L’Église comme Centre thérapeutique.

IEROTHEOS_MHT_NAYPAKTOYLe remarquable site grec Pemptousia a publié dans ses pages en langue anglaise le texte ci-dessous, du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, le 1er juin 2015.                                                                                                           La thérapie de l’âme est un sujet extrêmement important pour l’Église Orthodoxe car elle exprime l’essence de la vie spirituelle. Avant d’explorer plus avant ce sujet crucial, je souhaite fournir quelques explications liminaires.
Tout d’abord, lorsque nous parlons de la thérapie de l’âme, nous ne croyons pas dans le dualisme traçant une distinction claire entre le corps et l’âme, comme c’est le cas dans la philosophie grecque antique ou dans certaines religions orientales contemporaines. L’homme a deux hypostases car il est constitué de l’âme et du corps. L’âme n’est pas l’homme entier mais seulement l’âme de l’homme. Et le corps n’est pas l’homme entier mais juste le corps de l’homme. Le corps est intimement lié à l’âme et participe à tous les états de celle-ci. Le corps reçoit aussi bien la chute de l’âme que sa résurrection. Nous parlons donc de la mort du corps, qui est une conséquence de la mort de l’âme, et de la déification du corps, qui résulte de la déification de l’âme. Saint Grégoire Palamas enseigne que le «nous»¹ est le premier organe physique intelligent de l’homme et il enseigne de même que la Grâce de Dieu est convoyée à travers l’âme jusqu’au corps, qui est attaché à l’âme. Lire la Suite

Konstantin N. Leontiev. L’église et l’Église. 2/2

Ce texte de Konstantin Leontiev fut initialement publié dans le  numéro  10-12 du journal «Le4421-1-big Citoyen» («Гражданин»), à Saint-Pétersbourg en 1878. Il fut ensuite intégré à l’édition de «Byzantisme, Russie et Monde Slave» publié à Saint-Pétersbourg en 1885-1886. A notre connaissance, il n’avait à ce jour pas encore été traduit en français. Ceci constitue la seconde partie du texte original. La première partie se trouve ici.

Il me semble que tout un chacun doive comprendre que précisément au Bosphore s’avère nécessaire l’intervention d’une dextre puissante et d’un esprit impartial qui se place au-dessus des passions locales et étroitement patriotiques. L’influence russe ou le pouvoir russe exercé sur ce grand foyer crucial ne doit revêtir aucune couleur exclusive, ni slave du Sud, ni grecque. Le pouvoir russe ou l’influence russe doit dans ces pays adopter un caractère tout à fait œcuménique… Dans ce contexte, le Patriarcat de Tsargrad doit constituer  pour l’influence réconciliatrice de la Russie le point d’appui moral le plus puissant et le plus stable. Il n’est pas ici fait allusion aux personnes qui ont occupé ces derniers temps ce trône grand et significatif de par la nature des lieux, ni à la nationalité de ces personnes, ni à leur comportement, mais bien à la nature du trône lui-même. La question ne porte pas sur les évêques, sur les personnes vivant dans «la crainte séculaire des Agaréniens». Les personnes changent ; la question porte sur l’antique institution sous l’emprise de laquelle se plaça et grandit notre Rus’ Moscovite, encore bien vivante de nos jours. Lire la Suite

Konstantin N. Leontiev. L’église et l’Église. 1/2

Ce texte de Konstantin Leontiev fut initialement publié dans le  numéro  10-12 du journal «Le4421-1-big Citoyen» («Гражданин»), à Saint-Pétersbourg en 1878, sous le titre «Храм и Церковь». Il fut ensuite intégré à l’édition de «Byzantisme, Russie et Monde Slave» publié à Saint-Pétersbourg en 1885-1886. A notre connaissance, il n’avait à ce jour pas encore été traduit en français. Écrit à la fin de la dixième guerre russo-turque, il offre une remarquable perspective historique aux événements qui se déroulent actuellement au Sud-est de l’Europe et au Proche-Orient, et particulièrement aux rôles respectifs qu’y jouent la Russie, la Grèce, la Turquie et l’Union européenne. Le texte fut divisé en deux par son auteur. en voici la première partie.

