L’héritage historique de Saint Cosme d’Étolie et de Saint Païssios l’Athonite. 4

Texte d’Athanasios Zoitakis publié en quatre parties sur le site russe Agionoros.ru. L’auteur est rédacteur en chef du Portail informatique Agionoros.ru, responsable des Éditions «Sviataïa Gora» (Святая Гора) et professeur d’histoire à l’Université d’État de Moscou. La vénération populaire des Saints Cosme et Païssios se répandit au sein du peuple immédiatement après leur décès. Le texte original russe est pourvu d’un important appareil de notes, omis ici ou en partie intégré au texte, en faveur de la lisibilité de celui-ci.

Relation à la Tradition et au Modernisme
En conséquence de leur expérience et de leur savoir, les propos des deux ascètes conservent une dimension humaine. Parfois, ils recourent à des expressions comme «Mes pensées me disent que…» et «Voici ce que j’en pense…». Leurs enseignements se distinguent par leur simplicité et leur accessibilité. Il est intéressant de noter que leurs biographes respectifs qualifient les enseignements de Saint Cosme et de Saints Païssios au moyen d’une même comparaison, celle de «sermons de pêcheur», faisant ainsi référence aux Saints Apôtres. La théologie de ces saints est fondée sur l’Évangile. Dans leurs propos, nous découvrons souvent des passages directement tirés de l’Ancien ou du Nouveau Testament. Païssios l’Athonite et Cosme d’Étolie analysèrent la Sainte Écriture, l’expliquèrent et s’efforcèrent de la transmettre à chacun de leurs auditeurs. La théologie de ces deux ascètes fut populaire ; ils parvenaient à transmettre avec facilité des concepts théologiques complexes, à l’aide de quelques propositions et exemples, soulignant en outre qu’on ne pouvait connaître Dieu au moyen de la raison, mais seulement par l’expérience de la vie spirituelle et avant tout, la participation aux Saints Mystères. Lire la Suite

Geronda Ephrem, Cathigoumène de Vatopedi. La Repentance selon Saint Grégoire Palamas. 2

En 2012, Geronda Ephrem, le Cathigoumène du Saint et Grand Monastère de Vatopedi a prononcé un enseignement (sans qu’il soit précisé où et à quelle occasion particulière), portant sur la repentance, selon Saint Grégoire Palamas (Η Μετάνοια κατά τον Άγιον Γρηγόριον τον Παλαμάν). Le texte a été mis en ligne le 30 novembre 2012 dans les pages anglaises du site Pemptousia.gr, lié au monastère de Vatopedi.  La version française est proposée en deux parties compte tenu de la longueur de ce texte. En voici la seconde. (La première se trouve ici).

Selon Saint Grégoire Palamas, l’affliction est l’expression la plus naturelle, la plus spontanée de l’âme blessée par le péché et venant à se repentir. Le saint recourt à une merveilleuse comparaison pour prouver que ce sont les blessures de l’homme qui provoquent la souffrance, et non le repentir en soi, qui ne procure à l’âme que joie et réconfort. Si quelqu’un s’est blessé à la langue, le miel aura un goût acide, et la blessure devra être cicatrisée pour qu’il procure à nouveau le goût de la douceur. Il en va de même de la crainte de Dieu : dans les âmes qui la connaissent, l’écoute des paroles de l’Évangile procure la tristesse car ces âmes sont couvertes des blessures des péchés, mais dès que celles-ci sont effacées, par le repentir, elles ressentent la joie de la bonne nouvelle. (Homélie 29). Voilà pourquoi la divine tristesse est qualifiée de ‘joyeuse’. Lire la Suite

Geronda Ephrem, Cathigoumène de Vatopedi. La Repentance selon Saint Grégoire Palamas. 1

En 2012, Geronda Ephrem, le Cathigoumène du Saint et Grand Monastère de Vatopedi a prononcé un enseignement (sans qu’il soit précisé où et à quelle occasion particulière), portant sur la repentance, selon Saint Grégoire Palamas (Η Μετάνοια κατά τον Άγιον Γρηγόριον τον Παλαμάν). Le texte a été mis en ligne le 30 novembre 2012 dans les pages anglaises du site Pemptousia.gr, lié au monastère de Vatopedi.  La version française est proposée en deux parties compte tenu de la longueur de ce texte. En voici la première.
Comme nous le savons, Saint Grégoire Palamas est un des grands luminaires de l’Orthodoxie. A travers l’ampleur de sa théologie, fruit de sa vie en Christ, il parvint à son époque, à faire revivre la théologie Orthodoxe en toute sa profondeur. Sur la Sainte Montagne, on dit que la théologie de Saint Grégoire Palamas couvre toutes les carences du passé et de l’avenir.
Ce saint athonite commença sa vie à la Sainte Montagne au monastère de sa ‘repentance’, le monastère où il reçut la tonsure, le Saint et Grand Monastère de Vatopedi, où les tâches de l’esprit et la vie ascétique lui furent enseignées par Saint Nicodème l’Hésychaste de Vatopedi. Illuminé par les énergies incréées de l’Esprit Saint, Saint Grégoire acquit la sagesse spirituelle et devint un exceptionnel maître des vertus et de la vie selon Dieu. Respectant la pure tradition patristique, il rejeta la vision moralisante de la vie spirituelle que d’aucuns tentaient, à l’époque, d’importer de l’Occident et de projeter dans la sphère de l’Orthodoxie. Lire la Suite

