maxresdefaultLe site Romanity.org propose une série de textes du Père Jean Romanidès. Certains en Anglais, d’autres en grec. La traduction ci-dessous est celle du début d’un très long texte en anglais dont le titre complet est : «Thérapie de la maladie neurobiologique de la Religion.La Civilisation hellénique de l’Empire Romain, Le Mensonge de Charlemagne en 794 et son Mensonge aujourd’hui.» Ce texte est présenté sur le site précité comme celui d’une conférence donnée à deux reprises aux États-Unis en 1997, et dont la base fut un long article écrit en grec et publié dans un ouvrage édité par le Saint Monastère de Koutloumousiou en 1996. La longueur de ce texte obligé d’en proposer la traduction en extraits successifs. En voici le huitième et dernier.

La Version finale de l’Histoire romaine.
Nous invitons le lecteur à examiner le volume VII de la «Cambridge Ancient History», intitulé «Les Monarchies Hellénistiques et l’Ascension de Rome», 1954 (pp.312-864), et à constater que le terme ‘aborigènes’, l’une des deux épines dorsales de l’histoire romaine y est introuvable. Il en va de même du rôle des Grecs pélasgiens dans l’histoire romaine. Les deux historiens, Denys d’Halicarnasse, qui écrivait en grec, et Livy (59 av. JC-17 ap. JC) denys d'Halicarnassecommencent leurs histoires de la réalité romaine en évoquant les Aborigènes. Et Denys fournit également d’importantes informations concernant les Grecs pélasgiens en Italie, la manière dont ils furent décimés par la maladie et dont les survivants rejoignirent les Aborigènes pour former un seul peuple. Denys cite Porcius Cato comme faisant référence à propos des Pélasgiens en Italie. Ceci permet de penser que Denys n’invente pas les faits concernant les Pélasgiens, et que ces Grecs pélasgiens faisaient partie du contexte racial des Romains et qu’ils firent ainsi partie de l’histoire romaine. Toutefois, comme des aborigènes, on ne fait aucune mention d’eux dans «Les Monarchies Hellénistiques et l’Ascension de Rome», ni dans les histoires des Romains, ni dans les encyclopédies que nous connaissions. La découverte d’une mention relative aux Pélasgiens en Italie aurait pu constituer le signe de ce que le mensonge de Charlemagne serait en train de relâcher son emprise sur l’écriture de l’histoire.
Le «Ab Urbe Condita» (…) de l’historien romain Livy, ainsi que les «Antiquités Romaines» de Denys d’Halicarnasse rapportent l’antique tradition romaine selon laquelle les premiers Latins étaient issus de l’union entre une peuplade hellénophone d’Italie mentionnée sous le nom ‘d’Aborigènes’, et les réfugiés troyens hellénophones fuyant la Guerre de Troie. Ces ‘Aborigènes’ vivaient en Italie méridionale, dans la région au Sud de l’embouchure du Tibre, et ils furent les colons originaux du site de Rome. Ils vivaient dans ces régions depuis plusieurs générations avant la Guerre de Troie. Lorsqu’arrivèrent les Troyens dirigés par Énée, Latinus était roi des ‘Aborigènes’. Les Troyens, à la

Énée à la cour de Latinus (F. Bol)
Énée à la cour de Latinus (F. Bol)

