Le Métropolite Ioann (Snytchev) : Notes d’un jeune pèlerin. (7)

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du journal du Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga. Il fut publié le 22 novembre 2005 sur le site Ruskline.ru. Il a en outre été repris dans divers ouvrages biographiques relatifs au Métropolite Ioann. Ce texte lève un petit coin du voile couvrant l’histoire de l’Église Orthodoxe en Russie à cette époque. Et ce coin de voile est levé par un des acteurs les plus notables de cette tranche d’histoire. Nous lisons par la même occasion la découverte naïve de la capitale par un jeune provincial au cœur pur, auquel le père spirituel avait donné pour obédience de tenir le journal de son pèlerinage. Voici la septième partie du texte. Le début du texte se trouve ici.

La Laure

Vendredi 17 mai. Le matin, j’ai visité l’église du Saint Martyr Triphon, une petite église, mais très belle. Elle compte trois autels. C’est là que se trouvait l’icône miraculeuse du Saint Martyr Triphon. Une partie de ses saintes reliques étaient intégrées dans cette icône. La chasuble de celle-ci était richement ornée ; elle venait d’être restaurée. Le sol était couvert de dalles de marbre. Les fresques avaient été nouvellement reconstituées et l’église en était toute resplendissante. Je parvins à participer tant aux matines qu’à la liturgie. Mais j’étais peiné de voir comment ils célébraient. Ils omirent la grande ekténie, l’encensement lors de «Mon âme magnifie le Seigneur», ainsi que la première prière du renvoi lors des matines. A la fin du moleben, je pus vénérer les saintes reliques du Martyr Triphon, et je rentrai en paix chez Tante Nina. Le soir arriva Tante Lelia, et nous l’accompagnâmes au cimetière où ses parents étaient enterrés. C’était un très beau cimetière, mais il était très endommagé ; il ne restait pas même le tiers de ce qu’il fut à l’origine. Les grillages avaient été enlevés, et de nombreuses pierres avaient été emportées. Sur une butte s’élevait une petite église entourée d’arbres desséchés. Nous cherchâmes la tombe de l’inoubliable Hiéromoine du grand schème Aristocle. Elle était entourée d’une grille, proprement entretenue, et couverte d’herbe verte. Au bas de la croix de bois, on avait collé une photographie du Père Aristocle. Que sa mémoire soit éternelle dans les cœurs de ceux et celles qu’il fit renaître à la vie spirituelle. Le soleil était couché, déjà. Nous rentrâmes sans encombre à l’appartement. Lire la Suite