Le texte de la traduction ci-dessous a été composé à partir de trois sources référencés au bas de l’article, dont «l’Encyclopédie Orthodoxe». Il s’agit de la suite de la présentation d’une série d’icônes de la Très Sainte Mère de Dieu peut-être moins connues en Occident. L’icône De la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» fait partie du type des «icônes à Acathiste». Ce groupe est caractérisé par le but présidant à leur création : la glorification de la Très Sainte Mère de Dieu et Son exaltation en tant que Reine des Cieux.
Cette icône miraculeuse se trouve dans la Cathédrale du Saint Archange Mikhaïl au Kremlin de Moscou. Elle est nommée Ciel d’Abondante Grâce ou encore «Comment Te nommer?» 1 . Cette deuxième appellation fut écartée lors des réformes du Patriarche Nikon. Une des anciennes copies de l’icône, porte le texte du bogorodichen/theotokion de ton 1 : «Comment te nommerons-nous, Pleine de grâce? Ciel, car Tu as fait resplendir le Soleil de Justice; Paradis, car Tu as produit la fleur inflétrissable; Vierge, car Tu es demeurée sans corruption; Mère très pure, car Tu as porté dans Tes bras, le Fils, le Dieu de l’univers. Supplie-Le de sauver nos âmes».
La vénération de cette icône est liée à partir du XIXe siècle à l’activité du Métropolite Philarète (Drozdov), qui en 1853, lorsque fut rénovée la Cathédrale du Saint Archange Mikhaïl, commanda de collationner toutes les informations historiques relatives à l’icône. Dans un inventaire du XVIIe siècle, il est rapporté que l’icône était une copie exécutée par oukase du Tsar Fiodor Alekseevitch par les maîtres du Palais des Armures à partir d’une icône plus ancienne qui se trouvait dans la cathédrale. L’Archiprêtre A. Tiajelov a mentionné le récit avancé par un expert en antiquités, A. F. Malinovski, d’une tradition selon laquelle l’icône fut amenée à Moscou par Sofia Vitovtovna, fille du Grand Prince de Lituanie, lorsqu’elle devint l’épouse du Grand Prince Vassili Dimitrievitch. Cette tradition apparut comme l’interprétation d’une inscription dans les annales de la Trinité-Saint Serge pour l’année 1398 au sujet de l’expédition à Moscou par Sofia Vitovtovna, à partir de Smolensk, de nombreuses icônes anciennes envoyées de Constantinople, et cette tradition entra dans toutes les publications imprimées du XIXe et début du XXe siècle concernant les icônes miraculeuses de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le podlinnik de Klintsovski, manuel reprenant les canons de l’iconographie selon les thèmes, on trouve une indication selon laquelle cette icône fut envoyée par Sophie Thominitchna Paléologue, épouse de Ioann III, Grand Prince de Moscou et de Toute la Russie, depuis la Lituanie. L’indication souligne l’«adaptation occidentale» de l’icône.
L’icône «Ciel d’Abondante Grâce» (242×181 cm) se trouve aujourd’hui dans l’iconostase de la Cathédrale de l’Archange Mikhaïl, à gauche des portes royales. Elle fut écrite par les iconographes du Tsar lorsque l’iconostase fut restaurée, 1678-1680. Un an plus tard, elle reçut une chasuble d’argent martelé, portant la même inscription que celle se trouvant sur l’icône : le bogorodichen de ton 1. Cette chasuble fut volée en 1812, lors de l’invasion napoléonienne. Une nouvelle chasuble fut fabriquée en 1815. Elle fut remplacée en 1916 par une riza d’argent revêtue de chérubins d’argents.
Dans l’icône, la Très Sainte Mère de Dieu est représentée se tenant debout, tenant en Ses bras l’Enfant Christ. Elle est entourée d’une mandorle rouge vif faite d’une ondulation de rayons de gloire qui émanent d’Elle. Initialement, un croissant de lune était représenté sous Ses pieds. L’icône remonte aux illustrations des paroles de l’Apocalypse de Saint Jean le Théologien: «Et un grand signe apparut dans le ciel : une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, … Et Elle enfanta un fils mâle qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer…» (Apoc.12;1,5). Le prototype iconographique apparut en Allemagne au XVe siècle et se répandit dans l’art occidental. Au XVIIe siècle ce type de représentation arriva en Russie, par la Pologne, l’Ukraine, la Biélorussie et la Lituanie.
