Craignez trois choses : 
quand vous mourrez, 
comment vous mourrez, 
et où vous retrouverez-vous ensuite. 
(Archimandrite du Grand Schème Andronique)
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Le texte ci-dessus est la fin de la traduction en plusieurs parties d’un chapitre du livre «La vie des Startsy de Glinsk : l’Archimandrite du Grand Schème Seraphim (Romantsov), l’Archimandrite Andronique (Loukach) et le Métropolite du Grand Schème Seraphim (Majouga)» (Жизнеописание Глинских старцев: схиархимандрита Серафима (Романцова), схиархимандрита Андроника (Лукаша), схимитрополита Серафима (Мажуги)), Éditions du Désert de Glinsk, 2010. Ce chapitre rapporte la vie et les podvigs du Starets Archimandrite du Grand Schème Andronique (Loukach), que l’Église accueillit officiellement dans le chœur des saints en mars 2009; sa mémoire est célébrée le 9/22 septembre, lors de la Synaxe des Saints Startsy de Glinsk. Le début de la traduction se trouve ici.

Ne laissant aucun testament concernant son enterrement, le père s’en remettait pour tout à la Providence Divine et de la Très Pure Mère de Dieu. Voyant la proximité de son départ vers le Seigneur, Batiouchka fit appeler à lui le Métropolite Zénobe et lui dit: «Je vais vous quitter et partir vers notre Père. Je vous demande, Vladika, de veiller sur les moines de notre monastère, ne les abandonnez-pas, et que la Très Sainte Mère de Dieu ne vous abandonne pas!». Ayant entendu cette requête, Vladika pleura. Et Batiouchka pleura, lui aussi. Ensuite, Batiouchka s’endormit, et Vladika s’en alla. Trois semaines plus tard, son état empira, Batouchka renonça à s’alimenter. Le 17 mars, un dimanche, à six heures et demie du matin, il était dans une sorte de coma. Il y est resta jusqu’au soir. Personne ne le dérangeait. On attendait que Batiouchka remue la main ou ouvre les yeux. Vers 10h, ouvrant les yeux, il dit très clairement: «la Miséricorde de Dieu couvre tout».
Après, il bénit l’un ou l’autre en souriant et plongea de nouveau dans un sommeil profond. Le 19 mars, il dit doucement aux moines qui étaient près de lui qu’il allait mourir. Dans la soirée, il s’endormit et pendant ce dernier sommeil, son pouls faiblit, sa respiration se calma, et un calme clair et complet s’exprima sur son visage. Dès le matin du 21 mars 1974, à la sixième heure, le Père Andronique remit paisiblement son esprit au Seigneur. Le visage de Batiouchka était lumineux, comme celui d’un vivant. Les moines qui étaient auprès de lui, préparèrent son corps et le revêtirent des ornements du grand schème, lui passèrent l’épitrachilion et les surmanches, très anciennes, qu’il avait conservées de nombreuses années, pour son enterrement.
Ensuite, ils célébrèrent dans la cellule une pannychide. pour le Père Andronique nouvellement décédé, et commencèrent la lecture du Saint Évangile. Sans tristesse, Batiouchka s’était préparé à sortir de ce monde, ne s’affligeant pas de quitter cette vie. Il y avait peu de joies et de consolations dans sa vie ascétique et difficile. Dans sa cellule, d’une extrême pauvreté, il n’avait rien, à l’exception de quelques icônes et les livres avec lesquels il priait. Il se vêtait très simplement, n’aimant pas les vêtements coûteux par nature. De l’argent, il n’en posséda jamais. Par sa charité évangélique, Batiouchka s’était amassé des trésors dans le Ciel. Il incitait également autrui à ne pas conserver d’argent et disait: «Où sera votre trésor, là sera aussi votre cœur.» Selon la parole du Christ, il plaçait son cœur dans les trésors célestes, et il y éleva de même son esprit.
Le souvenir de la mort, tel un gardien fidèle, protégeait le cœur du juste des attachements temporels et charnels, lui insufflant la soif de l’Éternel.
Pendant soixante-huit ans, le Saint de Dieu Andronique, mena l’exploit ascétique de la vie monastique et, par la volonté de la Divine Providence, ce ne fut pas en son monastère d’origine qu’il vécut sa propre fin sur terre. Le 21 mars, le cercueil avec le corps du défunt fut placé dans l’église du Saint Prince Alexandre Nevski, où il a servi et travaillé pendant onze ans. Le Métropolite Zénobe concélébra avec le clergé une pannychide. solennelle. Le corps du Père Andronique décédé demeura dans l’église jusqu’au 26 mars. Le Saint Évangile fut lu en permanence à côté du cercueil et les pannychide.s se succédaient. De nombreux membres du clergé provenant des oblasts les plus divers de Russie virent à l’enterrement du défunt héros de l’ascèse, qui avait été leur père spirituel bien-aimé : le fils spirituel et disciple de Batiouchka, l’Archimandrite Ioann (Maslov), le Doyen de