L’Église vit. Sur terre et dans les Cieux. Les Saints sont vivants. A nos côtés. Dans les temps mauvais que nous traversons, il nous est donné de comprendre que seuls nous ne pouvons rien. L’ennemi est à l’œuvre. Vers qui nous tourner? Vers notre Créateur et Sauveur, d’abord, vers Sa Mère Toute Sainte, vers nos pères spirituels qui peinent et prient à nos côtés, mais aussi vers les saints. Ils prient avec audace et ferveur, répondent à nos supplications. Ils nous guident. Mais ils nous ont également laissé un héritage. L’héritage de leur passage sur terre. Nous connaissons tous Saint Seraphim de Vyritsa. Nous le fêtons particulièrement ce 21 mars/3 avril. La littérature le concernant est abondante. Un des auteurs les mieux informés sur la vie et les paroles et la spiritualité de Saint Seraphim est Valery Pavlovitch Filimonov. Il a rédigés plusieurs ouvrages concernant Saint Seraphim. L’un d’entre eux s’intitule : “Prophéties de Saint Seraphim de Vyritsa” ( Пророчества преподобного Серафима Вырицкого), publié aux Éditions Statis à Saint-Pétersbourg. Le texte ci-dessous est composé de deux extraits de ce livre. (pages 99 et 100 pour la première prophétie, prononcées pendant les années ’30 et transmise à l’auteur par la petite fille de Saint Seraphim, et pages 46 et 47 pour la seconde. )Outre sa fonction de confirmation stupéfiante de la clairvoyance de Saint Seraphim, ce texte peut servir de canevas, d’outil, de “grille de décodage” pour nos temps mauvais, et nous aider à identifier les vertus spirituelles qu’il convient de développer pour traverser cette houle déferlante et continuer à naviguer vers le havre auquel nous aspirons. Les intertitres ont été ajoutés par le traducteur. Reste au lecteur à conjuguer les paroles des deux prophéties pour tenter d’identifier la voie qui traverse le brouillard des souffrances.

Première prophétie

«Il viendra un temps où ce ne sera pas la répression, mais l’argent et les séductions du monde qui détourneront les gens de Dieu. Alors, les âmes chuteront en plus grand nombre qu’aux temps des persécutions ouvertes. D’une part, on exaltera la Croix, on dorera les coupoles, mais d’autre part s’installera le règne du mensonge et du mal. La Vraie Église sera toujours persécutée. Alors, les uniques voies du salut seront l’ affliction et la maladie.  La persécution adoptera un caractère des plus sophistiqué, des plus imprévisibles… Il sera effroyable de vivre à cette époque. Nous ne vivrons pas jusque là, Gloire à Dieu! A cette époque, la procession partira de la Cathédrale de Kazan pour rejoindre la Laure Saint Alexandre Nevski» [N.d.T. : à Saint-Pétersbourg].

On rappellera donc qu’après une interruption de près de 85 années, la première procession joignant la Cathédrale de Kazan et la Laure de la Sainte Trinité-Alexandre Nevski se déroula le 12 septembre 2002, le jour anniversaire du noble Grand Prince Alexandre Nevski, avant même que les autorités municipales ne décident de faire renaître officiellement cette tradition, en 2013.

Deuxième Prophétie

En 1926-1927, le grand starets prédit le renforcement intense de la persécution ouverte envers l’Église du Christ, alors que toute la Russie se transformait en un vaste camp de concentration.

«Maintenant, il est arrivé le temps du repentir et de la confession de la foi», insistait le Père Seraphim auprès de tous ceux qui aspiraient à connaître la volonté de Dieu. «Dieu Lui-même a déterminé la punition du peuple russe pour ses péchés. Et tant que le Seigneur n’aura pas fait miséricorde à la Russie, il sera insensé d’aller contre Sa sainte Volonté. Une nuit de ténèbres va couvrir la Russie. De nombreuses souffrances et une grande amertume nous attendent. C’est pourquoi le Seigneur nous a enseigné:”par votre persévérance vous sauverez vos âmes” (Luc 21,19). Et il ne nous reste qu’à espérer en Dieu et implorer Son pardon. Rappelons-nous que “Dieu est amour” (1Jean 4,16) et espérons en son indicible miséricorde».
Saint Seraphim se  distinguait par sa foi pieuse devant les desseins de Dieu. A cette foi pieuse et  la soumission à Dieu, il ajoutait, pour ses enfants spirituels : «Le Seigneur tout puissant dirige le monde, et tout ce qui y advient s’accomplit soit par la miséricorde de Dieu, soit avec la permission de Dieu. Les desseins de Dieu sont inaccessibles à l’homme. Trois saints adolescents dans la fournaise à Babylone confessèrent leur foi en Dieu. Ils croyaient en vérité que tous les malheurs spirituels et sociaux envoyés sur eux et sur le peuple d’Israël étaient permis par le juste jugement de Dieu. Seule une telle acception de l’essence de tout ce qui se produit attire la paix dans l’âme et empêche l’échauffement des passions et dirige le regard de l’esprit vers l’Éternité, permettant d’accéder à la patience et à l’endurance dans les afflictions. Et le malheur lui-même paraît alors plus bref, moindre, accessoire. Ne vous inquiétez pas de la lourdeur de la croix, aux jours de l’affliction, remettez votre chagrin à votre Seigneur, et Il vous consolera». Voilà ce qu’instruisait le starets, de sa voix calme et douce, au sein de laquelle résonnait toujours une note chaude.

Traduit du russe.

Saint Père Seraphim, prie Dieu pour nous!