C’est le 4 juin qu’est célébrée chaque année la mémoire de la bienheureuse Gerondissa Makrina (Vassopoulou), higoumène du Monastère de la Panagia Odigitria près de Volos, fille spirituelle du saint Geronda Joseph l’Hésychaste et de Geronda Ephrem de Philotheou et d’Arizona. A cette occasion, le site Pravoslavie.ru a mis en ligne le 1er juin 2017 le texte suivant dans sa version originale russe, préparé par Mesdames Olga Rojniova et Olga Zatouchevskaia. La traduction est proposée en deux parties, dont voici la seconde. La première est ici.

Histoire illustrant la nécessité de la Grâce de Dieu pour tout
La bienheureuse Gerondissa enseignait toujours aux sœurs et à tous ceux qui venaient à elle recueillir se conseils, de rendre grâce à Dieu pour tout : pour ce que l’on nomme ‘bien’ et pour ce que l’on nomme ‘mal’. Voici l’histoire qu’elle contait à ce propos.
Dans un des villages proches du monastère de Gerondissa vivait un couple de fidèles qui avait un fils d’une dizaine d’années. Dans une maison voisine habitait une dame âgée au caractère insupportable. Elle se querellait sans cesse, calomniait ses voisins sans aucune raison, et quand l’enfant revenait de l’école, elle lui jetait des cailloux et des morceaux de bois.
Un jour, le père adressa à Dieu une prière fervente, Lui demandant comment réagir aux effets du mauvais caractère de la dame âgée. Le Seigneur lui annonça : «Elle en a encore pour trente années à vivre!». Comment le père réagit-il à cette nouvelle? Sans un murmure, il répondit : «Gloire à Dieu». Il fit part de la nouvelle à son épouse et celle-ci répondit : «Gloire à Dieu». Et lorsque leur fils revint de l’école et entendit la réponse que Dieu avait formulée suite à la demande de son père, il dit : «Gloire à Dieu».
Le lendemain le calme régnait dans la maison de la vieille acariâtre. Et elle ne sortit pas pour déverser sa colère sur ses voisins. Le père alla s’enquérir de la situation. Quand il ressortit de la maison voisine, il déclara que la damé était manifestement décédée au cours de son sommeil. Immédiatement, il se mit à prier Dieu, Lui demandant de pouvoir comprendre ce qui s’était passé. Dieu lui répondit : «Quand tu as répondu ‘Gloire à Dieu’, J’ai raccourci sa vie de dix ans. Quand ton épouse a dit la même chose, J’ai enlevé dix autres années, et quand ton fils M’a rendu gloire, J’ai retiré les dix dernières années».

Histoire illustrant la nécessité de lutter contre l’esprit de contradiction
L’histoire qu’elle narrait à ce sujet concernait le Prophète Moïse.
Alors que Moïse se trouvait au désert avec les Israéliens, ils souffrirent grandement de la soif. Dieu ordonna à Moïse de frapper un rocher à l’aide de son bâton afin que l’eau d’une source puisse en jaillir. Le Prophète fut traversé par le doute : «Ce n’est tout de même pas possible que de l’eau s’écoulât de cette pierre!». Pendant son pèlerinage en Terre Sainte, Gerondissa Makrina partit à la recherche de cet endroit. L’ayant trouvé, elle le nomma «le rocher de la contradiction». Au lieu d’obéir sans délai au Seigneur, Moïse procrastina. Dieu lui annonça alors : «Tu t’es opposé à Moi. Pour cela tu n’entreras pas à Chanaan, en Terre Promise».
Gerondissa disait que nous devons lutter contre l’esprit de contradiction qui détruit notre obéissance. C’est la raison pour laquelle l’obéissance est l’objet le plus important des exercices monastiques.

