Le texte ci-dessous est la traduction en deux parties d’un original russe publié le 30 avril 2018 sur le site Pravoslavie.ru, sous le tire «Le Starets Adrien, un homme extraordinairement heureux. En mémoire de l’Archimandrite Adrien (Kirsanov)» («Поразительно счастливый человек» Памяти архимандрита Адриана (Кирсанова)) et introduit par ces phrases : Des paroles simples, une prière efficace, des révélations extrêmement importantes et des rencontres inoubliables. Ceux qui ont eu la chance de communiquer avec cet «homme étonnamment heureux» se souviennent de l’Archimandrite Adrien (Kirsanov) de Pskov-Petchory. Ceci est la seconde partie du texte. La première se trouve ici.

Youri Silouanov
– Quand j’ai eu un problème très sérieux, avec la bénédiction du Supérieur du Monastère des Grottes de Pskov, l’Archimandrite Tikhon (Secretarev),  j’ai été conduit à la cellule du Starets.
Physiquement, il était peut-être épuisé, mais il émanait de lui une telle force d’esprit, une telle grâce qu’il brillait littéralement!

Starets Adrian couleur

Je lui ai expliqué mon problème, et il a simplement dit:
Eh bien, ne t’inquiète pas. Tout se va se mettre en place. Prie. C’est le Seigneur qui envoie cette tentation.
Une tentation à cause de certains de mes péchés?… ai-je cherché à savoir.
– Qui sait, répondit-il encore. Dieu seul le sait.
– Quand ces tentations prendront-elles fin? insistai-je. Ce qui se passait alors était vraiment insupportable.
– Nous ne connaissons pas les délais du Seigneur. Mais elles finiront, c’est tout à fait sûr!
Il me bénit et me fit une onction.Je lui ai parlé d’autres sujets. C’était très surprenant: cet homme qui ne lisait pas la presse, ne regardait pas la télévision, n’écoutait pas la radio, était au courant de tout et, je l’ai compris, savait par avance tout ce qui allait se passer ensuite. Parce qu’il avait percé de son regard l’essence du temps.
Il voyait comment mamon allait gagner de plus en plus d’âmes, et sur le territoire de ce qui fut la Sainte Russie, régnerait le veau d’or…
Quels tourments a subi la génération des startsy du Père d’Adrian, du Père de Ioann (Krestiankine), de l’Archiprêtre Nikolaï Gouryanov! Mais il y avait en eux une telle force qui s’opposait au péché!
– Priez, priez! Le Seigneur sait mieux que nous quand nous envoyer des tentations, quand y mettre un terme, quand en envoyer de nouvelles... expliqua le Père Adrian.
– Priez, priez! Le Seigneur n’est pas sans pitié, il entendra les prières.
– Batiouchka, je prie, mais rien ne se passe, et il m’arrive de me lamenter.
– Les délais du Seigneur nous sont inconnus, rappela-t-il à nouveau.
Quand l’année dernière, un chose incompréhensible se produisit dans la vie de mon fils, clairement liée à l’influence de la sorcellerie, je l’ai emmené chez le Père Adrien.
Le Starets ne recevait plus personne. Mais il fit une exception.
Mon fils a été baptisé dès l’enfance, mais il allait rarement à l’église. Et encore, surtout pour y mettre un cierge… De la vie outre-tombe, comme beaucoup de jeunes, il doutait:
– Papa, comment c’est possible? Tant de milliards sont déjà morts avant nous… Et ils vivraient encore quelque part maintenant? Où donc accueillir tant de monde?
Il avait ces représentations typiques aux néophytes. Je l’ai emmené chez le Père Adrien. Pendant quinze minutes, ils ont parlé. Et après, ce gars robuste de trente ans, qui a réussi dans les affaires, sortit avec des larmes aux yeux:
– Papa… Qu’est-ce que c’était?
– Eh bien, fils, tu viens de parler à quelqu’un pour qui la sainteté n’est pas un concept abstrait.
Quand ils voient de telles personnes, même les athées les plus endurcis cessent de croire à la victoire totale de la mort sur la vie. Le Christ est ressuscité!

