Le site Agionoros.ru a publié la version russe du texte ci-dessous, sans indication de date. Il s’agit d’un entretien accordé par Geronda Ephrem de Philotheou et d’Arizona en juillet 2012 à des fidèles Canadiens. L’ensemble des photos provient du portail Pravoslavie.ru.

Mes chers enfants!
Notre Église Orthodoxe place la Panagia plus haut que les Chérubins et les Séraphins, alors que les hérétiques la rabaissent jusqu’aux derniers degrés de l’humiliation. Quand la Panagia rencontra la mère du Saint Précurseur, Elle lui dit, entre autres: «Toutes les générations Me diront bienheureuse» (Lc 1,48), c’est-à-dire, à partir d’aujourd’hui et pour toujours, tous ceux qui croient en le Seigneur Me diront bienheureuse suite à l’honneur que Me fait Dieu le Père, de devenir la Mère de Son Fils. Quel honneur pour une femme!
De nos jours, on parle beaucoup de l’égalité des sexes. Mais elle retarde, la lutte pour l’égalité de la femme; il arrive bien tard, le soi-disant mouvement féministe. Le Christianisme a résolu le problème voici vingt siècles déjà. De quelle façon? En détruisant la différence. En rendant à la femme un honneur pareil à celui de l’homme. Et plus encore, en accordant à une femme un honneur tel que jamais un seul homme n’a reçu, ne reçoit, ni ne recevra. Cette femme est la Panagia, Qui donna naissance à Dieu. Chez les Chrétiens, dans l’Église, on ne juge pas sur base du sexe, de la position sociale, du niveau d’éducation, des moyens financiers, des talents, etc. On distingue, on évalue les gens sur base d’un unique critère: leurs marques de sainteté. Pour Dieu, il n’est pas d’hommes et de femmes; il existe seulement des pécheurs et des repentants, des impies et des pieux, des saints et des très saints.
Le jour de la fête de la Dormition, nous vénérons le plus saint des êtres humains, la plus sainte femme, la Mère de Dieu. La Panagia demeura immaculée à travers toute Sa vie, et incorruptible dans la mort. La naissance du Fils ne porta pas atteinte à Sa virginité, le péché n’entacha pas Son âme, et la mort n’affecta pas Son corps. Tout comme le corps du Christ demeura incorrompu malgré la mort sur la Croix, le corps de la Panagia demeura incorrompu, lui aussi. Ce corps mourut, mais la corruption ne l’affecta pas.
Les corps des Saints ne se corrompent pas, ils se conservent et sont vénérés dans notre Église ; combien plus incorrompu encore doit être le corps, choisi par Dieu, de la Mère de notre Seigneur. Pareil corps aurait-il pu rester sur terre? Non! Il fut transporté dans les Cieux. Alors qu’elle était toute jeune, la Panagia entra dans le Saint des Saints du Temple de Salomon, et lors de Sa Dormition, elle entra avec Son âme immaculée et splendide, et avec Son corps glorieux et incorrompu, dans le Saint des Saints des Cieux.
Pour les autres humains, la mort implique la corruption du corps alors que pour la Panagia, Sa Dormition fut vivifiante. Tous les fidèles finiront par être transfigurés lors de la résurrection générale, tandis que pour la Panagia, cette transfiguration a déjà eu lieu, trois jours après Son inhumation, c’est-à-dire que Son départ vers le Seigneur fut le début de Sa seconde vie, éternelle pour Son âme et pour Son corps. Il était impossible pour la mort de retenir Celle qui s’unit complètement à Dieu.
La Fête de la Dormition nous montre la hauteur à laquelle est placée la Toute Sainte Mère de Dieu. Qui La plaça si haut et La vénéra ainsi? Son Fils Dieu, le Sauveur du Monde. Sur le chemin terrestre de notre Seigneur Jésus Christ, le Précurseur fut Jean le Baptiste. Sur le chemin céleste de la Panagia, le Précurseur fut le Christ Lui-même. Il vainquit la mort et monta aux Cieux dans Son corps incorrompu et divin, devenant de la sorte le Précurseur de la Panagia. Le Christ, le premier-né d’entre les morts (Col.1,18), monta aux Cieux pour y préparer la voie des croyants. C’est ce que nous dit Saint Paul: «…là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek» (Héb.6,20).

