Saint Aristocle naquit dans l’Oural en 1846, et fut baptisé sous le nom d’Alexis. Il rejoignit le Mont Athos, y mena son podvig, et puis il rentra en Russie et y entama un second podvig. La traduction ci-dessous, dernière partie de la série consacrée à ce starets, provient de deux originaux, un texte préparé par Madame Olga Rojniova et publié le 6 septembre 2019 sur le site Pravoslavie.ru, et l’extrait d’un texte publié le 6 septembre 2015 sur le réseau social Live Journal. Les premières parties du texte se trouvent ici.

L’Évêque Alexis (Polykarpov) de Solnietchnogorsk, Supérieur du Monastère Danilov, raconte ce qu’il connaît de la tradition orale relative au Hiéromoine du Grand Schème Aristocle, à ses bénédictions, ses miracles et ses prophéties.Je connaissais une moniale qui dans sa jeunesse s’était confiée au Starets Aristocle. C’était déjà dans les années prérévolutionnaires. Elle pensait entrer au monastère. Cette Mère Panteleimona fut tonsurée avant sa mort. Parlant de sa vie, elle racontait qu’elle fut la fille du propriétaire d’un atelier fabriquant des franges. La famille vivait sur l’Ikcha, près de Dimitrov. Ses parents lui proposèrent de lui faire rencontrer un jeune homme, mais elle réfléchit : « Je vais le rencontrer et subitement j’en deviendrai amoureuse ?». Elle décida d’aller voir le starets et de lui demander sa bénédiction pour entrer au monastère. Le Hiéromoine du grand schème Aristocle l’accueillit dans le grand salon du Podvorié athonite du Monastère Saint-Panteleimon, qui avant la révolution se trouvait Avenue de la Clairière. Ses jambes le faisaient souffrir et il demeurait assis. Le peuple défilait, chacun à son tour venait se mettre à genoux près de lui. Et Mère Panteleimona, Evdokia avant sa tonsure monastique, raconte : «Une jeune fille avança devant moi, toute de sombre vêtue, demanda au starets sa bénédiction pour entrer au monastère.
– Non, tu n’as pas besoin de cela. Il ne faut pas. Dit-il.
Mais elle continua à insister.
Non, tu ne dois pas! Il commença a parler de façon courroucée. Tu vivras là trois ou quatre mois et tu quitteras le monastère.Tu ne feras qu’attirer la honte sur le monastère. Tu ne dois pas!
La Mère Panteleimona dit : «Je me tenais debout, toute tremblante, me demandant «Que va-t-il me dire? La même chose qu’à elle, peut-être?».
Toi, tu peux entrer au monastère, mais pas dans un monastère de ville. Lui répondit le Starets.
Et elle y alla. Il en existait un au village de Philimonki, dans le Raïon d’Odintsovo. Voilà comment les starets pouvaient voir le destin des hommes. Elle raconta que leur monastère fut fermé. Les sœurs vivaient dans des appartements en des lieux divers Elle fut transférée au Monastère des Blachernes – Saint Sauveur. Celui-là aussi est aujourd’hui restauré. Mais alors, rapidement, il fut également fermé. Pour commencer, ils emmenèrent une seule moniale, Agripinne, au camp «Touristes». Elle demanda: «Mais que vais-je faire seule ici?». «Tu ne seras pas seule!», lui répondit-on. Et toutes les sœurs furent rassemblées à cet endroit. On les envoya ensuite dans le Nord, près d’Arkhangelsk, dans le district de Plesetska. Pour des travaux de bûcheronnage.Les troncs tombaient, mais pas une seule «petite moniale» ne fut blessée. Parmi les prisonniers laïcs, il y avait des cas malheureux. Elle raconta encore qu’on les avait emmenées dans un baraquement du camp, et on y avait assigné un côté pour les «petits religieux», et l’autre pour les femmes «droits communs». Mais Mère Panteleimona (alors encore Evdokia) ne trouva pas place du côté «des siens» et elle s’installa avec le contingent d’en face. Matouchka agissait de façon bienfaisante sur sa voisine, elle influençait la taularde, elle parvenait à l’apaiser quand elle démarrait et attrapait un couteau. Toutes accouraient alors vers Matouchka en criant : «Arrêtez-la, Evdokia!». Quand elle sortit de détention, Mère Panteleimona vécut dans un appartement communautaire. Il paraît que les voisins la menacèrent avec des armes, mais par son amour et son indulgence, elle apaisa tout le monde, si bien que plus tard, lorsqu’on les dispersa, ils la pleurèrent comme un membre de leur famille… Quand elle vécut au camp, Mère Panteleimona rencontra beaucoup de difficulté avec le travail de bûcheronnage. Sa colonne vertébrale était malade. Une soeur l’emmena auprès d’un des détenus du camp, Vladika Eusèbe de Kronstadt, demandant qu’elles soient libérés des travaux lourds et qu’elles puissent apprendre le travail d’infirmière. Il leur répondit :
Infirmières, non! Plutôt sœurs de la charité! Et il leur accorda sa bénédiction.
Et ainsi dans le camp, elles étudièrent les rudiments de la science médicale. Et quand elle quitta le camp, Matouchka servit comme infirmière en chef de l’hôpital de Dimitrov pendant de nombreuses années. Et avant sa mort, elle reçut la tonsure monastique. Elle était toute calme et humble. Tout le monde lui demandait : «Eh bien, Matouchka, pas encore tonsurée…?». «Personne ne me l’a jamais proposé» répondait-elle, pleine de douceur.
Saint Aristocle lui-même vécut en qualité de commerçant à Orenbourg. Ensuite il partit sur au Mont Athos, et il reçut la tonsure monastique au Monastère Saint Panteleimon. Les frères l’envoyèrent à Moscou, où il œuvra beaucoup au bien de la communauté, et des gens. (…)
Qui sont ceux qui «viennent avec des nattes»?
Nous avons demandé à l’Archimandrite Nikon (Smirnov) comment convient-il de comprendre cette prophétie de Saint Aristocle l’Athonite. Le Père Nikon fut pendant maintes années Supérieur du Podvorié Athonite à Moscou, où reposent les reliques du saint starets.
«Je pense qu’on peut supposer que ceux qui viennent «avec des nattes» sont les gens aux attitudes libérales, c’est-à-dire, quand les hommes vont et viennent sans être coiffés, avec des cheveux longs comme les femmes. Quand vous en voyez un de dos, vous ne savez s’il s’agit d’un homme ou d’une femme… Les hommes portent des boucles d’oreille, les femmes se sont choisi le pantalon. Et ils font porter des jeans aux petites filles de trois ou quatre ans. Une telle érosion des limites posées par Dieu sont un signe très troublant. Pourquoi?
Tout commence petit-à-petit, et puis, la nation dégénère, les mariages du même sexe sont légalisés; quand pareille abomination devient légitime, il n’est plus de critères permettant de distinguer entre le bien et le mal, tout est permis! Une société ne peut vivre sans éthique et sans morale. Toute cette confusion est une révolte contre la Loi écrite par Moïse sous la dictée de Dieu Lui-même : «Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel, ton Dieu. » (Deut. 22,5) Cette vague envahit maintenant les pays de l’Union européenne, mais elle engendre aussi des protestations là-bas. Dans notre pays, le Seigneur a tout de même remplacé la colère par la miséricorde. Aujourd’hui, même extérieurement, les changements sont évidents. La voie vers la maison de Dieu est ouverte et dépourvue d’obstacle. Et quiconque le souhaite peut mener son podvig et sauver son âme dans un monastère. Il n’existe plus de restrictions artificiellement imposées par les autorités. Je pense que ces changements témoignent de ce que Dieu est avec nous. Ils nous accueille, vient à notre rencontre. Mais nous, allons-nous à la rencontre du Seigneur?

