Elle conservait ces paroles dans son cœur.

La Très Sainte Mère de Dieu de Kazan

Le texte ci-dessous est la première partie de la traduction d’un original russe, une homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, prononcée par le Hiéromoine Ioann Loudishchev et mise en ligne le 4 novembre 2018 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan. Au-delà de l’événement fêté, c’est surtout le lien entre la Très Sainte Mère de Dieu et l’espérance qui rend ce texte particulièrement intéressant. Le titre russe de l’article sur Pravoslavie.ru est d’ailleurs : «L’espérance, ferme appui de l’âme. Homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan»

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit!
Aujourd’hui, c’est la fête en l’honneur de l’icône de Kazan de la Très Sainte Mère de Dieu. Quand nous nous souvenons de la Très Sainte Mère de Dieu, nous parlons d’Elle avec espérance comme Celle qui aide et intercède ceux qui ont été offensés, comme l’Espoir des désespérés, la Consolation des affligés, la Nourricière de ceux qui ont faim, le Vêtement de ceux qui sont nus, la Guérison des malades, le Salut des pécheurs, l’Auxiliatrice et l’Intercesseur de tous les Chrétiens. Nous la nommons Refuge salvateur des fidèles, notre prompte Consolatrice dans nos malheurs, la Réjouissance permanente des pieux, Celle qui nous représente devant Dieu, qui délivre le monde de ses calamités, l’Avocate dévouée de tous les Chrétiens.

Très Sainte Mère de Dieu “de Tendresse”

Lors de chaque office, nous entendons les mots : «Nous souvenant de notre Très Sainte, Très Pure, Toute bénie et Glorieuse Souveraine, la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, avec tous les saints, confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ notre Dieu». Pourquoi nous souvenons-nous de la Très Sainte Mère de Dieu et de tous les saints? Afin que nous nous confiions plus fermement et décidément au Seigneur, comme eux se sont auparavant confiés au Seigneur.
Et en ce jour de sainte fête nous nous souvenons également de ce que nous a enseigné la Mère de Dieu par l’exemple de Sa vie. L’évangéliste Luc attire l’attention sur ce qui a fortifié et soutenu la Très Sainte Mère de Dieu dans Son don de Soi au Seigneur. Il s’agit de Son attention sincère aux dits et aux paroles de Dieu et aux œuvres de la Providence Divine. Ainsi, l’évangéliste dit: «Marie conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur»(Lc.2;19). Comment? Les paroles de Dieu qui Lui étaient adressées étaient des paroles vivantes pour le cœur de la Très Sainte Mère de Dieu. Elle entendit les paroles prophétiques à propos de Son Fils en tant que Sauveur du monde, et vit l’accomplissement des paroles concernant le gloire de Son Fils dans des événements merveilleux. Et Elle conservait ces paroles dans son cœur. La Très Sainte Mère de Dieu, alors enfant de trois ans, supporta Sa séparation de Ses parents lorsqu’Elle entra, pour Son éducation, dans le Temple du Seigneur, parce que déjà dans la maison de Ses parents, Elle avait appris à entendre les paroles de Dieu et à leur faire confiance. Et comment put-Elle, sans méfiance et sans exaltation, recevoir l’annonce archangélique selon laquelle Elle allait donner naissance au Fils de Dieu? Peut-être parce qu’Elle gardait déjà dans son cœur les paroles prophétiques au sujet du Christ. Comment traversa-t-elle les difficultés, les malheurs, les peurs qui entourèrent la naissance et l’enfance de Son Fils? Sans aucun doute, avec une fermeté et une espérance inébranlables, car Elle gardait dans son cœur les paroles de promesses Le concernant. Comment a-t-elle souffert de l’éloignement de Son Fils quand il partit prêcher le salut aux gens, ce qui Lui valut de courir des dangers considérables? Sans aucun doute avec don de Soi, car elle conservait Ses paroles à Lui dans Son cœur à Elle. En fait, si vous demandez ce que faisait la Très Sainte Mère de Dieu quand le Seigneur Jésus prêchait, accomplissait des miracles, souffrait, mourut, ressuscita, et monta au ciel, on peut donner une réponse à tout cela: «Elle conservait ces paroles» Et en les préservant, Elle plaçait Son espérance en Dieu en toutes choses.
Comment ne fut-Elle pas tuée par l’arme du chagrin qui perça Son âme aux heures des souffrances et de la mort de Son Fils et Son Dieu? Elle ne fut pas tuée, parce qu’Elle avait déjà vécu l’expérience de cette arme, quand celle-ci sortit de la bouche du Saint et Juste Siméon qui reçut Dieu en ses mains, et Elle avait préparé son cœur à accepter la blessure de paroles mortelles et à guérir par les paroles de la résurrection. Comment continua-t-Elle à vivre quand, avec l’Ascension du Seigneur au ciel, l’unique raison pour laquelle Elle avait vécu fut cachée à la terre? Le Christ et Ses paroles continuèrent à vivre dans Son cœur, et Elle vécut une vie de foi, d’amour et d’espérance.
Et si les gens gardaient eux aussi en leur cœur les paroles de Dieu, ils pourraient affirmer avec l’Apôtre «Qui nous séparera de l’amour du Christ ?», rien ni personne. Les apôtres éprouvaient eux aussi du chagrin quand ils étaient dans des circonstances affligeantes; mais ils enduraient les tribulations et se réjouissaient dans leur espérance.
Il leur était aussi difficile d’être fermes et inébranlables dans la vie par la foi; mais ils vainquirent toutes les difficultés, par l’espoir que celui qui est fidèle dans ce qui est petit on lui confiera beaucoup (Math.25;21), par l’espoir que si nous persévérons dans l’épreuve, nous régnerons avec Lui ; mais si nous Le renions, Lui aussi nous reniera (2Tim.2;12).
Voici donc, la clé de la vie est en Jésus-Christ, notre Seigneur! Dans l’espérance vivante! Et il est nécessaire que cette espérance devienne le support solide de l’âme. Mais souvent, au son du mot espérance, du cœur viendra pour écho, selon les saints, un questionnement perplexe: qu’est-ce que l’espérance, et à quoi sert-elle dans la vie? Cela signifie alors que le mot espérance n’est pas compris par l’esprit, et n’a pas sa place dans le cœur.
Il faut reconnaître que si les problèmes rencontrés affaiblissent l’esprit et font naître des murmures, si le travail d’accomplissement des responsabilités tue toute ardeur à leur égard, c’est un signe clair que l’espérance ne fait pas partie de notre vie spirituelle, que cet hôte céleste n’a pas visité notre âme. Car, lorsqu’il s’y rend, tout se reconstruit comme il faut et sa présence devient claire. Et lorsque la maison de notre âme est éclairée par l’espérance, cette lumière ne peut se cacher, mais se retrouve immédiatement dans la bonté d’âme et la paix de l’âme, malgré tous les obstacles extérieurs, dans le zèle constant et incessant de travailler pour le Seigneur dans le cercle dans lequel Il nous a mis, en dépit de tous les labeurs requis. (A suivre)

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