maxresdefaultLe site Romanity.org propose une série de textes du Père Jean Romanidès. Certains en Anglais, d’autres en grec. La traduction ci-dessous est celle du début d’un très long texte en anglais dont le titre complet est : «Thérapie de la maladie neurobiologique de la Religion.La Civilisation hellénique de l’Empire Romain, Le Mensonge de Charlemagne en 794 et son Mensonge aujourd’hui.» Ce texte est présenté sur le site précité comme celui d’une conférence donnée à deux reprises aux États-Unis en 1997, et dont la base fut un long article écrit en grec et publié dans un ouvrage édité par le Saint Monastère de Koutloumousiou en 1996. La longueur de ce texte obligé d’en proposer la traduction en extraits successifs. En voici le deuxième.

Clé 1 : Les Romains grecs primitifs et les premiers historiens romains écrivirent en grec et non en latin, pourquoi ?
L’existence même des Romains grecs primitifs a été complètement abolie par les historiens qui continuent à soutenir le mensonge de Charlemagne, en 794, instaurant le dogme historique selon lequel la langue romaine était et est le latin. La situation a perduré malgré l’existence de sources romaines décrivant le grec comme première langue des Romains. Il semble que le mensonge proféré par Charlemagne en 794 ait été basé sur un ouï-dire ainsi que sur la nécessité de couper les liens entre les Romains occidentaux transformés en esclaves des Franco-Latins et les Romains orientaux. L’Empereur franc Louis II  (855-875) soutint clairement le mensonge de 794 de Charlemagne par les paroles suivantes : «Nous avons reçu le gouvernement de l’Empire Romain pour notre orthodoxie. Les Grecs ont cessé d’être empereurs des Romains à cause de leur cacodoxie. Ils ont non seulement déserté la cité (de Rome) et capitale de l’Empire, mais ils ont également abandonné la nationalité romaine et même la langue latine. Ils ont émigré vers une autre capitale et adopté une nationalité et une langue complètement différentes.»
Il suffit d’opposer à ses absurdités franques la réalité historique et le processus à travers lequel Rome devint l’Empire de tout le monde hellénophone. Les Romains grecs primitifs étaient issus de l’union entre les tribus hellénophones d’Italie. Ces tribus hellénophones étaient les aborigènes qui vinrent d’Achaïe, en Grèce, s’installer dans la région de Rome, bien des générations avant la Guerre de Troie. Ces aborigènes avaient déjà intégré à leur peuple ce qui demeurait des Pélagiens grecs d’Italie, décimés par une maladie non identifiée. Ces aborigènes s’unirent aux Troyens qui émigrèrent dans leurs contrées, et ensemble, ils devinrent les anciens Latins, hellénophones, dont la capitale était Alba Longa. Une branche de ces Latins hellénophones d’Alba Longa, emmenés par les frères Romulus et Remus, fondèrent Rome sur les collines Palatine et Capitoline. Des Sabins grecs d’Italie, installés sur la colline Quirinale, se joignirent à eux. Les Sabins avaient émigré en Italie depuis la Lacédémone, en Grèce méridionale. Les Romains poursuivirent le processus de soumission et d’intégration des Latins et des Sabins à leur système politique. Des Celtes danubiens firent leur apparition en Italie du Nord et exercèrent leur pression sur les Étrusques qui se tournèrent vers Rome pour obtenir du secours. Mais ces Celtes submergèrent les forces romaines qui tentaient de les arrêter, et descendirent jusque Rome où ils défirent le gros de l’armée romaine et firent leur entrée victorieuse dans la cité en 390 (Av. JC.). Ils occupèrent toute la ville à l’exception de la Colline Capitoline. Les Romains y avaient rassemblé tous les jeunes, tous les trésors et toutes leurs annales. Les habitants plus âgés étaient restés dans leurs demeures. Les Celtes se retirèrent après avoir reçu une rançon substantielle. Pour mieux se protéger, les Romains soumirent le reste de l’Italie du Nord. Les Romains placèrent également sous leur domination la Magna Graecia italienne, la Sicile, la Sardaigne et la Corse. Cela correspondait à l’étendue des territoires romains en 218 (Av. JC.).

