Regard orthodoxe sur l’Histoire de Russie et du Monde.3/3

МультатулиPravoslavie.ru a publié le 29 mars 2016 un long entretien avec Pëtr Multatuli, historien, directeur du département d’analyse et d’évaluation de l’Institut des Études Stratégiques de Russie (Российского института стратегических исследований), à propos du lien entre histoire et Providence divine. Le texte ci-dessous propose la traduction de la dernière partie de l’entretien. Les deux premières se trouvent ici.

Pëtr Valentinovitch, quelle est la situation, aujourd’hui ?
Aujourd’hui, nous voyons à nouveau comment l’Occident qui s’est détaché de Dieu prépare une nouvelle invasion. Que certains l’admettent ou non, en janvier 2014, nous sommes entrés dans la Troisième Guerre Mondiale, avec la provocation du Maïdan de Kiev. Ses organisateurs sont un petit groupe extrêmement influent de personnes qui sévissent dans le Groupe Bilderberg, la Conférence Trilatérale, et qui utilisent les États-Unis d’Amérique comme puissance d’agression. C’est une guerre sans précédent en termes de cynisme et de cruauté. Un arc sanglant s’étend de la Syrie à Donetsk et Lougansk. Femmes enceintes, enfants innocents et vieillards sont tués. Des prêtres orthodoxes, des imams musulmans et des missionnaires catholiques sont tués. Comme sortis de l’enfer, apparaissent des escadrons de la mort parés de la symbolique nazie ou wahhabite, composés de sadiques, de maniaques et de pervers, semant la mort et la dévastation. Leurs maîtres secrets leur ont assigné un objectif simple : la domination mondiale et un nouvel ordre mondial. Hitler en avait rêvé, lui qui voulait instituer un «Neuordnung», un ordre nouveau. Notons qu’il s’agit de l’objectif proclamé sur les dollars des États-Unis: «Nouvel ordre séculaire». Ce siècle arrive et nous constatons ce qu’il amène avec lui: l’athéisme, la destruction de l’Église, de la famille, les tribunaux pour enfants, la propagande pour la pédophilie, la perte de l’identité nationale et culturelle des États, la transformation de la personne libre en esclave semblable à du bétail. Au sein de cet «ordre», il n’est pas de place pour l’État-nation, pour les cultures et religions nationales. Même la famille disparaît. Tout est transformé en camp de concentration électronique, dont le maître sera, comme dans Orwell, le «Grand Frère».
Tout cela ne constitue pas une ensemble d’effets spectaculaires dans un nouveau film d’horreur, mais bien une réalité qui devient chaque jour plus distincte. Read more

Regard orthodoxe sur l’Histoire de Russie et du Monde.2/3

МультатулиPravoslavie.ru a publié le 29 mars 2016 un long entretien avec Pëtr Multatuli, historien, directeur du département d’analyse et d’évaluation de l’Institut des Études Stratégiques de Russie (Российского института стратегических исследований), à propos du lien entre histoire et Providence divine. Le texte ci-dessous propose la traduction de la deuxième partie de l’entretien. La première se trouve ici.

En ce qui concerne ses relations avec la Russie, pourquoi l’occident n’apprend-il pas des erreurs du passé?
Nous devons préciser de quel Occident nous parlons. L’Occident de Charles Martel, des saints Denis et Rustique de Paris, de Sainte Geneviève, Jeanne d’Arc, Shakespeare, Molière, Racine, Schiller, Dürer, Bach, du Roi Louis XVI et de la Reine Marie-Antoinette tué par les Jacobins, et du grand Pasteur, c’est une chose, mais l’Occident des Templiers, de Cromwell, Robespierre, Marat, Bonaparte, Karl Marx, Nietzsche, Freud, Alister Crowley, Hitler et les actuels néocons de Brzezinski et de Norman Podgoretz, c’en est une autre. Aujourd’hui, quand on évoque l’Occident, c’est tout d’abord à ce deuxième Occident, celui de l’apostasie, que nous faisons référence. Mais ceci est correct, car cela fait au moins trois siècles que nous avons affaire précisément à lui. Toutefois, nous n’avons pas le droit d’oublier qu’il existe un autre Occident, un Occident chrétien, d’autant plus qu’il demeure en Occident de nombreux croyants qui n’admettent pas les accomplissements des nouveaux nazis libéraux en Europe. C’est justement en Europe qu’a démarré l’offensive des forces mondialistes antichrétiennes. Read more