La Panagia accueillit en Son sein l’Homme-Dieu, le Fils et Verbe de Dieu, Qui prit d’Elle la nature humaine qu’Il unit à Son Essence divine dans Son hypostase. Le Christ La reçut toute entière, corps et âme, dans les Cieux, La faisant «plus vaste que les Cieux»… Elle accueillit le Christ, Le porta en Son Sein et Lui donna naissance. Lors de la Dormition, le Christ prit dans Ses mains l’âme sainte de la Panagia. Et nous entendons les paroles de Saint Jean Damascène: «Le Verbe de Dieu, Qui par Son indicible miséricorde daigna Se faire Son Fils, prend en Ses mains souveraines l’âme toute sainte, divine, toute bénie de Sa Mère!». La Souveraine des Cieux prit soin du Christ quand Il était petit enfant. Maintenant, le Fils accueille Sa Mère comme Reine des Cieux. «A ta droite se tient la Reine, en vêtements tissés d’or» (Ps44.10).
Les Saints Apôtres honorèrent la Panagia, se rassemblant à Jérusalem pour l’inhumation du corps de la Mère de leur Maître. Selon la Tradition, ils arrivèrent de tous les coins de la terre et aucun d’entre eux ne doutait du motif qui les rassemblait. Les Apôtres sont les aigles de l’Esprit. Comment arrivèrent-ils de tous les coins du monde? Qu’est-ce qui leur donna des ailes pour accomplir les trajets? La puissance de Dieu! Cette puissance porta les Apôtres et les amena de tous les coins du monde à Jérusalem. Celui-là même Qui donna un chariot de feu à Élie le Thesbite pour qu’il fût ainsi amené au Ciel, Qui transporta Philippe de Gaza à Azote, comme l’indiquent les Actes des Apôtres, c’est Lui qui envoya à chaque Apôtre un équipage particulier, non pas du genre de ceux auxquels nous sommes habitués, mais sous forme de nuage de lumière qui les transportèrent à Jérusalem. Les Apôtres honorèrent la mémoire de la Mère du Seigneur, mais après trois jours, ils furent stupéfaits de constater que Son corps avait disparu de la tombe à Gethsémani. Mais voilà comment les Anges des Cieux honorèrent la Toute Sainte Mère de Dieu : ils s’avancèrent pour L’accueillir solennellement lors de Sa Dormition et l’accompagnèrent vers les demeures célestes. Ils virent alors avec étonnement qu’Elle s’élevait plus haut que les Chérubins et les Séraphins, précisément comme on le chante : «…plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins…». Les Anges étaient abasourdis! Ils voyaient pour la première fois un être humain entrer et être glorifié dans le Royaume Céleste. De la même façon qu’ils furent émerveillés au moment de l’Ascension du Christ, voyant s’élever le Dieu et l’Homme unis en une même hypostase, car Dieu s’était incarné, ils furent émerveillés à la vue de l’entrée de la Panagia dans les Cieux. Avant ce moment, ils étaient habitués à accueillir seulement les âmes des Saints sauvées et rachetées. Voilà qu’ils accueillaient maintenant un corps, le corps très pur de la Mère de Dieu que la mort et la tombe n’avaient pu retenir. Tout comme les hommes furent ébahis à la vue des premiers astronautes marchant sur la lune, les Anges furent ébahis à la vue de pieds humains marchant dans le Céleste Saint des Saints. La Panagia, c’est la première femme «astronaute»; elle est arrivée plus haut même que les anges eux-mêmes.
Et finalement, le peuple lui aussi rend hommage à la Panagia, le peuple pieux et croyant. C’est à la Panagia que sont consacrés le plus grand nombre d’églises et de monastères. C’est devant les icônes byzantines de la Panagia (l’iconographie byzantine est une manifestation dogmatique de l’Église) que l’on allume le plus grand nombre de cierges. C’est vers la Panagia que l’on se tourne dans les instants de souffrance les plus pénibles. C’est devant Ses icônes que s’écoulent des ruisseaux de larmes. L’amour pour la Panagia vit fermement dans le cœur de notre peuple orthodoxe.
Chrétiens bénis, je viens de vous expliquer Qui a rendu et rend hommage à la Panagia. Mais il y a aussi ceux qui ne La vénèrent pas, et qui vont jusqu’à La déshonorer. Saint Jean Damascène rapporte un événement qui se produisit lors de l’inhumation de la Mère de Dieu. Vous savez que Saint Jean Damascène était un grand héros de l’ascèse; sa grotte se trouve au Monastère de Saint Sabas le Sanctifié en Palestine. Saint Jean Damascène raconte donc que lorsque les Apôtres et les fidèles de l’Église primitive transportèrent sur un brancard orné le corps de la Panagia jusqu’au lieu de son inhumation, un juif s’approcha et tenta de pousser le corps à terre, sans toutefois y parvenir. Car dès qu’il toucha le corps de la Toute Sainte, un ange invisible lui trancha les mains, qui restèrent collées au brancard. A la vue de ce miracle et ressentant une douleur terrible, le juif se repentit et demanda pardon à la Panagia. Un nouveau miracle se produisit : les mains sectionnées reprirent leur place au bout des bras. A cette époque, un seul homme offensa la Panagia. Mais aujourd’hui, ils sont nombreux à l’outrager. Les témoins de Jéhovah, ces antichrists, ne croient pas en la Mère de Dieu. Ils disent qu’elle était juste Marie. Ils parlent d’Elle comme d’une de leurs vieilles voisines. Voilà jusqu’où va l’outrage. Les protestants hérétiques admettent qu’Elle est la Theotokos, celle qui donna naissance à Dieu, mais ils refusent d’admettre Sa virginité ; voilà un autre blasphème. Conformément à leur doctrine blasphématoire, ils jettent le Céleste Diamant dans la fange de l’amour sensuel et du mélange des corps. Nous avons vu et entendu comment certains orthodoxes qui ont perdu la tête, même s’ils affirment qu’ils sont des ‘éclairés’, affirment qu’ils auraient vu la Panagia et qu’Elle leur dicterait des lettres. Ces idiots voudraient mettre dans la bouche de la Panagia leurs propres stupides élucubrations. Et voyez comment les femmes affligent la Panagia par leurs tenues estivales choquantes. D’un côté, elles s’inclinent devant l’icône de l’Humble Vierge, et de l’autre, elles tentent ceux qui les entourent et les attirent vers le péché par leur aspect provocant. Et ce n’est pas même considéré comme étant un péché qu’il convient de confesser.

La Panagia est fort chagrinée par un peuple aussi impur. Nous devons nous repentir et vénérer dignement la Panagia; avec douleur et amour pour nos proches et pour nous-mêmes, demandons: «Très Sainte Mère de Dieu, Sauve-nous, Tes enfants!». Amen.
Traduit du russe.
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