l’Académie de Théologie, l’archimandrite Ioann (Tchouvyzgalov) de Perm, l’Higoumène Vissarion (Gordienko), de l’Éparchie de Tambov, l’Higoumène Nikon (Smarkalov) du monastère d’Odessa, l’Higoumène Hilarion (Prikhotko), de Novgorod, le Hiéromoine Siméon (Nesterenko), du vilage de Goudauta, le Hiéromoine Kronide, étudiant à l’Académie de Théologie de Moscou, l’Archiprêtre Antoine de l’Éparchie de Koursk, et de nombreux autres. Les funérailles furent célébrées selon le rite monastique par le Métropolite Zénobe. Une trentaine de prêtres y participèrent. L’Évêque Gayoz, de Tsalka participa aux funérailles. A la fin de celles-ci, l’Higoumène Hilarion prononça une homélie dans laquelle il exprima ses condoléances pour la grande perte de leur cher père et de guide spirituel. Ensuite, le cercueil renfermant le corps du défunt fut transporté autour de l’autel par les Portes Royales, et la procession se dirigée vers le lieu de sépulture: le cimetière du quartier de Grmagel. Après la litie, pendant qu’on chantait «Mémoire Éternelle», le cercueil avec le corps du défunt fut descendu dans la tombe. Avec grande affliction et larmes, ils le confièrent à la terre. La demande du Saint de Dieu, que tous prient pour le repos de son âme ne fut pas oubliée. L’image du Starets aimant et miséricordieux s’était profondément imprimée dans l’âme du peuple. De nombreux vénérateurs de la mémoire du starets décédé affluèrent vers sa tombe pour y célébré une pannychide. ou simplement prier pour lui. Son souvenir ne faiblissait pas, et la foule sur sa tombe ne s’éclaircissait pas. Les pèlerins venus prier lui apportaient des fleurs, plantaient des roses sur la tombe. Il avait lui-même beaucoup insisté à ce sujet, demandant qu’on lui apporte des fleurs sur la tombe, disant que les fleurs nous rappellent la beauté paradisiaque. Beaucoup, par ses prières et son intercession devant Dieu, reçurent une aide miraculeuse, des consolations dans les afflictions, des guérisons lors de maladies. Son Éminence le Métropolite Zénobe, en tant que père aimant et attentionné, pour le quarantième jour après le décès défunt, fit déposer un parement sur sa tombe avec une inscription dans le marbre. Et ce même quarantième jour, le Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie, David V, vint s’incliner devant la tombe du défunt, accompagné du Métropolite Zénobe, du clergé et du peuple pieux. Une pannychide. fut célébrée devant la tombe. Sa Sainteté le Catholicos-Patriarche échangea à trois reprises avec Batiouchka la salutation de la résurrection du Christ, et déposa sur la tombe un œuf coloré de rouge, en disant : «Père Andronique! Nous savons que tu es maintenant dans le Royaume des cieux, c’est évident, suite à la vie que tu as vécue. Tu n’avais pas d’ennemis, tu aimais tout le monde et tout le monde t’aimait. Ton cœur aimant était ouvert à tous. Prie pour nous, afin que nous aussi recevions la Joie Céleste». Le Catholicos-Patriarche David remercia ensuite le Métropolite Zénobe pour ses labeurs et le soin accordé à la construction de la tombe, en disant que le Père Andronique le remerciait, et il le consola, dans son affliction. Après cela, il se tourna vers deux moines de Glinsk: l’Higoumène Blaise et l’Higoumène Paulin et leur conféra le rang d’archimandrite. Il consola également les paroissiens en deuil et ceux qui vénéraient le Père Andronique, venus de loin prier devant la tombe de celui-ci. Pendant son séjour en Géorgie, Son Éminence Léonide de Riga et de toute la Lettonie vint s’incliner devant la tombe de Batiouchka, célébrant un pannychide. à la mémoire du bienheureux héros de l’ascèse. Vint également s’incliner devant la tombe et célébrer une pannychide, Son Éminence Léonce, Archevêque de Crimée et de Simferopol.
Et jusque aujourd’hui encore, ils sont nombreux à affluer de tous les côtés vers la tombe d’Andronique le Saint de Dieu. Venant chercher de l’aide, les malades recueillent un peu de terre de la tombe du saint, et cette terre, par les prières de Batiouchka, leur procure réconfort et guérison. Sa mémoire demeurera à jamais dans le cœur du peuple pieux. Par les prières de ton Saint, Seigneur, accorte-nous Ta miséricorde en cette vie et la consolation éternelle. Le 25 mars 2009, Le Saint Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine a accueilli parmi le chœur des saints locaux l’Archimandrite du grand schème Andronique (Loukach). Par la décision du Saint Synode, sa mémoire est célébrée le jour de la célébration de la Synaxe des Saints Pères de Glinsk, le 9/22 septembre. (Fin du texte)

Traduit du russe

Source

  1. Source : Site du Désert de Glinsk.