Magna Graecia
Magna Graecia

Les Guerre Puniques, contre Hamilcar, et surtout Hannibal, constituèrent la principale menace pesant sur Rome depuis l’occupation celte. Hannibal envahit l’Italie, avec ses fameux éléphants, et l’aide de la Macédoine. Celle-ci avait conquis les Grecs, alliés traditionnels de Rome. Les Romains allèrent jusqu’en Espagne pour en déraciner les places-fortes puniques, et ils finirent par conquérir Carthage. Ils firent la traversée vers la Grèce pour protéger leurs amis Grecs des Macédoniens et parvinrent à conquérir la Macédoine, l’intégrant à l’Empire Romain. Et ils vinrent à l’aide de leurs alliés les Galates et les Cappadociens en les libérant du roi Mithridate VI du Pont (121/120-63 Av. JC.). Ainsi la Mer Méditerranéenne devint un lac central de l’Empire Romain.
Les quatre premiers annalistes romains écrivaient en grec ; il s’agit de Quintus Fabius Pictor, Lucius Cincius Alimentus, Gaius Acilius et Aulus Postumius Albinus.
Comme nous le verrons, le premier texte en latin primitif fut le Code des Douze Tables, promulgué en 450 av. JC, uniquement pour la plèbe. La ‘gentis’ grecque respectait ses propres lois secrètes. C’est la raison pour laquelle la tradition du Droit Romain résulta de la coopération entre les consuls de la ‘gentis’ et les tribuns de la plèbe. Les plébéiens finirent par parler le grec couramment au point de pouvoir prendre part à l’administration des provinces grecques. En fait, selon Cicéron, le premier romain à écrire en latin fut le Sabin Apius Claudius Caecus, qui fut consul entre 307 et 296 av. JC Il fit un discours en latin au Sénat, s’opposant à la conclusion de la paix avec Pyrrhus, roi de Macédoine. Les premiers historiens à écrire en latin furent Lucius Porcius Cato (234-140 av. JC) et Lucius Cassius Hemina (environ 146 av. JC). Quelle langue parlaient et écrivaient donc avant cela les Romains, sinon le grec?
Tous ces intervenants s’accordent quant aux traits généraux des débuts de l’Empire Romain. La raison en est qu’ils se fondent sur les annales romaines officielles et sacrées (hierais deltois), que les premiers historiens romains se contentaient de reproduire. En d’autres termes, ils étaient annalistes. Toutefois, seule une faible partie de ces annales a été conservée, autre que ce qui fut répété par les annalistes. Et les œuvres mêmes de ces derniers sont très rares, ou elles furent dissimulées pour faciliter le mensonge de Charlemagne. Le danger présenté par ces œuvres est illustré par l’utilisation faite de Cato pendant la révolution française. Les Gallo-Romains comprirent à travers lui que Romains et Grecs sont fondamentalement le même peuple. Malgré cela, seuls des fragments de l’œuvre de Cato sont largement connus. Mais comme Denys d’Halicarnasse eut recours aux mêmes annales que les historiens romains précités, il convient d’utiliser Denys pour reconstituer ces sources perdues ou cachées. Denys opère une nette distinction entre les historiens grecs qui n’utilisent pas les romiosini_01annales romaines et les historiens romains qui, comme lui, le font. Le tour de passe-passe de certains historiens voulant effacer les fondements grecs de l’histoire romaine, consiste à combiner une tradition grecque concernant Rome, basée sur des rumeurs, avec les trois variations romaines sur la fondation de Rome que l’on trouve dans les annales, créant de la sorte un mélange ridicule.
Dans Tite-Live, on trouve un récit bref mais fiable des annales relatives à la fondation. Il en est évidemment ainsi car il écrivit en latin, alors que les annales l’étaient bien sûr en grec. Ceux qui écrivaient en grec recopiaient purement et simplement ce qu’ils lisaient en grec. Ce fut l’histoire des annales rédigée par Hemina qui posa les fondements de l’écriture de l’histoire romaine en latin. Bien entendu, ni lui ni ses imitateurs n’utilisèrent pleinement et dans leur entièreté tous les textes grecs, comme par exemple les discours, qui étaient à leur disposition. Quant à ceux qui écrivaient leurs histoires en grec, ils recopiaient simplement les textes grecs directement à partir des annales. Dans la mesure où les Romains d’origine étaient des Grecs, pourquoi les annales officielles auraient-elles été rédigées en ce que nous appelons latin ? Les Latins et Romains d’origine étaient un mélange d’Arcadiens grecs, de Troyens, de Pélagiens et de Sabins de Lacédémone.

Clé 2 : Les Romains judéo-chrétiens.
Le judaïsme commençant à se répandre à travers le monde hellénique devint  le terreau du Christianisme antique dans l’Empire Romain. Le Christianisme Orthodoxe prit racine dans le judaïsme pour finalement devenir la religion officielle de l’Empire Romain à l’époque de Constantin le Grand (306-333). Cet édit de Constantin suscita une réaction intense de la part des Romains païens à cause de leur identité avec la civilisation grecque. C’est ainsi que débuta la controverse opposant Romains grecs et Romains chrétiens. Depuis cette période, le terme grec en vint à signifier païen, jusqu’à la Révolution Hellénique de 1821, soigneusement préparée par les Empires Britannique, Français et Russe.

Clé 3 : La thérapie de la maladie de la religion.
Pour ce qui concerne la thérapie de la maladie de la religion, il existait une identité entre les Juifs qui suivirent le Christ et les Chrétiens romains et grecs convertis qui adoptèrent la pratique de la thérapie de la maladie de la religion.
Nous aborderons pour commencer la thérapie de la maladie neurobiologique de la religion en la comparant à la réintroduction, opérée par Saint Augustin, d’une forme néo-platonique de cette maladie dans toutes les traditions qui lui sont postérieures, et particulièrement dans la tradition médiévale des Franco-Latins et celle de la plupart des Protestants. Nous reviendrons ensuite à cette thérapie pour montrer de quelle manière elle découle des épîtres de Saint Paul et tout particulièrement de 1Cor. 12-15,11.

Clé 4 : La lutte entre les Romains et les Francs carolingiens.
Nous commencerons par cette clé 4 de façon à poser les fondations de notre étude avec cette lutte entre Francs carolingiens et Romains, qui commença véritablement aux VIIIe et IXe siècles. Elle aboutit à la prise de la Papauté romaine par les Franco-Latins entre 1009 et 1046 ainsi qu’à une dose énorme de propagande carolingienne anti-romaine dans les domaines de l’histoire ecclésiastique, politique et ethnique; ces Francs recoururent à tout ce qui était à leur disposition non seulement pour réduire la Nation romaine en esclavage, mais aussi pour pousser celle-ci jusqu’à la non-existence.

(A suivre)
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