Une copie de petite taille de la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» fut placée dans un cadre en bois sculpté doré sur la colonne de gauche de l’iconostase. Proche de l’icône de la Cathédrale de l’Archange, cette petite icône fut réalisée en 1682 par l’isographe du Tsar Vassili Poznanski pour l’église de la Crucifixion du Christ au Grand Palais du Kremlin. Elle s’y trouve encore aujourd’hui. (…)
Pendant la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle, l’icône était fêtée à deux reprises : le 6/19 mars et pendant la semaine de Tous les Saints. Les vendredis, après la liturgie, on célébrait un moleben devant elle, on chantait son acathiste, et on la bénissait d’eau sainte. De nombreux pèlerins offraient des lampades, des cierges et de l’huile.
On prie devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu “Ciel d’Abondante Grâce”, pour être guidés sur le chemin qui conduit au salut et à hériter du Royaume des Cieux, ainsi que pour la guérison de diverses maladies spirituelles et physiques, pour un voyage en toute sécurité, pour se protéger des hérésies et schismes, pour être conforté dans les dogmes de la foi orthodoxe.
Une protestante souffrit très longtemps d’une maladie grave. Un jour, elle fit un rêve prophétique. Elle vit l’icône «Ciel d’Abondante Grâce» en rêve et quand elle se réveilla, elle envoya sa gouvernante commander une prière pour sa santé devant cette icône. La jeune fille obéit et répéta sa démarche pendant 6 semaines. Après cela, sa maîtresse malade se rétablit complètement et elle-même put venir à l’église et commander un moleben d’action de grâce.
En 1885, l’artiste Vasnetsov fut invité à l’église de Vladimir pour en peindre les fresques. Mais l’artiste refusa à cause de la grave maladie de son fils. En arrivant à la datcha avec sa famille, l’artiste remarqua soudain sa femme tenant son fils dans ses bras, devant les rayons du soleil. Ce tableau le frappé tellement et s’imprima si profondément en lui, qu’il a compris : c’est ainsi que la Très Sainte Mère de Dieu devait être représentée. Après cela, Vasnetsov alla peindre les fresque de l’église.
Pendant la préparation pour la peinture des fresques, les murs de l’église de Vladimir furent enduits de plâtre à plusieurs reprises mais la masse appliquée séchait de manière inégale. Les ouvriers et les dirigeants qui observèrent cela remarqué un jours sur le mur l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu avec le Christ dans ses bras, exactement comme Vasnetsov l’avait vu dans sa datcha. On en fit le dessin, et quelques heures plus tard, le mur a finalement séché complètement.
Vasnetsov montra ensuite ses croquis aux responsables de l’église, qui les comparèrent au croquis du mur : les dessins étaient presque identiques dans leurs paramètres de composition. L’artiste fut stupéfait et dit: «C’est un commandement de Dieu.»
Maria Andreevna, aujourd’hui décédée était la plus ancienne gardienne de l’église de Moscou, la Trinité Vivifiante. Elle déclara un jour que la copie de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» qui se trouve dans cette église avait été découverte dans une décharge près de l’auberge de l’Université d’État de Moscou par des étudiants qui l’utilisèrent comme lit, en plaçant un matelas dessus. Quelque temps après son arrivée à l’église, l’icône se renouvela miraculeusement à un point tel que le restaurateur ne put qu’ajouter un petit fragment dans un coin.
Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous!
Traduit du russe
Sources: 1, 2, 3

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe de Madame Svetlana Rybakova «Раз пришли, прочитайте молитовку» publié sur le site du Monastère Sretenski. Ce texte, illustrant la piété et la foi des simples fidèles de Russie, est développé autour du miracle de l’apparition spontanée d’une icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans un petit village du Sud-Ouest de la Russie en l’an 2000. Il est introduit par la phrase suivante : Dans l’Oblast de Samara, au début de ce siècle, apparut une icône non faite de main d’homme, l’icône «Fleur Inflétrissable» de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le raïon de Sergueevski, au village de Tchernova, dans l’humble maisonnette d’Ekaterina Ivanovna Malyguina, vétéran de la Guerre Patriotique, et femme profondément croyante de 87 ans, le 16 avril 2000 apparut sur la vitre d’une fenêtre une icône, non-faite de main d’homme, de la Sainte Vierge Mère Marie avec l’Enfant-Dieu.