Le hiéromoine Cosme (Athanasiev), du Monastère Donskoï

Je suis allé au monastère de Pskov-Petchory dans l’espoir de voir le Père Ioann (Krestiankine). J’étais là pour le voir, et puis il s’est avéré qu’il ne prenait personne. Et déjà je devais repartir… Que faire?
Un moine m’a conseillé:
– Va voir le Père Adrian.
J’y suis allé:
– Racontez-moi…
– Je suis si fatigué… Je voulais refuser. Je suis épuisé.
Soudain il se tourna vers moi:
– Allons, il faut s’y mettre.
Il passa son bras autour de mes épaules et il commença à me raconter toute sa vie! Ses problèmes, ses tentations. Il ne me laissait pas placer un mot! Quel genre de persécution fut organisée contre lui, comment il a été humilié.
J’étais assis, et pensais :  «Je voudrais régler mes problèmes…».
Et il parlait et parlait.
Et ce n’est qu’à la fin que j’ai réalisé qu’il m’avait parlé de tout ce que je voulais lui demander! Il avait répondu à toutes mes questions. Mon âme était si légère, comme si je venais de prendre la Communion. Je ressentais de façon pénétrante la présence Divine.
La dernière fois que je suis allé le voir, et il était tellement heureux:
– Voilà Kochka! Kochka est là!
Il y avait tellement de joie en lui! Quelle grâce extraordinaire!
Le Père avait déjà été faible les dernières années. Il me bénit, il me fit une onction d’huile, et je repris des forces, venues d’on ne sait où.
Je me souviens que je suis venu le voir un jour, et il me dit:
– Qui suis-je? Toutes sortes de gens viennent me voir. Ils viennent du Canada, d’Europe… Un gouverneur m’a donné un diplôme. Et qui suis-je? Assis dans ma cellule, je ne fais rien.
Je suis très reconnaissant au Père Adrien. Je prie: que le Seigneur lui accorde le repos avec Ses saints.