Regard orthodoxe sur l’Histoire de Russie et du Monde.1/3

МультатулиPravoslavie.ru a publié le 29 mars 2016 un long entretien avec Pëtr Multatuli, historien, directeur du département d’analyse et d’évaluation de l’Institut des Études Stratégiques de Russie (Российского института стратегических исследований), à propos du lien entre histoire et Providence divine. Le texte ci-dessous propose la traduction de la première partie de l’entretien.
Le savant italien Giambattista Vico formula une hypothèse intéressante : selon lui, l’histoire se meut dans un mouvement en spirale. Les événements historiques se répètent, mais chaque fois ils se répètent en s’étant approprié les éléments les plus utiles du cycle précédant. Pëtr Valentinovitch, les propos de ce savant sont-ils porteurs de graines de bon sens? Tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, n’est-ce pas l’expérience du passé ?
L’hypothèse de Vico me paraît douteuse. En réalité, l’histoire n’est pas régie par les tsars, les rois, les empereurs, les présidents, les dictateurs ou les secrétaires généraux. L’histoire n’est ni un cercle ni une spirale, ni encore une quelconque autre figure géométrique. L’histoire est la Providence divine à l’œuvre dans chaque pays et chaque peuple. Read more

Ivan Tourgueniev : Alexandre III

Turgenev_by_RepinEn 1881, Ivan Tourgueniev a écrit le texte ci-dessous, avec la collaboration de Guy de Maupassant, à l’occasion de l’avènement de l’Empereur Alexandre III. Celui-ci fut appelé en Russie le Царь-Миротворец, le ‘Tsar Pacificateur‘; son règne étant caractérisé par l’absence de guerre. Ce texte fut publié dans la Revue Politique et Littéraire le 26 mars 1881 et réimprimé dans le n°20 / 1997 des Cahiers Ivan Tourgueniev.                                                              Non seulement en Russie, mais dans l’Europe entière on attend anxieusement les premiers actes du nouveau souverain, pour tâcher de préjuger quelles seront par la suite son attitude, ses tendances, toute sa manière de gouverner.
On espère beaucoup. On craint beaucoup. On commente tout ce qu’on sait de sa vie et on en tire des conclusions; puis on se dit: «L’horrible mort de son père ne changera-t-elle pas absolument ses opinions acquises et connues dès maintenant?»
Nous allons essayer de tracer aussi judicieusement que possible le caractère vrai de ce prince, de pénétrer en lui, de voir son cœur, qui n’est point double ou rusé; et, de cette connaissance de l’homme, nous tâcherons de déduire la conduite qu’il tiendra sur le trône, à moins que des événements imprévus ne le forcent à suivre une route contraire à sa nature. Read more

V. Karpets. Le Social-Monarchisme russe. 3

karpec-00Vladimir Igorievitch Karpets, juriste, orthodoxe Vieux-Croyant, a écrit entre autres un ouvrage intitulé Социал-Монархизм (Le Social-Monarchisme), publié en 2014.  La traduction ci-dessous en est un extrait dans lequel l’auteur évoque les éléments de l’histoire et de la civilisation russes qui prédestinent la Russie au système du Monarchisme social.. Nous avons déjà proposé des extraits traduits de ce livre ici. Aux lecteurs initiés à la langue russe, nous conseillons la lecture du blog de Vladimir Igorievitch.

Le type d’économie d’un pays doit correspondre à l’histoire de celui-ci, à sa culture à son «lieu de développement» (expression utilisée par les eurasistes). Et le système économique d’un État dans lequel il n’y a pas de capitalisme, mais où existe la propriété privée, doit porter un nom particulier. La question du socialisme et du capitalisme, qui surgit toujours dans ce contexte, ne doit pas être posée en termes de formations socio-économiques, mais en termes de civilisation. Et donc, non pas dans le sens où le capitalisme remplace le féodalisme et sera remplacé à son tour par le socialisme. Pas selon la vision de Marx. D’autant plus que celui-ci a indiqué que son schéma «fonctionne» seulement pour l’Europe et les États-Unis ; c’est pourquoi il a inventé le concept de «mode asiatique de production», qu’il appliqua également à la Russie. Read more