Histoire à propos de la grâce de la patience
Cette histoire est rapportée par une fille spirituelle de Gerondissa, Madame Alexandra Lagou, Professeur d’Histoire de la Médecine à la Faculté de Médecine de l’Université de Ioannina.
Un des enseignements préférés de la bienheureuse Gerondissa Makrina concernait la miséricorde divine ; elle l’intégrait souvent à ses entretiens, de même que celui qui concerne la patience. Je me souviens comment elle me guidait avec sa douceur caractéristique : «Existe-t-il une limite à la miséricorde divine? Non! C’est pourquoi la patience de l’homme doit être elle aussi sans limite». Je me souviens qu’en 1992, la bienheureuse Gerondissa Makrina partit aux États-Unis, afin d’y rendre visite à la Gerondissa Taxiarchia de bienheureuse mémoire. Le survol de l’Océan Atlantique pendant des heures produisit sur elle une forte impression, à un point tel qu’elle me raconta : «Quel miracle! Tu voles, tu voles, et en dessous de toi, l’océan, et encore l’océan. La miséricorde de Dieu est sans fin, comme l’océan, et donc la patience humaine doit aussi être sans fin, comme l’océan». Souvent, à la fin de nos entretiens, je posais la tête sur ses genoux, afin qu’elle me bénît. Et elle me bénissait en disant : «Immense comme l’océan, gigantesque comme les fleuves, vaste comme les plaines, telle soit la patience dont le Seigneur nous fasse grâce». Et le mot ‘patience’ apparaissait sans cesse dans ses propos. Elle disait : «La grâce de la patience est la plus puissante des grâces», car la patience est la racine de toutes les vertus. Sans elle, aucune vertu ne peut s’accomplir.

Histoire de la guérison de Maria
Maintes instructions de la bienheureuses Gerondissa Makrina faisaient référence à l’importance primordiale de la prière, et tout particulièrement de la Prière de Jésus. Souvent, elle soulignait la nécessité aiguë de faire preuve de «combativité spirituelle», tant dans la récitation de la Prière de Jésus que dans l’observance de notre règle quotidienne. Voici une histoire qu’elle aimait raconter dans le cadre de ses instructions relatives à la prière.

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Une dame appelée Maria subit un accident vasculaire cérébral suite auquel elle demeura paralysée sous la taille et légèrement du côté droit. Cinq ans avant cet accident, Gerondissa Makrina avait appris à cette femme à réciter la Prière de Jésus et ‘Très Sainte Mère de Dieu, sauve nous !’ le plus souvent possible au cours de la journée, et particulièrement lorsqu’apparaissait un problème, quel qu’il soit. A partir de son accident, immobilisée sur son lit, Maria tenait son komboschini à la main gauche et récitait sans cesse, avec peine et confiance ‘Très Sainte Mère de Dieu, aide-moi !’ ainsi que ‘Très Sainte Mère de Dieu, sauve-moi, pécheresse !’.
Après avoir ainsi récité ses prières pendant quelques jours, arriva la nuit au cours de laquelle la Panagia apparut à Maria alors qu’elle priait. Elle resplendissait, éclatante comme le soleil. Une compagnie d’anges et d’archanges l’entourait et Maria sentit que la Panagia protège littéralement le monde entier. La Panagia fit retentir Sa voix céleste : «Maria, mon enfant, que puis-Je faire pour toi?» Cette femme pieuse demanda de retrouver la faculté de se tourner d’un côté vers l’autre car la position dans laquelle elle se trouvait devenait très douloureuse à la longue. Et ensuite, elle demanda : «Mais surtout, je souhaite être sauvée. J’ai soif de mon salut, voilà pourquoi je T’appelle». Et notre toute excellente Protectrice répondit : «Je vais te donner ce que tu me demandes ; Je suis venue car tu M’appelles jour et nuit. Je veux que tous, vous m’appeliez! Appelez-moi sans cesse. Je vous entendrai et viendrai à vous». La chambre, et la maison toute entière, étaient illuminées et embaumaient un parfum céleste produit par la Panagia. Gerondissa Makrina racontait que tous les membres de la famille de Maria furent témoins de ce miracle. Le visage de Maria resplendissait de la grâce qu’elle venait de recevoir. Le parfum subsista dans la maison pendant des jours, et tout particulièrement dans la chambre de la femme. Non seulement elle commença à progressivement se tourner d’un côté vers l’autre, mais elle guérit complètement et fut libéré du joug de la maladie qui l’immobilisait. A la fin de cette histoire, Gerondissa Makrina ajoutait que la Panagia veut que NOUS TOUS, nous L’appelions à l’aide. Gerondissa disait : «Qu’a-t-Elle dit? ‘Je veux que vous M’appeliez’. Je veux que vous M’appeliez et Je vous entendrai et Je viendrai à vous. Je veux que vous M’appeliez : «’Aide-moi Très Sainte Mère de Dieu. Panagia, sauve-moi, Panagia, sauve mon enfant’, et tout ce que vous souhaitez Me demander du fond de votre cœur». Gerondissa insistait sur ce que la Très Sainte Mère de Dieu VEUT que nous nous tournions vers Elle, et sur ce qu’Elle a promis de nous montrer Sa présence.


Par les prières de la bienheureuse Gerondissa Makrina, Très Sainte Mère de Dieu, sauve nous!
Traduit du russe
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