Le colonel à la retraite de la Sécurité Intérieure, Mikhail Borisovitch Dekatov a partagé les réflexions suivantes «Un Miracle incontestable, perçant l’âme! C’est juste bouleversant. Maintenant, il existe de nombreux cas d’icônes qui produisent du myrrhon, des phénomènes d’icônes saintes telles que celle-ci sont très rares. La seule chose qui est triste, c’est que l’icône pourrait disparaître. Comme ce miracle vint à nous, il pourrait partir. Il est nécessaire que les prêtres célèbres des molebens devant ce visage merveilleux. Et que les offices religieux reprennent complètement dans le village même. Pour l’instant, il y a seulement une salle de prière à Tchernovka, même pas une véritable maison de prière, sans parler d’une église. C’est peut-être pour cela que ce miracle s’est produit à Tchernovka, pour qu’une église apparaisse dans le village? Après tout, cela s’est toujours passé ainsi en Russie: quand un phénomène miraculeux se produit, après cela, une église est érigée en mémoire de cet événement».
Ekaterina Ivanovna n’était pas à la maison, son fils malade était alité. Nous demandâmes à celui-ci la permission de prier devant l’icône et il hocha la tête avec bienveillance : «Bien sûr, priez!». Nous avons vénéré avec une pieuse crainte l’icône et les croix sur le pourtour, et quand nous sommes sortis de la maison, nous avons pu voir de l’extérieur les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ.»
Le Père Serge Derjavine, recteur de la maison de prière, témoigne d’un autre miracle. Un jour, une famille dont un enfant était atteint de paralysie cérébrale infantile vint de Moscou en minibus. Le papa amena son jeune fils dans la maison à l’icône miraculeuse en le transportant dans ses bras. Pendant trois jours, la famille vécut chez Ekaterina Ivanovna, et pria devant l’icône non faite de main d’homme. Et Batiouchka Serge dit qu’il vit l’enfant marcher lorsque la famille repartit à Moscou.
Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe, une homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, prononcée par le Hiéromoine Ioann Loudishchev et mise en ligne le 4 novembre 2018 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan. Au-delà de l’événement fêté, c’est surtout le lien entre la Très Sainte Mère de Dieu et l’espérance qui rend ce texte particulièrement intéressant. Le titre russe de l’article sur Pravoslavie.ru est d’ailleurs : «L’espérance, ferme appui de l’âme. Homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan»
Ayant appris à tout remettre entre les mains de Dieu, l’homme «avance toujours avec une grande espérance en Dieu». Selon Saint Païssios l’Athonite, «En faisant confiance en Dieu, avec humilité, tous les problèmes se résolvent. Fais ce que tu peux faire… et ensuite remets-toi à la Divine Providence et à la volonté de Dieu. L’espérance en Dieu est la garantie la plus sûre pour l’homme».
«Vers qui crierai-je, Souveraine, vers qui accourrai-je dans mon chagrin, sinon vers Toi, Reine des Cieux? Qui accueillera mes pleurs et mes soupirs recevront-ils, sinon Toi, Toute Pure, Espérance des chrétiens et notre Refuge à nous, pécheurs?» C’est ainsi que les paroles de la prière nous apprennent à nous adresser à la Très Sainte Mère de Dieu. Comme on le chante dans le Canon de l’une des fêtes de la Très Sainte Mère de Dieu: puisque Toi, Très Sainte Mère de Dieu Toute-Chantée et inépousée, Tu es devenue la Mère du Créateur, le Christ de Dieu, nous nous tournons vers Toi dans la prière: ne cesse pas de Le prier pour nous, en Toi nous plaçons notre espérance et mettons tous nos espoirs en Dieu.
Que le Seigneur nous accorde à nous aussi d’augmenter notre espérance en Dieu et en la Très Sainte Mère de Dieu, afin que, «en nous tenant fermement à l’espérance en la miséricorde de Dieu et en plaçant notre espoir en l’aide de la Très Pure Mère de Dieu», nous surmontions résolument toutes les épreuves et les difficultés sur le chemin du salut dans cette vie terrestre. Amen.
Comment ne fut-Elle pas tuée par l’arme du chagrin qui perça Son âme aux heures des souffrances et de la mort de Son Fils et Son Dieu? Elle ne fut pas tuée, parce qu’Elle avait déjà vécu l’expérience de cette arme, quand celle-ci sortit de la bouche du Saint et Juste Siméon qui reçut Dieu en ses mains, et Elle avait préparé son cœur à accepter la blessure de paroles mortelles et à guérir par les paroles de la résurrection. Comment continua-t-Elle à vivre quand, avec l’Ascension du Seigneur au ciel, l’unique raison pour laquelle Elle avait vécu fut cachée à la terre? Le Christ et Ses paroles continuèrent à vivre dans Son cœur, et Elle vécut une vie de foi, d’amour et d’espérance.