Métropolite Nikolaos : la Recherche spirituelle

Le Site russe Pravmir a publié le 31 mars 2014 le texte ci-dessous dans sa version russe. Il s’agit de la transcription d’un entretien accordé par Despotis Nikolaos à une chaîne de télévision grecque, dont la traduction est proposée ici en deux parties dont voici la première.

A notre époque, l’homme se trouve en recherche permanente, parmi de nombreuses options religieuses, dont celles d’Orient. Dites-nous ce qui peut inciter l’homme à choisir l’Orthodoxie.

Je ne sais trop, étant moi-même né Orthodoxe ; j’essaie de protéger et d’aimer ce que j’ai. Je dispose évidemment d’une certaine expérience de communication avec des représentants d’autres cultures, d’autres confessions, qui ont décidé d’adopter la foi Orthodoxe, de même qu’avec des athées qui sont entrés dans l’Orthodoxie. Lire la Suite

Saint Spyridon chez les Romanov (1/2)

Ce titre quelque peu léger masque une réalité riche et dense, celle de la vénération de Saint Spyridon, véritable tradition spirituelle, au sein de la lignée impériale des Romanov. Le texte ci-dessous est la traduction d’une conférence donnée au Monastère des Danilov à Moscou, le 13 mars 2007, par Madame Olga Nikolaevna Koulikovskaïa-Romanova, Présidente du fonds de bienfaisance de Son Altesse Impériale la Grande Princesse Olga Alexandrovna, à l’occasion de la venue en Russie de la dextre de Saint Spyridon.
La vénération de Saint Spyridon le Thaumaturge de Trimythonte existe depuis des temps très anciens au sein du peuple des simples fidèles, particulièrement dans la paysannerie. L’Évêque cypriote était lui-même berger, occupation à laquelle il ne renonça jamais après son ordination épiscopale. Saint Spyridon est le céleste protecteur des gardiens de cheptel et des paysans. En Russie, la vénération du Thaumaturge cypriote se répandit jusqu’à la cime du pouvoir tsariste. En effet, lors de la campagne de Kazan, Saint Spyridon de Trimythonte apparut au Tsar Ivan le Terrible et affermit spirituellement le Souverain dans sa décision de vaincre les adversaires et libérer le Kazan des usurpateurs liés à Nogaï. Après la victoire, le Tsar fit, conformément à sa promesse, ériger un monastère portant le nom de Saint Spyridon. Lire la Suite

Métropolite Nikolaos: «La Foi, c’est l’affaire du cœur»

Митрополит Месогейский и Лавреотикийский Николай (Хаджиниколау). Фото: А. Поспелов / Православие.RuLa version russe du court texte ci-dessous a été mise en ligne le 07 novembre 2012 sur le site Pravoslavie.ru. Le Métropolite Nikolaos de Mésogée et Lauréotique y rapporte le récit dépouillé de la conversion d’un jeune homme. Le Geronda dont question dans le récit est très vraisemblablement Saint Païssios l’Athonite.

Un jour, voici quelques années déjà, un jeune étudiant vint me trouver. Il me déclara, avec une relative hésitation, mais aussi l’obstination de l’homme en recherche, qu’il ne croyait pas. Il déclara qu’il aimerait beaucoup croire, mais n’y parvenait pas. Depuis des années, il tentait d’arriver à Dieu, mais en vain. Les conversations qu’il avait tenues avec des professeurs et des gens lettrés n’avaient pu étancher sa soif de quelque chose de plus sérieux. Il avait entendu parler de moi et décidé de partager avec moi son problème existentiel. Il me demanda de lui donner des preuves scientifiques de l’existence de Dieu.
Tu te débrouilles avec les intégrales et les équations?
– Non, malheureusement; je suis étudiant à la Faculté des Sciences Humaines
– Dommage, car alors, j’aurais pu te donner la preuve, répondis-je en souriant.

Il se senti désarmé et s’interrompit brièvement. Je lui dis alors :

– Écoute, pardonne-moi de t’avoir quelque peu taquiné. Dieu n’a rien à voir avec les équations et les preuves mathématiques. Si c’était le cas, tous ceux qui ont fait des études croiraient en Lui. On connaît Dieu autrement. Es-tu déjà allé à la Sainte Montagne? As-tu au cours de ta vie déjà rencontré un héros de l’ascèse?
– Non, Père, mais j’ai l’intention d’aller au Mont Athos ; j’en ai souvent entendu parler. Si vous me le conseillez, j’y vais dès demain. Vous connaissez là-bas quelqu’un de cultivé que je puisse rencontrer?
– A toi de choisir : tu préfères rencontrer quelqu’un de cultivé qui t’en mette plein la vue ou un saint qui «t’éveille»?
– Mieux vaut quelqu’un de cultivé, les saints, je les crains un peu.
– La Foi, c’est l’affaire du cœur. Essaie de commencer par un saint. Comment t’appelles-tu?
– Gabriel.

Je l’envoyai alors auprès d’un héros de l’ascèse, lui expliquant comment parvenir jusqu’à celui-ci et lui communiquant quelques instructions. Et nous établîmes un plan d’action.

– Lorsque tu arriveras près de lui, demande-lui exactement ce que tu m’as demandé. Dis-lui : «Je ne crois pas, mais je souhaite croire. Mais pour cela, j’ai besoin de preuves de l’existence de Dieu».
– J’ai peur, je suis timide, me dit-il alors.
– Pourquoi serais-tu timide et craindrais-tu un saint alors que tu n’as pas été timide devant moi et tu n’as pas eu peur de moi ? Agis simplement, va jusqu’à lui et pose tes questions.

