agios-louka-st-lukaInnombrables sont les miracles accomplis par l’intercession du Saint Archevêque et Confesseur de la Foi Luc de Crimée. Saint Luc a illuminé la Terre de Russie et il illumine aujourd’hui le monde entier. Puisse-t-il nous accompagner dans la joie sur notre chemin vers le Christ et nous donner la force de porter notre croix. Afin de nous y aider le Saint homme a prononcé ses homélies et écrit ses textes. Ce site propose la traduction d’homélies et de textes de Saint Luc, à notre connaissance inédits en langue française. L’homélie ci-dessous a été prononcée le 17 décembre 1947. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «La Pâque du Seigneur» (Пасха Господня).

«Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ; Il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de Le trouver en tâtonnant, bien qu’Il ne soit pas loin de chacun de nous» (Actes 17,26-27). Voilà des paroles très profondes ; il est en effet important de ressentir Dieu, car c’est en cela que réside le grand secret de la connaissance de Dieu.On ne connaît pas Dieu par la raison, on ressent Dieu avec le cœur. C’est ainsi que Barbara, l’adolescente âgée de seize ans, ressentit Dieu en son cœur. Son père, un riche notable romain, était un païen endurci, et sa fille ne fut donc pas éduquée dans la connaissance du Vrai Dieu. Il ne voulait pas qu’elle connût des gens, qu’elle connût le monde, et il la retenait, prisonnière dans une haute tour, dont les fenêtres s’ouvraient sur de vastes champs, des prés et des bois. La nuit, Barbara admirait le scintillement des étoiles. Contemplant la nature, l’élégance de son arrangement, sa beauté, l’ordre merveilleux qui y régnait, la jeune fille pensait de plus en plus intensément à Celui Qui avait créé tout cela. Lorsqu’elle en parla à ses serviteurs, ceux-ci lui répondirent : «Tout cela a été créé par les dieux que vénèrent ton père». Mais la jeune fille en doutait sérieusement : «Serait-il vraiment possible que des idoles dépourvue d’âme, fabriquées par les gens avec de l’or et de l’argent, aient créé ce monde tout entier? N’existe-t-il pas un Vrai Dieu Qui règne sur le monde? Et il doit être bon. Il doit être tout différent des dieux des idolâtres». Alors qu’elle en était arrivée à ce niveau de réflexion, Dieu permit à la jeune fille de Le connaître en vérité et profondément.
Le père de Barbara étant parti pour une longue période, elle décida d’en profiter pour sortir de la tour et se promener dans le jardin. C’est là qu’elle rencontra des jeunes chrétiennes avec qui elle s’entretint. Au cours de leurs conversations, elles parlèrent de Dieu, et elle entendit ainsi des fragments de prédications à propos du Seigneur Jésus et de la Sainte Trinité. Un ardent amour s’enflamma dans son esprit, et le Seigneur lui envoya alors un prêtre, qui l’enseigna et la baptisa. Lorsqu’il fut de retour, le père apprit que sa fille avait embrassé la foi chrétienne. Le secret de la foi se déploie dans le cœur de ceux qui ressentent Dieu. Et cette foi les conduit vers Dieu car ils répondent à l’appel. Viennent à l’église des enfants, des jeunes gens et des jeunes filles à qui personne n’a jamais enseigné la vraie foi. Leurs conditions de vie sont même moins favorables que celles de la Mégalo-martyre Barbara. Ils entendent de toute part que Dieu n’existe pas, et malgré cela, une force irrésistible les pousse vers l’église. Ils y pénètrent de façon hésitante, regardent à droite et à gauche, écoutent les chants, observent les différentes étapes de nos offices. Et tout cela agit profondément sur leurs âmes, car dans l’église, ils ressentent Dieu, avec leur cœur. Et leurs cœurs d’enfants, d’adolescents ne sont pas encore tachés par la saleté de la vie quotidienne, ils ne sont pas encore pervertis, enténébrés par le péché, ils sont encore purs et prêts à recevoir Dieu. Ils entrent alors dans la foi et font la connaissance de Dieu. Et nous Lui rendons grâce de toucher avec une telle délicatesse et une telle bonté les jeunes cœurs. Et nous Lui rendons grâce d’avoir élevé pour nous, comme un luminaire, la sainte agnelle Barbara. Car s’il n’existait pas de pareils élus et élues de Dieu, brûlant d’amour et de foi pour Lui, notre vie ressemblerait à une triste, sombre, malheureuse nuit d’automne. Et qui nous aiderait à nous extraire de ces ténèbres ? Qui réchaufferait nos cœurs profondément engourdis par la froideur de la vie ? Qui nous prendrait par la main pour nous mener au long du terrible chemin de la vie pécheresse en ce monde? Qui affermirait notre foi? Qui donc, sinon de tels luminaires? Ceux dont les cœurs brûlent d’une foi vive, ceux dont l’amour est enflammé, comme l’amour des Chérubins et des Séraphins éclairent notre chemin dans les ténèbres de l’existence. Dieu sait que l’homme l’homme errerait et se perdrait sur la voie pénible de la vie terrestre, s’il n’y avait plus de justes. C’est pourquoi Il en suscite une multitude, siècle après siècle. Et parmi cette foule, elle brille avec éclat dans la gloire céleste, la Sainte Mégalo-martyre Barbara. Nous la louons pour sa merveilleuse connaissance de Dieu, son amour sans limite pour Lui, et son martyre pour Lui.
On la mena, dévêtue, par les rues de la ville, en compagnie d’une autre martyre, Julienne, qui avait confessé sa foi, à la vue des effroyables tortures que l’on fit subir à Barbara, et qu’elle eut à subir ensuite à son tour. Cette infamie consistant à exhiber leurs corps dévêtus de vierges pures fut un martyre plus effrayant que le reste.
Nous nous inclinons devant le courage de Sainte Barbara qui confessa sa foi devant son sauvage père. Celui-ci haïssait le Christianisme et vénérait les idoles à un point tel que lorsqu’il entendit sa fille l’inviter à abandonner l’idolâtrie et à croire en le seul vrai Dieu, il empoigna son épée et la plongea dans le corps de sa fille pour la tuer. Mais le Seigneur ne permit pas que sa servante mourut ainsi ; ce n’est donc pas une mort rapide au fil de l’épée qui l’attendait, mais une effroyable torture à l’issue de laquelle son père, tel un animal furieux, lui trancha la tête.
Faisons notre possible pour imiter un tant soit peu Sainte Barbara. Le martyre est réservé à une poignée d’élus, confesser sa foi est obligatoire pour tous. Comme elle, ne craignons rien, ne gardons pas le silence, annonçons le Christ à ceux qui ne Le connaissent pas, qui vivent dans les ténèbres de l’ignorance de Dieu. Ne cachons pas notre foi, gardons la tête haute et confessons la Sainte Trinité pour Laquelle Sainte Barbara offrit sa vie. Amen.

«Sainte Mégalomartyre Barbara, Prie Dieu pour nous!»

Traduit du russe.