Mikhaïl Moskovski
En 2013, on diagnostiqua à ma mère un cancer de stade quatre. Il y avait déjà des métastases dans la colonne vertébrale. Elle souffrait très fortement. Je suis allé au Monastère de Pskov-Petchory. La première fois, je ne parvins pas à être admis auprès du Père Adrien. De retour à Moscou, j’ai remis à un moine du Monastère Sretenski un petit colis pour le Starets, y insérant une note avec mon numéro de téléphone. Après quelques temps, je reçus un appel: Batiouchka Adrian veut vous demande de venir. J’y allai et, à mon plus grand étonnement, il me reçut, en dépit du monde qui faisait la file pour le voir. J’entrai. le Starets tout vieux et maigre, était assis sur un petit tabouret.
– Ne t’en fais pas. Ta mère vivra. Elle va guérir.
Je ne compris pas et demandai de répéter.
– Tu lui donneras à boire une décoction de tilleul, dit-il, et le plus souvent possible, fais-lui une onction et communie-la.
Immédiatement, en sortant de chez le Starets, j’appelai à la maison, et expliquai avec confusion, qu’il fallait aller à la pharmacie acheter du tilleul.
– Tu es fou? Entendis-je en réponse. Et ma mère perdit réellement connaissance à cause de la douleur.
– Faites ce qu’on vous dit!
Nous avons commencé à lui verser la décoction goutte à goutte dans la bouche, et surtout on lui fit l’onction et lui donna la communion. Et elle s’est rétablie très rapidement. A un point tel que nous avons même rencontré le Père Adrien ensemble. Il ne s’entretenait presque jamais par téléphone, et un jour je l’entendis parler dans le combiné:
– Non, ne venez pas. Nous vivrons jusqu’à Pâques, et alors nous nous verrons.
Et ma mère se sentait très vigoureuse… Le Grand Jeudi, elle reçut la communion, l’onction juste avant Pâques. Et puis elle a brusquement décliné et le vendredi de la semaine Radieuse, lors de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Source de Vie», elle s’en est allée au Seigneur. C’est alors seulement que je compris le sens des mots prononcés par le Père Adrien. Les prières de Batiouchka sont très fortes.
Mon père était également atteint du cancer. Comme ma mère, il avait 80 ans. Et il n’était pas baptisé! Et il s’obstinait: je ne veux pas, et puis c’est tout! Je devais résoudre ça avec le Père Adrien. Prendre sa bénédiction par téléphone. La moniale auxiliaire de cellule me répondit immédiatement que le Père venait de dire soudainement «d’accord».
Mon père était déjà à l’hôpital. «Qui, me demandais-je, lui amener là-bas, afin qu’il ne chasse pas le prêtre?..». Je trouvai un hiéromoine. Mon père m’écouta, et quand il entendit parler du Père Adrien tout à coup il m’a arrêté:
– Et le Père Adrien a béni pour que je sois baptisé?
J’appelai le Starets par téléphone. L’auxiliaire de cellule lui communiqua la question, et j’entendis Batiouchka dire : «Qu’on le baptise!».
Je raccrochai le combiné. Plus tard, l’auxiliaire de cellule me raconta que précisément à cet instant, le Père Adrian avait continué :
– Et pas demain! Aujourd’hui, il le faut!
Et puis soudain, mon père m’appelle de sa chambre:
– Ils vont bientôt m’emmener en chirurgie…
«Pour quelle opération?», pensai-je. «L’homme a 80 ans. Il va mourir là-bas». Je me précipitai chez le hiéromoine, on se hâta dans le métro, on courut vers la chambre. 1er juillet. Il faisait chaud.
– Vous voulez vous faire baptiser?
– Oui!!
Il y a juste eu le temps de baptiser et communier mon père avant que les infirmières viennent le préparer pour l’opération. Cette opération était compliquée. Dieu merci, il y survécut. Il vécut encore un certain temps. Il recevait la communion et l’onction. Il fut inhumé le jour de la Transfiguration, en 2014.
Il s’en est allé au Seigneur, réconcilié avec tout et tous. Avec un visage brillant, lumineux, véritablement transfiguré. Même les enfants étaient comme attirés vers son cercueil et n’avaient pas peur du tout.
Je me rappelle que le Père Adrien disait : «Je ne prie pas pour ceux qui ne sont pas baptisés». Mon père fut donc baptisé, et porté par les prières du Starets.
Je sais aussi que par sa prière, le Père Adrien sauva le mari d’une de ses filles spirituelles. Avant, cet homme vivait une vie désordonnée, jusqu’à ce qu’il subisse un troisième accident vasculaire cérébral. Il était vraiment en enfer, tourmenté de tous les côtés par les démons: «Il ne va pas à l’Église!» et lui, il criait: «Si j’y vais! J’y vais!» et puis, soudain, intervint le Père Adrien. Le Starets l’a fait sortir de tout ça et l’a fait communier. C’est incroyable comme ils se souviennent de ce qui s’est passé, dans tous les détails. Cet homme, après une pareille expérience s’est repenti de la manière la plus profonde et a complètement changé de vie. Il est encore en vie. Je lui ai parlé récemment.
Il y a deux ans, je me souviens avoir parlé avec le Père Adrien et il m’a dit qu’il vivrait encore deux Pâques. Et en effet: deux Pâques sont passées! J’étais chez lui dimanche dernier. On a si agréablement parlé ensemble. Il a même ri. On plaisantait ensemble.
Le Père Adrien était en paix au sujet de ses maladie:
– Donner ma bénédiction pour des traitements, je ne le ferai pas, non, il ne faut pas.
Il y a quelques années, on lui a proposé de subir une opération pour la cataracte. Il en a parlé à sa fille spirituelle la moniale Makaria, l’interrogeant soudain:
– Faut-il accepter ou non l’opération?
– Père, Eh bien, si vous partez dans le monde maintenant, ils vous feront sortir du Monastère pour l’opération, vous serez tout autre…
– Exactement! Nulle part. Je n’irai nulle part. Je le vois bien tout ce qui est nécessaire.
Il avait une vision différente. Pourquoi ‘avait’? Il ‘a’! Je ne doute pas une fraction de seconde que le Père Adrien soit en train de se réjouir!
Il n’y a pas d’affliction. Nous savons même que nous pouvons encore et toujours nous adresser au Père Adrien.
Mémoire éternelle!
Traduit du russe

Photo : site du monastère

Source