Saint Jean de Kronstadt. Un témoignage remarquable provenant de l’Oblast du Don.

Le texte ci-dessous est traduit des pages 371 et 372 du livre «Le Père Jean de Kronstadt» de I.K. Sourskii (pseudonyme composé à partir du nom du village natal de Saint Jean: Soura), au chapitre 18 du tome II, intitulé «la clairvoyance du Père Jean». La version du livre utilisée est celle qui fut publiée en 2008 à Moscou par les Éditions «Otchii Dom», et qui regroupe en un seul volume les deux tomes du livre écrits l’un à Paris, l’autre à Belgrade, par l’auteur. Il s’agit vraisemblablement de la plus ancienne biographie de Saint Jean de Kronstadt, que l’auteur, un haut fonctionnaire de l’Empire de Russie, a connu personnellement, et qui a largement servit de base à la première (courte) biographie de Saint Jean de Kronstadt publiée en langue française (épuisée à ce jour) et traduite d’un original allemand écrit par Alla Selawry. D’autre extraits de cette excellente biographie, exceptionnelle source d’informations, seront traduits au cours de l’année 2019 sur le présent blog.

Ceci se passa en l’an 1902. Dans l’Oblast du Don, au village de Cheptoukhovo vivait le propriétaire terrien Nikolaï Alexandrovitch Poliakov. Son domaine était immense. On ne sait s’il lui était échu en récompense pour ses services dans l’armée , ou par héritage, de son père. C’était un homme dur et sévère, et que Dieu ne le permette, si du bétail appartenant à autrui venait à paître sur ses terres, il entrait en grande colère et punissait le propriétaire des bêtes. Ils étaient nombreux à ne plus oser le regarder en face après avoir subi pareil coup de semonce. Il ne croyait pas en Dieu, ni en ce qu’on écrivait à l’époque au sujet du Père Jean. Il ne croyait en rien dont il n’ait fait lui-même l’expérience. Lire la Suite

Geronda Gabriel de Karyes. Histoires athonites

Le texte ci-dessous est issu de la traduction de deux articles, publiés le 08 février 2019 et le 23 mars 2018 sur le portail russe de l’Union des Journalistes Orthodoxes.
Geronda Gabriel de Karyes mène son podvig en ermite dans sa kelia de Saint Christodoulos, près du Monastère de Koutloumoussiou sur la Sainte Montagne, pas loin de l’endroit où vivait Saint Païssios. Il est l’un des gerondas athonites les plus connus. Certains considère qu’il est d’ores et déjà saint. Après être demeuré 23 ans sur le Mont Athos sans en sortir, Geronda Gabriel a subi depuis 2012 plusieurs interventions chirurgicales pour soigner un cancer au cerveau, qui le maintient en position allongée la plupart du temps. En 2012, quand il «se reposait» dans une maison de Thessalonique, suite à une intervention chirurgicale, plus de 20.000 personnes vinrent le voir pour recevoir sa bénédiction (par groupes de vingt). Après la dernière intervention chirurgicale, en 2018, Geronda Gabriel annonça, de retour au Mont Athos, que cette fois, il était revenu pour y mourir. Au début de l’année 2019, il semble que l’état de santé de Geronda se soit un peu amélioré.

On ne peut pas comparer les gens d’aujourd’hui à ceux d’il y a cinquante ans. Les hommes et les femmes d’aujourd’hui sont faits d’une pâte complètement différente. Lire la Suite

Saint Jean de Kronstadt. La Prière. (2)

Le texte ci-dessous est la traduction d’extraits d’écrits et surtout du Journal de Saint Jean de Kronstadt, dans lesquels il exprima l’expérience persévérante de la prière telle qu’il la vécut et pratiqua de tout son être au fil des années. Cette sélection fut publiée en 1943 en russe, sous forme de recueil, par les éditions de la Fraternité Saint Jean le Théologien à Kharbin. Voici la deuxième  partie de cette traduction.

1. Tant que nous demeurons dans la prière fervente, nous ressentons paix, chaleur, légèreté et lumière dans notre âme, car alors, nous sommes avec Dieu et en Dieu. Mais quand l’intensité de la prière diminue, la tentation survient, ainsi que trouble et confusion. O, temps bienheureux de la prière!
2. Quand nous prions, nous devrions toujours maîtriser notre cœur et le tourner vers le Seigneur. C’est nécessaire pour l’empêcher d’être froid, malicieux, infidèle, duplice. Sinon, quelle est l’utilité de notre prière, de notre piété? Aime-t-on entendre la voix du Seigneur, teintée de colère: «Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi» (Math. 15,8)? De même, que notre âme ne s’amollisse pas quand nous sommes à l’église; notre esprit doit être brûlant et œuvrer pour le Seigneur. Les fidèles n’apprécient pas les offices célébrés avec froideur, par habitude. C’est notre cœur que Dieu veut.«Mon fils, donne-moi ton cœur» (Prov. 23,26), car le cœur est l’essentiel en l’homme, c’est sa vie, plus encore, son cœur est l’homme lui-même. C’est pourquoi celui qui ne prie pas ou ne sert pas Dieu avec son cœur, c’est exactement comme s’il ne priait pas du tout. C’est son corps qui prie, et le corps en lui-même est dépourvu d’âme, c’est juste un peu de terre. Souvenez-vous que lorsque vous vous tenez en prière, vous vous tenez devant Dieu qui détient l’esprit de chacun. C’est pourquoi votre prière doit être, comme on dit, tout esprit, toute raison. Lire la Suite

Saint Seraphim de Vyritsa. Prophète de nos temps mauvais.

L’Église vit. Sur terre et dans les Cieux. Les Saints sont vivants. A nos côtés. Dans les temps mauvais que nous traversons, il nous est donné de comprendre que seuls nous ne pouvons rien. L’ennemi est à l’œuvre. Vers qui nous tourner? Vers notre Créateur et Sauveur, d’abord, vers Sa Mère Toute Sainte, vers nos pères spirituels qui peinent et prient à nos côtés, mais aussi vers les saints. Ils prient avec audace et ferveur, répondent à nos supplications. Ils nous guident. Mais ils nous ont également laissé un héritage. L’héritage de leur passage sur terre. Nous connaissons tous Saint Seraphim de Vyritsa. Nous le fêtons particulièrement ce 21 mars/3 avril. La littérature le concernant est abondante. Un des auteurs les mieux informés sur la vie et les paroles et la spiritualité de Saint Seraphim est Valery Pavlovitch Filimonov. Il a rédigés plusieurs ouvrages concernant Saint Seraphim. L’un d’entre eux s’intitule : “Prophéties de Saint Seraphim de Vyritsa” ( Пророчества преподобного Серафима Вырицкого), publié aux Éditions Statis à Saint-Pétersbourg. Le texte ci-dessous est composé de deux extraits de ce livre. (pages 99 et 100 pour la première prophétie, prononcées pendant les années ’30 et transmise à l’auteur par la petite fille de Saint Seraphim, et pages 46 et 47 pour la seconde. )Outre sa fonction de confirmation stupéfiante de la clairvoyance de Saint Seraphim, ce texte peut servir de canevas, d’outil, de “grille de décodage” pour nos temps mauvais, et nous aider à identifier les vertus spirituelles qu’il convient de développer pour traverser cette houle déferlante et continuer à naviguer vers le havre auquel nous aspirons. Les intertitres ont été ajoutés par le traducteur. Reste au lecteur à conjuguer les paroles des deux prophéties pour tenter d’identifier la voie qui traverse le brouillard des souffrances. Lire la Suite