Le texte ci-dessous est la suite de la traduction ( proposée en plusieurs parties) d’un résumé détaillé de la vie de Saint Seraphim de Vyritsa écrite par Alexandre Archakovitch Trofimov à partir de son livre qui compte 240 pages. L’original russe du résumé traduit ici, agrémenté de nombreuses photographies, a été publié en six parties sur le site de l’auteur, le 14 mars 2014.

Cellule de Saint Seraphim de Vyritsa

On se souvient du cas suivant. Un jour, des voleurs sont entrés dans la maison où vivait Batiouchka. Ils ont cassé la fenêtre de la cuisine, mais ils ne parvinrent pas à pénétrer dans la cellule du Starets, ni encore à trouver l’entrée de la cellule de Matouchka Seraphima. N’arrivant à rien, ils repartirent.
Beaucoup de ceux qui vinrent auprès du Starets se souviennent que près de la maison où il vivait, on sentait un parfum extraordinaire, l’air était spécial, et tout les gens qui venaient chez Batiouchka ressentaient la grâce qui remplissait l’espace-même qui entourait la maison. Arriva l’année 1949. Le Starets tomba gravement malade. Ses enfants spirituels priaient pour sa guérisons, disant que ce serait très dur d’être séparé de Batiouchka. Mais le Père Seraphim répondait :
Parce que vous imaginez peut-être que le Seigneur n’entend pas? Il suffirait que je tende juste la main vers Lui et Il me guérirait immédiatement. Mais ce n’est pas cela que je veux ; que Ta volonté, Père, soit faite, et non la mienne, maintenant et dans les siècles. Que n’importe quelle maladie me visite, que Ta volonté soit faite!
Le Starets s’affaiblit notablement; il ne pouvait plus se lever du lit, mais il exigeait que l’on continue à laisser tous les gens venir à lui. Ceux qui entouraient Batiouchka et prenaient soin de lui le plaignaient et ne laissaient plus entrer les pèlerins. Mais en esprit, il savait qui venait le voir et pourquoi il venait. Il faisait revenir ceux qu’on n’avait pas laissés entrer. Parfois on allait les rechercher jusque sur le quai de la gare; le Starets l’avait exigé!
Peu de temps avant sa mort, il arriva au Père Seraphim de dormir, sans se réveiller pendant douze jours consécutifs. Le médecin venait le voir chaque jour et surveillait le travail du cœur. Le pouls était à peine audible. Quand le Père se réveilla, il a dit, s’adressant Matouchka Seraphima:
– J’ai visité de nombreux pays. Je n’ai pas trouvé mieux que mon pays et je n’ai pas vu mieux que notre foi. Dis à tout le monde que personne ne renie l’Orthodoxie.
Avant sa mort, la Très Sainte Mère de Dieu apparut Elle-même au Père Seraphim. C’était la nuit. Le Starets savait Qui allait lui rendre visite et dit aux femmes qui s’occupaient de lui:
– Allumez toutes les lampes.
La Mère de Dieu apparut au Starets près du bouleau sous la fenêtre de sa cellule. Le Père Seraphim dit que ce bouleau ne devait en aucun cas être coupé.
Deux semaines avant sa mort, le Starets annonça au Père Alexis Kibardine que la Très Sainte Mère de Dieu lui avait ordonné de lui donner les Saints Dons chaque jours. Le Père Alexis raconta: «Chaque nuit, j’ai donné la Sainte Communion au Starets, suite à ses paroles. Et voilà qu’un jour, j’ai dormi sans entendre la sonnerie du réveil. Je me suis éveillé à quatre heures du matin (habituellement je lui donnais la Communion vers deux heures), j’enfilai l’ornement muni de la poche pour le transport des Saints Dons et je courus littéralement chez le Starets. Quand je pénétrai dans la maison, puis dans la cellule, le Starets était allongé, exceptionnellement rayonnant. J’ai demandé pardon d’avoir trop dormi, ce à quoi le Père Seraphim a répondu:
Batiouchka, ne te tourmente pas, les Anges sont venus me donner la Communion.
Observant son visage, je réalisai qu’il en avait véritablement été ainsi».
Le Starets demanda au Père Alexis d’aller à Moscou et de dire au Patriarche Alexis Ier que le misérable Seraphim s’en irait au Seigneur dans deux semaines et demandait que des émissaires du Séminaire et de l’Académie de Théologie viennent prendre congé de lui. Le Starets transmit une grande métanie et demanda pour lui les saintes prières du Patriarche. Comme l’a raconté le Père Alexis Kibardine, quand il transmit à sa Sainteté les paroles du Starets et fit la grande métanie devant le Patriarche, sans rien répondre, celui-ci se tourna vers les icônes, fit trois grandes métanies en se signant chaque fois. Puis il se retourna, et des larmes coulaient sur son visage. Il dit avec douceur:
– Voilà quatre ans déjà que je suis Patriarche. Je le suis devenu par ses prières. Il me reste encore vingt-et-un ans à servir. C’est ce qu’a dit le Starets. Dites-lui que je demande ses saintes prières.
Le jour de son décès, Batiouchka dit :
– Aujourd’hui, je ne peux accueillir personne. Je vais prier.
Le soir, il appela ses proches dans sa cellule, les bénit les uns après les autres, avec l’icône de Saint Seraphim de Sarov. On alluma les lampes et tous s’agenouillèrent. On commença à lire les acathistes à la Très Sainte Mère de Dieu, à Saint Nicolas et à Saint Seraphim de Sarov. Après, on envoya chercher le recteur de l’église de Kazan, le Père Alexis Kibardine. Dans leurs souvenirs, les témoins de la scène se rappellent que le Père Alexis pleurait pendant la dernière confession du Starets. Après avoir reçu les Saints Dons, le Père Seraphim s’enquérait sans cesse de l’heure. Finalement, il bénit l’auxiliaire de cellule :
– Lis la prière du départ.

Photo : Pravoslavie.ru

Il demanda l’heure une dernière fois. Il était environ deux heures du matin.
– «Voilà, c’est fini».
Il se signa une dernière fois : «Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen. Sauve, Seigneur, et aie pitié du monde entier». Et il plaça ses main sur sa poitrine.
Il décéda vers trois heures du matin le trois avril 1949 dans la maison de l’Avenue de Mai. Pendant la semaine qui suivit son décès l’air de Vyritsa était imprégné d’une sorte de parfum merveilleux. (A suivre)
Traduit du russe
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