recherche d’une terre hospitalière débarquèrent à cet endroit. Ces deux tribus helléniques décidèrent de s’unir et marièrent Lavinia, fille du roi Latinus à Enée. Et les deux peuples décidèrent de s’appeler Latins. Les ‘Aborigènes’ provenaient de l’Achée, au Sud de la Grèce, alors que les Troyens d’Enée venaient d’Illium, en Asie Mineure. Ces Troyens, dirigés par Enée et Antenor avaient reçu, de la part des conquérants achéens, l’autorisation de sa trouver ailleurs une nouvelle patrie. Les vies d’Enée, Antenor et leurs gens furent épargnées car ils s’opposaient à la guerre contre les hellènes. Ainsi, ces Troyens quittèrent l’Asie Mineure. Ceux qui étaient dirigés par Enée débarquèrent au Sud du Tibre, sur la côte Ouest de l’Italie, et ceux que menait Antenor arrivèrent sur la côte Est, près de l’embouchure du Pô. Ce groupe de Troyens était accompagné par les Enetis, qui s’installèrent dans la région appelée Enetia en grec, et que les Italiens nomment Venetie.
Ces deux clés de l’histoire romaine (les ‘Aborigènes’ et les Troyens) sont contestées par tous les historiens dont l’approche de l’histoire est coulée dans le moule du mensonge du père Charlemagne, qui était lui-même un barbare ignorant et dont l’entourage et les successeurs au cours de nombreux siècles ne valaient guère mieux. Que le lecteur étudie donc leurs successeurs actuels et se rende compte par lui-même s’ils sont mieux.
Nous commencerons par expliquer en quoi les Francs Carolingiens déformèrent la compréhension de l’histoire romaine, et examinerons ensuite les raisons qui font que ces erreurs de compréhension sont perpétuées aujourd’hui encore. Si les Orthodoxes veulent saisir le contexte de la situation dans laquelle ils vivent, ils sont obligés de comprendre la falsification de leur histoire par les Franco-Latins.
romiosini_01Avant 794, les Francs appelaient notre Empire l’’Imperium Romanum’. Dès 794, ce même empire devint l’’Imperium Grecorum’. Au XIXe etXXe siècles, ce même empire devint le soi-disant ‘Empire Byzantin’. Pourquoi? En 1453, c’est l’Empire Romain qui tomba devant les Turcs Ottomans, non pas un empire grec ou byzantin, comme l’indiquent très clairement Edward Gibbon et J.G. Bury. Au temps du règne de Charlemagne, tous les Orthodoxes Romains de l’Occident, y compris même les Irlandais, priaient pour leur Imperium Romanum, dont la capitale était Constantinople-Nouvelle Rome. En 794, pour faire cesser cette prière, Charlemagne, introduisit en ses territoires une pratique consistant à désigner comme ‘Imperium Grecorum’ la partie libre de l’Imperium Romanum, du Sud de l’Italie aux frontières de la Perse, le véritable Empereur des Romains devenant dans le cadre de cette fiction franque ‘Imperator Grecorum’ et l’expression ‘Imperium Romanum’ s’appliquant dès lors de façon limitative aux seuls ‘États Pontificaux’. Son esprit barbare l’autorisait à croire que ces prières pour l’Imperium Romanum ne seraient plus efficaces que pour les États Pontificaux (…). Cette tendance s’accentua lorsqu’il obligea le Pape Léon II (785-816) à le couronner ‘empereur’, en échange de l’exonération  l’égard de certaines accusations portée contre le Pontife. Le Pape Léon l’ayant couronné ‘Empereur des Romains’, Charlemagne n’utilisa jamais la partie de son titre ‘des Romains’ car ses sujets romains n’étaient pas ‘francs’, c’est-à-dire ‘libres’,‘ affranchis’, et aussi parce qu’il voulait que son titre soit reconnu par le véritable Empereur des Romains en Orient.
Malgré l’existence de suffisamment de sources romanes anciennes et fiables permettant de rectifier cette série d’incorrections, il persiste une conspiration bien organisée luttant contre la restauration de la vérité historique dans ce domaine. On imaginerait que ces sources parleraient d’elles-mêmes et permettraient aux étudiants en histoire de décider de façon autonome. Mais au lieu de cela, ces sources sont méticuleusement manipulées par ceux qui craignent… Mais que craignent-ils? Que se réunissent tous ceux qui ont un fond romain et qu’ils forment un bloc politique écrasant de par leur nombre?
Il est clair que le nombre impressionnant de tous ceux qui ne sont ni membres de familles franco-latines royales ou nobles, ni musulmans vivant sur les territoires relevant de l’ancien Empire Romain d’Orient, sont essentiellement des descendants de citoyens romains réduits en esclavage par les conquérants teutons, arabes, slaves et turcs. Les Romains qui se convertirent à l’Islam devinrent soit arabes, soit turcs et ils furent intégrés dans les peuples et nations arabes et turcs. Les Romains qui demeurèrent Chrétiens Orthodoxes sur des territoires musulmans étaient non seulement protégés par la loi islamique, mais ils furent officiellement qualifiés de ‘Rum Melkites’, c’est-à-dire de Romains appartenant à la religion de l’Empereur Romain de la Nouvelle Rome. Jamais les musulmans ne considérèrent les Romains Orthodoxes vivant au milieu d’eux comme des adeptes de la religion du Pape franco-latin, que les musulmans appellent encore Francji.

Maciejowski Bible 13e siècle
Maciejowski Bible 13e siècle

Par contre, les Romains qui subirent les conquêtes des nations teutonnes furent réduits en esclavage et devinrent les ‘serfs’ et les ‘vilains’ du féodalisme franco-latin. Dans se système d’esclavage, les serfs et les vilains n’avaient pas de roi ou d’empereur. Ils avaient des propriétaires, franco-latins, membres des familles royales franco-latines, sous la juridiction de papes franco-latins. Le système fut même perfectionné  quand furent chassés, à partir de 983, les papes réellement romains, démarche accomplie pleinement en 1046. L’Encyclopaedia Britannica (1957) dans son long chapitre consacré à l’histoire de la papauté, offre au lecteur un exemple parfait de falsification franco-latine de l’histoire. Il suffit de comparer les trois sections intitulées ‘Les Francs, la Donation et le Couronnement’ (pages 203-204), ‘Le 9e Siècle’ (pages 204-205) et ‘Les Papes et les Empereurs, 918-1073’ (pages 204-205) avec notre ouvrages ‘Francs, Romains, Féodalisme et Doctrine’. L’encyclopédie britannique ne dit pas un seul mot concernant ce qui poussait les Allemands à se débarrasser des papes romains en les ‘salissant’ et en les remplaçant par des ‘saints’ franco-latins, ni encore pourquoi ils le firent.
La raison de cette déformation continuelle de l’histoire romaine consiste en ce que l’histoire de l’Europe ancienne et de l’Europe médiévale est devenue le domaine réservé des universités franco-latines qui continuent à falsifier les sources de l’histoire romaine, mettant ainsi en œuvre les mensonges de Charlemagne et de l’Empereur Louis II en 871. Quand les centres franco-latins d’études et de recherches, comme Oxford et Cambridge, prirent connaissance des sources de l’histoire romaine, ils les ridiculisèrent tout simplement en les qualifiant de produits d’une volonté grecque de ‘gréciser’ tout. Mais la différence est de taille, entre les sources elles-mêmes, héritées du passé, et leurs falsifications délibérées visant à répéter les dogmes mensongers des Empereurs Charlemagne et Louis II.  (Fin du texte)flags 2

Traduit de l’anglais.
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