«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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L’homélie ci-dessous a été prononcée en 1951. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «Tome 1» des Homélies de Saint Luc.

Le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort et à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie.
Quel merveilleux tropaire pour la plus grande des fêtes, qui nous est si chère, et demeure si incompréhensible pour les non-chrétiens, suscitant même leurs moqueries!

Le feu peut-il être éteint par le feu? Les ténèbres peuvent-elles éclairer les ténèbres? Le mal peut-il être vaincu par le mal? Non, bien sûr. Le semblable n’est pas détruit par le semblable, mais seulement par le contraire. Le feu est éteint par l’eau, les ténèbres sont dispersées par la lumière, le mal est vaincu par le bien.Et pourtant, contrairement à cette loi universelle, c’est par Sa mort que le Christ a terrassé la mort.
Quelle mort ? La mort spirituelle. Cette mort dont l’essence est l’aliénation du Christ-Dieu, qui est Amour, Voie, Vérité et Vie. La mort spirituelle est le rejet de la voie du bien, de l’amour et de la vérité, et la préférence accordée à l’autre chemin, celui du mal, de la haine, de la mort spirituelle qui vient du diable.
Cette mort, le Christ l’a terrassée par l’intarissable et immense fleuve d’amour divin s’écoulant de la Croix du Golgotha. La haine diabolique envers le genre humain est vaincue par l’amour de Dieu pour celui-ci.
Elle n’est donc pas enfreinte, la loi générale selon laquelle le semblable ne peut être détruit par le semblable mais seulement par le contraire et c’est en vérité que le Christ a vaincu la mort par Sa mort. Par la Croix du Christ, le prince des puissances de l’air (Ephes.2,2) est capturé, et elle donne la force de lutter contre celui-ci à ceux qui aiment le Christ et elle les protège avec vigueur.
La deuxième partie du tropaire n’est pas moins étonnante : «Et à ceux qui sont dans les tombeaux, elle a donné la vie». Non seulement elle est étonnante, mais de plus, la Lumière Divine de l’espérance la plus précieuse illumine nos cœurs. Si le Christ est ressuscité, nous ressusciterons dans nos corps. Car Il est ressuscité des morts, comme le premier-né des morts, marquant le début de la résurrection universelle. «Car, puisque par un homme est venue la mort, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés dans le Christ»(1Cor.15,21-22).
Ainsi, non seulement la mort spirituelle, mais aussi la mort corporelle a été abolie par le Christ, par Sa Croix et Sa résurrection. Mais il s’agit de l’œuvre de l’omnipotence de Dieu, et il ne convient pas que nous y réfléchissions selon les lois de la nature, car celles-ci furent créées par le créateur de toutes choses, et Il est libre d’agir non pas selon elles, mais selon les lois de Sa volonté et de Son esprit divins, qui nous sont inconnues.
Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ, qui nous a délivrés de la mort spirituelle et de la anéantissement corporel.
Amen.


Traduit du russe

  1. Pp. 105 et 106 du livre « Святой Врач » (Le Saint Médecin) écrit par l'Archidiacre Vassili Marouchak. (Moscou, Danilovskii Blagovestnik, 2013)