Quelques jours plus tard, Gabriel se mit en route. Il trouva l’ascète, qui conversait avec d’autres jeunes, assis sur des rondins dans la cour devant sa kelia. Gabriel se tenait timidement perché sur son billot. Au bout d’une petite dizaine de minutes, le geronda mit un terme à l’entretien avec les jeunes.

– Comment vous sentez-vous les enfants? Vous voulez un loukoum? Vous voulez boire un peu d’eau?
– Merci, Geronda! Répondirent-ils, avec la courtoisie que l’on apprend dans le monde.

Il appela alors Gabriel, l’invitant à s’écarter des autres et à le suivre :
Viens donc ici. Je vais apporter de l’eau, tu prendras la boîte de loukoums. Et viens plus près de moi, je vais te livrer un secret : il est vrai que beaucoup de gens ne croient pas, mais tout de même, ne pas croire et porter le nom d’un ange…!? C’est la première fois de ma vie que je rencontre un cas pareil!
C’est tout juste si notre ami ne fut pas foudroyé par un infarctus. Mais comment ce geronda pouvait-il connaître son prénom? Et qui lui avait parlé de son problème de foi? Et finalement, qu’est-ce que le geronda voulait lui dire? La seule réponse qu’il bredouilla fut :
Père, puis-je parler un peu avec vous?
– Tu vois, le crépuscule est proche, prends les loukoums et bois une tasse d’eau. Tu te mettras ensuite en route pour passer la nuit au monastère voisin.
Mais Père, j’aimerais parler avec vous, n’est-ce pas possible?
– Mais de quoi parlerions-nous, mon brave? Pourquoi es-tu venu ici?

Plus tard, Gabriel raconta : «Au moment où Geronda prononça ces paroles, c’était comme si je sentais soudain que je respirais à pleins poumons ; et mon cœur se remplissait de foi, mon monde intérieur se réchauffait, mes questions se résolvaient sans aucune argumentation rationnelle, sans examen particulier, sans réponse précise. Mes «si», «pourquoi» et «peut-être» disparurent en fumée. Seuls demeuraient «que» faire et «comment» faire, dans le moment présent et par la suite».
La réponse qu’il n’avait pu obtenir de la part des gens cultivés, il l’a reçue d’un saint homme qui avait terminé seulement ses premières classes primaires. Les saints sont très astucieux et efficaces ; ils t’opèrent sans que tu ne te rendes compte de rien ni n’éprouve la moindre douleur. Ils effectuent des transplantations sans pratiquer d’incision. Ils te conduisent à des hauteurs inaccessibles sans prendre appui sur les échelles de la logique de ce monde. Ils sèment la foi en toi sans fatiguer ton mental.
Traduit du russe
Source

Geronda Ephrem, Cathigoumène de Vatopedi: «Quand Geronda m’a dit que je serais moine, j’ai pensé : Quel cauchemar!»

Transcription de l’entretien accordé le 8 juin 2015 par Geronda Ephrem, Cathigoumène du Saint et Grand Monastère de Vatopedi, et mis en ligne le 08 août 2015 sur le site russe Pravmir. Geronda Ephrem y évoque divers éléments de son histoire personnelle, offre un éclairage sur la vie spirituelle sur l’Athos et sur les liens avec la Russie.
Geronda, êtes-vous né dans une famille chrétienne? Quand avez-vous rencontré Dieu pour la première fois ?
Je proviens d’une famille pauvre qui vivait dans un village d’une région rurale ; mes parents étaient fermiers. Mon père travaillait dur, mais il n’était pas un homme d’église. Ma mère était une femme de Dieu. Ma première inspiration spirituelle me fut donnée par le prêtre de notre village. J’étais attiré par la vie dans l’Église. Quand j’étais petit, je me mettais un torchon autour du cou et je célébrais la «liturgie». Je comprenais et saisissais tout, et puis je le répétais, jusqu’au renvoi. Lire la Suite

Saint Jean de Kronstadt : Nous devons fêter notre anniversaire.

St Jean de Kronstadt

Les deux courts textes ci-dessous sont la traduction de deux extraits du recueil des écrits de Saint Jean de Kronstadt publié en 2012 par l’Institut de la Civilisation russe (Институт русской цивилизации ) à Moscou et intitulé «Je prévois la restauration d’une Russie puissante» (Я предвижу восстановление мощной России). Saint Jean de Kronstadt y éclaire brièvement, mais avec force, le sens de l’anniversaire de la naissance et de la fête onomastique du Chrétien. Lire la Suite

Geronda Amvrosios l’Athonite (21/12/1912 – 02/12/2006)

Deux textes de Geronda Ephrem, Cathigoumène du Saint et Grand Monastère de Vatopedi, mis en ligne dans les pages anglaises du site Pemptousia les 14 et 18 Décembre 2013, présentent un saint geronda contemporain moins connu dans nos contrées: Geronda Amvrosios de Dadi. Voici l’adaptation française des deux textes ici réunis.
Le hiéromoine Amvrosios (né Spyridon Lazaridis) quitta cette vie le 2 décembre 2006 (nouveau calendrier), à l’âge de 92 ans. Il était le père spirituel du Saint Monastère de la Panagia Gavriotissa, à Dadi, ainsi que de milliers de Chrétiens dans toute la Grèce. Il fut dans le monde une source de la fragrance athonite du Christ, et l’une des saintes personnes qui ornèrent l’Église en l’époque contemporaine. Il est également le fruit de l’incarnation du Christ ; pendant des siècles, l’Église a été l’atelier de production des saints, et elle continue à l’être de nos jours. Lire la Suite