couler. Vous ai-je déjà parlé du Père Charalampos qui vivait encore il n’y a pas si longtemps au Monastère de Koutloumoussiou ? Il était tout simple, ardent au labeur, et c’était un moine de grande spiritualité. Quand il était vieux, une méchante grippe le cloua au lit. Le médecin ordonna aux moines du monastère de ne pas le quitter de l’œil parce qu’il ne lui restait plus guère de temps à vivre. Entendant cela, le Père Charalampos sous sa couverture intervint : «De quoi te mêles-tu? Moi, tant que Pâques n’est pas arrivée et que je n’ai pas dit «Christos Anesti!», je ne mourrai pas». Et effectivement, deux mois quasiment passèrent, et Pâques arriva. Il dit «Christos Anesti!», reçut les Saints Dons et s’endormit paisiblement dans l’éternité. Ce geronda tout simple, plein de philotimo était devenu un vrai enfant de Dieu, et avec Dieu, il désigna le jour de sa propre mort!
– Geronda, comment renforcer la foi?
La foi se renforce par la prière. L’homme qui n’a pas cultivé la foi en lui-même dès son enfance, mais qui est disposé à le faire, il peut la faire grandir par la prière en demandant au Christ d’augmenter sa foi. Nous devons demander au Christ d’augmenter notre foi et de la faire grandir. Que demandèrent les Apôtres au Christ? «Augmente notre foi». Si tu dis augmente, cela signifie que tu te confies à Dieu. Car si l’homme ne se confie pas à Dieu, qu’est-ce que Dieu pourrait augmenter en cet homme? Nous devons demander à Dieu d’augmenter notre foi non pour faire des miracles, mais pour L’aimer plus. Tout contribue à l’augmentation de la foi en Dieu, tant les fleurs que les sauterelles, les étoiles et la foudre. Nous voyons tout cela, mais nous n’en tirons aucun profit car nous acceptons les «télégrammes», les pensées que nous envoie l’ennemi. Par exemple, s’il n’y avait pas le sel, la mer pourrirait. Toutefois, si un homme dépourvu de foi analyse de l’eau de mer dans son laboratoire, il n’en tire aucun profit car il n’a pas purifié son propre cœur du sel. Si l’homme travaillait avec philotimo, avec de bonnes pensées il verrait même ce qui lui semble absurde d’un œil différent, à l’aide de l’éclairage de Dieu. Et il rendrait gloire à Dieu.
Traduit du russe

Source :  Преподобный Паисий Святогорец «Слова. Том II. Духовное пробуждение». Издательство:Орфограф, Москва. Pp. 275-278.

Archimandrite Agathon : Grandeur de l’Orthodoxie

La version russe du texte ci-dessous a été publiée le 23 mars 2021 sur le site Pravoslavie.ru. Il s’agissait d’une traduction de la version originale grecque, parue sur le site katanixi.gr, et datant de Pâques 2009. Ce sont les paroles prononcées par l’Archimandrite Agathon de bienheureuse mémoire († 2020), Higoumène du Monastère de Konstamonitou, sur la Sainte Montagne.

La Grandeur de l’Orthodoxie ne peut être exprimée par des mots. Elle doit être vécue dans l’expérience. L’Orthodoxie est ce de quoi nous vivons, ce que nous vivons, ce que nous approchons et touchons, ce grâce à quoi le chrétien orthodoxe communie à la vie éternelle: en ce moment même, en cette minute même, aujourd’hui et à tout moment de notre vie. La vie du siècle à venir c’est le Paradis, Le Royaume des Cieux. L’Orthodoxie n’est pas quelque chose d’abstrait, d’incertain. L’Orthodoxie c’est quand chacun de nous, que Dieu a honoré d’être baptisé dans la Sainte foi orthodoxe, vit cette foi, la ressent, communique avec le monde invisible dans la prière, tout en demeurant ici sur terre.Une personne qui vit la foi ne la considère pas comme une sorte d’abstraction, et n’essaie pas de la coincer dans le cadre de certaines définitions, des lois de la logique, de lui trouver une explication intellectuelle et rationnelle. Lire la Suite

Paroles de Batiouchka (25)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 54 & 55

Le livre dont l’extrait est tiré

L’alpha et l’omega de notre foi orthodoxe est le fait de l’incarnation du Fils de Dieu, c’est-à-dire la Nativité du Christ, et le fait de Sa résurrection. Dieu est descendu sur terre, le Seigneur est ressuscité, nous ouvrant à tous la voie vers la résurrection. La joie pascale nous rappelle que tous nous ressusciterons. Mais pour ressusciter dans la vie éternelle et non dans les tourments éternels, il est nécessaire de se préparer comme il convient à la vie éternelle. Il existe une expression selon laquelle le paradis et l’enfer commencent ici sur terre. Intérieurement. Ils ne durent peut-être pas très longtemps, chez l’un, plus, chez l’autre, moins, mais malgré cela, ils commencent ici. Nous devons nous efforcer de vivre en Chrétiens, alors, quand nous serons inhumés, nous ressusciterons avec le Christ. J’ai lu dans un monastère grec une expression merveilleuse: «Si tu meurs avant de mourir, tu ne mourras pas quand tu mourras».
Traduit du russe

Paroles de Batiouchka (24)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers. Le texte ci-dessous révèle une dimension peut-être ignorée en Occident de l’Église en Russie à l’époque soviétique. Les dates précitées font du Père Valerian un témoin autorisé à ce propos.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», page 93.

Le livre dont l’extrait est tiré

Dans l’histoire de l’humanité, il y eut des époques où la foi ne pendait plus qu’à un fil, à peine les charbons ardents de la foi rougeoyaient-ils encore au sein du peuple, la foi semblait disparaître, engloutie dans les événements de l’histoire. Et la manière dont la foi était malgré tout préservée relève des voies impénétrables de la Providence Divine. Dans l’un ou l’autre village, ou une ville, un homme ou une femme s’efforçait de sauvegarder la vraie foi, et celle-ci était transmise à d’autres par cet homme ou cette femme. Cette transmission doit demeurer ininterrompue. La foi authentique ne change jamais en fonction du nombre de ses adeptes. C’est dans la vie mondaine que les choses changent en fonction de la majorité des voix. Mais s’il est très rare de la rencontrer chez les gens, la foi authentique ne diminue pas pour autant; elle n’en prend que plus de valeur.
Traduit du russe