Qui est ce «batiouchka», qui est le Père Kretchetov? Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Il naquit dans une famille orthodoxe très pratiquante. Dès son jeune âge, il vécut dans l’Église, et même dans l’église. Il apprit le slavon dès l’âge de cinq ans, en même temps que le russe. Son père, Mikhaïl Valerianovitch, devint prêtre à cinquante ans, après avoir été interné aux Solovki et ensuite enrôlé au front lors de la Grande Guerre Patriotique, et un des frères de Batiouchka Valerian devint également prêtre. Marié, ingénieur forestier de formation, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au hiéromoine Seraphim (Sergueï Orlov), dont il fut fils spirituel, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou
Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités en Russie, reprenant ses prédications, les entretiens multiples qu’il a accordés, ses homélies et ses interventions devant des groupes très divers. Dans la série «Paroles de Batiouchka» seront proposés des passages, parfois très courts, parfois plus longs, traduits des livres précités. L’une ou l’autre traduction d’articles plus conséquents, parus sur des sites russes viendra sans doute compléter le tableau.

Extrait des «Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 34 et 35 .

Le livre dont l’extrait est tiré

Les saints ont enduré tant de maladies pour nous, pécheurs. Ils priaient pour nous. Quand un homme prie pour un autre, c’est comme s’il prenait sur lui une partie de sa croix. Pourquoi, par exemple, le Père Kyrill [Pavlov N.d.T.] fut-il malade, alité, pendant tant d’années ? Il a ramené tellement de gens à la foi, il en a tant sauvés par ses prières. Nous n’accomplissons plus aucune épitimie. C’est comme si nos épitimies étaient reportées sur eux. Plus exactement, ils les ont prises sur eux.Il y eut le Métropolite Nestor du Kamtchatka, un missionnaire. J’ai connu un de ses fils spirituels, le Père Missaïl, devenu l’Higoumène du grand schème Seraphim (Tomine). Il me raconta que Vladika notait les noms de tous ceux à qui il donnait une épitimie, et en quoi celle-ci consistait. Et toutes les épitimies, quelles qu’elles soient, et peu importe à qui elles étaient destinées, il les accomplissait. S’il donnait, par exemple dix métanies à dix fidèles, il faisait lui-même les cent métanies. Voilà comment les pères spirituels œuvraient.
Le Père Vassili était pareil, un confesseur merveilleux, un homme profond et intelligent, diplômé en sciences. Des témoignages existent selon lesquels le Patriarche Pimène venait se confesser auprès de lui, et le Père Vassili aurait été secrètement tonsuré. Le Père Vassili m’a dit une chose remarquable : «Ce qui me plaît le plus, dans la vie spirituelle, c’est quand on n’y comprend plus rien». Je l’ai peu connu. C’était un homme très fort. Tous les starets on l’amour et la capacité d’apaiser. Le Père Vassili avait aussi cette force d’apaisement. C’était sa caractéristique particulière. Il débordait d’amour et d’apaisement.