Souvenirs de l’Higoumène Barnabée (Tsvetkova) du Monastère de Gethsémani, de Jérusalem, le 19 mars 1917. (Journal «Rus’ Orthodoxe » 1969, n°1. (Repris en 1991, n°13, p.10) :
«Batiouchka dit alors, entre autres, que maintenant a commencé le Jugement de Dieu sur les vivants, et qu’il n’y aura pas un seul pays sur terre, ni un seul être humain que cela ne concernera pas. Cela a commencé en Russie et cela se poursuivra ailleurs. Il ne m’a dit aucun propos consolateur, mais il me répétait seulement : «Ne crains rien, ne crains pas. Le Seigneur manifestera sa miraculeuse miséricorde». (…)

Matouchka Barnabée (Tsvetkova)

L’Higoumène Barnabée, très âgée, nous dit encore à nous, pèlerins, à Gethsémani, en 1973, que le Starets avait prédit que «la renaissance de la Russie commencera après un énorme explosion près d’un fleuve». Je me suis souvenue de cette prédiction du Starets Aristocle après la catastrophe de Tchernobyl.
Dans le livre « Starets Orthodoxes du XXe siècle de Svetlana Deviatova, on lit ces paroles du Starets, rapportées par l’Évêque Alexandre (Mileant) : «Maintenant, nous vivons les temps «préantichristiques». Le Jugement de Dieu sur les vivants a commencé, et il n’est pas un seul pays ni un seul être humain qui ne sera concerné. Cela a commencé en Russie et cela va continuer ailleurs. Et la Russie sera sauvée. Il y aura beaucou p de souffrances, de douleurs. Beaucoup, beaucoup, de gens devront souffrir, et tous devront se repentir. Seul le repentir à travers la souffrance sauvera la Russie. (…) Mais d’abord, Dieu retirera tous les dirigeants, afin que les Russes le regardent, Lui seul. Tous abandonneront la Russie. Les autres puissances l’abandonneront et se la soumettront. Cela, afin que les Russes espèrent en l’aide de Dieu. Vous entendrez que des désordres commencent dans d’autres pays, semblables à ceux que la Russie a connus, vous entendrez parler de guerres. Ces temps sont proches. Mais ne craignez rien. Dieu manifestera Sa merveilleuse miséricorde. La fin arrivera à travers la Chine. Il y aura une sorte d’explosion, et le miracle de Dieu se produira. Et la vie sera toute différente sur terre. Mais pas pour très longtemps. La Croix du Christ resplendira sur le monde entier, car notre Patrie sera magnifiée, elle sera pour tous comme un phare dans les ténèbres»
Traduit du russe
Sources 1, 2