Métropolite Hiérotheos. Saint Grégoire Palamas et l’Éducation en Dieu. (3/3)

Texte du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, dont la version anglaise a été publiée le 05 janvier 2017 sur le site de la Métropole de Naupacte et Saint Blaise. Il s’agit du texte d’une conférence donnée par Despotes Hiérotheos le 9 avril 1989, second dimanche du Grand Carême, à des étudiants de l’Université d’Athènes. Compte tenu de la longueur du texte, la traduction est proposée en trois parties. En voici la troisième, en ce dimanche où nous célébrons la mémoire de Saint Grégoire Palamas.

Le Retrait de la Grâce, Traversée du Désert
L’état précité ne persiste toutefois pas longuement. La durée de la présence de la Grâce lors de sa première venue varie de l’un à l’autre ; elle dépend de facteurs multiples tels que le zèle, l’économie divine, le mode de vie, etc… Quoiqu’il en soit, au bout d’un certain temps, la Grâce diminue et se retire. Cet état est bien connu dans les œuvres des Saints Pères. La terminologie change, mentionnant un retrait, une diminution, l’abandon, l’abandon par Dieu, etc… Mais elle fait référence à un même état induit par différentes raisons. Lire la Suite

Métropolite Hiérotheos. Saint Grégoire Palamas et l’Éducation en Dieu. (2/3)

Texte du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, dont la version anglaise a été publiée le 05 janvier 2017 sur le site de la Métropole de Naupacte et Saint Blaise. Il s’agit du texte d’une conférence donnée par Despotes Hiérotheos le 9 avril 1989, second dimanche du Grand Carême, à des étudiants de l’Université d’Athènes. Compte tenu de la longueur du texte, la traduction est proposée en trois parties. En voici la seconde.

2. L’Éducation en Dieu
L’éducation en Dieu consiste en les allées et venues de la Grâce, de toute la connaissance de Dieu et de la vie éternelle qui s’offrent à l’homme qui reçoit des allées et venues de la Grâce incréée. Cette éducation en Dieu est un mystère, car tout ce qui se déploie en l’Église est mystère. Nous nous fondons sur les enseignements des Saints Pères, qui furent «initiés par l’expérience» et reçurent les révélations de Dieu au sujet de ces réalités. L’Ancien Testament et le Nouveau contiennent des passages relatifs à l’éducation en Dieu. Nous n’en ferons pas un usage extensif mais nous citerons toutefois l’Épître de Saint Paul aux Hébreux. En guise d’introduction, nous rappellerons que les Chrétiens, Juifs à l’origine, auxquels s’adresse Saint Paul dans son épître, reçurent la Grâce du Christ et furent, immédiatement après, persécutés par leurs compatriotes. Ils en furent ébranlés, c’est pourquoi l’Apôtre leur adresse cette épître qui souligne certaines vérités, entre autres le fait que la persécution et de façon plus générale la tentation, sont inextricablement liées aux enfants de Dieu. L’entièreté du chapitre douze de cette épître est consacrée à ce mystère de l’éducation. Lire la Suite

Métropolite Hiérotheos. Saint Grégoire Palamas et l’Éducation en Dieu. (1/3)

Texte du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, dont la version anglaise a été publiée le 05 janvier 2017 sur le site de la Métropole de Naupacte et Saint Blaise. Il s’agit du texte d’une conférence donnée par Despotes Hiérotheos le 9 avril 1989, second dimanche du Grand Carême, à des étudiants de l’Université d’Athènes. Compte tenu de la longueur du texte, la traduction est proposée en trois parties.

L’éducation est un sujet fréquemment abordé, de nos jours. Un problème réside en ce que nous avons de ce thème une vision tout à fait déformée. Nous entendons bien des propos qui sont pour le moins non-orthodoxes. Nous ne pensons pas ici aux humanistes, ceux qui ont une éducation humaniste fondée essentiellement sur l’intellect et le rationalisme, mais bien aux Chrétiens qui assimilent l’éducation centrée sur l’homme à l’éducation chrétienne. Assimiler ces deux sagesses, ces deux types de connaissance, les mettre sur un pied d’égalité, est une position hérétique, qui fut dénoncée par tous les Saints Pères. Lire la Suite