 

Pour de nombreux Russes, il est désagréable de se défaire de leur conception favorite d’un monde glorieux enclos dans les murs d’enceinte de Tsargrad, même lorsque les conditions générales de la politique européenne nous poussent à un accord avec la Turquie. Et dans pareil cas, il est naturel de compter sur une combinaison quelconque qui placerait Constantinople et les deux détroits sous notre dépendance, fût-elle indirecte, mais néanmoins solide, par la force même des circonstances.
Comme toujours lors des grands événements historiques et chargés du sens du destin, les élans du cœur et des rêves d’un patriotisme animé correspondent, dans leurs tendances inconscientes, avec les calculs politiques les plus fiables, froids et perspicaces. Combien consolant serait-il de lire et d’écouter le récit de l’entrée victorieuse de nos détachements sous les airs de musique et les étendards déployés dans les rues bigarrées d’Istanbul, grandiose même dans sa saleté. Lire la Suite

Le Métropolite de Morfou et les Prophéties de Saint Païssios

MNMoLe Métropolite de Morfou, Néophytos (Masouras), nous parle des prophéties de Saint Païssios l’Athonite, de la défaite de la Turquie, de la chute de l’Union européenne et de l’essor de l’Orthodoxie. Ce texte constitue la traduction française de deux articles parus très récemment sur le site russe «agionoros.ru».

Tant à la rédaction de la Maison d’Édition «Sviataia Gora» (Святая Гора – Sainte Montagne) que sur le site «agionoros.ru», nous avons reçu de nombreuses questions concernant les prophéties de Saint Païssios l’Athonite à propos de la libération de Constantinople et l’approche d’une guerre entre la Russie et la Turquie. En outre, des propos mettant en doute la véracité de ces prophéties ont été publiés sur l’internet. En réponse, «Sviataia Gora» publie des extraits d’un entretien avec le Métropolite de Morphou, Neophytos (Église Orthodoxe de Chypre). Monseigneur Neophytos a personnellement connu plusieurs ascètes de l’Église Orthodoxe, dont Geronda Iakovos re.jsx(Tsalikis), le Starets Sophrony (Sakharov), Saint Païssios l’Athonite, et Saint Porphyrios le Kavsokalivite.

Les prophéties de Geronda Païssios et l’existence de prophètes à notre époque.
C’est en 1982 que je fis la connaissance de Saint Païssios, alors que j’étais étudiant à la Faculté de Droit. C’était un homme chez qui la nouvelle d’une souffrance humaine générait la prière du cœur. Il était toujours en éveil, afin d’écouter avec attention la souffrance de l’humanité contemporaine. Lire la Suite

L’esprit vivant de la Romiosini. Konstantinopolis. 6/6

Dernier texte de la série traduisant la conférence “La Ville est Tombée”, mais elle demeure en vie IEROTHEOS_MHT_NAYPAKTOY donnée à Patras en 2002 par Son Éminence le Métropolite Hiérotheos de Naupacte, à propos de la chute de Constantinople. Les précédents se trouvent ici.                            La chute de Constantinople fut l’un des événements essentiels de l’histoire. On observera que Constantinople fut inaugurée par Constantin le Grand et sa mère Hélène le 11 Mai 330, et que la chute se produisit le 29 Mai 1453, alors que l’Empereur s’appelait Constantin, et sa mère Hélène. La fondation se déroula dans les fastes et la magnificence. La chute est associée à une Divine Liturgie au caractère et à la perspective eschatologiques qui ne s’estompent que dans l’éternité, dans l’intemporalité du temps qui imprègne la Divine Eucharistie, comme l’expriment les paroles du prêtre : «Ce qui est à toi, le tenant de toi, nous te l’offrons en tout et pour tout». Lire la Suite

Sur le Lit de Saint Porphyrios

Saint Porphyrios et tous les Saints de notre Église nous montrent la Voie permettant de traverser avec un maximum de sérénité les situations et périodes de crise qui caractérisent les temps que nous vivons. Ce texte très bref est extrait du livre «Père Porphyre. Anthologie de Conseils», paru dans la St Porphyrioscollection des Grands Spirituels Orthodoxes du XXe siècle aux Éditions de l’Age d’Homme.                                                                                        «Pour nous Chrétiens, pour nous quand nous vivons dans le Christ, il n’existe pas d’Antéchrist. Dis-moi donc: ici, où je suis assis, sur ce lit, peux-tu t’asseoir toi-même?» Je lui dis «Non, Geronda». Il me dit «Pourquoi?» Je lui répondis: «Parce que si je m’assieds sur vous, je vous écraserai.» Il me dit «Quand peux-tu t’y asseoir?» Je lui dis «Quand vous en partez vous-même, je peux, moi, m’y asseoir.» Il me dit «C’est exactement cela, mon enfant, qui se passe avec notre âme. Quand nous avons le Christ en nous, l’Antéchrist peut-il y venir? Quelque autre existence contraire à Lui peut-elle entrer dans notre âme? Voilà pourquoi aujourd’hui, mon enfant, nous n’avons pas le Christ en nous et c’est pour cela que nous sommes inquiets au sujet de l’Antéchrist. Quand nous plaçons le Christ en nous, tout devient paradis».

(La photo de l’icône est empruntée, avec gratitude, au blogue Prière Orthodoxe)