La traduction ci-dessous est celle d’un texte publié sur la page VK de l’Appartement-Mémorial de Saint Jean de Kronstadt, intitulé “A la Mémoire Lumineuse du Père Jean de Kronstadt (Par l’Higoumène Taïssia de Leouchino)”, et repris d’une publication du 1er janvier 2019 de la page VK de la Paroisse du Monastère Saint Jean de Rila, à Saint-Pétersbourg, où sont conservées les saintes reliques de Saint Jean de Kronstadt. L’Higoumène Taïssia, en voie de glorification par l’Église, a été longuement présentée dans la traduction intitulée «Le secret de Leouchino», publiée sur le présent blog. Elle fut un des personnages-clés dans la vie du saint Batiouchka de toute la Russie. Auteur de célèbres «Entretiens spirituels» avec Batiouchka Jean, de «Notes de cellules» et de recueils de poèmes, elle sut unir spiritualité et qualité littéraire. Le poème-hommage, écrit par Matouchka Taïssia peu de temps après la natalice du Saint Père Jean, et traduit ci-dessous, indique avec force l’influence spirituelle qu’exerça Batiouchka Jean sur les Chrétiens de son temps. La photo du tableau représentant Batiouchka Jean est repris du même article.

Saint Batiouchka Jean et l’Higoumène Taïssia

«A propos de l’auteur. L’Higoumène Taïssia de Leouchino (dans le monde, Maria Vassilievna Solopova; 1842-1915), fut un auteur spirituel, amie de Jean de Kronstadt, Supérieure du Monastère Saint Jean le Précurseur de Leouchino. Avec la bénédiction du Père Jean, Matouchka œuvra à la fondation de communautés monastiques nouvelles, et à la restauration d’autres qui avaient été supprimées. Le pasteur de Kronstadt donna d’élogieux échos aux dons spirituels de l’Higoumène Taïssia, l’appelant ouvertement «héroïne de l’ascèse», «celle qui plut à Dieu», «celle que Dieu appela», «aimée de Dieu», «élue de la Reine des Cieux». Et il se nommait lui-même son «fils spirituel», «son novice». Pour sa fille spirituelle, il transformait l’appellation habituellement réservée aux higoumènes : «Votre Révérence», en : «Votre Sainteté». Voici une de ses adresses caractéristiques à Matouchka : «Je m’incline devant toi, sainte Staritsa, et j’embrasse ta sainte tête qui incessamment pense l’essence de Dieu». Ses contemporains l’appelaient «l’Higoumène de toute la Rus’».

Nous cheminons tous de concert, frères-amis sur cette terre,
Nous allons par les sentiers de tristesse et d’affliction;
le Pasteur Jean marchait à nos côtés, aux jours d’antan,
Adoucissant notre chemin, lui, le luminaire de nos temps.
Dans la douce conversation avec lui, on oubliait toute chose terrestre
Et seuls le pur, le céleste, le saint,
Étaient conçus par l’esprit et ressentis par l’âme !
Déjà, il a atteint le terme de son chemin aux souffrances nombreuses,
Car les Justes cheminent comme le fit le Christ Lui-même.
Il nous a quittés pour un monde de lumière radieuse.
Et nous, préservant sa mémoire, marchons à sa suite.
Pourrions-nous jamais oublier ses enseignements?
Pourrions-nous jamais étouffer le feu de ses saintes sentences?
Oh non !… Serait-ce pour cela qu’un Ange de consolation nous fut donné,
Ami, pasteur et père de tous les affligés ?
Remémorons nous ses paroles et, pour sûr, ses actes aussi;
Efforçons-nous d’imiter son saint amour,
A la mesure de nos forces, menons hardiment notre podvig,
Et Dieu, en Père généreux, nous aidera.
L’amour mutuel, les prières mutuelles,
Voilà la chaîne de réciprocité entre terre et ciel;
En Dieu, il n’est pas de morts, tous vivent dans le salut,
Et le Pasteur Jean vit en son âme aimante.
(1909)

Traduit du russe
Source.