Un hiérarque de l’Église de Chypre : les Églises orthodoxes locales doivent résoudre au plus vite la question ukrainienne pour éviter un schismeLe site du Département des Affaires extérieures de l’Église Orthodoxe russe a publié dans ses pages francophones le 20 mars 2019, une déclaration d’un hiérarque de L’Église de Chypre, le Métropolite Nicéphore, que nous relayons ici dans la mesure où notre attention est attirée non pas sur l’historique de la situation épouvantable créée en Ukraine par fondation d’une organisation schismatique (à laquelle nous ne voyons pas de raison d’accorder le nom “d’Église”) par le Patriarche de Constantinople, ni encore sur les souffrances quotidiennes des prêtres et des fidèles de la Métropole de Vladika Onuphre, seule Église canonique en Ukraine, mais sur la catastrophe qui se profile à l’horizon. Les portes de l’enfer ne prévaudront pas… mais l’ennemi est à l’œuvre, au sein même de l’Église. Nous disons notre admiration devant le courage et la longanimité de nos frères, les fidèles ukrainiens et leur clergé, sous l’omophore de Vladika Onuphre, mais nous adressons notre prière instante à notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, pour que se lèvent sans tarder des hiérarques courageux et longanimes au sein même du Patriarcat de Constantinople, dans les Églises autocéphales et dans les autres Patriarcats, et qu’ils passent des paroles évoquant la charité aux actes garantissant la pérennité, avant qu’il ne soit trop tard.

Le 17 mars 2019, le métropolite Nicéphore de Kykkos et de Tyllérie (Église orthodoxe de Chypre) a déclaré dans une homélie, prononcée après l’office du Triomphe de l’Orthodoxie, au métochion du monastère de Kykkos, à Nicosie, qu’à cause de la question de l’octroi de l’autocéphalie à l’« EOd’U », l’unité de l’Orthodoxie au niveau mondial était menacée. C’est ce qu’expose le Département d’information de l’Église orthodoxe ukrainienne, se référant au site du DREE de l’EOU.

« La question de l’octroi de l’autocéphalie à l’Église orthodoxe ukrainienne a eu de sérieuses et lourdes conséquences, elle a empoisonné les relations interorthodoxes et fait du tort au Corps de l’Orthodoxie universelle. La situation de crise actuelle ne fait qu’empirer. Si elle n’est pas résolue à temps, un schisme risque d’apparaître, causant de graves dommages à l’unité de l’Orthodoxie et pouvant avoir des conséquences imprévues » a dit le métropolite Nicéphore.Le hiérarque a constaté que face à cette situation dramatique, aucune Église autocéphale n’avait le droit de se taire et de rester tranquille, car l’ensemble des Églises locales constitue le corps de l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. Par conséquent, selon le mot de l’apôtre, « lorsqu’un membre souffre, les autres souffrent avec lui » (I Co 12,26).« Au cours de son histoire, l’Église orthodoxe a résisté à de nombreuses crises. Ce n’est pas étonnant, car l’Église est un organisme divino-humain et la partie visible, extérieure, de ce mystère divino-humain est constituée d’hommes, avec leurs imperfections. La racine de toute crise est l’esprit d’orgueil, l’égoïsme et la vanité de nos évêques. (…)

Le Métropolite Onuphre, de L’Église Orthodoxe d’Ukraine, seule canonique.

« A mon humble avis, a souligné le hiérarque, il n’existe qu’une seule solution au problème qui inquiète aujourd’hui le monde orthodoxe, à la fois simple et compliquée, c’est d’appliquer le commandement de la charité et de l’humilité. «Sans la sainte Loi du Christ, déclare Dostoïevski, la fraternité ne pourra jamais régner » et la Loi du Christ, c’est l’humilité et la charité (…) C’est pourquoi nous, évêques orthodoxes, et avant tout les primats des Églises orthodoxes, en particulier ceux qui portent le titre de patriarche, doivent vivre chaque jour de leur vie dans un esprit de charité chrétienne et d’humilité, comme nous l’expérimentons à la liturgie, si nous voulons éviter les conflits et les schismes, si nous voulons que règnent entre nous l’unité et la concorde. »
Le métropolite Nicéphore a constaté que «la restauration entière de l’unité de l’Église orthodoxe et la prévention d’un schisme pénible est une nécessité urgente non seulement pour l’Orthodoxie, mais aussi pour la culture et pour l’histoire.» (Lire la suite ici)